Il faut donner l’assaut aux médias !

Il faut donner l’assaut aux médias !

Dans la France d’antan, vous pouviez dire à une connaissance de rencontre « Ah, mon pauvre ami ! » Ce n’était qu’une parole de connivence pour se plaindre de quelque méfait administratif. Ne vous risquez surtout pas, de nos jours, à employer l’expression. Vous pourriez tomber sur un vrai pauvre. Il y en a soixante pour cent dans notre pays, selon un sondage Ipsos qui a laissé les médias indifférents. Ceux qui échappent à la pauvreté sont pour l’essentiel des gens dont les ressources proviennent de l’Etat, qu’ils soient fonctionnaires, retraités ou subventionnés. Et l’Etat va mal, puisqu’il est endetté de plus de 3000 milliards.

L’Etat n’a pas la moindre idée de la façon dont il pourrait réduire sa dette et encore moins cesser de l’augmenter. En ce moment, on entend dans les médias des « responsables politiques » (c’est comme cela qu’ils osent s’appeler) clamer à tous vents que « la situation est grave ». Ils ajoutent même parfois « très grave ». Puis ils retournent à leurs occupations habituelles qui consistent à apparaître en public aux innombrables manifestations dont notre pays raffole. L’opinion publique est satisfaite. On va finir pas prendre des mesures d’économie. A entendre le nouveau premier ministre, il y en aura. Mais on ne sait pas encore lesquelles. Lui non plus.

Sur les chaines d’information, on garde des experts le prudent silence. Toute affirmation péremptoire pourrait remettre en cause votre invitation permanente à discourir. La petite troupe des invités a refusé jusqu’à présent de présenter une sorte de revue de music-hall qui rendrait l’information joyeuse, mais on y travaille sérieusement. Bref, c’est comme d’habitude. Ah ! l’habitude ! Ce besoin puissant que nous avons que rien ne change. Nous avons fait en France une révolution. Elle a déclenché dans le monde entier un « formidable bordel ». Mais chez nous elle a seulement permis à Napoléon de figer toutes les structures de l’Etat dans une permanence impériale qui nous sert encore de viatique.

Finalement, ce sont les Gaulois qui avaient raison. Le seul danger pour notre République, c’est que le ciel lui tombe sur la tête. C’est ce qui se prépare là-haut. Les gnomes des agences de notation se grattent le menton. Vont-ils lancer la foudre sur notre pays ? A moins que nos prêteurs bienveillants le deviennent un peu moins et nous ruinent en taux d’intérêt monumentaux, comme l’Acropole. On a l’embarras du choix des catastrophes. Mais de là à inquiéter vraiment notre classe dirigeante qui ne dirige plus rien depuis longtemps…

J’ai vu régulièrement Raymond Barre pendant des années. A chacune de nos rencontres, il s’écriait : « Il faut arrêter de dépenser ! ». Il avait évidemment raison, mais on a continué de dépenser et on dépense encore. Car la dépense est une maladie dont on ne peut guérir par des moyens ordinaires. Ni le paracétamol, ni les antibiotiques n’y peuvent rien.  Il y faut la chirurgie. Couper dans les dépenses est une tâche banale pour un chirurgien. Son seul impératif est de ne couper aucun organe vital. Pour le reste, barbier de Séville ou de Belleville, il peut couper tant qu’il veut. Mais reste-t-il un seul barbier vivant dans notre pauvre France ?

Un plan de réduction des dépenses publiques ne peut être que global si l’on veut sa réussite. La moindre indulgence en faveur d’une catégorie méritante signe l’échec immédiat du plan, car d’un coup d’un seul les méritants se multiplient comme les coquelicots dans le blé. Donc il faut ne reconnaître de mérite à personne. Jean Chrétien qui fut premier ministre du Canada ne disait rien d’autre après la réussite de son plan de rétablissement des finances publiques. Pour la France, le plan peut être bref : moins de deux ans. Il faut réduire de 260 milliards nos dépenses publiques, c’est-à-dire les diminuer de 16 %. N’importe quelle famille le fait en ce moment. L’Etat doit aussi le faire.

Rien ne pourra être fait sans un effort de pédagogie. Les hommes politiques qui ont réussi quelque chose se sont adressés régulièrement à leur nation. Le meilleur exemple en est les causeries radiophoniques de Ronald Reagan, qu’il écrivait lui-même et prononçait avec toute la conviction qui convenait. Le peuple a compris que son président était sincère et convaincu. Il a donné son accord et a marché avec lui. L’histoire offre de nombreux épisodes glorieux où des hommes bien guidés ont renversé le cours des choses qui les emmenait à la catastrophe. A nous de méditer ces exemples et de nous en inspirer.

Un homme doté de la confiance du peuple peut réussir contre toute attente. Mais n’obtient pas cette confiance n’importe qui. Il y faut avant tout un ami sincère du peuple et un homme déterminé. Il y en a en France, et j’y inclus évidemment les femmes. La route du pouvoir leur est barrée par le système médiatique. Il faut donc le bousculer. Il n’est besoin d’aucune violence. Mais de la fermeté à laquelle on ne résiste pas. Les médias français n’ont aucune légitimité populaire. Ils s’inclineront sans combattre.

Claude Reichman

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