La sécu fête ses 80 ans mais ira-t-elle plus loin ?

Je viens de lire dans l’hebdomadaire LE POINT un article intitulé  : Assurance maladie : comment sauver 80 ans de solidarité ?

L’article débute par ces propos :

« Alors que, en ce mois d’octobre 2025, on célèbre les 80 ans de la Sécurité sociale, il faut s’arrêter un instant pour faire l’éloge de son extraordinaire réussite. Les objectifs que s’était fixés le Conseil national de la résistance (CNR) en créant la Sécurité sociale en 1945 ont été atteints, voire dépassés. Qui, à l’époque, imaginait que, quatre-vingts années plus tard, l’espérance de vie à la naissance des Français aurait augmenté de vingt ans, en passant de 63 à 83 ans »

Il faut être conscient que ce genre d’affirmation relève de la propagande pure et simple et d’ailleurs le chapeau de l’article est déjà idéologiquement orienté …

Le postulat de départ repose sur deux affirmations erronées :

-Contrairement à ce qui est affirmé, l’augmentation de la durée de vie n’est pas due à la sécurité sociale mais à une meilleure qualité de vie, à une meilleure alimentation, à des conditions de travail moins pénibles et surtout à pas de guerres (n’oublions pas qu’entre 1914 et 1918 le pouvoir n’a pas hésité à envoyer à la mort toute une génération âgée de 18 à 22 ans) !

-En regardant les choses en face, on s’aperçoit que la sécurité sociale est avant tout un système d’assurance d’ailleurs appelé assurance maladie. Ce n’est donc absolument pas un système de solidarité.

Contrairement à ce qui est affirmé, il est anormal que le système fonctionne sur le principe de la gratuité pour une large partie de la population qui d’ailleurs n’hésite pas à user et abuser du système (normal puisque c’est gratuit !) alors que, d’un autre côté, des cotisations très élevées sont prélevées sur les cotisants actifs (salariés ou indépendants).

En fait, le système a évolué vers un système de solidarité du fait de la volonté de l’Etat fonctionnaire à tendance socialiste voire communiste qui en a fait un système étatique pachydermique, incontrôlable et irréformable !

Car, oui, le problème de fond est que la sécurité sociale étatisée est irréformable du fait des pressions politiques et autres qui sont exercées pour orienter le système en faveur de certains bénéficiaires plutôt que d’autres !

En outre, on sait que ce système étatique fonctionnarisé coute extrêmement cher du fait de l’abondance de personnel administratif ; personnel qu’il faut payer même s’il est très peu productif … y compris pendant sa retraite.

Or, il faut être conscient que tout ce que touche l’Etat finit par faire faillite puisque le principe de base est de fonctionner sans considération de couts … avec l’assurance que les trous financiers seront « forcément » comblés par l’impôt !

Il est donc logique que la sécurité sociale fasse faillite malgré l’augmentation des cotisations.

Pour l’instant, l’Etat fonctionnaire fait tout ce qu’il peut pour sauver le système à grand coups de franchises et de déremboursements (du moins pour ceux qui doivent payer parce qu’il ne coute rien à ceux qui ne paient pas !).

Seulement, il faut être conscient que chaque chose, que chaque service, a un coût ce qui a été formalisé par l’affirmation : « il n’y a pas de repas gratuit ! »

Car, forcément, si c’est gratuit pour certains c’est que d’autres paient à leur place et paient plus qu’ils ne devraient puisqu’ils paient pour ceux qui ne paient pas !

Malheureusement, il faut être conscient que ces bons sentiments de solidarité reposent encore une fois sur l’extorsion fiscale qui est exercée sur une partie de la population pour qu’une autre partie puisse en bénéficier !

Il est tellement facile de faire le généreux avec l’argent des autres … pour se faire bien voir par tous ceux qui vont bénéficier de ces largesses gratuites pour les uns mais payantes pour les autres !

Peut-on dès lors parler de générosité et de solidarité lorsque celle-ci n’est essentiellement due qu’à la contrainte ?

La générosité sous menace n’est pas de la générosité ; c’est juste une soumission à un système qui use de menaces et de sanctions (et d’ailleurs, l’URSSAF est le premier fossoyeur d’entreprises de France) !

Bien évidemment, ce système « si généreux » n’est pas viable et les futures difficultés financières du pays embourbé dans ses dettes incommensurables finiront par venir à bout de ces grands principes prétendument généreux mais exercés en fait sous la contrainte.

Bien cordialement à tous !

 

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A propos Dominique Philos

Navigateur, né en 1958, diplomé de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, je suis devenu Conseil Juridique, spécialisé en droit des affaires et fiscalité. L'Etat ayant décidé l'absorption des Conseils juridiques par les avocats, j'ai poursuivi mon activité en tant qu'avocat jusqu'à ce que je sois excédé par les difficultés mises à l'exercice de mon activité professionnelle. J'ai démissionné du Barreau en 1998 et partage ma vie entre la France et la Grèce. Pour moi, le libéralisme est la seule option possible en matière économique.

2 réflexions sur « La sécu fête ses 80 ans mais ira-t-elle plus loin ? »

  1. “on s’aperçoit que la sécurité sociale est avant tout un système d’assurance d’ailleurs appelé assurance maladie”
    C’est là déjà que surgit une partie du problème, car si “l’assurance maladie” pourrait fonctionner comme une véritable assurance, pourquoi avoir collé à la Sécu la gestion des retraites du privé?
    L’assurance maladie devrait être une vraie assurance et fonctionner comme telle, c’est à dire avec des cotisations calculées après une évaluation des risques à assurer, et la prise en charge des risques les plus graves ( longues maladies, traitements coûteux etc….) quitte à garder un socle minimal d’indemnisation de la bobologie.
    La gestion des retraites n’a rien à voir avec la sécurité sociale, même si pourrait être prévue une prise en charge minimale de ceux qui n’auraient pu par leur travail se constituer une retraite par capitalisation.

    C’est ce mélange délétère qui fait croire à certains bénéficiaires que tout est gratuit quand “Nicolas qui paie” est assassiné de taxes et d’impôts qui à terme risquent de le démotiver et le pousser à voter avec les pieds en allant voir ailleurs.

  2. Ce n’est pas la Sécurité Sociale le problème majeur mais les dépenses de l’ETAT et le nombre astronomique de fonctionnaires, sans parler de l’immigration qui contribue au déficit de la Sécurité sociale. Il y a un millions de fonctionnaires en trop là ou chez certains pays comme les Hôpitaux il y a 5 à 10% d’administratif, en France il y en a 30%, et dans l’enseignement même chose. Ne tombez pas dans les informations des Merdias BFMTV, LCI, TF1…etc.

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