Tous les articles par Dominique Philos

A propos Dominique Philos

Navigateur, né en 1958, diplomé de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, je suis devenu Conseil Juridique, spécialisé en droit des affaires et fiscalité. L'Etat ayant décidé l'absorption des Conseils juridiques par les avocats, j'ai poursuivi mon activité en tant qu'avocat jusqu'à ce que je sois excédé par les difficultés mises à l'exercice de mon activité professionnelle. J'ai démissionné du Barreau en 1998 et partage ma vie entre la France et la Grèce. Le libéralisme est la seule option possible en matière économique.

Connaissez-vous les expériences de Stanley Milgram ?

Il fut une époque, on parlait du complexe militaro-industriel pour expliquer l’existence d’un pouvoir plus ou moins occulte qui dirigerait de facto le pays en imposant ses décisions aux politiciens élus …

Certains, aujourd’hui, parlent d’un « gouvernement profond » qui serait constitué par l’administration ou plus exactement par la haute administration qui se considère comme l’élite (nous sommes d’ailleurs les seuls au monde à avoir une école de l’administration) et qui peut diriger le pays avec, mais aussi sans, les politiciens … et j’en veux pour preuve ces lois élaborées à Bercy et qui sont votées par les députés, sans discussion ou presque !

Et comme on sait que désormais les politiciens sont aussi souvent des hauts fonctionnaires, la boucle est bouclée ou plutôt le système est bien verrouillé !

Nous sommes donc bien en présence d’un pouvoir plus ou moins occulte qui dirige de facto le pays en imposant ses décisions aux politiciens élus … et qui n’oublie pas d’avantager les siens !

La preuve, dans un climat de répression fiscale et de baisse générale des revenus, les revenus des fonctionnaires progressent (merci M Hollande) et les députés se sont votés, en toute impunité et sans aucun complexe, une exonération de la CSG sur leurs indemnités d’IRFM (voir mon article – Pourquoi les politiciens français sont-ils si impopulaires ?).

Plus simplement, nous avons un ensemble d’individus qui travaillent pour l’État, qui sont payés par l’État et qui sont fidèles à cet État auquel ils doivent tout ou presque !

Or, comme l’a démontré Stanley Milgram, chercheur américain, dans ses expériences des années 50 et 60, il ne faut pas grand chose pour qu’on assiste à un phénomène de soumission à l’autorité (le pire ayant été atteint avec les régimes soviétiques et nazis où l’étatisme avait été poussé à son ultime stade).

Milgram a établi que la capacité à justifier psychologiquement l’acte cruel se faisait en dévalorisant la victime et que l’extermination des Juifs avait été précédée d’une violente propagande antisémite.

Vous serez sans doute surpris d’apprendre que le mécanisme est le même en ce qui concerne l’État français et son administration ; lesquels masquent leur incompétence par la désignation de boucs émissaires auxquels ses agents pourront s’en prendre d’autant plus facilement qu’on les aura stigmatisés alors qu’eux mêmes sont présentés comme des honnêtes et honorables agents de l’État !

Or que dit on depuis au moins 30 ans ?

Que les déficits ne sont pas dus à la mauvaise gestion des deniers publics et à des dépenses excessives mais à la fraude fiscale qui s’élèverait, sans aucun autre instrument de mesure que le pif, à 80 mds € par an !

Juste de quoi se donner bonne conscience … puisque le déficit tourne invariablement aux alentours de 72 mds € par an (25% d’un budget de 290 mds €/an) !

Tout le monde a remarqué que l’on fait d’ailleurs à cette occasion une opportune confusion entre fraude, redressement, évasion fiscale, optimisation fiscale, défiscalisation (les fameuses niches fiscales mises en place par l’État mais, il est bon de le savoir, qui vous exposent aussi à de sévères redressements !?!) et, ce faisant, surtout on donne bonne conscience aux agents de l’État et spécialement aux contrôleurs-vérificateurs-redresseurs qui agissent pour le bien public (forcément).

Et, s’il agissent avec efficacité et taxent sans états d’âme, ils seront bien notés par leurs supérieurs ; desquels, d’ailleurs, ils reçoivent des instructions explicites à cet égard !

Lorsque vous avez un problème avec l’administration fiscale et que vous les contactez, n’avez-vous pas remarqué que le discours de votre interlocuteur est toujours le même : Vous avez tort !

Il faut souvent insister beaucoup pour que l’administration reconnaisse ses erreurs !

Et, il ne faut pas compter sur la justice et les tribunaux administratifs ; ils ne sont pas là pour vous protéger contre les abus de l’État et de ses agents puisque le but du système n’est pas la justice mais le rendement !

Il ne faut pas non plus oublier qu’une bonne moitié des français ne paie pas d’impôt sur le revenu et pense ne pas payer d’impôts (en oubliant la TVA, les taxes, la CSG …) et, de ce fait, au minimum ne se sent pas concernée ou pire approuve ce discours !

Puisque ce sont les autres qui paient, autant les faire payer au maximum ; c’est toujours ça de gagné !

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα ! (de Grèce)

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Pourquoi les politiciens français sont ils si impopulaires ?

La fin du mois d’août approche et la rentrée des classes se profile … mais aussi la rentrée politique !

Or, et c’est un mystère, en France, les membres de la classe politique sont détestés ; alors que les français, depuis la Révolution, adorent la politique !

Y-a-t-il une spécificité française et quelle vision en ont donc les électeurs, qui pourtant s’évertuent à continuer à aller voter pour des gens pour lesquels, visiblement, ils n’ont que haine et mépris  ?

Que dit-on des politiciens ?

  • ce sont des profiteurs, bien payés par nos impôts,
  • ils sont malhonnêtes tout en bénéficiant d’une impunité,
  • ce sont des incompétents
  • ce sont des démagogues et des menteurs qui abusent le peuple.
  • Ils sont inefficaces voire même carrément nuls,

Examinons ces différentes affirmations :

  • ce sont des profiteurs :

Effectivement, les politiciens sont bien mieux payés que la moyenne des français (le salaire moyen d’un salarié du privé est de 1.700 € par mois brut, alors que l’indemnité d’un député tourne aux alentours de 12,000 € si l’on ajoute à l’indemnité stricto sensu l’IRFM (indemnité représentative de frais de mandat).

Évidemment, cela ne manque pas de susciter des jalousies d’autant plus que les élus ne sont pas astreints à une présence réelle.

Tout le monde sait, et je l’ai écrit (voir Combien gagne un député), que les parlementaires se sont montés un petit paradis fiscal, juste pour eux, et un fait récent vient de le confirmer : nos braves députés viennent de se voter (début août), en toute bonne conscience, une exonération de la CSG sur leurs indemnités parlementaires au titre de l’IRFM !

Le prétexte en est que désormais les frais sont remboursés sur justificatifs (ce n’est plus comme avant une enveloppe globale utilisée sans contrôle) !

Ce qui me gène un peu c’est que le salarié qui utilise sa voiture pour aller travailler paie bien la CSG sur la partie du salaire qui lui sert pourtant bien à payer ses frais !!!

On ne peut pas pas dire que l’exemple vienne d’en haut !

Bien entendu, le montant des rémunérations diminue sensiblement lorsqu’il s’agit de mandats locaux (principalement lorsqu’il s’agit des maires de petites communes qui font souvent preuve de beaucoup d’abnégation). Par contre, pour les grandes villes comme Paris, Lyon, Bordeaux ou Marseille, les indemnités peuvent être considérables.

  • ils sont malhonnêtes tout en bénéficiant d’une impunité,

Nous touchons là un domaine sensible car on ne compte plus les politiciens condamnés pour des motifs extrêmement divers mais souvent évidemment en relation directe avec leurs fonctions ; ce qui justifie a posteriori cette vision du monde politique !

Néanmoins, eu égard au nombre faramineux d’élus (500.000), il faut noter que les élus condamnés ne représentent que quelques centaines d’individus ; ce qui relativise les choses.

Il faut dire que cette « tradition » de vénalité et de corruption remonte à loin car déjà Nicolas Fouquet, surintendant des finances, avait été pris la main dans le sac sous Louis XIV  et avant lui le Cardinal Mazarin avait réussi à amasser la plus grosse fortune de l’époque, en toute impunité.

Et le changement de régime n’a pas entraîné de modification de comportement puisque cette corruption s’est étendue à nos « grands révolutionnaires » : Mirabeau, le grand Mirabeau, était corrompu, tout comme l’abbé Sièyès membre du directoire mais aussi Barère, Brissot, Danton (lui aussi !), Pétion, et même l’ignoble Fouquier-Tinville …

Sous la IIIème République, entre-autres, l’énorme scandale du Canal de Panama a arrosé toute la classe politique (une centaine de députés compromis) et les scandales immobiliers ont émaillé la Vème République … jusqu’aux récentes affaires Fillon, Le Roux, Ferrand !

L’effet désastreux, dans l’esprit du public, est que l’un des traits essentiels des politiciens, avant la conscience professionnelle et la notion de service public, semble être la cupidité et la vénalité !

De plus, à leur charge, il faut rappeler qu’ils se sont opposés à la transparence de leurs revenus et de leur patrimoine et se souvenir de la lutte acharnée menée par les députés et sénateurs contre le projet de loi présenté par F Hollande à la suite de l’affaire Cahuzac ; sans oublier les verrous mis à la connaissance publique de leurs revenus et patrimoines notamment eu égard aux sanctions pénales encourues par ceux qui seraient tentés de divulguer ce qu’ils ont appris !

Ce désir d’opacité à propos de l’utilisation des deniers publics explique que seuls 7 députés (sur 577) ont accepté de divulguer le détail de leurs dépenses au titre de l’IRFM !

En voici la liste :

Brigitte Allain (ancienne députée EELV de Dordogne), Isabelle Attard (ancienne députée DVG du Calvados), Jean-Luc Bleunven (ancien député DVG du Finistère), Joël Giraud (député PRG des Hautes-Alpes), Régis Juanico (député PS de la Loire), Dominique Raimbourg (ancien député PS de Loire-Atlantique) et Barbara Romagnan (ancienne député PS du Doubs).

Évidemment, cela laisse un sentiment de malaise car on a l’impression d’avoir affaire à une petite caste de privilégiés, vivant fort bien de l’argent public, donc des impôts, et qui ne veut surtout pas qu’on connaisse son train de vie et ses petits avantages …

En matière de démocratie et de transparence, il n’y a franchement pas de mal à faire mieux !

