Le papier d’Henri m’a remis en mémoire ma propre spoliation.
Peut-être un parallèle avec la Rotonde ou d’autres?
Des milliers d’autres…
Commençons par ma perquisition perso à l’aube.
Extrait de mon livre « La Locomotive ou la fin des années rock ».
Page 180
…Le 12 octobre 1995, alors que je dors du sommeil, dit du juste, dans mon appart, à 6 heures du matin, la sonnerie de ma porte se met à retentir d’une façon pour le moins impérative.
J’émerge difficilement, m’étant couché vers les 4 heures.
La sonnerie est accompagnée de coups « appuyés » pas vraiment discret sur ma porte d’entrée.
Je passe une robe de chambre en quatrième vitesse, me demandant qui peut bien venir m’emmerder à cette heure chez moi.
Je regarde par l’œilleton et je vois un couple genre témoin de Jehova.
Celui-ci ayant les oreilles performantes a dû m’entendre arriver et l’homme dit d’une voix forte et pas joviale du tout : Police, ouvrez !
Ouaou, c’est la police et pas des Jehova’s boys.
Bon français discipliné à l’autorité, j’ouvre donc.
Le mec se présente : Lieutenant Trucmuche de la police judiciaire et inspectrice Machepro de la DNEF. Nous avons un mandat de perquisition.
Veuillez nous laissez entrer, et il me fout un papelard sous le nez en l’agitant. Ce doit être son mandat que je n’ai même pas le temps de le lire, ils me poussent et entrent chez moi.
Qu’est-ce qui m’arrive encore ? Ma voiture doit être mal garée ? Non je plaisante. Une perquise, je dois au moins avoir tué quelqu’un.
Ils n’ont pas l’air d’être du style causant, ils doivent avoir vu trop de films gestapistes.
Je les emmène au salon et, toujours poli je leur offre un café. Ils refusent sèchement. Ce ne sont pas des souriants. Ils ne doivent pas apprendre l’amabilité à l’école de police. Tant pis pour eux. Ils doivent penser que j’essaye de les corrompre à la tasse de café Senséo…
Moi, il m’en faut un. Je vais donc le faire à la cuisine. Le lieutenant Trucmuche m’accompagne d’un air soupçonneux, il me colle au train comme une sangsue, des fois que je planque ou détruise des « preuves » ou pire, que je tente de m’enfuir en sautant par la fenêtre. Il n’a pas dû réaliser que nous étions au 3eme étage.
Je suis toujours un peu dans le colletard, et surtout je n’ai toujours pas compris ce qu’ils espéraient trouver chez moi. De la drogue, des armes, de l’argent…
Je n’ai aucune idée de ce que veut dire DNEF. Pour moi, à cet instant précis, je présume que c’est un service quelconque de la police judiciaire.
Je retourne avec mon café au salon suivi comme mon ombre de mon « alter égo ».
On s’assoit tous les deux, pendant que sa collègue farfouille avec une ardeur accrue par le faîte qu’elle ne trouve apparemment rien à se mettre sous la dent dans mon appart.
Poliment, car je n’ai pas envie de prendre un coup de bottin sur la tête, je demande à ce lieutenant ce qu’ils viennent faire chez moi.
Il m’apprend que DNEF signifie Direction Nationale des Enquêtes Fiscales et que c’est la DNEF qui mène le bal.
Lui n’est là que pour constater que les droits du perquisitionné, donc moi, en l’occurrence, sont bien respectés. Et il le dit sans rire. Ce doit être un flic pince sans rire, une rareté dans cette profession.
Quelle blague. Il a plutôt l’air d’être là pour m’enfoncer que pour me défendre.
D’ailleurs, ayant mon permis de conduire entre les mains, celui-ci doit lui sembler plus que louche car il téléphone à un service quelconque pour qu’on lui confirme que je ne l’ai pas volé.
Mierda, mon permis était vrai. Je l’ai échappé belle. Il était prêt à me passer les menottes. Loupé ! Il m’aurait bien embarqué à 6 heures du mat pour faux document officiel !
Une heure après, vers sept heures et des brouettes, la visite guidée de mon appart se termine. Bien sûr, ils ne remettent rien en place. Il ne faut pas les confondre avec des femmes de ménage.
Les adieux sont plutôt froids.
La représentante de la DNEF parait vraiment déçue. Elle qui devait s’attendre à embarquer des tonnes de documents, ne repart qu’avec deux ou trois vieilles factures Darty et un carnet de chèques entamé. Rien de sérieux à se mettre sous la dent. Ça ne valait pas le coup de se lever à l’aube pour une récolte si squelettique.
