La crise épidémique a révélé sans l’ombre d’un doute l’asphyxie administrative dont souffre la France et pas seulement au niveau de l’hôpital.
Certes, le président ne peut pas être responsable de tout mais le cafouillage lamentable observé lors de l’épidémie est encore dans toutes les mémoires et que fait-il de concret pour résoudre cette question ?
Une légitimation de l’action de l’administration et des effets d’annonce de distribution d’argent qu’on n’a pas !
Mais, qu’a-t-il fait réellement depuis 2017 à part pousser les classes populaires laborieuses dans la rue ?
Rien ou si peu … même s’il prétend avoir mené pendant ses premières années de mandat des réformes « tambours battant ».
Des annonces et de l’argent
Lors de son interview du 14 Juillet, E Macron a « dévoilé » son plan de relance « massif » qui devrait être mis en place en septembre. Ce seraient 100 Md€ (sur deux ans) en plus des 450 Md « déjà mis sur la table » (il s’agit en fait de 300 Md€ de garanties bancaires qui n’entrainent aucune sortie d’argent sauf … défaillance du débiteur).
Evidemment, il s’est bien gardé de dire d’où viendrait l’argent. C’est pourtant simple : d’une part de l’emprunt puisque depuis 40 ans les recettes fiscales sont très largement insuffisantes pour assurer les dépenses de l’Etat et que depuis quatre mois les recettes fiscales se sont effondrées … et du plan de relance de 750 milliards d’euros, composé de prêts remboursables (360 Md) et de subventions directes (390 Md) sur lequel les 27 États membres se sont mis d’accord après une véritable négociation de marchands de tapis ; accord dont les termes ne sont d’ailleurs pas encore définitivement fixés (il faut l’aval du parlement européen) !
A cette occasion, E Macron s’est vanté d’avoir défendu « becs et ongles » la position française qu’on peut résumer par « faire payer les dépenses des français par les autres » dans le cadre d’une mutualisation de la dette !
Ces 390 Md€ de subventions de ce plan de relance européen formeront une dette commune à rembourser par les 27 ; il s’agit donc bien d’un transfert d’argent des économies saines vers les États en faillite.
Là où ça devient moins clair, c’est que sur ces 390 Md€, la France devrait toucher 40 … mais lorsque l’on sait que la France contribue à hauteur de 13% du budget de l’Union, on comprend alors que, pour récolter 40 milliards nets, la France apporte sa signature à un endettement de … 40 milliards environ (soit 13% de 390 Md€) !?!
En fait, pour obtenir 40 Md€ tout de suite Macron engage la France sur des dépenses et contributions futures dont on ne connait ni la nature ni l’importance. Néanmoins, en l’espèce, il change de registre car, après avoir surendetté les français, il a l’intention de surendetter l’Europe pour maintenir coute que coute un système français dont on sait qu’il est inefficace et dispendieux !
Le problème est que dépenser toujours plus en endettant toujours davantage une France en grande difficulté, avec l’espoir de retrouver une croissance suffisante pour gommer une dette publique abyssale sans réduire des dépenses publiques (lesquelles se situent à un niveau anormalement élevé) tout en comptant sur les fourmis du nord pour payer la facture ; tout cela relève du mirage !
Personne ne peut croire qu’on peut s’endetter toujours plus en… comptant sur son/ses voisin(s) pour qu’il(s) paie(nt) l’addition ?
Car, évidemment, cet argent devra être remboursé et la commission européenne va donc devenir collecteur d’impôts ; ce qui en soi n’est pas un problème : reste seulement à savoir qui va être taxé et à combien (au taux irlandais à 12% ou taux français à 57%) ?
E Macron se situe, là encore, dans l’effet d’annonce et l’annonce principale du moment, c’est le miracle de l’argent gratuit ! La dette, la dette magique qui sera payée par les autres !
Car, braves gens, rassurez-vous E Macron l’a dit : « Ce n’est pas le contribuable français » qui remboursera la dette européenne émise en commun pour financer le plan de relance, mais de « grandes entreprises internationales » au moyen de nouvelles taxes ! D’ailleurs, il n’y aura même pas d’augmentation d’impôts !