En outre, le sentiment est très répandu dans la population que la justice ne juge pas de la même façon les politiciens et les citoyens ordinaires.

Sans pouvoir le démontrer, je pense que ce sentiment est justifié car les peines sont en général assorties du sursis pour des condamnations qui excèdent rarement un an alors que les prévarications portent parfois fois sur des millions d’€ ! Pour tout dire, la prison ferme est extrêmement rare !

L’élément déterminant d’appréciation du juge est en l’occurrence l’enrichissement personnel et, en son absence, l’indulgence est de mise !

Le problème est que les gardes fou mis en place pour empêcher ces dérives s’avèrent peu ou pas efficaces puisqu’il faut toujours de nouvelles lois ; sans compter que, souvent, les abus se situent dans la sphère du conflit d’intérêts beaucoup plus subtil et plus difficile à mettre en évidence !

Enfin, et non des moindres, la condamnation pénale n’entraîne en France aucune inéligibilité ; ce qui apparaît presque comme une incitation à la malhonnêteté !

En tout état de cause, nous sommes, sur ce plan, très loin des démocraties de l’Europe du nord (RU, Suède, Allemagne) et l’effet induit en est la décrédibilisation de la parole politique car il est évident que les politiciens sont mal placés pour donner par la suite des leçons de conduite et de morale !

  • ce sont des incompétents et/ou des idéologues bornés :

Pour faire de la politique, même si un certain nombre de politiciens ont fait l’ENA (puisqu’en France l’ENA semble est la source principale de recrutement des politiciens), nul besoin de disposer d’un quelconque diplôme … et, parfois, il n’est même pas besoin de remplir une quelconque tache !

Bien souvent, il suffit d’utiliser les réseaux que l’on fréquente ; les appuis politiques et les relations étant souvent bien plus efficaces que la compétence !

Beaucoup de politiciens proviennent ainsi du syndicalisme étudiant (Cambadélis, Vallaud-Belkacem, Désir …).

Or, bien souvent, faute de formation adaptée, les politiciens n’ont pas les compétences requises pour comprendre et gérer des dossiers souvent complexes ; car … on ne peut pas tout savoir alors qu’ils se croient obligés de donner un avis sur tout et n’importe quoi !

La vérité inavouable est que, tout étant devenu trop complexe, leur rôle se limite à être les répétiteurs ou les porte-parole plus ou moins consciencieux de réponses préparées dans l’ombre des cabinets ministériels ou même carrément par l’administration !

Ils délèguent donc à une administration qui est censée disposer des spécialistes … avec l’effet induit qu’en fin de compte c’est l’administration, en toute opacité, qui prend la décision.

Et, finalement, c’est l’administration qui exerce la réalité du pouvoir !

Cela est particulièrement flagrant en matière fiscale avec la citadelle de Bercy qui décide et fait ensuite entériner par le Parlement des textes fiscaux qui n’ont parfois été ni étudiés ni même lus par les députés !

Là encore, en matière de démocratie, on n’a franchement pas de mal à faire mieux !

D’ailleurs, est-ce qu’une seule fois, ces trente dernières années, un projet de budget a été rejeté par les députés pour excès de dépenses (le déficit budgétaire est voté constamment depuis 1976)  ?

Non ; ce qui prouve que les parlementaires ne font pas le travail pour lequel ils sont payés et cela est particulièrement grave dans le cadre d’une démocratie représentative au sein de laquelle le citoyen est obligé de s’en remettre à son élu !

Le deuxième trait de caractère des politiciens semble donc être l’absence de conscience professionnelle et la désinvolture vis à vis de leurs électeurs !

Le pire est qu’ils peuvent même être nuisibles car certains abusent de leur pouvoir (surtout au niveau local) pour obtenir des passe-droit pour eux-mêmes ou leurs proches, pour bloquer des concurrents économiques, et toutes autres formes d’abus de pouvoir !

Mais cela peut être tout simplement dû à l’incompétence et à l’ignorance et c’est particulièrement le cas dans le domaine économique et celui de l’entreprise dont, malheureusement, dans l’ensemble, ils n’ont aucune connaissance !

Cela peut être dû aussi au fait qu’ils sont sous l’emprise d’une idéologie (faire payer les riches) !

Car, le problème des politiciens français est souvent de ne raisonner que par idéologie et la recherche du savoir et de la connaissance se trouve alors remplacée par la certitude de la conviction ! Or, quoi de pire qu’un idéologue borné ?

On en a eu des exemples flagrants sous le quinquennat Hollande en matière d’éducation mais aussi en matière d’écologie (fermer les centrales nucléaires alors qu’on n’a rien pour les remplacer).

Évidemment, hors de tout pragmatisme et de tout bon sens, les déclarations et les positions exclusivement idéologiques d’individus souvent complètement coupés des réalités, peuvent apparaître complètement sur-réalistes et les disqualifient nécessairement !

Cette approche purement idéologique des choses et des problèmes est d’ailleurs un mal bien français souvent stigmatisé à l’étranger (les français ont la réputation de discuter sans fin pour imposer leurs vues … vues qu’ils ne respectent pas ensuite !?!) et est souvent mis en opposition avec le pragmatisme anglo-saxon !

  • ce sont des démagogues et des menteurs qui abusent le peuple :

Le temps politique n’est pas le temps de l’homme moyen  ; autrement dit, il apparaît saugrenu de vouloir faire carrière en politique alors que le mandat électif n’a normalement rien à voir avec une quelconque carrière professionnelle (5 ans en général) !

Or, en dépit de ce constat, certains politiciens ont des carrières d’une exceptionnelle longévité et occupent la scène pendant 30 ou 35 ans ; ce qui ne manque pas de provoquer une certaine lassitude voire même un certain rejet !

Ce phénomène est surtout constaté dans les pays méditerranéens alors que bien peu de politiciens font de telles carrières en Allemagne, au RU ou dans les pays scandinaves ! Aux USA, le phénomène est différent puisque nous sommes en présence de dynasties (Kennedy, Bush) qui se tentent de se perpétuer au pouvoir !

Or, le politicien fera tout, absolument tout, pour être élu et réélu ; ce qui m’amène à vous rappeler le dilemme du politicien qui n’a le choix qu’entre trois attitudes à l’exclusion de toute autre  !

  • être élu et faire ce qu’on a promis, même si cela aboutit à la catastrophe,
  • être élu et faire l’inverse de qu’on a promis, c’est à dire trahir son électorat ; ce qu’a fait Hollande lors de son mandat,
  • être élu et ne rien faire, c’est le cas de Chirac ou de Rocard à propos des retraites quand il était 1er ministre (il avait refermé le dossier en affirmant qu’il y a là de quoi faire sauter plusieurs gouvernements – sic)

en n’oubliant jamais le complément à ce dilemme à savoir que  « les promesses n’engagent que ceux à qui elles sont faites » !

Il apparaît donc clairement que la franchise ne fait pas partie du langage politique ; l’utilisation d’un double langage public/privé étant « justifiée » par le fait que le politicien ne peut pas dire la vérité à ses électeurs qui ne le comprendraient pas…ce qui ne manque pas d’un certain cynisme !

De plus, compte non tenu du fait qu’ils passent une part notable de leur temps à se combattre entre eux (la compétition est féroce et tous les coups sont permis) il ne faut jamais oublier que la politique n’a rien à voir avec la morale et que le cynisme, le mensonge, la manipulation et le double langage (certains ajouteront la trahison) sont les « instruments ordinaires de travail » du politicien !

Pour ceux qui auraient encore un doute, vous pouvez, si vous en avez la possibilité, regarder l’édifiante et immorale série américaine « House of cards » (château de cartes) dont l’action se passe à Washington DC dans le milieu des élus du parti démocrate !

Clairement, la politique n’est pas un milieu de bisounours et nécessite une mentalité particulière qui aboutit d’ailleurs à concentrer, dans cette « catégorie socio-professionnelle », des personnes qui présentent souvent les mêmes traits/travers de comportement (extravertis, narcissiques, menteurs, manipulateurs, égocentriques pleins de leur suffisance et de leur supériorité …) et dont la quête principale semble être surtout et avant tout le pouvoir !

Évidemment, se pose la question des moyens mis en œuvre pour obtenir les mandats électifs tant convoités car ils sont conduits inévitablement à faire des promesses … qu’ils ne peuvent pas toujours tenir (ou, ce qui est plus grave, qu’ils n’ont jamais eu l’intention de tenir) ; alors qu’il faut avoir conscience que ces promesses sont faites avec votre argent ou plus exactement avec vos impôts !

Évidemment, cela débouche sur la démagogie, le populisme et finalement le blocage car, et c’est typique en France, il n’y a aucune évolution significative sur les structures d’un État qui apparaît irréformable alors que, malgré une pression fiscale et sociale record, tous les comptes publics sont dans le rouge ; avec une dette colossale que l’on continue de faire croître et qui va finir par nous exploser à la figure !

Cela explique, en fin de compte, que toutes les grandes réformes échouent parce que les politiciens n’ont pas le courage d’affronter leurs opinions publiques et que le temps politique est trop court pour engager une réforme de fond.

Une réforme qui ne peut produire d’effets qu’à long terme est politiquement suicidaire … On se contente donc d’empiler des mesurettes en espérant que « ça tiendra » !

Et finalement, le troisième trait de caractère des politiciens semble donc être la lâcheté !

  • Ils sont inefficaces voire même carrément nuls,

Aux USA, le sentiment est que ce sont les moins bons qui font de la politique, les meilleurs restant dans les affaires !

Je ne suis pas loin de penser que cette règle s’applique aussi en France !

La difficulté des politiciens est qu’ils n’ont souvent, en dépit des promesses faites, aucun résultat correspondant aux attentes de la population (emplois, salaires, niveau de vie) parce que le monde est devenu plus complexe et plus difficile. Mais ils n’ont pas le courage ou la décence de le dire clairement !

Ils préfèrent faire croire qu’ils vont créer des emplois, qu’avec eux tout va changer ; ils parlent, ils parlent … sans donner l’impression d’agir et finalement se contentent de profiter des avantages de leurs fonctions !

