La situation de la France aujourd’hui est le fruit de politiques inadaptées qui ont dégradé les libertés économiques.
Prison (Crédits Jrm Llvr, licence Creative Commons)
Chacun le sait, la France se délabre et va à la catastrophe économique et sociale. Ceux qui ne veulent rien voir dénonceront le « French bashing » oubliant que ce terme s’applique à une critique destructrice systématique et infondée. Malheureusement en ce qui concerne la France ce n’est pas le cas.
L’effondrement de notre pays est lent mais certain. Il suffit de constater : 5 ou 6 millions de chômeurs toutes catégories, aucun budget équilibré depuis 1974, plus de 2000 milliards de dette visible, les régimes de protection sociale santé, retraite, en faillite, les tensions sociales, l’égalitarisme forcené (confondu avec la Justice), les fonctions régaliennes en ruine, l’insécurité juridique, l’insécurité des personnes et des biens, la montée de la haine de l’Autre et de l’injustice etc. C’est un effondrement économique, culturel et moral, fruit du déclassement que vit la France en matière de liberté économique, comme nous l’avons analysé dans notre précédent article. Le tissu social et économique se délite. C’est la conséquence inévitable de tout système socialiste.
La France a pris les mauvaises décisions
Pour les politiciens français, la solution à n’importe quel problème est une taxe et/ou une réglementation. C’est-à-dire l’accroissement de la spoliation légale.
La crise est endogène : la crise que nous vivons n’est pas mondiale. Les pays les plus économiquement libres s’en sortent mieux que nous, voire ignorent la crise. L’analyse sur le long terme des différents Index montre que les pays qui ont le moins « relancé » sont ceux qui s’en sortent le mieux. La crise en France est liée à des facteurs endogènes dont le principal est l’absence de liberté économique.
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L’économie se rétracte quand les dépenses de l’État s’accroissent (image 1). L’extension des dépenses de l’État ne peut se faire qu’aux dépens du privé. Quand la coercition de l’État s’élève au-delà de ce qui est nécessaire à la protection des libertés individuelles, il devient dangereux pour la liberté et nocif pour tous. La liberté économique est la plus facile à attaquer au nom de la justice sociale. Tout au long de l’histoire, les gouvernements ont imposé nombre de contraintes sur l’activité économique. Or ces contraintes distordent et diminuent la production, la distribution, l’utilisation de biens et de services (y compris bien entendu les services du travail).
La fuite dans la dette est vouée à l’échec et entraîne inéluctablement la faillite (image 2). Non seulement parce que la dette arrivera un jour à être impossible à rembourser, mais aussi parce que la dette même est un facteur de ralentissement économique. Cela tord le cou à une autre légende qui veut qu’il faudrait de la dette et qu’il y aurait une « bonne dette publique » favorable à la prospérité économique.
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Or l’État français a choisi le cercle vicieux de laisser courir la dette, de ne pas réduire les dépenses publiques, de conserver un budget en déficit, d’augmenter les impôts, taxes et prélèvements sociaux. Or les faits démontrent que l’augmentation des prélèvements est nocive à la prospérité (Image13).
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Aucun gouvernement n’a choisi la réduction du périmètre de l’État et la restitution du pouvoir de décision aux individus grâce à la liberté économique. La liberté économique est accusée de tous les maux, or elle n’a aucun effet néfaste.
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Comme si cela ne suffisait pas, aux contraintes intérieures s’ajoutent celles de la politique étrangère. Par exemple les sanctions économiques à l’égard d’un pays portent atteinte au libre échange et aggravent les difficultés françaises. Les agriculteurs, par exemple, en font chaque jour l’amère expérience.
La situation de la France aujourd’hui est bien le fruit des politiques inadaptées mises en œuvre par les politiciens français.
« Que faut-il donc, faire ?
Voici ma pensée. Je la formule dans toute sa naïveté, au risque de faire dresser les cheveux sur la tête à tous les financiers et praticiens.
Diminuer les impôts. — Diminuer les dépenses dans une proportion plus forte encore.
Et, pour revêtir cette pensée financière de sa formule politique, j’ajoute :
Liberté au dedans. — Paix au dehors. » – Frédéric Bastiat, Paix et liberté, le budget républicain.
