Préambules
Comme je suis encore un peu dans le business via une grosse machine qui pousse au commerce, je voulais vous en parler un peu de l’intérieur. Mais commençons ainsi.
Le Black Friday vient des States au lendemain du quatrième jeudi du mois de novembre, le même qui marque le Thanksgiving, honoré par un repas traditionnel autour de la dinde. Mais pourquoi remercier d’avoir obtenu quelque chose – traduction de Thanksgiving ? Afin de pouvoir manger de la dinde ?
Le fin mot de l’histoire remonte au 15ème siècle quand des colons de l’Amérique avaient admis de partager leurs productions sans propriété pour un quelconque d’entre eux, le communisme en l’occurrence, qui allait être théorisé et expérimenté à plus grande échelle bien plus tard.
Nos aventuriers ont finis par devenir des crève-la-faim. Mais leur promiscuité avec les indiens autochtones qui leur ont donné des dindes pour enfin survivre, les ont aussi éveillés quant à revoir l’organisation de leur société, c’est-à-dire renverser la table et offrir une propriété à chacun pour produire sur ses terres. « Bizarrement », le quotidien de chacun s’est grandement amélioré …
De quoi s’agit-il exactement avec ce Black Friday aujourd’hui ?
Dans les faits il y a aussi un pré Black Friday, décalé, c’est-à-dire qui débute dès le lundi de la semaine de l’événement, avec des offres promotionnelles. Les consommateurs le savent. Le chiffre d’affaires se réveille déjà.
Les traditionnels surveillants aux aguets des fausses promotions vont nous dire que les commerçants augmentent leurs prix de vente avant de les barrer avec des moins X pourcents, et poursuivre le même débat à l’occasion des diverses périodes autorisées de soldes, la petite musique de nuit jouée par nombre de nos traditionnels journaleux, mais pas toujours.
Dans l’émission « C’est dans l’air » – https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/1110927-black-friday-des-soldes-a-tout-prix.html, Fanny Guinochet, journaliste économique à l’Express, magazine qui n’est pas vraiment ma tasse de thé, nous dit après 4 minutes 50 : Je vous laisse écouter.
Là où la journaliste fait erreur, est quand elle nous annonce que les gens anticipent un blocage de possibles achats pour la fin d’année. Non ! Ils n’anticipent rien par rapport à cela sauf à verser en mode survie en regard de stations-services en rupture de carburant pour leurs voitures, car c’est déjà le cas dans l’ouest de le France. Je parle évidemment pour les français de la périphérie, les plus nombreux et épars, qui ne seront pas forcément les plus démunis quand les urbains seront vraiment bloqués.
Là, où elle a raison, est que nombre d’entre nous ont des problèmes de pouvoir d’achat, et que de tels prix fracassés leur offrent une opportunité de s’acheter quelque chose ou de remplacer un autre équivalent en usage.
Est-ce que ces prix sont effectivement sabordés ? Pour ce qui concerne mon commerce, oui ! Vraiment !
Le volume exponentiel de ventes à faible marge compensera sans doute l’inverse de l’équation, mais sans tenir compte des coûts de logistique supérieurs. Par ce fait, le chiffre d’affaires du mois de décembre, le plus fort de l’année, sera forcément impacté, à la baisse.
En effet, en termes de commerce, nous passons ainsi d’un profil de ventes en chameau, avec deux bosses, au lieu du traditionnel dromadaire avec une seule pour la fin d’année.
Globalement et statistiquement, le chameau laisse un delta de marge commerciale un peu supérieur à celui du dromadaire, mais pour une unique raison : Car nos fournisseurs rattrapent notre taux de marge perdu à hauteur de près 6% sur la première bosse du chameau vendue à perte en terme d’EBITDA, terme anglo-saxon qui n’est ni plus ni moins que le reflet de notre EBE – Excédent Brut d’Exploitation dans notre tableau des SIGs – Soldes Intermédiaires de Gestion.
Ce Black Friday pourrait ainsi faire oeuvre d’accès au plus grand nombre d’entre nous pour profiter du marché. Une oeuvre presque sociale … Ce qu’est de toute façon l’essence même du capitalisme non dévoyé.
Arrivent nos Block Friday
Les ayatollahs de la décroissance décident de manifester pour bloquer ce type de commerce. C’est un peu dans l’air du temps, nous l’avons tous remarqué à tel point que l’on s’interroge parmi nos députés pour peut-être mettre un bémol à cet « Open Bar ».
Le paradoxe français parmi les élites de Bercy, parce que c’est là que cela se passe, est qu’il faut faire de la croissance, mais en même temps y renoncer. Mais aussi se payer sur la croissance comme sur la décroissance.
Peut-être que ces mêmes ayatollahs n’ont plus besoin de leurs Smartphones, de leurs ordinateurs, ni même d’électricité ou du moins à pas cher.
Quand je regarde la jeunesse encartée écolo à attendre un bus, ils ne communiquent que derrière leur écran. Quand j’avais leur âge, j’étais bien plus en osmose avec la nature, car nous nous n’avions rien. Nous étions dehors à nous écorcher les genoux, à chercher parmi le paysage tout ce qui pouvait nous intéresser. Et quand ma grand-mère nous voyait devant la télévision après avoir déjeuné, elle nous chassait : « Allez-voir si je danse sur la dune ! » Une chose que ces générations nouvelles ne comprendront jamais. Car nous et nos parents et grands-parents avions en ligne de mire le progrès, c’est-à-dire prendre l’ascenseur pour monter des étages de l’humanité entre nous.
Ces ayatollahs veulent prendre un autre ascenseur pour descendre à la cave, au profit de nôtre planète.
On peut lutter contre la pollution, j’adhère totalement à cela, mais si c’est pour ne plus faire de la croissance, alors il faudra éliminer une bonne partie de l’humanité ….
Bien à vous