Journaux et hommes politiques nous serinent à longueur de journées que l’impôt est un lien social, l’outil de la solidarité, donc de la fraternité, donc de l’amour du prochain. Tout cela ne nous empêche pas d’aller tranquillement vers le gouffre.
La Grèce y est déjà, qu’en est-il? Est-il question de la gestion de ce pays par ceux qui en ont la charge? Est-il question de les virer pour incompétence? Non absolument pas. Ils sont nickels, ce n’est pas de leur faute. On se demande ce qu’ils foutaient à la tête de ce pays, si sa ruine actuelle ne leur est pas imputable. Vous ou moi aurions tout aussi bien pu faire l’affaire.
Si les élus grecs ne sont pas comptables de la faillite du pays, les élus français non plus, alors pourquoi sortir de l’ENA pour gouverner un pays si la faillite de celui-ci ne dépend pas de ses dirigeants? Il est clair que la réussite d’un pays, dans ces conditions, ne peut pas non plus dépendre de ses dirigeants. Mais à quoi servent-ils donc?
Tous s’accordent pour dire que la Grèce a fait faillite à cause des ses contribuables. Non seulement journaux et hommes politiques l’affirment, mais les gens le croient. Donc, tout va bien, il suffit d’abattre les contribuables et tout va s’arranger, il sera possible de continuer à dépenser ce que l’on ne gagne pas.
D’ailleurs, c’est parti, en Grèce la délation fiscale qui était de l’ordre de 4.000 dénonciations par an, sera cette année de 28.000 dénonciations.
Vive le lien social, vive la solidarité et l’amour fou du prochain.
Ce type de propagande en Europe n’est pas si vieux. La dernière fois ce n’était pas en Grèce mais en Allemagne. Ce sera vite chez nous, nous sommes très forts en délation.
Pourrait-on se poser une question simple? Que se passe-t-il lorsqu’un individu ne donne pas la première place à son organisation économique personnelle? Réponse: il est probable qu’il fasse faillite. Il en est de même pour un pays, s’est simple.
La difficulté tient au fait que la démocratie s’est pervertie. Elle n’est plus la garante du choix de l’économie comme priorité. L’électorat s’en fout. Or, l’électorat commande. Il n’y a donc pas d’issue.
Et l’on voit cette chose extraordinaire d’un pays totalitaire, la Chine, qui donnant la priorité à l’économie va dévorer les démocraties. Pendant que ces dernières, incapables de se remettre en question, vont sombrer dans l’horreur de la haine et des délations jusqu’à la désagrégation intérieure. L’Occident pourrit sur pied. Tout cela était inimaginable il y a 40 ans. Pour une personne de mon âge le spectacle est épouvantable. Mais c’est pire encore pour les jeunes, pour eux ce ne sera pas un spectacle mais leur réalité, leur vie. Malheur à celui qui pense économie, qui travaille pour gagner plus, il sera tondu.
Dans les semaines qui viennent mon actualité personnelle me permettra de mettre le doigt sur la folie en route. Cordialement. H. Dumas