La phrase la plus con du monde

Je ne suis pas un philosophe, je n’en n’ai pas les compétences. Je ne suis pas un intellectuel, j’en appréhende mal la définition. Je suis peut-être un penseur libre. Toute la journée je pense, avec plus ou moins de bonheur. Il m’arrive de penser à des choses amusantes, légères, à d’autres graves et tristes.

Mais, ce qui m’arrive le plus souvent c’est d’être étonné. En réalité, je suis un perpétuel étonné. Je n’en reviens pas de tout ce que j’observe, de tout ce que je constate.

Au fil de mes pensées, j’ai acquis la conviction que je suis un peu con. Pour tout vous dire, je crois que j’ai de la chance d’avoir conscience de ma connerie. Autour de moi, j’en vois beaucoup à qui il manque cette lucidité, d’où mon étonnement.

Par exemple, quand je vois Copé lancer le « printemps des cons », je me dis que très peu de gens vont se sentir concernés. A qui pense-t-il ? A lui ou aux autres ? Peut-être à ceux que d’autres traitent de cons, mais qui eux s’estiment très intelligents.

Parce que, quand on est con, entre nous, ce n’est pas le printemps, ce serait plutôt l’hiver, éventuellement l’automne et on a rarement envie de défiler à ce titre.

Bon alors, cette phrase… ça vient ?

Un peu de patience, accordez-moi le fait qu’il fallait d’abord que j’essaie de vous définir ma sensibilité à la connerie et le fait que je me sens complètement impliqué et pas du tout au-dessus ou ailleurs.

Alors la phrase la plus con du monde est pour moi la suivante : « Comment imaginer une croissance infinie dans un monde fini ».

Il pourrait s’agir d’une banalité, mais il se trouve que tous les « antitout » en font la preuve que l’économie ne pourrait pas être un moteur, une fin en soi, une nécessité, car, vue par eux, elle ne pourrait qu’aboutir à une croissance infinie, donc destructrice. C’est cet usage, que beaucoup en font, qui m’amène à penser que cette phrase est la plus con du monde.

Pour imager mon émotion, je vous propose la course à pied. L’homme est descendu au-dessous de la barre des 10 secondes sur cent mètres. Tout le monde s’accorde à penser qu’il ne pourra pas descendre, mettons au-dessous de 2 secondes sur cent mètres. Est-ce une raison pour que l’on ne coure plus jamais le cent mètres ? Si l’on considère que la course sur cent mètres est un monde fini pour les capacités pédestres de l’homme, doit-on le dégouter de la compétition à ce sujet ?

Bien sûr que non. L’homme ne court pas le cent mètres pour exploser la barre de ses capacités. Il courait avant les chronomètres. L’homme court pour être premier.

Même dans un espace fini, il y a toujours des premiers.

En économie, comme en sport ou en culture, la conquête de la première place est stimulante et sa possession est inévitablement accompagnée de privilèges.

C’est la conquête de ces privilèges qui vaut de participer à la compétition. La conscience que des records absolus ne seront pas battus est sans importance.

Alors, à l’aide de cette phrase imbécile, détourner toute une société, notamment toute une jeunesse, de l’économie est irresponsable et suicidaire. Car enfin, l’économie est le moteur absolu de tout. Ce devrait être une priorité nationale.

Toute entrave à la liberté et à la compétition économique, quels qu’en soient les motifs ou la philosophie, est un acte d’une très grave portée.

C’est pourquoi, une phrase perverse comme celle-ci, qui a la prétention en quelques mots de définir la vérité, de réguler avec sagesse l’avenir des hommes, est la phrase la plus con du monde.

Bien cordialement. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

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