Et moi, je n’accepte pas la dictature !
A la fin de la IVe République, il y eut le même sentiment d’impuissance politique qu’aujourd’hui. Puis l’Algérie vint faire exploser le couvercle. Quel évènement viendra-t-il faire exploser la Ve République ? On est tenté de dire n’importe lequel, tant le régime semble fragile. En réalité, ce qui le tient debout, c’est le système de retraite et ses 17 millions de pensionnés. Ils sont le noyau électoral de cette république finissante. Tant qu’ils tiennent – et tant qu’on les tient par le versement de leur retraite – le président tiendra, car la constitution le lui permet. Avec ou sans majorité, il est inamovible.
On ne peut qu’être amusé de voir Macron s’amuser à exaspérer son monde. Tandis que les partis politiques s’agitent et ne savent plus que faire pour le contraindre à leur laisser un pouvoir qu’ils n’ont en réalité pas conquis faute d’électeurs, il fait du bateau au large de Brégançon, expose son torse menu et fait des chatouilles à ses gardes du corps. La belle vie ! Bien sûr, il va finir pare faire quelque chose. C’est-à-dire n’importe quoi, car il n’a en tête aucune solution sérieuse. Il n’a pas été fabriqué pour cela. Lui, son truc, c’est de faire joujou avec les taxes et de prononcer sempiternellement le même discours en bombant le torse.
Les peuples aiment bien les révolutions, mais surtout ils détestent le changement. C’est la barbe de changer d’habitudes. Chacun de nous emprunte chaque jour le même trajet pour se rendre au lieu où il travaille – ou à son club de bridge – et son premier réflexe quand un évènement l’en empêche est de pester contre cette incongruité. Ensuite, on se reprend, mais en attendant, on ne pousse pas au changement. C’est pour cela que les révolutions ont autant de mal à se déclencher et sont le plus souvent le fait de la jeunesse, qui n’est pas encore pétrie d’habitudes. Mais quand l’exaspération monte, il vient un moment où l’être humain ne se contient plus et passe à l’acte. C’est ainsi que se fait l’histoire.
Donc l’histoire va finir par se faire. Mais au profit de qui ? Certainement pas de ceux qui vivent bien et veulent vivre encore mieux. Ils n’ont pas à se révolter et donc ne le font pas. Alors ce sera les autres. Le problème, c’est qu’ils sont nombreux dans notre pays. Il s’agit des laissés pour compte et des déclassés. Le système social a attiré tant de bénéficiaires, français ou étrangers, qu’il a massacré les entreprises et l’emploi et fini par ruiner la corne d’abondance. Chateaubriand demandait qu’on soit « économe de son mépris étant donné le nombre des nécessiteux », on peut en dire autant des assistés de tous genre. Le moment est proche où ils vont ressembler à ces deux vieillards de Beckett serrés côte à côte dans leur poubelle et criant « ma bouillie ! ».
Le désespoir heureux est la marque de fabrique de l’univers occidental soumis à l’omniprésence des régimes sociaux. Il n’y a rien à espérer sauf la bouillie. Comment s’en débarrasser (encore un titre de théâtre : Ionesco) ? En espérant l’effondrement de ce régime débilitant, car l’abattre ferait trop de mécontents. Ce qu’il y a de terrible dans ce genre de système politique, c’est qu’il anéantit les défenses naturelles de l’organisme. La dernière manifestation de dignité d’un de nos dirigeants politiques est la claque administrée par Bayrou à un gamin qui lui faisait les poches. C’était en 2002 à Strasbourg. Bayrou était candidat à la présidentielle. En 1944, Leclerc et sa 2e DB libérait la ville. Il avait fallu attendre 58 ans pour une nouvelle action d’éclat en Alsace, et ce n’était pas la même !
