La révolution c’est aujourd’hui… ou au plus tard demain.

Au printemps de 1789 les français ne savaient pas encore ce qu’ils voulaient, mais ils savaient ce dont ils ne voulaient plus.

Ils ne voulaient plus sacrifier leur vie au profit de quelques privilégiés.

La noblesse et le clergé représentaient ces privilégiés. Ils possédaient le pouvoir, le Roi était leur otage et ne représentait rien de concret, juste une abstraction que l’on appelle aujourd’hui l’Etat.

Les nobles, au cours des siècles, s’étaient emparés par la force physique de l’outil économique qu’était alors la terre. A la suite de combats et de tractations diverses ils avaient accepté que l’un des leurs représente l’autorité suprême, très relative dans les faits. Ils l’appelaient le Roi.

La législation était organisée dans ce sens. Inutile de dire que pour la population ordinaire il restait bien peu de place pour la liberté.

Le clergé, avant les nobles, avait compris qu’une croyance imposée pouvait avoir raison des esprits plus fortement que l’épée. Ramifié jusqu’au plus petit niveau, le clergé était autrement plus oppressif que les nobles.

Le clergé possédait, avec ces méthodes, les esprits, mais aussi pratiquement la moitié de toutes les richesses confondues du pays, terres et fiscalité. Le clergé terrifiait les esprits pour les soumettre, à l’aide de l’enfer et de la confession.

Ces deux castes, organisées en élites, ont fait l’erreur de se servir largement sans même respecter leurs propres serviteurs.

C’est ainsi qu’en 1789 ces hommes du pouvoir virent la partie basse de leurs organisations, curés de campagne et « noblions », faire naturellement alliance avec le tiers état.

Ce dernier prétendait représenter le peuple, c’est-à-dire là aussi une abstraction. En fait, comme toujours, personne ne représentait le peuple, c’est-à-dire ceux qui souffraient depuis des lustres et à qui on avait le culot de faire croire que c’était la normalité, la condition humaine.

Le tiers état était la partie de la population qui tentait de vivre au plus près des deux ordres supérieurs, peu de monde finalement.

La masse des habitants du pays était dans la merde, sans solution à portée de la main.

Et pourtant, entre le 17 Juin et le 26 Août 1789, en seulement à peine plus de deux mois, la Bastille tombait et naissait un texte que le monde entier respecte « La déclaration des droits de l’homme et du citoyen ».

En réalité la prétention de l’élite et son usure du fait d’un renouvellement inexistant l’avaient isolée de sa base, qui fit alliance avec les miséreux pour la décapiter, au sens propre du terme.

Cette déclaration des droits de l’homme et du citoyen, que prétend-elle mettre en œuvre ?

Un sacré chantier :

  • Acter que les hommes sont égaux en arrivant sur terre et ont des droits.
  • Ces droits sont la liberté, la propriété, la sureté et la résistance à l’oppression.
  • La nation est la souveraineté, pas le peuple, nuance.
  • La liberté est totale jusqu’au moment où l’on nuit à autrui.
  • La loi est encadrée, elle n’est pas de droit divin et ne peut nuire à la nation.
  • La loi découle du vote de tous, et tous ont le droit d’accéder à tout, pas de privilège.
  • Personne ne peut être condamner autrement que par la loi qui ne doit recouvrir que des obligations nécessaires
  • Tout homme est présumé innocent
  • La liberté de parole et de pensée est totale, illimitée.
  • La force publique est nécessaire et doit être financée par tous, qui peuvent à tout moment avoir accès aux comptes des dépenses.
  • La société, donc tous, ont le droit de demander des comptes à tout agent public, qui est donc responsable devant eux.
  • Et enfin, la propriété est un droit inviolable, sacré même.

C’était pas mal tout ça. Ils l’ont voté pour de vrai.

L’appliquer n’a jamais été possible, le simple fait de s’en rapprocher a demandé pratiquement un siècle, pas vraiment paisible.

Aujourd’hui, les conditions me paraissent très proches de celles de la fin de la royauté.

La population ne sait pas ce qu’elle veut, mais elle sait ce qu’elle ne veut plus.

Elle ne veut plus que 80% de son apport de richesse lui soit confisqué, surtout chez les plus pauvres.

La connivence des notables, hauts fonctionnaires et grands entrepreneurs, remplace la noblesse. Elle a capté l’outil de production et ne laisse que les miettes à la population qu’elle écrase d’impôts.