On ne peut pas être plus vague …
Parmi les nouvelles mesures annoncées par ailleurs, on notera :
-Un projet de budget pour 2021 qui consacre une explosion de la dépense publique à + 7,2 Md€ (tous les budgets des ministères sont en augmentation) tandis qu’aucune réduction des effectifs de fonction publique n’est plus envisagée (en 2017 Macron avait parlé de supprimer 120.000 postes).
-20 Md€ pour des mesures de contrats aidés en vue favoriser l’emploi des jeunes ; ce type de mesure utilisé par Sarkozy et Hollande ayant surtout démontré leur coût exorbitant pour un résultat pratiquement nul,
-L’Etat fonctionnaire, conscient du manque de compétitivité des entreprises, promet de réduire les impôts de production sur les entreprises de 20 Md€. On en attend la concrétisation car ces impôts (qui ne sont pas fonction du bénéfice) pénalisent fortement les entreprises ; mais quid de la réduction des dépenses publiques pour compenser cette recette fiscale en moins ?
– E Macron a aussi proposé d’inscrire « le plus vite possible » dans la Constitution « l’objectif de lutte contre le réchauffement climatique et aussi le respect de la biodiversité » via un référendum ; ce qui aboutira à graver dans le marbre constitutionnel des dispositions qui n’ont rien à y faire !?!
Une réalité moins glorieuse et beaucoup plus inquiétante
Un rapport récent de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale s’est quand même permis de poser des questions sur la soutenabilité de la dette qui explose.
« La crise économique actuelle, induite par la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, a conduit à une dégradation des finances publiques sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale », s’inquiète Laurent Saint-Martin, rapporteur général du Budget à l’Assemblée.
Le choc est estimé à environ 22 points de PIB ; et selon le troisième projet de loi de finances rectificative le ratio de dette française sur le PIB est évalué à 120,9% soit 2.650 Md€.
Le recours de l’État aux émissions de dette sur les marchés financiers devrait s’envoler à 361,2 Md€ au total – contre 230,5 prévus initialement ; soit 130 Md d’émissions supplémentaires.
Seulement, comme l’écrit fort justement l’IREF, « Dès lors qu’elle peut être financée (sans limites) par le déficit et la dette, la dépense publique n’entretient plus avec l’impôt de lien mécanique, ce qui a pour effet pervers d’affranchir les décideurs publics de la contrainte fiscale et finalement de toute responsabilité à l’égard des générations présentes et futures… ».
Vous me direz : « mais les italiens vont être à 166% du PIB, on a donc encore de la marge avant d’en arriver là ? ».
Pas sûr …
La planche à billets fonctionne à plein, le déficit devient abyssal, l’interventionnisme économique de l’Etat est omniprésent ; ce qui n’empêchera pas les défaillances d’entreprises. Ajoutez à cela que l’administration est en roue libre et gère en fonction de critères qui n’ont rien à voir avec la vie réelle et que l’écologisme doctrinaire impose des choix totalement anti économiques et vous avez la recette d’un futur effondrement économique avec une augmentation vertigineuse de la dette publique, des déficits, du chômage et de la pauvreté et enfin la poursuite accélérée de la désindustrialisation !
Car, la triste réalité est que la France est un pays qui se paupérise lentement (le PIB par habitant ne cesse de baisser), qui tire le diable par la queue et qui attend désormais des dons des autres pays (du nord). Le pays est complètement à la dérive, il n’y a plus aucune maitrise de la dépense publique, la dette est devenue complètement incontrôlable.
Les comptes publics vont devenir catastrophiques, enfin … encore plus catastrophiques et repousser sans cesse les limites de la dette n’est pas une politique …
Et le pire, qui n’est pas toujours sur, c’est que nous n’avons encore rien vu car le plus dur est devant nous, car, alors que manifestement tout va déjà très mal. La récession est encore devant nous et on ne sait pas quelle va être sa violence … et cette réalité est totalement occultée par l’Etat fonctionnaire.