Donc, l’effondrement. Il va se produire. Car ce régime d’assistance a été révoqué par les Etats européens. La mise en œuvre de cette décision est difficile. Certains Etats l’ont fait, mais incomplètement. D’autres, comme la France, s’en sont défendus comme de la peste. Enfin, des résistants, en France, ont combattu sans relâche pour libérer notre pays et finalement ont réussi. La liberté n’est plus qu’une question de semaines. Un des plus célèbres avocats français m’a dit un jour : « Je n’y crois pas, à votre truc ! ». Mon « truc » va pourtant sauver la France. Pas des nazis, mais de la décadence. Ce n’est déjà pas mal. Le plus étonnant, pour ceux qui ne connaissent pas la psychologie humaine, est le temps qu’il a fallu pour imposer enfin l’application de la loi. « L’art est long et le temps est court », disait Baudelaire, vingt-cinq siècles après Hippocrate.
Quand j’ai prononcé, au seuil de ma carrière, le serment d’Hippocrate, je ne me doutais pas du tout qu’il s’appliquerait à une toute autre matière que l’art de soigner. Mais après tout, n’est-ce pas aussi à soigner la société que je me suis également consacré ? Certains me diront qu’ils ne demandaient pas à être guéris. Je leur répondrai que dans la mesure où l’homme aime vivre en société, il doit accepter les mesures qui le permettent. Car certains ont pour opinion que leur dictature est le seul remède. Et moi, voyez-vous, je n’accepte pas la dictature. Un de mes amis qui a fait de grandes réformes dans son pays, m’a adressé il y a peu ce message : « Vive la liberté ! ». Trois mots qui disent tout !
Claude Reichman
Je vous suis depuis des décennies. J’ai assisté à vos conférences et vous êtes un des 1ers à avoir résister et certainement le seul à avoir consacré autant de temps et d’argent pour tenter de renverser l’ensemble de ce système .
Je l’ai loi-même subi jusqu’au moment où j’ai trouvé la bonne faille. Mais une faille qui s’étend à toute la fonction publique.
C’est une trahison des principes fondamentaux du droit et une trahison de la Constitution… qui provoque la mort d’un grand nombre de citoyens. Quand on fait le lien entre cette trahison et les morts provoquées, on parle de crime organisé et on a les coupables sous les yeux. Et quand on nomme les comportements que vous dénoncez, on a le DEVOIR de cesser de participer au crime général.
Mais on découvre également qu’on ne peut sauver les gens malgré eux. L’art de la manipulation des foules est élaboré et il a imposé la peur de désobéir. Mais il se fissure de partout.
Le fruit est mûr.
Journaliste talentueuse qui a toujours plaidé la cause du libéralisme en matière économique, Mme Judith WAINTRAUB a récemment esquissé, dans une émission à laquelle elle participait sur la chaîne CNEWS, le portrait-robot du futur locataire de Matignon.
Pour elle, le candidat idéal, seul capable de répondre aux exigences actuelles de redressement des comptes et d’unification du pays, serait tout bonnement…Raymond BARRE !
Et ayant fait ce constat formel, elle ajoutait d’un air résigné et comme désabusé, que le véritable problème qui se posait à la France était… qu’il n’y avait plus de Raymond BARRE (entendez par-là : ni l’authentique qui, bien sûr, n’est plus de ce monde ; ni même un continuateur ou un équivalent) !
QUESTION à Mme WAINTRAUB : Chère Madame, Pourquoi vous arrêtez-vous en si bon chemin et n’allez-vous pas au terme de votre excellent raisonnement ? De rapprochement en déduction, vous aboutiriez à une hypothèse intéressante et jusque-là inaperçue de tous (FAUT-IL DIRE : « ET POUR CAUSE ? ») l’hypothèse CLAUDE REICHMAN, ancien soutien, ô surprise, de feu…RAYMOND BARRE !!!
Raymond Barre a été le premier artisan de la sovietisation de la France en faisant exploser les prélèvements obligatoires et en inaugurant cinq décennies de déficits et d’endettement monstrueux.