L’été les abeilles s’activent. Pas de plage, pas de bronzage, pas de farniente, les abeilles butinent. Elles ne virevoltent pas le nez au vent tels les papillons multicolores, elles tracent, filent droit en allers et retours incessants, elles butinent on vous dit (enfin… je vous parle là des abeilles organisées en colonies, il en est d’autres solitaires qui vivent leur vie, point barre).
D’innombrables études rapportent que nos abeilles auraient atteint le summum de la vie en collectivité. Elles seraient si collectives que le système de pensée de la ruche serait dépendant de l’ensemble et uniquement à son service. Pas de pensée individuelle. La reine pond, les abeilles, toutes femelles, travaillent sans interruption, elles fabriquent du miel pour la collectivité, en vue de l’hiver. Les mâles procréent et meurent (destin significatif).
En résumé, les abeilles sont la quintessence du socialisme disent ces études et, franchement, c’est vrai.
Cette organisation « socialo-abeillesque » de rêve se heurte à un problème de taille : l’ENA (Entreprise Nationale d’Apiculture).
Comme vous pouvez le constater en regardant la vidéo jointe:
http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=aEuPPyEyqsA
L’ENA a une façon particulière de s’occuper de nos amies les abeilles.
Tout d’abord l’ENA enfume les abeilles, à l’aide d’un appareil extrêmement simple, un soufflet manuel à la beauté classique qu’apporte le pragmatisme.
Une fois enfumées, les abeilles seraient, parait-il, joviales et détendues, insouciantes.
C’est alors que l’ENA va leur soutirer toutes leurs économies.
Cruel destin. Ainsi donc, l’abeille qui croyait avoir économisé pour l’hiver en travaillant tout l’été, se voit dépossédée par l’ENA de son stock de miel. Adieu les soirées « cocoons » entre copines, prés du feu, à siroter le miel de l’été. Pour l’hiver à venir, ce sera ceinture et austérité.
Ainsi vont la vie des abeilles et la notre. A chacun son ENA.
Mais, me direz-vous, que vient faire la mafia dans ce billet plein de poésie.
Les abeilles piquent lorsqu’on les attaque, les hommes aussi. Un voile de tulle suffit pour se protéger des abeilles, mais c’est un peu léger pour se protéger lorsque l’on a retiré tout leur miel aux hommes et qu’ils sont sur le point de piquer… une grosse colère, voir plus si affinité.
C’est ici qu’intervient la méthode mafieuse. Lorsqu’un impétrant est déclaré bon pour le service mafieux, un crime lui est assigné. Ainsi, la ligne franchie, il est ferré, il ne partira pas, il ne trahira pas.
Alors nos énarques, pressentant la révolte qui gronde, tentent de « mouiller » le plus grand nombre. C’est ainsi qu’ils ont inventé la « consultation » (dans quelques années se sera probablement un gros mot).
Cela consiste à réunir les actifs d’une ville ou d’une région, responsables économiques, animateurs d’associations, relais d’opinion etc… Puis, une agence de communication leur expose les projets des dépenses à venir, demande leurs avis (dont tout le monde se fout), et remet (sans doute) un dossier de consultation que personne ne verra jamais.
Mais, et c’est là le prodige, tous ces « consultés » ont à la sortie de ces réunions de concertation les doigts et les joues pleins du miel « subventionnel ». Ils sont ferrés, ils ne partiront pas, ils ne trahiront pas, enfin….
Récemment, j’étais à une réunion de la DATAR, organisée par Ernst et Young (excusez du peu) en profonde province, sur 47 invités pour décider des subventions à l’économie de la région, nous étions 3 entrepreneurs, tous les autres étaient des fonctionnaires !!!!
Ecoutez ce fort bourdonnement, la ruche est en colère, l’ENA et les « enfumeurs » feraient bien de se méfier. Je crains que la « STASI-BERCY » s’effondre d’un seul coup.
Bien cordialement. H. Dumas