Choisir cette politique ne dépend que du gouvernement français.
La liberté économique est sociale
Au XIXème siècle, on appelait « économiste » quelqu’un qui croyait en l’économie de marché et « socialiste » quelqu’un qui n’y croyait pas. Un « économiste socialiste » était un oxymore.
Aujourd’hui, il paraît que la France a pris un virage « social libéral ». Cette fois ce n’est pas un oxymore c’est un pléonasme. Le libéralisme classique est social par essence parce qu’il respecte les Droits naturels individuels. Il est donc juste. Le socialisme est totalitaire par essence parce qu’il détruit les Droits naturels individuels. Il est donc injuste1. Le totalitarisme n’a rien de social. Le socialisme est basé sur la spoliation légale. Il n’est pas possible de construire une société juste sur le vol même légal. Le vol n’a rien de social.Malheureusement en France, « social-libéral » veut dire « socialiste avec un chouia de moins de spoliation légale ». Simple changement de réglementation et non de paradigme, le social-libéral reste socialiste. Or capitalisme et socialisme sont incompatibles.
« L’économie de marché doit être strictement différenciée du deuxième système pensable, bien que non réalisable, de coopération sociale dans la division du travail : le système de propriété gouvernementale ou sociale des moyens de production. Ce deuxième système est communément appelé socialisme, communisme, économie planifiée ou capitalisme d’État. L’économie de marché ou capitalisme, comme on l’appelle habituellement, et l’économie socialiste s’excluent mutuellement. Aucun mélange des deux systèmes n’est possible ou pensable ; il n’existe rien qui soit une économie mixte, un système qui serait en partie capitaliste et en partie socialiste. La production est dirigée soit par le marché, soit par un tsar de la production ou un comité de tsars de la production. » – Ludwig von Mises, L’action humaine, traité d’économie.
La solution est dans la liberté économique
Bien sûr les bonnes âmes peuvent dénoncer la société de consommation. Elles occultent que s’il n’y a pas consommation il y a rationnement, s’il n’y a pas abondance il y a pénurie, s’il n’y a pas liberté il y a asservissement. Elles occultent que la misère est alors subie. Dans une société d’abondance, chacun a le choix de consommer ou non, de vivre une vie de « patachon » matérialiste ou de spiritualité et d’ascétisme.
« Le libéralisme n’est pas neutre quant aux valeurs et aux fins ultimes recherchées par l’action (…) Il présuppose que les gens préfèrent la vie à la mort, la santé à la maladie, l’alimentation à la famine, l’abondance à la pauvreté. Il enseigne à l’Homme comment agir en fonction de ces évaluations. » – Ludwig von Mises, L’action humaine, traité d’économie.
Bien sûr n’importe qui peut contester la pertinence de l’indice de liberté économique et préférer par exemple celui du Bonheur National Brut2…
Bien sûr on peut trouver des quantités d’études, courbes, graphiques, statistiques qui contrediront cet article. On peut en faire des pavés de mille pages bourrés de mathématiques, vendus à des centaines de milliers d’exemplaires. Ce qu’ils racontent ne correspond pas à ce qui existe. Ce ne sont que des tentatives pour justifier des constructions artificielles déconnectées de la réalité. Aucune de ces constructions artificielles n’est cohérente avec le réel. Dès que ces constructions artificielles sont confrontées à la vie, elles font beaucoup de dégâts puis elles s’effondrent. Cela n’empêche pas leur succès parce qu’elles flattent les politiciens et les caressent dans le sens du poil. Elles justifient leur interventionnisme et leur politique de spoliation légale. Elles justifient leur rôle et leur existence même. Il faut des constructions artificielles savantes pour éblouir le commun des mortels et le convaincre que l’économie politique est une chose trop sérieuse pour être laissée à l’initiative de chacun.
La politique, aujourd’hui en France, consiste à intervenir dans la vie des individus pour faire à leur place ce qu’ils pourraient très bien faire eux-mêmes. Ou bien à les contraindre à agir dans le sens souhaité par le politicien. Les politiciens détournent l’attention des individus en mettant en avant des problèmes « sociétaux ». Cela revient à : « Dites-nous ce qu’il vous faut, nous vous distrairons pour ne plus y penser. » Ils ne peuvent admettre que chaque personne soit libre de sa vie, ni que leur pouvoir soit non seulement inutile mais dangereux.