Seulement, la crédulité populaire est aussi en diminution parce que les moyens d’information ont changé (avec internet et les réseaux sociaux) et que, de ce fait, les politiciens n’ont plus le monopole ni même le contrôle de l’information via la télévision notamment.

Évidemment, au bout de cette démarche on trouve l’échec et la recherche de boucs émissaires (la mondialisation, l’ultra libéralisme, la finance internationale, les paradis fiscaux, l’Allemagne, l’€, l’Europe, les patrons qui ne veulent pas embaucher, les pays de l’est de l’Europe qui font du dumping fiscal et social, les français eux-mêmes et j’en oublie …) car les politiciens, on l’a compris, ne sont jamais responsables ; cette attitude pusillanime sapant littéralement leur crédibilité !

Conclusion :

Au delà de ces considérations, se pose le problème de la démocratie en général et de la recherche du pouvoir par certains individus qui, quelques fois, n’ont pas d’autre conviction que cette seule quête du pouvoir !

Par ailleurs, il convient quand même de distinguer entre les élus de terrain et les petits marquis de la République qui n’ont jamais rien connu d’autre que les cabinets ministériels ou la haute administration, et qui se lancent en politique comme d’autres vont jouer au golf ou au polo et dont Macron est le dernier avatar si ce n’est la caricature !

En outre, contrairement à une idée répandue, la démocratie n’est pas le gouvernement par la majorité, donc par le plus grand nombre, mais le gouvernement par la plus forte minorité ; ce que l’on constate de plus en plus à chaque élection puisque le dernier président a été élu avec 23% des voix et que les députés et élus locaux sont parfois élus avec tout juste 10% des voix du corps électoral (quand on a déduit les abstentions, les bulletins, nuls, blancs et les votes contre).

Il en résulte une absence de légitimité qui se trouve alors devenir un mur quelques mois après l’élection. Autrement dit, mal élus, sans réelles convictions, sans volonté, les élus deviennent vite impopulaires et le deviennent de plus en plus vite ; et nous en avons un exemple flagrant avec Macron qui vient d’affirmer que « la France était irréformable » ; ce qui laisse à penser que, dans ces conditions, il valait mieux ne rien faire du tout !

Cela pose nécessairement un problème au niveau de l’exercice des droits du citoyen et leur perception par ce même citoyen.

Les dernières élections ont vu un certain renouvellement de la classe politique et pourtant le désaveu semble proche … surtout lorsque les électeurs constatent que les nouveaux élus adoptent les mêmes travers que les anciens ; donnant de ce fait l’image désastreuse d’une clique de profiteurs au pouvoir  !

Mais il est vrai qu’on s’habitue vite aux ors de la République, à ses châteaux, aux voitures avec chauffeur, aux dîners en ville ; toutes choses qui ne coûtent rien puisque … c’est l’État qui paie !

Dans ces conditions, il ne faut alors pas s’étonner qu’une part notable de l’électorat se sente flouée et se tourne, par lassitude ou par rejet, vers des candidats qui se présentent comme étant hors système (donc non compromis) tel le FN ou soi-disant révolutionnaires (FdG et insoumis) c’est à dire vers une forme de populisme réactionnaire dont, un jour, il faudra bien assumer les conséquences !

Le pire est que certains pays (Belgique notamment) ont expérimenté le « sans politicien » ou plus exactement le « sans gouvernement » pendant d’assez longues périodes (18 mois) pour s’apercevoir qu’en fin de compte les politiciens … sont inutiles puisque les affaires de l’Etat continuaient toutes seules !

Au delà du débat sur l’utilité ou l’inutilité des politiciens, il y a là un risque de grave dérive de la démocratie vers une forme de gouvernement bureaucratique, technocratique et finalement oligarchique par la seule administration, sans contrôle, sans responsable et sans sanction … ce qui est d’ailleurs déjà largement le cas en France !

Churchill, dont la longue expérience du pouvoir lui permettait d’avoir une assez bonne opinion, disait : « la démocratie est le plus mauvais des régimes politiques, à l’exclusion de tous les autres » !

Certes, mais le constat est qu’en France la marge de progression est énorme et je ne suis pas sûr que nos politiciens, pourtant largement décrédibilisés, aient envie de changer quoique ce soit !

Bien cordialement à tous.

Απο την Ελλαδα (de Grèce)

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Brèves de comptoir

Je tiens à attirer votre attention sur trois informations qui apparemment, en France, n’ont pas fait la une de l’actualité et qui sont pourtant symptomatiques du malaise général de nos sociétés.

  • les yachts quittent la Côte d’Azur

Oui, les grand yachts qui fréquentent la coté d’azur sont en train de partir.

La raison ?

Ils font l’objet de l’attention toute spéciale de l’administration française qui a décidé de contraindre leurs propriétaires à payer des cotisations sociales françaises pour les personnes qui sont employées à leur bord.

Certains d’entre vous vont réagir en disant : bien fait, les milliardaires n’ont qu’à payer, ils en ont les moyens !

Mauvaise réponse car le problème ne s’appréhende pas sous cet angle !

Certes les propriétaires de ces bateaux ont de l’argent mais bien souvent ce sont des sociétés et non des individus.

De plus, ces bateaux battent pavillon étranger (britannique le plus souvent) pour des raisons évidemment fiscales. Il faudrait être fou pour faire immatriculer en France un de ces engins compte tenu du niveau de fiscalité complètement délirant applicable !

Le problème est que ces bateaux sont des extensions du territoire étranger en France et que normalement c’est la loi du pavillon qui s’applique (comme pour les bâtiments de commerce ce qui explique d’ailleurs qu’il n’y a plus de navires de commerce battant pavillon français sauf dérogation eu égard au montant des charges sociales dans un secteur mondialisé et hyper concurrentiel).

Les employés qui travaillent sur ces bateaux sont tous affiliés à un régime de sécurité sociale et de retraite.

Et même s’ils ne sont pas payés très chers (ce sont souvent des Philippins) ils bénéficient d’un emploi et d’un salaire qu’ils n’auraient peut-être pas dans leur pays !

Alors ?

Alors les propriétaires de ces bateaux, contrairement aux français, n’ont pas peur de l’administration française qui semble avoir oublié un détail : les bateaux sont des meubles et ils bougent !

Donc ils partent sous des cieux plus cléments ou moins agressifs !

Or, pour les côtoyer tous les jours ici en Grèce, ces bateaux consomment sur place – ils achètent du fuel (par milliers de litres), ils font des courses au super marché par caddies entiers, ils vont au restaurant, les dames font du shopping (et pas au Lidl ni à la Foirfouille!).

Tout cela va être perdu juste pour ramasser quelques milliers d’€ de cotisations qui, de toute façon, ne boucheront en aucun cas le trou de la sécu !

Non décidément, l’administration française est la plus bête et la plus mesquine du monde !

  • l’UE étudie la possibilité de bloquer les comptes bancaires.

Cette information peut paraître surprenante mais elle est bien dans l’air du temps !

Il s’agit tout simplement, sur une durée relativement brève qui n’est pas encore fixée, d’empêcher qu’en cas de crise financière les clients ne se précipitent pour retirer leurs avoirs dans le cadre de ce qu’on appelle un Bank Run.

Ces dispositions seraient le pendant de la loi dite Sapin II qui permet, là encore en cas de crise ou de nécessité (la loi n’est pas très précise sur ce point), de bloquer les avoirs des contrats d’assurance vie et d’empêcher leur remboursement.

Nul doute que ces dispositions seront adoptées et que personne ne s’en étonnera … tout comme personne n’a élevé la moindre contestation en France à propos de la loi Sapin II.

Il se confirme que vous n’êtes plus propriétaire de votre argent mais simplement un créancier ordinaire de votre banque et de votre compagnie d’assurance.

Le jour où la crise éclatera, et je peux vous assurer qu’elle va éclater un jour ou l’autre, vous découvrirez la réalité d’un monde où tout a été organisé pour que vous ne puissiez absolument rien faire pour vous défendre et protéger votre patrimoine !

  • les cotisations sociales ne vont pas baisser de suite …

Vous vous rappelez que le nouveau gouvernement (Macron en fait) a annoncé qu’il allait diminuer les cotisations sociales sur les salaires … en échange d’une hausse de la CSG sur tous les revenus !

Autrement dit, on prend à Paul (et principalement aux retraités) pour donner à Jacques (salariés).

Seulement, comme la situation économique n’est pas si bonne qu’on veut nous le faire croire, la baisse des cotisations se fera plus tard … en plusieurs fois tandis que la CSG va augmenter tout de suite … histoire de maximiser les rentrées fiscales !

Enfin, quand je dis que la CSG va augmenter tout de suite ; en fait pas pour tout le monde !

L’information semble avoir été ignorée par la presse en général mais les députés viennent de se voter, spécialement pour eux, une exonération de la CSG sur l’indemnité de frais de mandat (IRFM) puisque maintenant les frais sont remboursés sur justificatif.

La mesquinerie de nos politiciens est décidément sans limites !

Encore une fois, l’exemple vient d’en haut et j’y reviendrai dans un article sur l’impopularité de la classe politique à paraître prochainement.

Bien cordialement à tous.

Απο την Ελλαδα (de Grèce).

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Fiches de lecture.

En cette période estivale où les actualités ont tendance à prendre aussi des vacances, je viens vous proposer 3 fiches de lecture.

Tout d’abord, je vous invite à lire 2 ouvrages historiques de l’immense auteur qu’était Stefan Zweig, écrivain né autrichien, naturalisé britannique après avoir dû fuir l’Allemagne nazie parce juif, qui s’est suicidé en 1942 parce qu’il était écœuré par le monde de l’époque.

Ensuite, je vous propose un livre d’avantage d’actualité avec Eric Zemmour.

Joseph Fouché par Stefan Zweig au livre de poche 2000 (1ère édition : 1930)

Stefan Zweig nous propose le portrait d’un individu hors normes tout en faisant une description pas très flatteuse du célébrissime ministre de la police de Napoléon Ier mais qui a en fait exercé son ministère sous la République, sous le Directoire, l’Empire mais aussi sous la Restauration.

Il a passé l’essentiel de sa vie dans les coulisses du pouvoir et a commencé comme prêtre et enseignant, sans toutefois prononcer ses vœux.