La pensée unique, égalitariste, laïque, maitrise les esprits à l’aide de la propagande diffusée par des médias soumis. Tout comme le clergé à l’époque, elle a des ramifications jusqu’au plus bas niveau et contrôle par la possession administrative sans doute pas loin de 50% de toute l’économie du pays. Elle répand la terreur et promet l’enfer, non pas après la mort comme le clergé, mais immédiatement par le réchauffement climatique qui va direct cramer nos enfants. Voire nous, si nous vivons assez vieux sans nous soumettre.

Ceux qui se sont accaparés et agitent tout le bazar ne laissent aux autres que des miettes.

Les ambitieux qui ne sont pas dans le train commencent à s’énerver. On se croirait en 1788. Et, la population est en grande souffrance.

Cette fois, les choses pourraient se faire en beaucoup moins de deux mois.

Disons 15 jours pour foutre le bordel et raser Bercy. Encore quinze jours pour recopier proprement la déclaration du 26 Août 1789, qui est parfaite et suffisante à notre bonheur. On gagne un mois.

Si on commence le 17 Juin, on peut finir juste avant le 14 Juillet, une date symbolique, non ? La révolution de 2019, pas mal…. Pensez-y…

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

11 réflexions sur « La révolution c’est aujourd’hui… ou au plus tard demain. »

  1. @Evelyn
    Allons-y, défendre ses idées est agréable.
    Mais il me semble que le dernier commentaire d’Evelyn était plus complet qu’il n’est actuellement. Bon…
    Évidemment, la pression fiscale est un des moteurs de la révolution, mais elle n’est que la résultante d’un pillage de plusieurs siècle, assis — comme pour tous les pillages — sur la dévalorisation préalable des pillés par les pilleurs.
    Cette dévalorisation est en réalité le vrai motif de la révolte, même s’il ne se lit pas directement dans l’histoire telle qu’elle nous est racontée.
    Aujourd’hui aussi la population est, et se sent, dévalorisée, il suffit de lire sur le net les pages et les pages de rancœur qui se déverse.
    La rencontre, entre le rêve de la « déclaration des droits… » et le soulèvement révolutionnaire, n’eut pas été possible s’il n’était agi que d’un problème d’impôt.
    C’était plus profond et aujourd’hui aussi c’est plus profond.
    Donc pas de complot, mais deux espaces qui se lient pour un bref moment : la pensée des intellectuels et la colère de la population.
    Pour peu de temps, la population reviendra pour partie se soumettre à ses anciens maîtres, la guerre civile est alors déclenchée.
    Bien à vous.

    1. Je voudrais susciter une discussion sur le texte de henry : « Oui les ambitieux -qui ne sont pas dans le train -commencent à s’énerver. On se croirait en 1788. Et, la population est en grande souffrance. »

      Ouais ! Bon ! Cependant, la dette ne met pas tous les français au désespoir, loin de là comme en 1789 ! Même pas les banquiers ! Par contre, je ne crois pas que :  » Cette fois, les choses pourraient se faire en beaucoup moins de deux mois, disons 15 jours pour foutre le bordel et raser Bercy. »

      Si les lois fiscales ne sont pas modifiées par un gouvernement de salut public, les bâtiments du fisc seront vitre reconstruits. Quel beau rêve ! Mais quelle illusion !

      Quant à adopter la déclaration du 26 Août 1789 et son article 17 que voici :  » La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité. » on peut encore hésiter sur son application.

      Cet article, en effet, autorise bien et souvent les saisies des propriétés au seul prix du domaine et non du marché et dit-on en cas de nécessité publique. Mais aussi pour régler une dette fiscale, on l’a vu dans ce site.

      Cet article 17 ne constituerait pas un obstacle à l’imposition, si cette dernière remplaçait les frais d’un gardiennage privé de nos biens que l’Etat Régalien nous offre d’ailleurs avec plus ou moins de réussites.

      Sans rancune.

  2. « Au printemps de 1789, les français ne savaient pas encore ce qu’ils voulaient, mais ils savaient ce dont ils ne voulaient plus. » Tiens donc ! Et si c’était plutôt qu’ils savaient fort bien ce dont ils ne voulaient plus et aussi ce qu’ils voulaient à la place. Pas besoin des franc-maçons pour rédiger ces cahiers.

    La preuve ? On peut facilement la lire. Ils l’écrivirent dans des cahiers de doléance en mars premier et second dimanche du mois. A savoir ne plus payer les impôts et les taxes sur la production, sur la circulation, sur la consommation. A la place de ces impôts qui garrottent l’économie, faire payer la noblesse et le clergé qui s’étaient auto-dispensés de payer le vingtième. Alors que le Tiers-Etat était le seul accablé de cette charge qui portait sur la propriété : 5 %. Dés le début et avec l’Assemblée Nationale, certains des délégués de la noblesse et du clergé (noblesse appauvrie, petit clergé) se rangèrent aux cotés du Tiers-Etat, y compris des francs-maçons. Cette révolution fiscale fut le programme de la Constituante. Tel que ! « La propriété est un droit inviolable ». Certes, ce qui n’interdit pas de la taxer ! C’était même le seul bon moyen d’éviter de la saisir. Ne pas payer le vingtième, c’était risquer la saisie du tout. Les émigrés en furent les victimes.