La liberté économique chasse la politique de la vie des gens qui s’en portent mieux et très bien. La politique est réduite à la portion congrue mais essentielle : garantir les Droits naturels individuels.
Quand Frédéric Bastiat parle de l’économie politique il écrit : « l’économie politique est une science toute d’observation et d’exposition. » Comme les autres économistes libéraux, il n’élabore pas de constructions artificielles pour construire un Homme Nouveau. Il n’invente pas de théorie fumeuse garantie pur math. Il observe l’Homme tel qu’il est et se comporte. Il s’attache à découvrir un certain nombre de lois « naturelles », aussi exactes que les lois de la physique, valables tant que l’Homme est l’Homme. C’est ce que fait l’Index of Economic Freedom, il observe et déduit. Il a le mérite d’exister depuis plus de 20 ans et d’analyser les performances des pays selon des critères invariables, ce qui lui donne une solide fiabilité. Le capitalisme, dont la liberté économique fait partie, est parfaitement cohérent et conforme au réel.
Conclusion
Le progrès dans les niveaux de vie résulte du comportement des individus et des millions d’interactions spontanées qu’ils ont les uns avec les autres. C’est la liberté économique. L’État doit veiller à ce que ces interactions se fassent en toute liberté, sans violence ni spoliation. Il doit « laissez faire » ! Dès que L’État intervient dans ces interactions autrement que pour garantir les Droits naturels individuels, il les complique, les retarde, en augmente le coût, quelquefois à un point tel qu’il les décourage.
« La propriété, le droit de jouir du fruit de son travail, le droit de travailler, de se développer, d’exercer ses facultés, comme on l’entend, sans que l’État intervienne autrement que par son action protectrice, c’est la liberté » – Frédéric Bastiat, Propriété et loi.
« Se conserver, se développer, c’est l’aspiration commune à tous les hommes, de telle sorte que si chacun jouissait du libre exercice de ses facultés et de la libre disposition de leurs produits, le progrès social serait incessant, ininterrompu, infaillible. » – Frédéric Bastiat, La Loi.
Après JUSTIN MENIER, l’industriel du chocolat, oui c’est bien un industriel qui préconise que tous les impôts (qui entravent la conversion du capital circulant en production) soient remplacés par un seul : l’impôt sur le capital (fixe, le foncier qui ne produit que des jouissances et des loyers), Maurice Allais reprenant ce thème qui lui a valu le NOBEL. Il rappelle que la fiscalité d’une société humaniste et progressiste doit obéir à un ensemble de principes généraux admis par tous.
Les voici :
Le principe individualiste, impose la recherche non de l’égalité des conditions, mais celle des chances. Ne pas taxer la richesse au sol revient à taxer l’enrichissement par le travail les courbes de LAFFER et de RAHN.
Le principe de non-discrimination impose de rechercher des règles fiscales s’appliquant à tous. Que ce soit les propriétaires dans leur résidence ou que ce soit les locataires des résidences secondaires, tout le monde paierait la TC directement ou indirectement (les locataires).
Le respect de la vie privée implique des impôts assis uniquement sur les biens, et non des investigations des contrôleurs trop indiscrètes pour les personnes.
Le principe de neutralité fiscale implique que l’impôt ne doit pas s’opposer à l’efficacité de l’économie. Soulager le capital circulant rend plus efficace l’économie.
Le principe de légitimité expose qu’il faut faire payer les « revenus non-gagnés » (sic). C’est qui ? Ceux qui ont l’avantage des héritages et la moindre participation aux dépenses engagées par les collectivités qui favorisent leurs biens sans le moindre effort de leur part ou si peu !
Le principe d’exclusion signifie qu’un revenu ne doit pas être taxé deux fois.
Dernier principe, l’absence d’arbitraire des contrôles fiscaux dont ce site fournit de nombreux exemples ne peut être obtenu que par la destruction de BERCY et par la simplicité de la taxe cadastrale.
Calonne déjà, confronté à une montagne de dettes, en 1786, lance cette proposition audacieuse : une imposition sur le foncier, y compris les biens de la noblesse et du clergé (TC). Le refus de ces deux Ordres est à l’origine de la REVOLUTION de 1789.