Elu député modéré à la Convention dès 1792, il devient communiste enragé et pilleur d’églises, puis est envoyé spécial à Lyon (avec Collot d’Herbois) pour pacifier la ville qui s’était révoltée contre la révolution (un comble).

Il y fait exécuter 1.600 personnes en les mitraillant au canon ! Pas question de mollir avec les traitres !

Il a voté la mort de Louis XVI mais il a aussi réussi l’exploit de survivre à la Terreur et de vaincre le redoutable Robespierre (dont il faillit devenir le beau-frère avant la Révolution ) !

Devenu ensuite ministre de la police, il a accumulé des fiches et des papiers compromettants sur tout le monde (de ce fait il faisait peur) et même Napoléon s’en méfiait !

D’origine modeste, mais travailleur infatigable et d’un sang-froid inébranlable, il a été fait duc d’Otrante par Napoléon et est devenu riche à millions (on lui prêtait une fortune de 20 millions de francs) tout en étant d’une avarice sordide.

Évincé lors de la Restauration après avoir pourtant tout fait pour favoriser le retour de Louis XVIII, il a réussi à soutenir l’empereur lors des 100 jours puis, par chantage, à devenir encore une fois ministre de Louis XVIII avant d’être enfin exclu de la vie politique.

Amoral, sournois, fourbe, menteur, calculateur, trahissant tout le monde, la personnalité de ce Fouché décrit par Stefan Zweig est très inquiétante surtout que sa « carrière » a quand même traversé au moins 3 régimes politiques.

Homme de l’ombre, dissimulé et manipulateur, c’était, avant l’heure, un vrai politicien moderne !

Par la même occasion, Stefan Zweig nous décrit avec lucidité une vision de la Révolution Française un peu éloignée de la vision traditionnelle française véhiculée par l’éducation nationale et telle qu’on me l’a enseignée … avec des révolutionnaires cupides, mesquins, fourbes, lâches, menteurs, manipulateurs !

Ce livre est un formidable rappel des abus et des exactions commises au nom de la liberté et de la Révolution !

Marie-Antoinette par Stefan Zweig 1ère édition 1933 – disponible en version numérique libre de droits

Stefan Zweig fait une description saisissante de cette princesse autrichienne, épouse à 15 ans de Louis XVI, et des abominations qui lui ont été infligées de 1791 à 1793; jusqu’à son exécution sur la place de la Révolution (aujourd’hui place de la Concorde).

Née dans le luxe, vivant une vie de princesse au sens actuel du terme, elle était jusqu’à la Révolution ce qu’on appelle à Marseille une « tronche vide » !

Préoccupée uniquement d’elle-même, hautaine, vivant complètement coupée du monde réel une vie de plaisirs et de luxe avec une suite de courtisans largement récompensés par ses soins, dépensant sans compter l’argent de l’Etat et profitant de la faiblesse de son royal époux, elle a connu une prodigieuse mutation lorsque les événements révolutionnaires se sont imposés à elle !

On apprend que le roi était un personnage bonasse, mou, sans caractère, incapable de prendre une décision, complètement dépassé par les fonctions de sa charge et ensuite par les événements et que, finalement, l’homme du couple c’était elle !

On y redécouvre l’affaire du collier de la Reine, énorme escroquerie à laquelle Marie-Antoinette n’a été mêlée qu’à son insu et on sourit, voire carrément on éclate de rire, quand est racontée l’implication du personnage principal de l’affaire : le cardinal de Rohan.

Disons le tout net, cette femme, adulée par les français (200,000 personnes sont venues l’acclamer lors de son trajet de Versailles à Paris) puis rejetée, détestée, haïe au delà de l’imaginable, a connu une fin de vie misérable, littéralement martyrisée par des révolutionnaires décrits comme de sinistres individus.

On y apprend aussi que les événements révolutionnaires n’ont souvent pas été fortuits mais ont été minutieusement calculés (notamment lorsque les femmes de Paris sont allées chercher le roi et sa famille pour les ramener à Paris ou encore les émeutes aux Tuileries qui ont fait 1.000 morts) !

Elle a fini à 38 ans sur l’échafaud alors qu’elle était déjà très malade (elle avait un cancer de l’utérus et d’importantes hémorragies) et n’aurait probablement pas survécu plus d’un an au jugement qui l’a condamnée.

Son erreur politique a été d’avoir imposé au roi (lui il était prêt à tout) un refus de mutation de la royauté en monarchie constitutionnelle parce que c’était contre ses convictions profondes et ses habitudes.

Elle n’a pas compris la nature du mouvement révolutionnaire et n’admettait la royauté qu’absolue et de droit divin !

Condamnée sans preuves, on sait néanmoins aujourd’hui qu’elle avait trahi en communiquant aux autrichiens les plans de l’armée française puisqu’on a retrouvé en Autriche des papiers compromettants. Mais, était-ce trahir que de communiquer à des alliés les plans d’un gouvernement qui l’avait renversée et n’avait à ses yeux aucune légitimité ?

Il est bien, de temps en temps, de se rappeler que notre vision de la Révolution française, événement fondateur de la République française, n’a pas été l’événement idéalisé qu’on nous présente mais un cataclysme qui a pris fin avec le Directoire et la prise en main des affaires publiques par un petit général corse, après avoir fait beaucoup de victimes innocentes !

Enfin, en lisant ces deux ouvrages, vous verrez que les bolcheviks n’ont rien inventé en matière de révolution !

Un quinquennat pour rien : d’Eric Zemmour  Edition : Albin Michel 2016

J’aime bien Eric Zemmour pour ses analyses et son intelligence ; même s’il insupporte pas mal de monde !

Ce livre, dans lequel il déroule un catalogue des faits importants ou non, français ou internationaux, qui se sont produits pendant le quinquennat de François Hollande, en y mettant sa vision des choses, présente 3 axes principaux :

  • I- une vision du monde politique avec une aversion pour les socialistes et F Hollande en particulier dont il fustige la nullité, ainsi que celle de tous ses ministres (Taubira tout spécialement) à l’exception d’un seul Le Drian.
  • II- une dénonciation de l’Islam et ses avatars, ainsi que l’immigration.
  • III- un aspect économique avec une dénonciation de l’Europe et de l’Allemagne.

I- Le premier point est un parti pris politique à propos duquel il n’y a pas grand chose à dire … cela dépend des convictions de chacun !

F Hollande est décrit comme un technocrate, un inspecteur des impôts, crypto-libéral (!?!) inféodé au patronat et qui n’a eu de cesse de faire des cadeaux à ce même patronat !?!

Il le voit comme le petit toutou obéissant d’Obama et de Merkel !?!

II- Le deuxième point est plus intéressant.

En effet, Zemmour présente une analyse tout à fait remarquable de la situation de l’Islam, des islamistes, djihadistes et autres terroristes en France ; analyse à laquelle je souscris entièrement puisque j’ai connu cette situation dans les quartiers nord de Marseille.

C’est à mon sens le seul point intéressant de ce livre ! Le seul point discutable est que selon lui il n’y a pas à faire de distinction entre islamistes, djihadistes et autres musulmans : c’est l’Islam en tant que tel et dans sa globalité qui est dangereux !

III- Pour le dernier point, je serai plus circonspect car pour Eric Zemmour, la France heureuse s’est arrêtée en 1973 et le dernier homme politique d’envergure a été Pompidou ; l’élu de son cœur restant évidemment le général de Gaulle … ou Napoléon 1er !

Il est vrai qu’on peut difficilement lui donner tord puisque, depuis Giscard, le pays est « dirigé » par des fonctionnaires, par des technocrates sans vision d’avenir ; ce que j’appelle, pour ma part, des « compteurs de chaussettes » !

Zemmour aime les hommes forts et d’ailleurs il ne cache pas son admiration pour Vladimir Poutine…

Pour tout dire, Eric Zemmour est contre tout et déteste tout le monde et, ce n’est pas une surprise, c’est un souverainiste (de droite).

De ce fait, il est contre l’Europe, contre l’€, contre les USA (grand Satan), contre les anglo-saxons, contre la mondialisation, il exècre les socialistes et leur morale, il déteste l’Allemagne qu’il rend responsable de la situation européenne et plus particulièrement de la France ; il hait le libéralisme !

Pour lui, l’Europe ça ne marche pas, il n’y a pas de nation européenne, et il présente l’administration européenne comme une organisation exclusivement technocratique oligarchique, non démocratique à la botte des allemands !

Évidemment, il souhaite un retour à la France souveraine, dans ses frontières, sans immigration, à un colbertisme vigoureux avec un État stratège, à la famille traditionnelle … loin des LGBT, transgenres et autres …

Il a finalement des conceptions très proches de celles du Front National.

Seulement, il fait d’énormes confusions en matière économique dont on ne peut pas être certain, compte tenu de l’intelligence de l’auteur, qu’elles soient plus ou moins volontaires !

Il confond richesse et création monétaire et ne voit pas que nous vivons sous relance keynésienne depuis 30 ans puisque nous vivons au dessus de nos moyens en empruntant sans cesse sur les marchés jusqu’à 30% du budget de l’État !

Il veut le retour à une monnaie nationale avec laquelle on pourra faire des dévaluations compétitives alors que la dévaluation n’est pas autre chose qu’une sanction et une perte de pouvoir d’achat et que la dévaluation n’est jamais compétitive !

Il reprend d’ailleurs l’idée du FN de mettre en place un système ingérable de double monnaie € /franc, €/ drachme, €/mark … pour réserver l’€ aux échanges internationaux et utiliser une monnaie fantoche manipulable à volonté par les politiques pour l’économie intérieure !

Pour lui, la zone € est une hérésie car et, c’est le seul point où je partage son avis, « dans une zone unifiée par une monnaie tous les capitaux et toutes les ressources convergent mécaniquement vers la zone la plus développée et la plus productive » (l’Allemagne).

Le principe est vrai mais les dérapages constatés ne sont pas liés à ce point car les états surendettés (du sud notamment) ont surtout profité d’une monnaie forte et de taux d’intérêts allemands (donc bas) pour dépenser au delà de toute raison dans une espèce de clientélisme débridé sans d’une part vouloir faire les réformes d’adaptation nécessaires au monde qui change et d’autre part, sans vouloir voir autre chose que la facilité avec laquelle on pouvait emprunter, quasiment sans limites, de l’argent pas cher sur les marchés !