Elle m’annonce en partant, d’un air vengeur, que ses collègues sont en train de perquisitionner en ce moment à la Loco.
Et paf, prend toi ça dans les dents !…
La suite est donc classique:
Redressement fiscal faramineux et totalement abusif (je ne vais pas ici vous raconter pourquoi. Trop long. La préparation et l’exécution de ma spoliation s’étalera sur 20 ans de harcèlement, de mise à mort de la Loco.
Suite logique j’atterris chez un « administrateur » marron qui se sucre et finit ouvertement par m’achever. Et je suis vendu pour une poignée de cerises à mon « cher » voisin le Moulin Rouge.
Extrait page 341
…J’avais bien compris que la Loco finirait comme le Titanic.
D’ailleurs ma volonté de combattre au fil des jours s’émoussait, je devenais apathique. J’étais peu à peu gagné par une certaine fatalité. Celle de la défaite. Cette fatalité qui m’empêchait de dormir en me tenant éveillé, grelottant et trempé de sueur et que j’avais réussit à cantonner à la nuit débordait maintenant largement sur la journée.
L’ambiance au bureau était une ambiance de fin de « règne ». L’humour qui avait toujours eu une grande importance avait déserté sans demander son reste. Le 22 octobre 2009, le jugement du tribunal de commerce tombe.
Il est en tout point conforme aux désidératas des fossoyeurs légaux d’entreprises. Ils vont enfin pouvoir se gaver sur le dos de la Loco et sans retenu. Ils n’auront plus à prendre des mines compassées. Ils seront entre eux. Par ici la bonne soupe. C’est le repas final.
Comme prévu, le Moulin Rouge emporte le morceau. Tous ses concurrents, pour des motifs divers (!) se sont, soit retirés de la course soit ont été « écartés » de celle-ci. Il fait une économie de quasi 6 millions d’euros. Le veinard ! Il va payer 1,2 million au lieu de 7 pour un achat normal.
Maître Michel Chameaux peut être fier. Ça a été une affaire rondement menée.
Il nous a amené où il voulait. A la liquidation. Et en douceur. Il a écarté tous les repreneurs potentiels. Personnellement j’en connaissais deux qui lui avait écrit faisant des propositions meilleures. Celles-ci se sont « égarées » encore dans les tuyaux et n’ont donc pas eu de réponse.
En voici une :
Bonjour Emmanuel,
Pour faire suite à notre conversation de ce jour, voici un résumé succinct de l’offre que nous sommes en mesure de vous faire :
– A ce jour, rachat de 54% des parts de la Loco (27% à vous et à votre frère et 27% à la famille Yee),
-Comblement du passif à hauteur de 3 millions d’euros,
– A une date ultérieure à définir, rachat des 46% de parts restantes et versement du solde du prix de cession dès signature de l’acte.
Loïc Landré.
Une autre a été faite par M. TONY VANCRAEYENEST , elle a subi le même sort…
Petit retour en arrière pour bien comprendre le cheminement de la tuyauterie.
Il semblerait que le Moulin Rouge ait acheté à la SCI Moulin Rouge, mon propriétaire depuis l’origine, tout le bloc d’immeubles qu’il possédait et qui comprend les murs de la Loco, du Théâtre Ouvert, du pub O’Sullivan etc… C’est une énorme opération immobilière.
Cette opération d’achat, dont certains initiés partageaient le secret, était certainement prévue depuis plusieurs mois. Elle s’est finalisée, plus ou moins pendant la période de notre fermeture administrative et notre mise en vente dans le « Parisien ». Encore une coïncidence ?
Ni Colombo et encore moins Hercule Poirot ne croyaient aux coïncidences.
Et là, on en a une belle.
Le Moulin Rouge ne pouvait pas rêver mieux pour récupérer, à (très) bas prix, un local de 2500m2 qui le jouxtait. Il s’enlevait une épine du pied pour l’avenir et pouvait disposer d’un énorme endroit en prévision d’une possible extension du Moulin Rouge.
L’achat de la Loco faisait partie d’un vaste projet immobilier et y avait toute sa place. Le Moulin devait à tout prix pour la cohésion de celui-ci mettre le grappin sur la Loco et donc dans un deuxième temps empêcher d’autres repreneurs de lui mettre des bâtons dans les roues.
D’où, certainement, leur disparition au final.
Pour que tout se passe bien au niveau de la synchronisation de l’opération des aides lui étaient certainement nécessaires.
Fermeture administrative, liquidation devaient possiblement s’imbriquer dans un temps donné et suivant un ordre parfait.