Turgot venait de vérifier le cadastre, CALONNE suggéra la TC au ROI, NECKER convoquât les ETATS-GENERAUX pour la faire voter.
La TC ne nécessiterait, de nos jours, que 1000 agents, juste ceux du cadastre. Les autres, rendus inutiles, seraient affectés aux services de conseils en bonne gestion de ces mêmes biens si cette dernière est négligée et cela se produit : indivision, indécision, négligence, sous-utilisation du bien.
Exemple actuel de TC : les services du Cadastre vous écrivent que vos biens inscrits au cadastre auraient une valeur de 500.000 euros. Vous leur déclarez un montant de 400.000 euros. Les services du Budget vous adressent le pourcentage, fixé cette année par les services, pour que les dépenses de l’Etat soient toutes couvertes par la somme : TC+TVA+TIPP. Exemple variable chaque année, cette fois : 3 %.
Vous rédigez un chèque de 400.000*0,03 = 12.000 euros. Quels que soient vos revenus réels salariaux, indépendants, fonciers et ceci quelques soient vos frais.
En échange tous les autres impôts sont supprimés, si 3 % de toutes les valeurs cadastrales du pays aboutissent au montant des dépenses de l’Etat et au remboursement de la dette. Si 3 % ne suffisent pas, ce sera 5 %. Comme c’est simple !
La complexité actuelle génère de multiples moyens d’évasion et une grande insécurité juridique. Les erreurs de calculs générées par les agents du fisc sont à l’origine d’agressions qui se multiplient dans les locaux du TP, ainsi que dans tous les services chargés de dresser et de recouvrer les innombrables taxes, contributions, impôts de toutes sortes. Les TAF, les tribunaux des affaires fiscales sont des partisans du principe que LE ROI NE SAURAIT MAL FAIRE.
Voyez, parmi d’autres propositions pensées par de vrais économistes, ce que proposait notre seul Nobel d’économie, Maurice ALLAIS : un impôt unique, fondé sur les seuls biens fixés au sol, les biens inscrits au cadastre.
Pour ceux qui veulent développer ces réflexions, lisez un traité fort complet sur ce sujet : L’IMPÔT SUR LE CAPITAL de MAURICE ALLAIS paru chez HERMANN frères.
Au lieu d’envisager la prise de la BASTILLE (BERCY) ou la guillotine pour les nouveaux fermiers généraux !
Il y a aussi un petit problème : 47% des métiers vont disparaitre dans les 20 ans en raison de l’automatisation !…
On fait quoi avec tous ceux qui seront remplacés par des robots ?…
La seule solution me semble être le maximum de liberté économique, avec un Etat qui se limite aux grands fonctions régaliennes, et des solutions pour apporter à chacun la possibilité de vivre dignement.
Vous avez tout à fait raison d’affirmer tout cela et que l’économie se rétracte quand les dépenses de l’État s’accroissent. Et que l’extension des dépenses de l’État ne peut se faire qu’aux dépens du privé. Et que quand la coercition de l’État s’élève au-delà de ce qui est nécessaire à la protection des libertés individuelles, il devient dangereux pour la liberté et nocif pour tous. La liberté économique est la plus facile à attaquer au nom de la justice sociale. Tout au long de l’histoire, les gouvernements ont imposé nombre de contraintes sur l’activité économique. Or ces contraintes distordent et diminuent la production, la distribution, l’utilisation de biens et de services (y compris bien entendu les services du travail).
C’est exactement ce que les philosophes des Lumières ont réussi à synthétiser à partir des cahiers de doléances de mars 1789. Tout ce qui entrave le développement du capital circulant devrait être désormais aboli. Voilà le seul moyen, à mes yeux, de rétablir les courbes descendantes de RAHN et de LAFFER. Mais par quoi réaliser une collecte fiscale semblable en sachant que les réductions des dépenses de l’ETAT sont illusoires à court terme ? Par la proposition de CONDORCET-TURGOT dénommée par JUSTIN MENIER l’impôt sur le capital fixe, celui qui ne s’engage pas dans la production. C’est la Property tax adoptée par les USA dès leur fondation après un contact avec le cabinet de TURGOT ! Probablement en partie ce qui les a rendu aussi puissants ! Docteur JEAN DOREMIEUX