La véritable transgresssion de l’€ a été de déroger à la règle selon laquelle “un pays avec une mauvaise économie a nécessairement une mauvaise monnaie et ne peut pas emprunter indéfiniment sur les marchés” !

En fait, l’adhésion a une monnaie unique obligeait à faire les réformes pour rester compétitifs par rapport au plus compétitif des pays membres mais cette démarche n’a été engagée nulle part … jusqu’à la crise !

Par ailleurs, il est un tenant de l’État stratège mais ne voit pas que l’État stratège est un désastre économique qui n’a compensé ses pertes énormes qu’avec des impôts !

Son livre contient des affirmations pour le moins tendancieuses, tout comme il revisite les événements à travers son prisme personnel (je ne partage pas vraiment sa vision de la crise grecque de l’été 2015) ; même si certains faits sont analysés avec acuité.

Pour lui le libéralisme est de gauche (!?!) et il détruit famille, patrie, frontières, église, État, racines, religion. Alors, il est sûr que la droite colbertiste et jacobine n’est pas libérale mais il n’y a pas plus antilibéral que le socialisme et tous ses avatars !

Son modèle économique et social est le Japon avec une dette nationale exclusivement détenue par les japonais, pas de chômage, pas d’immigration, pas d’insécurité, une émission monétaire énorme dans le cadre des abenomics pour relancer la « machine économique » … en oubliant de dire que ces abenomics ont été un échec patent !

Non, l’Allemagne, l’€, l’Europe ne sont aucunement responsables de l’état de la France ! Si la France est dans cet état c’est en raison du maintien d’un modèle économique non compétitif (trop d’impôts, trop de charges, un marché de l’emploi trop rigide, trop de fonctionnaires, ….) avec des coûts trop importants que nous n’arrivons plus à compenser alors que nous avons le record d’Europe des impôts !

Évidemment, ce type de livre présente le défaut d’être assez vite daté car, il en est ainsi de l’actualité, elle change tous les jours !

Bien cordialement à tous

Απο την Ελλαδα (de Grèce).

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Quelle énergie pour demain ? ou les manipulations fiscales de Bercy.

Nous entendons tous, ici et là, les déclarations des politiciens et/ou des écologistes affirmer que la planète est en danger, qu’elle souffre ( !?!) et que nous devons tout faire pour limiter les gaz à effet de serre et un réchauffement climatique qui s’annonce terrible !

Et, d’ailleurs, je vous rappelle les propos récents de notre président qui a déclaré sans sourciller : « On ne peut pas lutter efficacement contre le terrorisme, si on n’a pas une action résolue contre le changement climatique. »

Vaste programme … et comprenne qui pourra car c’est quand même assimiler changement climatique et terrorisme !

Or, Monsieur Nicolas Hulot qui occupe, pour des raisons exclusivement médiatiques et démagogiques, le ministère de l’écologie, vient de faire part de son intention de fermer 17 réacteurs nucléaires.

Cette déclaration apparaît surprenante dans un cadre gouvernemental mais évidemment est plus compréhensible lorsque l’on sait qu’elle émane d’un écologiste engagé car, et c’est bien là le problème, cette volonté n’a rien à voir avec le changement climatique puisque l’énergie nucléaire est totalement décarbonnée, n’émet aucun gaz à effet de serre, est fiable, stable et abondante (75% de notre électricité est d’origine nucléaire) ; bien qu’elle pose des problèmes à ce jour non résolus au niveau du stockage des déchets !!

Qu’en est-il réellement au-delà d’un discours officiel ouvertement propagandiste ?

Nous examinerons successivement la situation de l’électricité domestique puis celle des véhicules automobiles.

A- L’électricité domestique :

I- Il s’avère déjà que l’affirmation selon laquelle le réchauffement climatique ou les variations climatiques serait une calamité est inexacte.

Il suffit de se référer aux variations climatiques des 11.000 dernières années pour se rendre compte que les périodes au cours desquelles les civilisations se sont développées sont celles au cours desquelles il y a eu un réchauffement climatique (temporaire) !

Par ailleurs, le CO2 (gaz carbonique) n’est pas un polluant et sa concentration dans l’atmosphère a varié au cours des ages.

Simplement, aujourd’hui certains affirment que sa concentration va provoquer une élévation de la température terrestre telle qu’elle va entrainer de terribles cataclysmes et notamment l’élévation du niveau des océans, la disparition du gulf stream, l’augmentation du nombre des tornades et des cyclones et même selon l’ancien président Hollande des tsunamis ! (*)

Et, on nous présente le réchauffement climatique comme une certitude qu’on ne peut plus remettre en cause sous peine de révisionnisme, alors que le coût phénoménal des mesures préconisées pour y échapper est sans cesse réévalué à la hausse … (on parle de centaines de mds d’€) sans qu’aucune énonciation chiffrée repose sur quelque fondement scientifique que ce soit … autre que les affirmations de certains (dont le GIEC) qui se sont auto érigés en climatologues experts de la planète !

II- Quoiqu’on dise et quoiqu’on fasse, nous vivons dans un modèle de société qui a besoin d’énergie, sauf à retourner au moyen âge et à la traction animale … et c’est pourtant bien ce schéma décroissant que nous promettent les écologistes.

Nos sociétés ont besoin d’une énergie stable et constante ; faute de quoi tout le pays finirait par se bloquer !

Vous trouvez normal d’avoir l’eau qui sort du robinet (remontée dans des châteaux d’eau grâce à des pompes électriques) et l’électricité par un simple interrupteur au mur ?

N’oubliez pas qu’il a fallu beaucoup de temps pour en arriver là ; c’est à dire disposer d’une énergie électrique abondante et bon marché car aujourd’hui, hormis certains modes de transport, tout fonctionne à l’électricité !

Auparavant, il fallait se contenter de la traction animale, de l’énergie éolienne pour les moulins, de l’eau pour les moulins à eau ou à marée, de la lampe à huile pour l’éclairage !

Essayez d’imaginer un monde sans eau et sans électricité et vous aurez une idée de ce qu’ont vécu nos ancêtres, il n’y a pas si longtemps ; mais leurs besoins n’étaient pas les mêmes (pas de voiture, pas de télé, pas de machine à laver, pas de sèche-linge, pas de frigo, pas d’outils électromécaniques qui font le bonheur des bricoleurs et toutes ces petites choses technologiques qui vous rendent la vie si facile et je ne vous parle pas des usines, des trains … !).

Le constat incontournable est que le monde occidental n’a pu se développer et connaître la révolution industrielle qu’à partir du moment où il a pu disposer d’une énergie abondante et bon marché.

Si tout a commencé avec la vapeur et le charbon (qui ont permis le développement des usines, des trains, de l’électricité, du télégraphe puis du téléphone), ce développement n’a pu se poursuivre que parce que le pétrole et le gaz ont pu être exploités facilement et fournir une énergie abondante et bon marché.

Il en est de même avec le nucléaire après des investissements très lourds entièrement financés avec nos impôts (ou ceux de nos parents) !

Or, aujourd’hui, au nom de principe soi disant scientifiques, on nous demande de faire la démarche inverse ; d’abandonner le pétrole et les énergies fossiles mais aussi le nucléaire !

Au départ, l’argument invoqué à l’appui de la démarche écologique en ce qui concerne les énergies fossiles était le peak oil et la raréfaction des ressources de pétrole et de gaz mais celui-ci est sans cesse repoussé depuis 30 ans ; à tel point qu’aujourd’hui on ne peut plus rien affirmer car il y a du pétrole et pour longtemps !

La meilleure preuve est que, ces jours derniers, les cours du brut se sont effondrés malgré les manœuvres du cartel de l’OPEP ; notamment parce que les USA ont révolutionné l’industrie pétrolière avec le pétrole et le gaz de schiste dont nous refusons même d’en envisager l’usage au nom du fameux principe de précaution !

Néanmoins, on nous impose de nous tourner vers des énergies alternatives dites renouvelables et présentées comme vertes au nom d’une transition énergétique dont on nous rebat les oreilles à longueur de journée !

Il faut être conscient que les éoliennes ne sont que l’interprétation moderne des moulins à vent d’antan alors qu’elles ne seront jamais en mesure d’assurer une énergie stable, constante et bon marché aux lieu et place du nucléaire ; surtout qu’avec la progression de la population, la demande d’énergie tend à augmenter !

Or, l’électricité domestique rencontre un double problème à ce jour non résolu ; à savoir que :

– les éoliennes (dont le facteur de charge n’est que de 17% c’est à dire que pendant 83% du temps elles ne produisent rien – le facteur de charge du nucléaire est de 85%) fournissent de l’électricité de manière aléatoire et intermittente (et pas nécessairement au bon moment) qu’il faut en outre redresser pour la transformer en courant alternatif 50 hz afin qu’elle puisse être injectée dans le réseau … et les panneaux solaires ne représentent quasiment rien !

– nous n’avons aucun moyen de stocker cette électricité … le seul trouvé à ce jour étant d’utiliser des pompes électriques et de faire remonter, aux quelques heures d’abondance de l’électricité éolienne, de l’eau dans des retenues qui seront lâchées, en cas de besoin et de manière décalée, pour faire tourner des turbines mais qui ne représentent en tout état de cause qu’une infime partie de l’électricité nécessaire !

Alors, pourquoi démanteler ce qui fonctionne car les réacteurs nucléaires fonctionnent, produisent de l’énergie et des emplois et, quoiqu’on en dise, cette énergie peut être considérée comme sûre et est extrêmement surveillée par l’Autorité de Sûreté Nucléaire ?

Parce que les écologistes (qui sont nécessairement anti-nucléaires) clament qu’il est possible de vivre avec 65% d’énergie en moins.

C’est évidemment ridicule, mais ils sont dans la religion, dans la croyance irrationnelle car, sans énergie, nos sociétés ne peuvent pas fonctionner et il faut être dans le déni écologiste ou … dans le calcul politique pour le nier.

On peut rappeler à ce propos que l’ex président Hollande a su, avec l’aide de son ex, Mme Royal, sacrifier les intérêts des français au profit des siens propres en négociant avec les écologistes une réduction à 50% de la part du nucléaire … à seule fin de s’assurer leur soutien politique !

Mais est-ce une raison suffisante ?

Le problème est que ça fait 30 ans qu’on nous assène cette « vérité » ; à tel point que la plupart des gens se sont soumis, sans s’en rendre compte, à cette croyance religieuse devenue désormais un dogme !