Nous, nous étions devenu, sans nous en douter une seconde, un pion sur un échiquier qui nous dépassait et que d’autres déplaçaient en fonction de leur intérêt.
Les rumeurs sur cette opération ont commencé à crever la surface le 8 octobre.
Je m’étonnais et m’interrogeais sur la disparition de tous les repreneurs sauf le Moulin Rouge, je trouvais cela assez étonnant.
Cette discrète disparition dégageait un fumet malodorant.
J’ai voulu en avoir le cœur net, uniquement pour ma gouverne personnelle, histoire de ne pas mourir trop con. Je suis donc allé trouver le manager du pub O’Sullivan que je connaissais.
Le pub O’Sullivan nous jouxtait à gauche comme le Moulin Rouge nous jouxtait à droite. La Loco avait un mur mitoyen avec les deux, d’où l’intérêt pour le O’Sullivan de postuler aussi à notre reprise. Le O’Sullivan, notre voisin faisait partie d’une chaîne.
Financièrement il était très à l’aise et leurs pubs fonctionnaient très bien. Il souhaitait s’agrandir et la Loco s’intégrait aussi très bien dans une future expansion. Et le prix à la casse était vraiment « attractif ». Je savais tout cela, j’en avais parlé avec le manager qui était un mec sympathique. Ne le voyant plus sur les rangs des repreneurs, je lui en demandais la raison.
« Tu ne sais peut-être pas, Emmanuel, mais le Moulin Rouge est devenu tout dernièrement notre propriétaire, à nous aussi comme le tien.
Sachant que le Moulin était devenu notre proprio et qu’il était devenu aussi celui de la Loco. On nous a déconseillé d’essayer de vous racheter. Avoir dès le départ le proprio du O’Sullivan et de la Loco contre soi n’était pas une bonne chose. On nous a fait comprendre que si nous voulions continuer à vivre en paix, en bonne intelligence, comme par le passé, on ferait mieux de rester chez nous.
C’est ce qu’on a fait. On n’a pas voulu déclencher une guerre, avec notre nouveau proprio commun, que nous aurions à tout le coup perdu. Il nous aurait emmerdé jusqu’au trognon comme proprio des murs du O’Sullivan et comme proprio des murs de la Loco.
Nous on est là pour gagner de l’argent, pas pour en perdre. Comprendo ?
On s’est donc écrasé en douceur et on a passé notre chemin
Les autres repreneurs ont dû jouer dans le même film… »
C’était, à mon avis, la seule explication de la désertion des 8 repreneurs. L’achat de la Loco s’était avéré pour eux une opération à hauts risques qu’ils ont préférés oublier…
Peu à peu les liens entre le Moulin Rouge et notre « honnête » administrateur remontent à la surface en bulles nauséabondes:
Extrait page 352
Le Moulin Rouge, nous l’avons vite compris, a des objectifs différents. Libération dans son article du 30 octobre 2009 :
« …le Tribunal de Commerce a rejeté un plan de continuation de la direction actuelle et a préféré désigner le Moulin Rouge, déjà propriétaire des murs pour reprendre le fond de commerce estimé à 1,2 million d’euros. Le cabaret parisien prévoirait d’aménager les 2500m2 de la Loco en un centre regroupant un café, un musée, le tout dans l’univers attrayant du Moulin Rouge… »
L’article le plus intéressant parait dans le N°11 de Bakchiche car il dévoile un aspect peu reluisant de toute l’affaire de notre liquidation qu’il pense avoir été « programmée » :
« … un redressement judiciaire et la dette de quelques millions (au fisc) est gelée. Pas franchement insurmontable, l’administrateur nommé, Me Michel Chameaux, est un expert de la nuit.
En 1997, l’avocat s’est aventuré à Pigalle. Nommé administrateur d’un cabaret mal en point… le Moulin Rouge. « Et nous avons redressé la barre raconte Me Chameaux à Bakchich hebdo. Une opération difficile mais qui s’est finalement bien passée » De quoi créer des liens et favoriser le rachat de la Loco par le Moulin Rouge ? « Pas du tout. Je ne vais pas vous dire que je ne les connais pas, mais ils étaient les mieux disants dans leur offre de rachat. Ils ont été choisis par le Tribunal de Commerce, tout simplement. »
Au moins a-t-il conservé de bons souvenirs de son boulot pour le Moulin, allant jusqu’à en afficher des posters dans son étude.
Souvenirs, souvenirs, qui ont fait tiquer les délégués CFTC de la Loco.
