Un acteur est d’autant plus mauvais que son rôle est médiocre. Apostrophes, hurlements et outrances émaillent alors le texte, révélant dans la pièce les failles, les manques et les contradictions du personnage.
Au Parlement, la messe est dite. Il n’y a que des utilités, des petits rôles et des seconds couteaux. La tragi-comédie est à l’affiche.
Dans la rue, on joue un navet.
Passe encore pour l’archaïque CGT, pour Sud la trotskiste ou pour FO la gauchiste incertaine, de tenter, moulinets à l’appui, d’impressionner leur public. On sait depuis longtemps que la défense de l’emploi n’est plus leur préoccupation première. Elles se voudraient tant révolutionnaires ! En chambre, bien entendu, à l’abri du besoin grâce à la tétée qu’elles prennent chaque jour à la mamelle de Bercy, et donc au sein de la nation.
Plus désolante est l’attitude de la CFDT, de la CFTC et d’UNSSA tout autant nourries au lait de la mère-patrie qui se prétendant raisonnables et s’entêtent pourtant à s’enliser dans le déni.
Il faut vraiment qu’il y ait quelque chose de pourri en République de France.
Ne cherchons pas. C’est trop facile. Et pas nouveau.
C’est l’éternel rapport « démocratique » du dirigeant et du peuple. Et le problème posé par le financement de ce rapport intime.
Le dirigeant surjoue son rôle pour que le peuple lui accorde sa confiance grâce à laquelle le premier obtient de l’État l’argent qui lui permet de conserver le pouvoir. La boucle est bouclée.
Pour cela, ils sont tous d’accord. De l’idéologue le plus radical au démagogue le plus corrompu pour jouer le rôle qui les maintient là où ils sont et pour obtenir les parts de marché les plus grosses. Tout est spectacle. L’enjeu sont les clients, citoyens, syndiqués ou les deux.
Sur le ring politique, le financement des partis pourvoit aux combats programmés.
L’affiche annonce les rencontres Majorité contre Opposition, puis, NUPES contre RN, LR contre RN, PS contre LFI et EELV contre LFI. Arbitrage médiocre de Renaissance, Horizon et Modem. Pagaille. Résultat nul.
Le financement social organise les rencontres du ring social.
Syndicats contre Gouvernement, puis SUD contre CGT, FO contre SUD, et enfin CFDT contre tous les autres avec en prime le rôle-titre. Pas d’arbitre. Pagaille. Résultat nul.
Les marionnettistes encaissent. La nation trinque.
Alors se pose une question: Comment Bercy et la Cour des Comptes, en principe si regardant sur les dépenses, peuvent-ils fermer les yeux :
- Sur l’utilisation des fonds destinés en principe à assurer l’indépendance des partis politiques mais détournés de leur destination pour faire taire leur électorat,
- Sur l’utilisation de fonds affectés en principe à la défense du salarié dans l’entreprise, mais détournés de leur destination pour jouer la comédie de la révolution ?
« Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette » !
Tout juste. La vaste comédie qui se joue n’a pas d’autre but que de garder la main sur le pactole de la « protection sociale » qui assure un train de vie plus que confortable aux dirigeants syndicaux.