Il faut donc rappeler quelques principes de base …

I- La production d’électricité est une industrie lourde (comme la sidérurgie auparavant) et les investissements sont faits pour de très longues durées (50 ans).

Nos choix entre pétrole, charbon, gaz, nucléaire sont extrêmement réduits car les seuils technologiques promis par la fusion et les sels de thorium ne sont pas encore opérationnels (loin s’en faut) !

Le marché européen a été complètement déstabilisé par des subventions massives à des énergies non rentables (dites vertes mais qui n’ont rien de vert) lesquelles ont provoqué une désorganisation et la fermeture de sites classiques de productions rentables !

Les producteurs éoliens vendent à perte une électricité subventionnée par vos impôts (notamment par le biais de la CSPE qui figure désormais en bonne place sur votre facture d’électricité) et on a poussé le vice, pour forcer l’intégration de cette énergie intermittente et aléatoire, jusqu’à déréguler le marché européen tout en mettant à la charge des producteurs traditionnels (type EDF) une obligation d’achat à des prix complètement déconnectés du prix du marché.

Les producteurs d’électricités sont tous plus ou moins, à ce jour, sinistrés parce que l’on a déversé, avec vos impôts, des subventions massives à des modes de production non rentables et que, désormais, que le prix du MWh varie en fonction de la production et de la consommation avec des pics de production (lorsqu’il y a du vent) d’une électricité éolienne dont on ne sait que faire !

Les producteurs allemands Eon et RWE sont en grosses difficultés financières (avec des pertes colossales de 12.4 mds € et 5.7 mds € pour 2016) parce qu’ils sont obligés d’absorber cette électricité instable à des prix déconnectés des prix du marché !

On en est donc arrivé à faire n’importe quoi !

II- Nous ferions bien de regarder ce qui se passe à coté et notamment en Allemagne où, pour des raisons idéologiques, on a voulu sortir du nucléaire !

L’Allemagne est aujourd’hui le plus gros pollueur en Europe puisque 40% de son électricité est produite avec du charbon et du lignite ; notamment parce qu’il faut suppléer les éoliennes lorsqu’elles ne tournent pas !

Où est le progrès ?

Et l’électricité en Allemagne est deux fois plus chère qu’en France tout ça pour un coût colossal de 150 mds € d’investissements jusqu’en 2015 et évalués à 520 mds € jusqu’en 2050 ; et tout ça pour que les ENR atteignent 40% de la production globale !

Et curieusement, en France, non seulement nous ne tirons aucune leçon de ce qui se passe sous nos yeux mais le projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) envisage une part de 28% à 31% d’énergies renouvelables dans la production électrique d’ici à 2023 ; ce qui correspond à la situation de l’Allemagne en 2016.

Selon le journal Le Parisien du 10 juillet dernier, si l’on ferme les 17 réacteurs les plus anciens du parc français, c’est une capacité totale de 15 GWe qu’il faut compenser ; ce qui correspond à la production de 1 400 installations hydroélectriques, de près de 6 600 éoliennes terrestres ou encore de 3 730 000 installations solaires.

Sans compter qu’il faudra compenser d’une manière ou d’une autre le coût phénoménal pour EDF au niveau de la perte de chiffre d’affaires, des salariés à licencier ou à reclasser, du coût de maintenance et de fermeture !

C’est donc une catastrophe économique et fiscale qu’on nous promet !

L’Espagne de son coté a stoppé tous ses investissements dans les ENR en 2011 après avoir pris conscience du coût exorbitant et de l’absence totale de rentabilité de cette technologie ENR ; malgré les promesses réitérées de baisse du coût des investissements !

Le Canada a supprimé les subventions aux parcs éoliens et le Japon a remis ses centrales nucléaires en marche !

La vérité, hors de toute considération idéologique, est que nous n’avons pas les moyens de nous passer du nucléaire, que cela nous plaise ou non ; tout en n’oubliant toutefois pas que l’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas !

B- l’automobile :

Evidemment, cette démarche idéologique a débordé sur l’automobile puisqu’on essaie, à coup de subventions, de nous imposer la voiture électrique qui présente 4 vices dont 3 sont rédhibitoires !

– elle est chère parce que les batteries sont chères (et donc doit être subventionnée par vos impôts … car sinon elle est invendable !)
– on ne sait pas aujourd’hui stocker l’électricité autrement que dans des batteries qui n’ont pas réellement changé de nature et ce mode de stockage n’est pas satisfaisant,
– l’autonomie est généralement faible (moins de 400 km et souvent beaucoup moins) ce qui fait qu’un Paris-Marseille tourne au voyage à longue durée. Ces voitures sont souvent équipées d’un « prolongateur » qui n’est rien d’autre qu’un générateur à essence !
– elle est lourde parce qu’il faut traîner le poids conséquent des batteries or, en matière de déplacement, le poids est l’ennemi !

et le pire c’est que ces défauts sont connus depuis longtemps puisque, déjà à la fin du 19°s, le belge Jenatzy avait fabriqué la « jamais contente » une voiture électrique qui dépassait déjà les 100 km/h en 1899 (à une époque où aucun véhicule à pétrole n’était d’ailleurs capable de telles performances).

Seulement, même si le moteur électrique a un excellent rendement, le problème du stockage de l’électricité se posait déjà et n’est toujours pas résolu à ce jour plus de 100 ans plus tard !

Accessoirement, on peut légitimement se demander comment seront rechargées les batteries de centaines de milliers de voitures électriques si on ne dispose pas d’une énergie abondante !

En fait, les progrès réalisés à ce jour sur les batteries n’en sont pas vraiment car rien à ce jour ne peut remplacer, en équivalent encombrement/énergie, un litre de carburant (essence ou diesel) ou le gaz naturel ou l’hydrogène (après électrolyse de l’eau avec de l’électricité !!!) sous forme de containers à très haute pression (mais dangereux pour l’hydrogène !).

Le moteur thermique a donc encore de beaux jours devant lui … sauf à l’interdire pour des raisons purement idéologiques car certains suggèrent déjà que le secteur des transports pourrait adopter rapidement un règlement qui fixerait à 2035 l’obligation de ne vendre sur le marché européen que des véhicules neufs zéro émission de CO2 !

Evidemment, on n’hésitera pas à brandir à l’appui les différents scandales émaillant la « lutte contre la pollution » alors que les constructeurs automobiles sont en fait confrontés à d’impossibles défis technologiques imposés par des fonctionnaires qui sont juste des théoriciens de la réglementation !

Là encore, on fausse le marché par des règlementations et des subventions !

Evidemment, on vous affirmera l’inverse et on vous appliquera une taxe dite écologique si vous persistez à acheter des voitures thermiques car si vous persistez dans l’erreur … vous devez être punis !

Seulement, cette taxe (qui s’appelle officiellement « contribution climat énergie » ou cce) n’est rien d’autre qu’un impôt … car la taxe carbone n’est qu’un impôt affublé d’un nom censé lui donner une vertu écologique mais ce n’est qu’un impôt … sur du vent !

C’est ainsi que, depuis 2014, nos services de Bercy ont discrètement rajouté au prix de l’essence cette cce à raison de 7.5 € l tonne.

Et il est prévu qu’elle atteigne 100 € la tonne en 2050 soit une multiplication par 14 !

Et, finalement, quelle solution nous propose-t-on ?

Juste d’augmenter les taxes puisque dans le projet de budget pour 2018, il est prévu une augmentation de 2,2 mds € des taxes liés à la fiscalité écologique se décomposant en 1,2 md € au titre de la hausse de la cce (ce qui va augmenter le prix des carburants), et 0.9 md € au titre d’une nouvelle étape vers l’alignement de la fiscalité du diesel sur celle de l’essence.

Ce qui, associé au 1.8 md € d’amendes routières, finit par faire un joli pactole !

Et la touche finale interviendra lorsqu’on vous appliquera une nouvelle taxe parce qu’il faudra recycler d’énormes quantités de batteries dont on ne saura que faire et qui sont évidemment polluantes !

La transition énergétique est donc surtout une transition fiscale c’est à dire avant tout un moyen comme un autre de vous taxer … !

Et les français se laissent faire, persuadés qu’ils sauvent la planète !

Conclusion :

On taxe d’un côté et on subventionne de l’autre et, évidemment, on fausse le marché et ensuite on s’étonne des dégâts occasionnés !

En fait, il faut être conscient que l’écologie n’est à ce jour qu’un business qui sent le capitalisme de connivence et qui ne fonctionne que grâce à la contrainte étatique (et les subventions fiscales qui vont avec !).

Accessoirement, il faut quand même souligner que les émissions de carbone ou de GES françaises ne représentent quasiment rien à l’échelle de la planète (1 à 2%) ; ce qui fait qu’une réduction de 10% de ces émissions ne représentera absolument rien tandis que taxer pour taxer présente l’immense inconvénient de pénaliser les entreprises françaises au nom de principes purement idéologiques ne reposant sur aucun fondement scientifiquement établi !

On nous parle de sauver 2° C à l’échéance de 30 ou 50 ans dans le cadre du grand raout médiatique de la COP 21 qui n’a été qu’une farce médiatique à la fois ridicule et coûteuse !

C’est carrément se moquer du monde alors que nos dirigeants sont incapables de gérer un simple budget d’une année sur l’autre ! Sans compter que cette vision figée de la météorologie est complètement déconnectée de la réalité et des variations climatiques naturelles !

Pour l’instant, l’électricité française est une des moins chères d’Europe mais ça pourrait changer !

Soyez conscients que le ministère de l’écologie n’est que le faux nez, l’officine de propagande de Bercy, afin de verdir et de rendre de ce fait acceptables, vos futures ponctions fiscales !

Bien cordialement.

Απο την Ελλαδα (de Grèce)

(*) Pour ceux qui auraient un doute, les tsunamis sont provoqués par des tremblements de terre sous-marins qui n’ont rien à voir avec le climat …

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TRACFIN c’est formidable !

Je me permets de réagir à chaud au billet de Henri Dumas à propos des dernières statistiques de TRACFIN….

TRACFIN est le bras armé de Bercy … son outil de répression de tous les comportements déviants d’un point de vue fiscal !

