En Argentine

Rappelons la situation.

A l’occasion de l’élection présidentielle dans ce pays, le 29 Novembre 2023, un économiste, M. Javier Milei, a été élu avec un score de 55,6%, sur un programme libéral connu de tous les argentins.

Il est très naturellement question aujourd’hui qu’il mette en place le programme pour lequel il a été élu.

N’est ce pas le principe de la démocratie ?

La gauche locale et la gauche mondiale ont décidé d’entraver par tous les moyens possibles, y compris par la force, l’application du programme pour lequel les argentins ont élu M. Milei.

Que peut-il faire ?

Imposer la force publique contre les actions déstabilisatrices de la gauche ou ne pas mettre en place le programme pour lequel il a été élu mais au contraire continuer la politique de ses opposants qui a amené l’Argentine à la faillite ?

Dans les deux cas ce serait intellectuellement insupportable.

Cette situation est-elle acceptable ?

Les fauteurs de trouble, se réclamant de la gauche, ont cette extraordinaire particularité de prôner à longueur de journée le droit du peuple à se déterminer démocratiquement, en cachant le fond de leur pensée que l’on peut résumer ainsi : « à condition que la démocratie vote conformément à notre idéologie et à nos programmes ».

Existe-t-il plus grande trahison ?

On ne peut être que confondu face à cette mauvaise foi, sidéré.

Que se passe-t-il dans leurs cœurs et dans leurs têtes ?

Quelle différence entre eux et Trump qui lui aussi refuse la démocratie qui ne l’adoube pas.

Si celui-ci mérite le titre de facho, comment eux-mêmes pourraient-ils y échapper ?

Je ne sais pas si ce nouveau président argentin sera en mesure de réussir son pari — je l’espère parce que ses projets me paraissent crédibles — mais je sais que je suis choqué par l’attitude de ses opposants.

Qu’ils se préparent à reprendre le pouvoir aux prochaines élections si le projet pour lequel M. Milei a été élu échoue, je trouve cela naturel, c’est la règle du jeu.

Mais qu’il sabotent leur propre pays et sa démocratie au motif qu’ils seraient les seuls à détenir la vérité — que face à cette vérité la démocratie devrait s’effacer — est monstrueux et infiniment dangereux.

Je n’ai jamais eu beaucoup de respect pour la gauche et ses faux-semblants, ses mensonges, sa démagogie et ses pillages qui sont sa signature universelle, mais je la croyais démocrate.

Je pensais que Lénine, Trotski, Pol Pot ou Mao étaient des accidents. Je constate aujourd’hui qu’au contraire ils sont la profonde vérité, la norme de la gauche pour qui la démocratie est une fantaisie sans grande importance. La force primaire qu’elle cultive, qui la porte, s’arroge le droit de terrasser les « errements » de la démocratie lorsqu’elle pense et agit autrement que l’impose la doxa de cette gauche naturellement sectaire.

La suite en Argentine promet d’être choquante, contraire à la démocratie, parions que M. Milei, quoiqu’il fasse, en portera malheureusement le chapeau par un de ces tours de passe-passe dont la gauche est la grande spécialiste.

N’oublions pas demain les faits d’aujourd’hui.

Bonne année quand même.

Bien à vous. H. Dumas.

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (2 avis)
Loading...

A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

4 réflexions sur « En Argentine »

  1. Bonjour
    Je rentre d’Argentine.
    Le peuple argentin n’est pas le peuple français. De même que leur gauche, n’est pas notre gauche.
    Votre comparaison ne peut se faire aussi facilement !
    Si les Français ont mis très longtemps à comprendre où l’a mené le vote de 80, les argentins réagiront beaucoup plus rapidement.
    Ne prenez pas pour exemple l’Argentine pour critiquer la gauche française.
    Il y a encore une gauche française ?

    1. Merci pour votre éclairage.
      Je vous serais reconnaissant si vous le développiez, je peux vous ouvrir un espace auteur pour cela.
      Quant à l’égalitarisme matériel irrespectueux du capital nécessaire à l’économie, qui est le fond de commerce de la gauche, c’est une émotion universelle, donc mondiale, qui se traduit différemment selon les particularités de chaque pays, mais à la marge.
      Ceci dit les particularités argentines nous intéressent.

  2. 1850 c’est l’époque oû les intuitifs, dont Balzac mais aussi Frédéric Bastiat, comprennent que le socialisme est porteur d’inconvénients supérieurs à ses promesses d’avantages.
    Ces propos ne sont plus aujourd’hui des intuitions, ils sont devenus des constats.
    Merci pour votre contribution à ce blog confidentiel.

  3. Extrait de la comédie en trois actes d’Honoré de BALZAC : Mercadet ou Le Faiseur (Théâtre du Gymnase, 24 août 1851) [ACTE II, SCENE IV] :

    DE LA BRIVE.-(…).Pour vous appeler au partage du pouvoir, on ne vous demande pas aujourd’hui ce que vous pouvez faire de bien, mais ce que vous pouvez faire de mal. Il ne s’agit pas seulement d’avoir des talents, MAIS D’INSPIRER LA PEUR. On est très craintif en politique, à cause des tas de linge sale qu’on a dans des petits coins et qu’on ne peut pas blanchir. Je connais parfaitement notre époque. En dînant, en jouant, en faisant des dettes, je faisais mon cours de droit politique ; j’étudiais les petits coins : aussi, le lendemain de mon mariage, aurai-je un air grave, profond et des principes ! Je puis choisir, nous avons en France une carte de principes aussi variée que celle d’un restaurateur. JE SERAI SOCIALISTE. Le mot me plaît ! A toutes les époques, mon cher, il y a des adjectifs qui sont le passe-partout des ambitions ! Avant 1789, on se disait économiste ; en 1815, on était libéral ; LE PARTI DE DEMAIN S’APPELLE SOCIAL, PEUT-ETRE PARCE QU’IL EST INSOCIAL : CAR EN FRANCE, IL FAUT TOUJOURS PRENDRE L’ENVERS DU MOT POUR EN TROUVER LA VRAIE SIGNIFICATION !…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *