Le procureur général près la Cour de cassation, Rémy Heitz, s’abuse-t-il ou nous abuse-t-il quand il prétend à « l’indépendance des magistrats » ?
Ne pourrions-nous pas — sur ce sujet si essentiel — être tout simplement objectifs, sincères, honnêtes quoi ?
L’indépendance des magistrats
Pourquoi existerait-elle ? Quel être vivant est indépendant ?
Nous serions bien imbus de notre personne si nous prétendions à l’indépendance alors que nous dépendons tous de tous et de tout, évidemment de notre environnement et, bien plus, de notre statut insignifiant d’être humain.
Alors, quelle prétention d’évoquer l’indépendance des magistrats…
Les magistrats ne sont ni indépendants ni libres puisque, pour eux comme pour nous, être libre ne consiste qu’à choisir ses dépendances au lieu de les voir nous être imposées par d’autres.
Alors un peu de pudeur M. Heitz, limitez votre propos au possible.
Contentez-vous d’espérer que les magistrats ne s’imaginent pas avoir – au nom de cette indépendance qui leur est comme à nous inaccessible – un droit à l’impunité.
Rappelez-leur que l’impunité constitue un délit. Que son souhait, particulièrement pour celui qui à la prétention de rendre la justice, est une faute grave, qui devrait être sanctionnée immédiatement et sans exception.
L’impunité des magistrats
L’impunité consiste à être absout de ses fautes ou de ses erreurs, à être exclu du champ des responsabilités.
Toute structure qui assure l’impunité concourt évidemment à l’injustice. Comment se peut-il que le sommet de la magistrature puisse prétendre que l’absence de critique ou de contestation des décisions judiciaires participerait à l’indépendance des magistrats, alors que la réalité est exactement le contraire ?
Seule la responsabilité ouvre la voie, si tant est que ce soit possible, à l’indépendance.
Or, les magistrats exigent l’irresponsabilité personnelle pour toutes leurs décisions, voire l’absence de contestation. On peut les comprendre tant l’idée de juger les autres est anachronique pour un être humain.
Et pourtant, toute organisation a la nécessité d’exclure de ses rangs ceux ou celles qui souhaitent la désorganiser. Nous sommes capables de comprendre cela M. Heitz, il n’est pas utile de nous raconter des salades.
La question est : que souhaitons nous comme organisation, voire qui est légitime à nous imposer une organisation ?
Ce n’est qu’après la résolution de cette question que des magistrats pourraient, en toute dépendance, nous imposer les lois de l’organisation retenue.
Mais ce n’est certainement pas la magistrature qui aurait une légitimité, en toute pseudo-indépendance, pour nous embastiller selon des règles qu’elle aurait elle-même inventées ou se serait donnée.
Un peu de recul sur ce sujet crucial éviterait aux différentes magistratures de s’encanailler maintenant, avant ou plus tard, ici ou ailleurs dans le monde, avec des régimes politiques inhumains.
En résumé.
La justice, donc la magistrature, qu’elle se prétende divine ou humaine, à le devoir d’être humble, d’avoir conscience de sa relativité, d’accepter d’être responsable de ses jugements, de fuir l’impunité.
Oui, je l’entends, le magistrat serait alors une sorte de surhomme et ce n’est pas raisonnablement possible ? En effet.
Alors un peu de pudeur et de discrétion de leur part nous permettrait, M. Heitz, de les comprendre, d’accepter la difficulté de leur tâche, voire quelques fois son impossibilité.
Car il n’est pas rare que rendre la justice soit impossible, c’est alors que : « ceux qui comprennent sa relativité doivent refuser de jeter la première pierre, que demande pourtant avec insistance la populace » et les magistrats devraient être à leur côté au lieu de se draper dans une dignité fictive.
Bien à vous. H. Dumas
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Les magistrats doivent avant tout dépendre de la loi or beaucoup n’en font qu’à leur tête sans être sanctionnés. Il est grand temps de rétablir le délit et même le crime de forfaiture.