Les réflexions et les études sur le marché de l’immobilier se suivent, se ressemblent, mais elles sont toutes hors sujet.
Il n’y a pas de marché de l’immobilier, tout simplement parce que l’immobilier est nationalisé. Une économie d’Etat ne répond pas aux règles du marché. Donc, inutile de chercher à comprendre les règles du marché de l’immobilier.
Le marché définit l’équilibre qui s’installe librement entre l’offre et la demande. Il n’y avait pas de marché en URSS, il n’y en a pas à Cuba, en Corée du Nord, pas plus qu’en Chine.
Il y a, dans ces sociétés étatisées, un marché noir qui peut donner l’impression qu’il s’agit d’un marché. Ce marché noir n’est pas basé sur un équilibre librement établi, mais sur la pénurie.
Une constante des économies planifiées, étatisées, c’est la pénurie. Cette pénurie crée un marché noir qui ne doit pas être confondu avec ce que nous appelons le marché dans une économie libérale.
En France, la nationalisation de l’immobilier passe par les réglementations qui régissent le foncier. Il n’est pas possible d’expliquer, de façon crédible, à des non professionnels, la perversion des plans d’urbanisme. Ces documents sont à l’urbanisme ce que le Canada Dry est à l’alcool, c’est-à-dire une apparence d’urbanisme pour une réalité de nationalisation de l’acte constructif.
Il découle de ce fait toute une série de conséquences qui vont d’un urbanisme électoral visant à conforter tel ou tel type de votes dans les quartiers, à une corruption active entre promoteurs et élus, l’ensemble déséquilibrant totalement le marché, le soumettant à des réseaux et à des corporatismes de tout poil qui aboutissent à la pénurie.
On retrouve alors le marché noir, c’est-à-dire le surcoût de ce qui est rare, appelé pudiquement spéculation en immobilier.
Le plus stupéfiant est que cette pénurie est finalement désirée par le plus grand nombre. Tout comme pour la censure, la joie d’interdire dépasse largement la compréhension des conséquences dramatiques que ces interdits auront sur la société.
Tout cela est si absurde que, la plupart du temps, j’évite de donner mon avis sur ce sujet que je connais parfaitement puisqu’il fut et est encore ma vie mais ne peut pas être partagé.
Les professionnels s’accommodent parfaitement de ce marché noir qui, comme nous l’avons vu, crée la pénurie et son pendant la spéculation. Les politiques sont persuadés de maîtriser leur électorat en maîtrisant l’immobilier. Globalement les français jouissent de voir interdire aux autres de construire ce qu’eux possèdent déjà.
C’est « haro sur le baudet » de l’immobilier pour tous. Chacun y va de sa petite haine. La situation est si explosive que les promoteurs capables de rester indifférents à cette haine sont porteurs de pathologies psychologiques lourdes, ce qui n’arrange pas les choses.
La boucle est bouclée, il n’y a aucune chance que la situation se débloque.
Personne ne souhaite la liberté nécessaire à une régulation normale du marché de l’immobilier. La pénurie restera la règle, le marché noir détermine les prix, chaque loi supplémentaire amplifie le phénomène. C’est sans issue.
Bien cordialement. H. Dumas