Les statistiques sont qu’un français sur 1.000 (et je fais probablement partie de ce quota) a été dénoncé à TRACFIN par tous les intermédiaires financiers que ce soient les banques, les compagnies d’assurances et autres mais il faut savoir que si ces intermédiaires ne dénoncent pas ce sont eux qui deviennent redevables des amendes et pénalités fiscales encourues !

Dans ces conditions, le choix est vite fait …

Les français ne semblent pas en être conscients mais la France se mute peu à peu en état policier pour des raisons exclusivement fiscales !

Ils sont en liberté surveillée et ne jouissent de leur patrimoine qu’en qualité d’usufruitier (ils n’en n’ont que l’usage) et viendra le jour où la spoliation se fera plus présente …

Car, je vous le rappelle une nouvelle fois comme je le fais article après article dans ces colonnes, un Etat dans le besoin peut faire n’importe quoi !

Il faut quand même rappeler qu’à l’origine TRACFIN avait pour but de traquer les opérations mafieuses de blanchiment et qu’il s’est progressivement muté en instrument de traque et de répression fiscale … sans que personne ne s’en étonne … même pas le Parlement qui est pourtant chargé, en principe, de fixer les règles fiscales et d’en contrôler l’application … ce qu’il ne fait à l’évidence pas !

Ainsi que j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire, la France n’est qu’un simulacre de démocratie … contrôlé par une caste de fonctionnaires qui ne sont contrôlés … par personne !

Mais la phrase définitive revient quand même à l’un de ces hommes politiques socialistes dont je n’ai pas retenu le nom et qui a affirmé, sans rire, que « si on n’a rien à se reprocher … on n’a rien à cacher » !

Le KGB, dans ses plus belles années soviétiques, n’aurait pas dit autre chose !

Il fut un temps où les Etats avaient une police politique; maintenant, ils ont une police fiscale … mais je ne suis pas sûr que ce soit une amélioration ….

Forts de ces principes, qui n’ont sont évidemment pas, la dénonciation est un sport qui est appelé à connaître de beaux développements … et la France n’est définitivement pas le pays de la liberté !

Bien cordialement

Απο την ελλαδα (de Grèce)

 

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L’échec prévisible du macronisme !

Emmanuel Macron, lors des élections et évidemment pour s’assurer un maximum de voix, a cru pouvoir s’engager sur des points relativement précis malgré le flou évident de sa campagne électorale et notamment à :

– réduire les déficits, les dépenses publiques (et la dette) de 60 milliards €
– supprimer la taxe d’habitation pour 80% des français
– réduire le nombre des fonctionnaires de 120.000,
– réduire les impôts et notamment l’ISF, l’impôt sur les sociétés, la taxation des revenus du capital ainsi qu’à transformer le CICE en réduction d’impôts pérenne,
– entreprendre une grande réforme du droit du travail pour « libérer les entreprises »,
– engager une rénovation du système des retraites pour le rendre « plus juste » via un régime universel (avec remise en cause des régimes spéciaux qui nous coûtent si cher tout en ne profitant qu’à quelques uns),

Or, voilà que le gouvernement découvre que les comptes du pays sont dans un état calamiteux, vilipende l’ancien gouvernement qui aurait maquillé les comptes (il y aurait un trou de 7 mds €) et aurait dépensé sans compter pendant le premier semestre 2017 mais … n’envisage aucune mesure sérieuse pour remédier à la situation !

Emmanuel Macron a feint la surprise alors qu’il faut rappeler qu’il était encore ministre des finances il y a un an et qu’il a forcément eu connaissance des artifices budgétaires utilisés (tout ça se calcule et se planifie longtemps à l’avance).

Pour l’instant, la seule mesure d’économie adoptée (par Bercy en fait) a consisté à reprendre les vieilles habitudes c’est à dire réduire le budget de la défense pour régler les problèmes les plus urgents, mais sans ajuster les missions demandées aux forces armées et, pour le reste, à prendre des mesures qui ne sont que des annulations ou reports sine die des mesures promises … le premier ministre, devant l’ampleur des dégâts, souhaitant reporter les diminutions promises pour n’appliquer que les augmentations (CSG, taxe carbone notamment) !

Il est vrai que « l’affaire France » apparaît bien mal engagée car le nouveau pouvoir n’a que des déficits à gérer !

Il est à craindre que tout le reste soit à l’avenant ; c’est à dire que l’on va se contenter de rogner sur les dépenses sans jamais engager aucune réforme de fond alors que l’on sent qu’il y a déjà des désaccords entre le président et son premier ministre !

Seulement, Emmanuel Macron, qui est tout sauf un idiot, a senti qu’il se trouvait pris au piège de ses promesses et le danger d’une situation qui commence à rappeler les problèmes rencontrés par son mentor (Hollande).

L’archétype de la situation ingérable est la promesse de suppression de la taxe d’habitation pour 80% des français puisqu’elle représente un coût net de 10 mds € pour l’Etat, infinançable en l’état, car il faut trouver un moyen de compenser les pertes de recettes des communes principales bénéficiaires de ladite taxe !

Quand à la transformation du CICE en baisse de charges pour les entreprises, sont coût est évalué à 20 mds € et … aucune solution n’a été trouvée jusqu’à présent hormis son report sine die !

Pour ce qui concerne l’ISF, on nage en plein flou car son application sur le seul immobilier va finalement aboutir à tabasser fiscalement les propriétaires … pour quel bénéfice ?

Emmanuel Macron maintient donc pour l’heure ses promesses mais se heurte à l’un des problèmes de la politique ; à savoir la poursuite d’objectifs à cours terme incompatibles avec la réalité économique car il ne suffit pas au président d’arriver devant la télé et dire « je veux » pour que ça marche !

La politique du consensus mou et de l’auto satisfaction médiatique qui se dessine ne mènera à rien et les effets de manches et les coups de menton médiatiques ne suffiront pas car l’expérience a prouvé qu’en démocratie (et spécialement en France), le temps imparti pour engager de manière légitime des réformes de fond ne dépasse pas 100 jours !

Or, même si le gouvernement vient d’être autorisé à gouverner par ordonnances en septembre à propos du droit du travail, il n’est nullement question dans ses projets de revenir sur les 35 h, sur la liberté d’embauche et de licenciement … autrement dit, il n’y aura rien qui puisse justifier une modification de la situation antérieure !

De la même façon, il n’est prévu aucune remise en cause de la place de l’Etat ni réduction de son train de vie alors que l’Etat employeur se trouve face à une explosion de ses coûts salariaux et que les déficits continuent à s’accumuler !

Autrement dit, on va continuer la gestion précédente (enfin si on peut parler de gestion eu égard au bilan calamiteux) !

Si, quand même, le jour de carence des fonctionnaires va être rétabli !

Le macronisme apparaît donc bien comme la poursuite du hollandisme par les mêmes moyens dilatoires et c’est jouer un jeu dangereux avec 6 millions de chômeurs qui attendent et espèrent, alors qu’ils ne cotisent plus et sont, bien malgré eux, à la charge des actifs !

En outre, les régimes de retraite du privé sont au bord de l’implosion et on vient de s’apercevoir que l’équilibre prévu pour 2020 ne sera pas atteint avant 2040 (ce qui fait que l’issue sera soit une augmentation des cotisations, soit plus probablement une réduction des prestations par le biais d’une nouvelle dévaluation du point d’indice ou d’une sous-indexation des pensions par rapport à l’inflation). Cette dernière voie a été clairement envisagée …

Et le chômage continue de progresser (il se trouve maintenant à un niveau supérieur à celui du Portugal) alors qu’on ne peut pas promettre à des jeunes entrant sur le marché du travail que leur avenir se limitera à 30 ans de chômage entrecoupés de petits boulots !

La révolte interviendra avant et je rappelle que plus de 45% des électeurs ont voté pour des extrémistes populistes ! Le seuil pour atteindre la prochaine fois les 50% n’est donc pas loin !

La France vit au dessus de ses moyens depuis trop longtemps (1974) et tabasser fiscalement encore une fois les français ne fait pas une politique … tout en ne résolvant aucun des problèmes structurels qu’il faudra absolument régler !

Il faut :

– supprimer le statut de la fonction publique (sauf à la limite pour ce qui ressort réellement du régalien) et diminuer la masse salariale publique par réduction rapide et importante du nombre des fonctionnaires mais aussi par réduction des salaires fonctionnaires (quand on vit de l’argent des autres et que les autres n’ont plus d’argent … on doit en accepter les conséquences),
– remettre à plat la fiscalité,
– réformer les régimes de retraite pour aligner le régime public sur celui du privé tout en supprimant les régimes spéciaux,
– ramener la dépense publique de 56,5% du PIB à 40% !
– réformer le droit du travail pour laisser des marges de manœuvres aux entreprises afin qu’elle puissent enfin embaucher (mais ça prend du temps),
– prendre acte de ce que la France n’est plus une grande puissance et n’a plus les moyens d’intervenir partout dans le monde (Afghanistan, Syrie, Irak, Afrique sub-saharienne, coté d’ivoire, Gabon, République Centre Africaine) et réfléchir à la place du nucléaire dans notre système de défense !

Pour l’instant, les comptes ne sont pas tenus et il apparaît manifeste que le pouvoir en place n’a pas le courage des décisions nécessaires ! Il se contente de hurler au truquage des comptes pour reporter les réformes favorables et juste augmenter les impôts !

Il gère au jour le jour et pare au plus urgent, sans cohérence, tout en essayant quand même d’endormir la population en lui faisant miroiter des plaisirs futurs !

Ainsi, certains pensent, en haut lieu, que nous avons les moyens de nous lancer dans l’aventure désastreuse des jeux olympiques 2024 pour un coût prévu de 6.6 mds € (et un coût probable 10 mds €).

Or, on sait que ces jeux sont une malédiction pour les villes qui les accueillent ! Rome, Boston, Hambourg et Budapest l’ont bien compris puisqu’elles ont retiré leur candidature f

On se contente donc d’utiliser les vieilles méthodes et d’emprunter à tout va sur les marchés en profitant des taux faibles …mais combien de temps pensez-vous que nous pourrons continuer à dépenser l’argent des autres !

On sait que réduire les dépenses publiques aura un effet récessif dans un premier temps mais les taux bas ou nuls ne dureront pas éternellement et ne rien faire est juste criminel !

