Bonjour,
Aujourd’hui Charles Dereeper, dans son blog, fait état d’une de ses fulgurances qui m’épatent. J’aime bien son blog. D’abord, il a la bonté d’héberger beaucoup de mes billets, alors que son audience, méritée, est plus de 100 fois supérieure à celle du mien. Ensuite, ceux qui publient sur son blog, plus de quarante signatures, sont à la fois théoriciens et acteurs, ce qui est rare. De ce fait, l’ouverture d’esprit de ce blog est exceptionnelle, hors norme.
Ce matin donc, je découvre le billet suivant de Charles Dereeper : link
Les bras m’en tombent. Je suis peut-être plus con que la moyenne, mais je n’avais pas vu ce qui crève les yeux… quand quelqu’un vous l’a montré.
Bien sûr, la Grèce est surarmée.
Evidemment, dans l’optique d’un éventuel conflit de civilisation, la Grèce est en première ligne. Il est probable que cette situation a permis aux politiciens grecs de largement monnayer cette surexposition. Une espèce de ligne Maginot du XXI ième siècle incluant, comme l’original, débâcle économique et probablement inefficacité à terme. Ainsi, tout s’explique. L’ensemble du monde occidental ne se penche pas par hasard, avec mansuétude et stupeur, sur la facture grecque.
Comment la presse peut-elle passer à travers cette information ? Cette évidence mise à jour, chapeau les grecs, ils sont à la hauteur de leur réputation, nos dirigeants se le sont bien fait…..
C’est trop drôle. C’est fini pour les grecs, mais j’espère qu’ils se sont bien marrés avec les sous qu’ils ont piqués… en toute connaissance de cause. Arsène Lupin n’est pas mort, il est grec.
Pour la suite de ses billets de ce matin, je ne suis pas complètement d’accord avec Charles Dereeper. D’abord, en ce qui concerne la distribution de l’eau, que j’ai connue en régies municipales catastrophiques. Ensuite, sur l’hypothèse d’un complot mondial. Je ne crois pas que les choses se passent ainsi. Mon hypothèse est la suivante.
D’abord il y a l’homme. Un animal a plusieurs faces.
Une partie de lui est à lui, l’autre partie de lui est un morceau indissociable du ou des groupes auxquels il est accroché, quelques soient les motifs ou les raisons de cette accroche. Ce ou ces groupes développent des intelligences et des affects spécifiques.
La difficulté tient au fait que cette situation installe l’homme à cheval sur plusieurs intelligences, plusieurs affects. Les siens et ceux du ou des groupes qu’il a rejoint, volontairement ou non. Une situation conflictuelle s’installe.
Il faut beaucoup de philosophie et d’expérience pour accepter cette situation et comprendre que nul ne s’en évade. Tous sont donc tenus de mener leur vie d’homme seul et libre, mais aussi leur vie de membre du ou des groupes dont ils font partie.
Il ne peut pas y avoir de manipulation, tant la complexité de ces imbrications est grande. Nul ne peut imaginer objectivement pouvoir interférer sur ces milliards de connexions. Finalement, la seule intervention possible tient à la façon dont les connexions ont l’opportunité de se réaliser et non à la manière dont elles se réalisent.
C’est à dire que seules comptent les règles de l’organisation collective. C’est sur elles qu’il faut agir et non sur les caractères humains, tous connus, valeureux ou défaillants de la même façon depuis des siècles. Le progrès n’est pas dans l’homme, il est dans son environnement.
L’urgence, j’en reparlerai plus longuement dans d’autres billets, c’est la séparation de l’Etat et de l’économie. Ce sera la grande avancée de ce siècle, si nous y parvenons, comme nos prédécesseurs ont réussi à séparer l’église et l’Etat. C’est grave de voir les gouvernants tunisiens souhaiter réinventer ce mariage contre nature, dont on connait les dégâts potentiels.
Dans l’exemple de l’eau, pris par Charles Dereeper, le scandale ne tient pas dans le fait que l’eau soit distribuée, à son juste prix, par des entreprises privées, mais dans le fait que ces entreprises paient les élus pour avoir un monopole. Il n’y a pas de concurrence dans ce secteur. Or l’économie ne peut exister sans concurrence.
La cupidité est le piège principal dans lequel peut tomber l’économie, mais cela ne peut arriver qu’avec l’aide de la force, donc du politique. Dans une économie de libre concurrence, la cupidité se heurte à l’information des partenaires qui génère les prix justes.
Notre problème c’est Bercy. Ce sont ces technocrates imbus prétendant avoir la capacité de gérer l’économie. Ils paralysent les connections dont je viens de parler et s’esbaudissent sur les quelques unes qu’ils provoquent.
L’avenir va en donner un exemple éclatant, pour lequel je suis prêt à prendre les paris. La grande distribution a pris, en France, des proportions monstrueuses qui découlent de ses relations incestueuses avec le pouvoir politique. Aujourd’hui, tout le monde s’imagine en être le vrai papa, plus particulièrement Bercy et la Caisse des Dépôts. Or, ce monstre fait l’unanimité contre lui, clients, écolos, paysans, industriels, salariés du secteur etc…Tous demandent la tête des meneurs, donc des propriétaires. Hollande, comme Chavez, nationalisera la grande distribution, et, si ce n’est lui, ce sera son frère Sarkozy ou Le Pen.
Je donne dix ans, maximum, avant que les rayons soient vides et que nous fassions la queue chez l’arabe du quartier, dont l’épicerie ne devrait pas être nationalisée….
Bien cordialement. H. Dumas