Les dettes et les impôts pour les rembourser sont le futur de français inconscients …alors qu’il reste certain qu’un jour il faudra rembourser cette profusion d’argent sorti de nulle part et qui joue pour l’instant le role d’un anesthésique …
Nous allons au-devant d’une véritable déchéance …qui est évidemment soigneusement masquée au bon peuple qui doit toujours croire en ses dirigeants car si le chef est un « bon à rien » à quoi bon avoir un chef !
En fait, E Macron ne cherche pas à sauver le pays il cherche seulement à sauvegarder les apparences en appliquant le vieil adage « le temps c’est de l’argent » ; c’est à dire qu’il essaie de gagner du temps au moins jusqu’en … 2022.
Toutefois, ces apparences ne pourront que s’écraser, à un moment ou un autre, sur le mur des réalités.
L’essentiel, les français le verront dans deux ou trois ans lorsque la situation sera totalement compromise. Aujourd’hui nous dépensons l’argent, non pas de nos enfants, ni même celui de nos petits enfants mais celui de nos arrière-petits-enfants ; c’est à dire que nous décidons aujourd’hui de mettre à leur charge des sommes pour lesquelles ils n’ont rien décidé ; et pour cause ils ne sont pas encore nés !
Le revers de la médaille
Le discours présidentiel dissimule le fait que nous sommes dans le cas typique d’une élite qui a pris le pouvoir et qui veut le conserver quoiqu’il en coute … aux autres !
Il s’agit donc d’une part, de redorer un peu le blason franchement défraîchi du président, alors que s’annonce une rentrée particulièrement calamiteuse, et d’autre part d’’espérer reporter une partie de la pression fiscale française sur les autres pays européens qui, gageons-le, en seront ravis.
Autrement dit, la conquête du pouvoir n’a plus pour but de diriger un pays et de prendre les meilleures décisions mais seulement d’assurer des revenus et des positions avantageuses à une caste ! Tout est donc organisé pour permettre la réélection d’E Macron ; la situation du pays important finalement peu ! E Macron a pour mission de maintenir le statu quo ante ; c’est à dire ne rien changer à ce qui avantage ses commanditaires.
On peut quand même légitimement se demander combien de temps ce petit manège va pouvoir durer étant entendu que le changement de premier ministre (un grand classique de la Vème république) ne changera rien à l’affaire puisque l’on sait que la réalité du pouvoir est à l’Elysée et non à Matignon. D’ailleurs, à bien y regarder, E Philippe n’a même pas démissionné, il a été démis par Macron … ce qui n’est pas tout à fait la même chose !
Le nouveau premier ministre n’est là que pour gérer les affaires courantes et de faire en sorte que Macron soit réélu dans le cadre de la fiction d’un renouveau politique…
A ce stade, il n’est pas inutile de rappeler que, dans la vie, le monde se partage entre les gens qui agissent et les gens qui ont des explications.
E Macron fait indubitablement partie de la deuxième catégorie en affirmant « j’ai commis des erreurs » ce qui n’est même pas une manière de se justifier, mais une technique oratoire de fausse contrition destinée à s’attirer le pardon populaire tout en éludant d’une part les problèmes qui ont mis à mal le pays depuis 2 ans et qui ne sont que de mauvaises décisions de sa part et d’autre part les décisions qu’il faudrait prendre pour redresser un pays qui s’en va à vau l’eau !
Macron a été élu par les français sur une illusion ou pire sur une manipulation dont on perçoit aujourd’hui les limites ;
Seulement, E Macron, après beaucoup d’esbroufe et d’effets oratoires, n’apparaît finalement que pour ce qu’il est : un petit haut fonctionnaire qui est arrivé au pouvoir à la suite d’une cabale et qui est désormais complètement dépassé par les évènements …
Mais il reste le champion de Bercy, de la fonction publique et des « spécialistes » du capitalisme de connivence pour 2022 !
Bien cordialement à tous !
Απο την Ελλαδα ! (De la Grèce). Elafonisos.
Magnifique description. Bonnes vacances!
Merci !
La Cigale, ayant chanté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau (1).
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l’août (2), foi d’animal,
Intérêt et principal.
La Fourmi n’est pas prêteuse ;
C’est là son moindre défaut (3).
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse (4).
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
Vous chantiez ? j’en suis fort aise :
Et bien ! dansez maintenant.