    1. Juste, les cahiers de doléance ce ne sont pas « les français », ce sont quelques initiés. Eux seuls n’auraient pas pu faire la révolution.
      Sans la masse pas de révolution.
      La masse a rarement des objectifs, elle n’a le plus souvent que des contrariétés se traduisant par plus ou moins de violence.
      Les objectifs sont centripètes, les contrariétés sont centrifuges.
      Autrement, globalement je suis d’accord avec vous.

      1. Tous les chefs de ‘feux’ (foyers dans le langage de louis XVI qui les convoque) ont été invités à écrire ces ‘cayers’. Peu s’en abstiennent. Il n’y a pas eu de diffusion de consignes par quelques initiés que ce soit. C’est en les lisant que l’on voit à quel point les milliers de plaintes sont spontanées mêlant, dans différents patois, les débordements de la Dordogne (cahiers de Martel), les attaques des bandits de grands chemins, les maladies des troupeaux et la revendication de faire payer les propriétaires de la noblesse et du clergé. Antoine de Rivarol explique très bien cela dans son journal. C’est la première et la seule fois où tous les français sont invités à écrire au moins une page (voire plus) de leurs préoccupations quotidiennes. Après les délégués de chaque sénéchaussée ont réalisé la synthèse des grands dénominateurs communs. Et c’est ainsi que le TIERS-ETAT s’est réuni à Versailles.

        1. Si Macron tentait aujourd’hui la même démarche, nous aurions le même résultat. Une gigantesque liste de mécontentements, des revendications catégorielles ou personnelles, mais pas de solution globale.
          Il y a une grande différence entre la déclaration des droits et les cahiers de doléance.
          Les second sont le ferment de la levée en masse, la première est une proposition sociétale qui ne verra jamais complètement le jour.
          Toujours le fameux « Je vous ai compris » éternel quiproquo entre la foule et le pouvoir.
          Malheureusement la foule n’a pas de cohérence, la révolution avortera logiquement de ce fait.
          Il n’y a pas d’autre issue que la liberté individuelle. C’est le moins pire.
          Merci pour vos commentaires.
          Bien à vous.

          1. Dans l’immense fouillis des doléances des sénéchaussées et baillis, il existait surtout des dénominateurs communs fiscaux. Encore fallait-il les trouver et les réunir ! Ce sont eux seuls et non les idées des philosophes des Lumières qui l’emportèrent. Le dernier vivant de ces philosophes invoqués, CONDORCET qui défendait ces idées a même fui la CONVENTION et la guillotine de ROBESPIERRE, (lire le livre des BADINTER). C’est la seule revendication fiscale qui fut à l’origine, (lors des ETAT-GÉNÉRAUX) de la prise du pouvoir par le TIERS-ETAT des affaires révolutionnaires, le traître MIRABEAU en tête.

  3. La révolution de 1789 par Marion Sigaut , une info contradictoire intéressante =
    Ne dites plus jamais la révolution française car elle n’a jamais eu aucun rapport avec le peuple français, cette révolution fut celle de la bourgeoisie franc maçonne spéculative cainites téléguidée comme depuis toujours et depuis sa création par sa créatrice la synagogue de satan.
    Depuis 1789 toujours dans l’ombre, le vis et le sang , ils sont toujours aux manettes et aux commandes de nôtre états et des états du monde .
    Apprendre pour comprendre… Cliquez pour lire la suite=
    https://www.youtube.com/watch?v=NlW-f1ZG-0o&feature=youtu.be

  4. Tant qu’un groupe social aura besoin de deleguer ses pouvoirs, les delegués en abuseront pour eux mêmes , car la nature humaine est egoiste.
    C’est en fait une loi naturelle chez tous les etres vivants.
    Un groupe social se constate, mais ne s’organise pas
    Car des qu’il s’organise il le fait sur un mode hierarchique qui delegue des pouvoirs.
    Et il n’y a jamais de pouvoirs, sans abus de pouvoirs.

  5. et le droit de virer 2 à 3 millions de ponctionnaires supplétifs qui n’ont rien à faire dans les circuits de l’état et encore moins sur le plan régalien

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