La sécurité

En son nom, nous perdons jour après jour nos libertés.

Comment l’être humain, poussière de l’univers, mortel parmi les mortels, peut-il une seconde se laisser prendre à cette escroquerie ?

Qu’on se le dise, la sécurité de chacun dépend de chacun, la seule solution étant de se préserver de soi-même et des autres.

Rien de cela n’est transférable à un protecteur ou à une entité évanescente que l’on appellerait l’Etat.

Dieu sait que la ficelle est grosse et usée jusqu’à la corde, pourtant depuis des siècles les hommes perdent leur liberté en échange de cette fameuse sécurité, qu’ils n’obtiennent pas.

Ce marché de dupe atteint de nos jours son paroxysme. Une foultitude de gangsters déguisés prétend éradiquer l’insécurité, il nous suffirait de leur obéir sans discuter, ils se font fort de nous garantir la sécurité.

Comment peut-on perdre sa liberté pour un plat de lentilles sécuritaires ?

La réponse est simple, pour garantir la sécurité de ceux qui leur font confiance, les protecteurs, tous véreux, proposent de limiter uniquement la liberté des autres, laissant croire ainsi à leurs protégés que la leur n’est pas en jeu.

Ils mentent évidemment, puisque par ce mensonge ils ne souhaitent qu’obtenir le pouvoir.

La seule peur qui vaut est celle de mourir. Alors là, encore plus fort, ils promettent la vie éternelle, sorte de sécurité à venir.

On n’en sort pas, l’homme ordinaire est prêt à tout pour se croire en sécurité.

Le paradoxe teint au fait que plus il accepte de perdre sa liberté pour une sécurité hypothétique, plus il s’expose et se met en insécurité.

Ne l’oublions pas, c’est la maîtrise de sa liberté qui permet à l’homme de se préserver le plus possible de l’insécurité dans laquelle sa venue au monde le propulse inexorablement.

La maîtrise de la liberté est un long chemin qui ne peut être parcouru que librement, c’est une évidence. Lorsqu’il aliène sa liberté l’homme diminue les possibilités de la maîtriser, il diminue alors sa sécurité.

Ainsi plus ils se croient en sécurité, plus les hommes ouvrent la porte à l’insécurité.

L’absurde ici est sans limite.

Prenons cet horrible accident ferroviaire, dont les causes réelles nous seront à jamais inconnues et, dans le fond, peu importe.

Cet accident fut un déballage sécuritaire à tous les niveaux, jusqu’à un sommet inimaginable, trop tard hélas.

Certains prétendirent voir des pillards, les autres affirmèrent que non. Peu importe les pillards, mais par contre : comment deux observations aussi divergentes peuvent-elles exister sur un site où des centaines de gens sont présents?

Ceux qui ont vu des pillards sur les lieux de la catastrophe prétendent que si l’on écoutait leurs conseils sécuritaires, ceux-ci seraient éradiqués. Ceux qui n’ont pas vu de pillard prétendent que leur gestion de la sécurité est telle, qu’il ne peut exister de pillards que dans l’imaginaire de leurs contradicteurs. Les deux se foutent complètement de la réalité. Ils s’écharpent au nom de la sécurité… des autres.

Il en est aussi ainsi en économie : l’insécurité est la règle.

La poursuite de la sécurité économique ne peut déboucher que sur la faillite par paralysie.

C’est toujours la sécurité que mettent en avant les deux complices qui se partagent le pouvoir, les politiques corrompus et les affairistes aux ambitions illimitées, pour s’assurer la docilité des masses qu’ils tondent.

Que peut-on faire ou dire si le rêve des hommes se résume à mourir en toute sécurité ? Quelle étrangeté.

 

Bien cordialement. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

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