Les syndiqués soupçonnant une collusion…l’administrateur (Michel Chameaux) trainait une vilaine condamnation, tel un bas filé. Complicité de banqueroute, faux en écriture, d’abus de biens sociaux au préjudice d’une société des Hauts de Seine qu’il devait redresser… (Figure du tribunal de commerce de Nanterre, Michel C. a été condamné le 15 février 2008 à 18 mois de prison avec sursis par la 15ème chambre correctionnelle du TGI de Nanterre. Une décision de justice qui n’a pas connue beaucoup de publicité. De fait, selon le greffe, fin avril le jugement n’avait toujours été tapé. Maître C, qui a interjeté appel, exerce toujours son activité professionnelle et demeure vice-président de l’Ordre National des Administrateurs Judiciaires. Il avait été mis en examen pour abus de bien sociaux et faux en écriture il y a plus de deux ans dans le cadre de l’affaire dite ACA Europe. En tant que liquidateur, avec les deux anciens dirigeant, de cette société, il était soupçonné d’avoir falsifié des documents. Oh le vilain doute)…Le Moulin Rouge a finement joué le coup, en rachetant (juste avant) les murs de la boîte. Etgentiment mais fermement, signifié aux autres acheteurs potentiels que la nuit lui appartient.
Par la voix de Me Michel Chameaux, le nouveau proprio (des murs) leur fait savoir « Que la société du Moulin Rouge s’opposera à une déspécialisation des lieux »… »
La boucle était bouclée et on m’avait tout volé malgré mon acquittement DEFINITIF par le tribunal correctionnel de Paris des accusations de Fraude fiscal.
La spoliation d’entreprise est un vol légalisé sous prétexte de fraude fiscale par les mêmes acteurs « irréprochables » qui avaient dépouillés « légalement » les juifs tout de suite après l’Armistice.
Nos « élites » sont toujours les mêmes.
Bonnes futures spoliations quand viendra votre tour.
Et pour reprendre R.Armenante:
Il ne suffit pas aux agents du fisc de Bercy d’être heureux, il faut que les autres soient malheureux.
« Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester. »
Pasteur Martin Niemöller
En avril 1945, des Parisiens manifesterent violemment contre des survivants de l’holocauste qui avaient eu le toupet de demander la restitution de leurs logements.
Et encore, vous n’avez pas eu « droit » (car je crois que cela n’existait pas encore), à la « saisie pénale » : les flics viennent chez vous, et, avant même de savoir ce que l’on vous reproche (et même d’avoir pu contacter un avocat), l’ensemble de vos comptes est vidé au profit de l’état (et on vous laisse zéro, voir même à découvert) et autres biens saisis « provisoirement » au cas où…
Bien sûr, si vous êtes innocent, vous récupérerez vos fonds (après X années…), mais aucune indemnité pour les nuisances évidentes que l’on vous à fait subir (il faudra alors faire justice vous même si vous voulez une justice).
Si par malheur on vous a saisi un bien immobilier, et que l’état spoliateur l’a vendu « à bon prix » (dixit l’AGRASC, l’agence qui gère ce type de spoliation), vous récupérerez le fruit de la dite vente « à bon prix »… Vous aurez toujours vos yeux pour pleurer. La france est un pays méprisable.
PLUS UN POUVOIR PERDURE, PLUS LA RÉGRESSION S’INSTALLE
exemple : les mafias fonctionarielles . . .
Gabin /Le président – Jean Gabin s’exprime sur la moralisation de la vie politique = https://www.youtube.com/watch?v=a7bkTOdXCJE
« Personne ne te comprendra, tout le monde te jugera, jusqu’au jour où ces personnes seront dans la même situation que toi »
Pour être chercheur, créateur, lanceur d’alerte, et pour combattre l’injustice tu dois être comme un sportif de haut niveau, tu dois être assez fort pour résister à toute forme de tempête, à toutes sortes de solitude et tu dois avoir une lumière puissante en toi !
« Les lois seront comme des toiles d’araignées: elles arrêteront les faibles et les petits; les puissants et les riches les rompront et passeront au travers ».
Cette phrase, citée par Plutarque, aurait adressée à Solon par un « philosophe barbare Scyte » du nom d’Anacharsis, au 6ème siècle av JC. Phrase naïve ou dépassée, car nous savons que les auteurs des lois d’aujourd’hui les rédigent de sorte que les puissants et les riches n’aient même plus à traverser de vulgaires toiles d’araignées.
Les lois créées par le Régime de Vichy et toujours en vigueur sont toujours utiles à Bercy.
Aldous Huxley (1864-1963), écrivain britannique, auteur du livre « Le Meilleur des Mondes » disait = » La dictature parfaite aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader. Un système d’esclavage où grâce à la consommation et au divertissement les esclaves auraient l’amour de leur servitude. »