Il y a dans le mot consentement quelque chose de sacré. C’est peut-être le dernier refuge de la liberté. Là où il disparaît, la dignité s’effondre, et l’homme redevient chose.
Passer outre le consentement, c’est pénétrer la zone où commence la servitude. Qu’il s’agisse du corps, du bien ou de la pensée, c’est toujours le même viol : celui de la volonté.
Dans la sphère privée, tout le monde comprend cela. On s’indigne — à juste titre — quand un individu impose sa loi à un autre, quand le plus fort ou le plus rusé prend ce que le plus faible refuse. Là, le mot “consentement” fait consensus. Il émeut, il scandalise, il mobilise.
Mais étrangement, dans la sphère publique, le consentement ne vaut plus rien. L’État s’en exonère avec la même désinvolture qu’un seigneur d’Ancien Régime. Il décide, prélève, interdit, oblige.
Il nous prend notre argent — c’est l’impôt ; notre temps — c’est la réglementation ; parfois même notre vie — c’est la guerre.
Tout cela sans jamais nous demander notre avis, sinon par le biais de bulletins de vote dont le sens se perd dès le lendemain.
Les hommes de l’État appellent cela la loi. Ils y voient l’expression de la volonté générale. Mais qui l’a vraiment voulue, cette volonté-là ? Qui a consenti à être ligoté au nom du collectif ?
L’illusion démocratique consiste à croire que le consentement donné une fois, un jour d’élection, vaut pour tout, pour toujours. C’est le consentement perpétuel, irrévocable, le viol institutionnel.
Alors que l’on traque l’absence de consentement dans l’intime, on la glorifie dans le public. Nous punissons sévèrement celui qui force un individu, mais nous décorons celui qui force un peuple.
C’est le même geste pourtant : celui de celui qui impose, au nom d’un bien supérieur.
Et il est vrai que les intentions diffèrent. L’un agit par pulsion, l’autre par conviction. Mais le résultat est identique : une volonté brisée.
Le vrai progrès serait d’unifier notre morale : de comprendre que le consentement, ce n’est pas un privilège sexuel, c’est une exigence universelle.
Une société adulte ne demande pas seulement à chacun de respecter le corps de l’autre, mais aussi sa liberté de dire non à l’État, à la norme, à la foule.
C’est cela, le contrat social véritable : non pas une abdication collective, mais une entente révisable, où chacun reste libre tant qu’il veut l’être.
Quand ce jour viendra, peut-être que la démocratie cessera d’être un décor et redeviendra un échange.
Mussolini avait pour devise : “Tout par l’Etat, tout pour l’Etat, rien en dehors de l’Etat”, je propose comme devise pour la France : “Rien qui ne soit consenti.”
Le consentement n’est pas une formalité morale : c’est la frontière vivante entre le citoyen et le sujet, entre la civilisation et l’esclavage.
Bien à vous. H. Dumas et Chat GPT
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