Comment dire…

Souvent je suis allé en forêt chercher des champignons ou chasser le sanglier, jamais je n’ai compris l’expression qui évoque l’arbre qui cacherait la forêt. C’est plutôt l’inverse que je peux facilement imaginer, c’est-à-dire la forêt qui cacherait l’arbre que l’on chercherait.

En réalité, Wikipédia consulté, j’apprends que l’arbre ne cache la forêt que pour le con qui fait une fixation sur un arbre au point d’en perdre de vue la forêt qui l’entoure. Ce n’est donc pas l’arbre qui cache la forêt mais bien l’esprit borné et obscurci de l’observateur.

C’est le coup du taureau qui cherche à encorner le chiffon rouge au lieu de transpercer de sa masse son tortionnaire.

Voilà qui me ravit et s’adapte parfaitement à notre monde politique où tout andouille de service à telle ou telle émission ou prestation publique arrive à cacher sa médiocrité et celle de l’ensemble de ses coreligionnaires, mais… grâce à notre complicité.

Alors que les mensonges répétés de nos élus, peaufinés par des communicants de haut niveau – oxymore –, devraient nous sauter aux yeux tant ils sont simplistes, pourquoi font-ils l’objet d’exégèses — qui finalement les valident — sur tous les supports possibles et imaginables, médias officiels ou réseaux sociaux.

Car enfin, ces hommes de l’Etat en sont irrémédiablement réduits à n’avoir qu’une seule et unique activité : nous mentir.

Ils se sont mis dans une situation matérielle totalement inextricable, ils ont distribué des cadeaux immérités, se sont attribués des faveurs tout aussi imméritées. Ils nous ont mis en faillite. Ils préféreraient crever, ou mieux nous voir crever, que de l’avouer.

La question lancinante, qui tourne en boucle sans réponse : comment cela est-il possible ? aura-t-elle un jour une réponse.

L’Absence de réponse à cette question est le nœud du problème et la combine qui sauvent les hommes de l’Etat. Ils s’accrochent comme des malades à l’entretien de ce mystère.

Or, la réponse est simple, c’est la suivante : L’arbre c’est l’Etat, la forêt c’est nous. Et l’arbre nous cache la forêt.

Voici comment cela fonctionne :

La crise économique ? L’Etat s’en occupe – La misère ? L’Etat s’en occupe – Les handicapés ? L’Etat s’en occupe – Les indigents ? L’Etat s’en occupe – Les geignards qui se trouvent insuffisamment riches ? L’Etat s’en occupe – Les fainéants dépressifs ? L’Etat s’en occupe – Les incompétents ? L’Etat s’en occupe – Les vieillards ? L’Etat s’en occupe – Le coronavirus ? L’Etat s’en occupe – Le confinement et la ruine qui va avec ? L’Etat s’en occupe – Le redémarrage de l’économie ? L’Etat s’en occupe, etc…

Dans ces conditions l’observateur naïf ne voit que l’Etat, l’observateur ambitieux aussi mais pas pour les mêmes raisons.

Tout le monde perd de vue : NOUS, qui est moi, vous… nous, quoi…

Incroyable, chacun y va de son petit avis sur l’Etat, qui n’existe pas, et perd de vue sa propre personne et les autres.

Pendant que nous nous penchons sur les problèmes de l’Etat, qui ne peut pas en avoir puisqu’il n’existe pas, nous oublions de nous pencher sur nos problèmes.

Le cerveau obscurci, nous croyons utile de disserter sur les mensonges des hommes de l’Etat, comme s’ils correspondaient à une réalité, et cela nous cache notre forêt : nous-mêmes.

C’est ainsi :

-Que nous oublions la faillite permise par l’indélicatesse de ceux à qui nous avons confié les clefs de notre destin, bien imprudemment.

-Que nous allons jusqu’à croire qu’ils sont en mesure de gérer une pandémie, que nous seuls subissons.

-Que, bien plus, nous faisons mine de croire que ce sont eux qui auraient le pouvoir de faire redémarrer l’économie, que nous avons arrêtée en nous confinant volontairement à une majorité de 90%.

Quand nous serons au fond du trou, dans quelques jours, et qu’ils nous diront : « il faut sauver l’Etat », nous sommes capables de croire à cette situation abstraite, à cette allégorie.

Pour être plus précis : ceux qui seront alors autorisés à piller y croiront, ceux qui seront pillés un peu moins, mais pas au point de se révolter.

Les hommes de l’Etat sont les roseaux qui cachent les sables mouvants.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

2 réflexions sur « Comment dire… »

  1. Cher Henri, Frédéric BASTIAT avait très bien résumé « Quand le pillage devient un moyen d’existence pour un groupe d’hommes, qui vit au sein de la société , ce groupe finit par créer pour lui-même tout un système juridique qui autorise le pillage et un code moral qui le glorifie . «
    La France devrait disparaître, elle le mérite!.
    En fait Ce pays n’a jamais existé, certains en ont fait la propagande de ce pays. Les frontières actuelles de ce pays date du 19éme siècle . Des régions entières ont été annexées sans succès durant des siècles. Le déclin ne s’arrêtera pas, il sera un peu ralenti mais la fin est inévitable.
    Réfléchir c’est difficile , c’est pour cela que certains agissent hâtivement dans un monde où il faut penser global et agir local. La République Française et son administration sont un système qui permet à une petite caste d’irréfléchis , de privilégiés d’avoir du pouvoir , des privilèges abusifs , et de l’argent en dépossédant des richesses , le peuple du secteur privé devenu esclave . Les esclaves du secteur privé produisent tous les jours et toujours plus taxés, imposés pour nourrir les administrations toujours + importantes en effectif, et rembourser une dette que des incompétents ont créée. »

    La culture en France c’est ce qui manque le plus à la majorité des citoyens de ce pays et Jean Rostand se posait la question – Qu’est-ce que la culture ?=
    La culture ce n’est pas avoir le cerveau farci de dates, de noms ou de chiffres, c’est la qualité du jugement, l’exigence logique, l’appétit de la preuve, la notion de la complexité des choses et de l’arduité des problèmes. C’est l’habitude du doute, le discernement dans la méfiance, la modestie d’opinion, la patience d’ignorer, la certitude qu’on n’a jamais tout le vrai en partage; c’est avoir l’esprit ferme sans l’avoir rigide, c’est être armé contre le flou et aussi contre la fausse précision, c’est refuser tous les fanatismes et jusqu’à ceux qui s’autorisent de la raison ; c’est suspecter les dogmatismes officiels mais sans profit pour les charlatans, c’est révérer le génie mais sans en faire une idole, c’est toujours préférer ce qui est à ce qu’on préférerait qui fût.( J.Rostand 1968)

    A La Fin nous nous souviendrons non pas des mots des Politiques mais du silence des pantoufles de la majorité des citoyens dans ce naufrage. La France ne se détruit pas par ceux qui font le mal mais par ceux qui la regardent sans rien faire. Certains ne veulent pas lire et entendre la vérité par ce qu’ils ne veulent pas que leurs illusions se détruisent.
    Pour ceux qui nous dirigent ils utilisent la loi des 80-20 de Pareto. C’est à dire qu’il faut à nos gouvernants privilégier 20% des citoyens, des entreprises, de l’économie pour asservir les 80% restants. Et cela fonctionne depuis deux siècles avec la démonstration de Pareto mais depuis + de 5 siècles avant que Pareto vienne confirmer le raisonnement..

  2. l’état veille sur vous, soyez heureux brave gens, il l’a juré ! jamais il ne vous volera la laine que vous avez sur le dos braves moutons, même si il gèle à pierre fendre!

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