Les agences de notation (Moody’s en tête) envisagent d’ailleurs d’ores et déjà de tirer les conséquences de la gestion calamiteuse du gouvernement et de dégrader une nouvelle fois la note de la France !

Et que se passera-t-il à l’arrivée ?

Vous me direz : mais comment peut-on, d’ores et déjà au bout de deux mois et demi, donner un avis aussi définitif alors qu’il reste encore 5 ans de mandat ?

Soyons clair, Macron est un élu par défaut qui n’a pas été choisi par la majorité des français, ceux-ci devant choisir entre Marine le Pen (autrement dit le suicide économique du pays par incompétence) et lui après que la droite eut été durablement déstabilisée … et il ne va pas pouvoir longtemps jouer à l’homme providentiel qui fait de la politique autrement surtout en utilisant toutes les vieilles méthodes éculées de la politique technocratique française …. Et en ne brassant que du vent !

Sa légitimité est très faible, même si la presse subventionnée feint le contraire !

Vous connaissez tous l’histoire de la grenouille qui a voulu se faire bœuf et surtout vous en connaissez l’épilogue !

Autrement dit, la crise de la dette est devant nous et le mur se rapproche … et là vous toucherez du doigt ce que signifient catastrophe financière et spoliation généralisée !

Pour engager de vraies réformes, il faudra nécessairement passer sur le ventre de Bercy, la citadelle oligarchique et le véritable centre du pouvoir ; ce microcosme intouchable composé exclusivement de fonctionnaires et hauts fonctionnaires qui vivent très confortablement, à vos frais, dans leur petit monde coupé des réalités économiques !

Einstein disait « La folie c’est se comporter toujours de la même façon et s’attendre à un résultat différent » mais aussi « on ne règle pas les problèmes avec ceux qui les ont créés »

Bien cordialement !

Απο την Ελλαδα (de Grèce)

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Pensée unique, mensonges et manipulations

La pensée unique est cette vision du monde et des choses imposée à tout un chacun à coup d’arguments, vrais ou faux, par les hommes ou les organisations publics (politiciens ou autres) par le biais de l’essentiel des médias qui font office de relais ou de caisse de résonance.

Or, quand on réfléchit un peu à la question, on s’aperçoit que le but de cette démarche est de persuader le citoyen de la légitimité de la contrainte qui lui est imposée, au besoin en le culpabilisant, afin de le rendre plus malléable, plus « réceptif » aux injonctions étatiques, particulièrement fiscales !

Ce n’est finalement qu’une forme de violence étatique qui perdure en changeant seulement de nature.

La violence se fait plus subtile, plus insidieuse mais aussi plus perverse !

Ce n’est finalement qu’un discours biaisé, qui relève essentiellement de la propagande, relayé par une presse subventionnée aux ordres et qui n’est plus que la voix de son maître ; la voix de celui qui la nourrit … grassement d’ailleurs, mais avec nos impôts !

Le système est entièrement sous contrôle et ce n’est évidemment pas par hasard car finalement on s’aperçoit que tous nos comportements sont orientés … consciemment ou non, afin de nous faire accepter une situation, une contrainte (essentiellement fiscale) ou plus simplement des règles de comportement.

Quelques exemples vont vous éclairer …

I- Les sodas, l’huile de palme, l’alcool, la cigarette tous réputés si dangereux pour la santé sont pourtant en vente libre mais sont assujettis à une fiscalité massive permettant de confortables recettes à un Etat surendetté à tel point qu’on finit par se demander si la démarche a pour but la protection de la santé publique ou l’accumulation de recettes fiscales !

II- On a incité les français, par le biais d’avantages fiscaux, à souscrire des contrats d’assurance vie qui sont investis pour l’essentiel, par les gestionnaires des compagnies d’assurances, en OAT de l’Etat français (dette de l’Etat français) dont la solvabilité apparaît désormais, à terme, comme plus que douteuse au lieu de laisser les français s’orienter vers les entreprises.

Car l’Etat impécunieux a trouvé ce biais pour se financer à bon compte au moyen d’une canalisation discrète de l’épargne à son profit ! Evidemment, le résultat est que, contrairement aux pays anglo-saxons, il n’y a pratiquement plus de français particuliers détenant des actions … avec l’effet induit que les entreprises françaises sont dans l’obligation de s’adresser aux banques pour obtenir le financement de leurs activités !

Evidemment, en cas de besoin, ces avantages fiscaux seront supprimés (comme cela a déjà été tenté en 2012) et comme il est probable que cela interviendra dans les mois prochains !

III- On peut encore évoquer la disparition du cash (billets de banque) par le biais de l’incitation à l’utilisation des cartes bancaires ; car les espèces c’est sale, c’est dangereux, et ce sont les terroristes qui les utilisent !?!

Vous ne voulez quand même pas qu’on vous prenne pour un terroriste !

Evidemment, on oublie de vous dire surtout qu’il s’agit, là encore, d’une méthode de contrôle de la population avec l’idée non exprimée de procéder éventuellement à la captation indirecte de la masse monétaire en permettant, en cas de besoin, de se servir sur les comptes bancaires … sans que leurs titulaires puissent s’y opposer de quelque manière que ce soit !

IV- Il en est de même à propos du prélèvement à la source des impôts sur le revenu dont on nous explique que ce sera un progrès pour le contribuable (qui ne demandait rien !) alors qu’en fait il s’agit d’une manière d’accélérer la perception de l’impôt (d’avance et non plus avec un an de retard) tout en ôtant au contribuable tout moyen de contrôle et tout en assurant à l’Etat la possibilité d’en augmenter discrètement le montant sans que ce même contribuable puisse s’y opposer !

J’ai eu « l’occasion » d’inaugurer involontairement ce système dès 2013 et ai pu constater les dégâts que cette méthode pouvait occasionner avec une administration fiscale dans sa toute puissance, qui se permet carrément de faire n’importe quoi, tout en étant couverte bien entendu par des Tribunaux administratifs exclusivement chargés de la protéger.

On nous a expliqué, depuis la Révolution de 1789, qu’il y avait un consentement du citoyen à l’impôt !

Je ne vois aucun consentement de quelque nature que ce soit à l’impôt dans un système où tout est fait pour le rendre opaque et incontrôlable !

Mais il faut rappeler, et encore une fois ceci explique cela, que le contribuable français est la caution inconsciente de l’énorme dette accumulée depuis 40 ans (2.220 mds € soit 70.000 € par français actif !) et que l’impôt, faute d’une inflation de nature à permettre de laminer cette fameuse dette dont plus personne ne sait comment se débarrasser, reste encore le moyen privilégié d’en apurer le montant !

Et cette mise en condition est opérée dès le lycée puisque l’Education Nationale véhicule, en tant que de besoin, des poncifs présentant l’entreprise comme un lieu d’exploitation et la mondialisation comme une cause d’appauvrissement (alors que les statistiques démontrent l’inverse), bien relayée en cela par une classe politique hypocrite.

Car, si les français ont peur des entreprises, de la mondialisation et du monde extérieur … ils seront alors plus enclins à accepter les contraintes imposées par un Etat omniprésent et par son administration si clairvoyante et protectrice.

D’ailleurs, c’est bien connu, le libéralisme est dangereux (on nous l’a répété sans arrêt ces dernières années et spécialement pendant les élections) ; surtout s’il est néo ou ultra, en procédant d’ailleurs à une confusion volontaire avec capitalisme (l’association des deux constituant d’ailleurs le mal absolu) !

Evidemment, il y a ceux qui n’y croient pas et qui s’en vont à l’étranger mais jusqu’ici ils sont relativement peu nombreux car la plupart des français sont maintenus dans un système plus ou moins clientéliste où chacun pense y trouver son intérêt !

Toutefois, le meilleur vecteur d’influenciation du comportement reste encore l’écologie, puisque, après 30 ans de bourrage de crâne, les français sont presque tous persuadés que la planète souffre, qu’elle est en danger …

On nous parle sans arrêt d’économie verte.

Le problème est que l’on fait une confusion, forcément volontaire, entre variations climatiques et réchauffement climatique car, bien entendu, le climat varie d’une année sur l’autre, d’une décennie sur l’autre, d’un siècle sur l’autre … sans que l’on puisse déterminer avec précision la part anthropique du phénomène (causée par l’homme).

Rappelons que nous avons eu, au cours des siècles passés, un optimum médiéval au alentours de l’an mille (avec des températures largement aussi élevées qu’aujourd’hui) mais aussi un petit âge glacière au 17° siècle (avec des températures nettement plus basses) !

Souvenons-nous de la déclaration du président Hollande selon laquelle les tsunamis sont causés par le réchauffement climatique !?! (Pour mémoire, ils sont causés par des tremblements de terre sous marins).

Et le président vient de s’en mêler lors d’une déclaration du 08 juillet dernier au micro de BMFTV « On ne peut pas prétendre lutter efficacement contre le terrorisme si on n’a pas une action résolue contre le réchauffement climatique ».

On en arrive donc au terrorisme climatique !?!

Evidemment, contester la thèse du réchauffement climatique et de la planète en danger apparaît désormais, ni plus ni moins, comme du révisionnisme écologique … par analogie au révisionnisme vis-à-vis des crimes de la shoah !

On en arrive même à parler d’écocide (par analogie abusive avec la notion de génocide) et à des attitudes empreinte de manichéisme et d’irrationalité dont le pire avatar est le « principe de précaution » au nom duquel, dès qu’il y a un doute, on ne fait plus rien ! (Que ce soit à propos du gaz de schiste ou en matière d’agronomie pour les OGM car il a été décrété une fois pour toutes que le gaz de schiste pollue et que les OGM c’est dangereux) !

Evidemment, en sens inverse, on vous explique que les éoliennes, c’est écologique, en oubliant évidemment de vous dire que l’effet principal de l’éolienne ce n’est pas la couleur verte mais des taxes en progression constante sur la facture d’électricité (la CSPE ou contribution au service public de l’électricité) pour une activité commerciale subventionnée alors que, dans 84% du temps les éoliennes ne fournissent pas de courant électrique, soit qu’il y ait trop de vent ou au contraire qu’il n’y en n’ait pas assez (on appelle ça le facteur de charge et il est de 16%)

Et aujourd’hui, l’incompétent mais médiatique Nicolas Hulot, qui n’est au gouvernement que pour créer un sentiment favorable de la population vis-à-vis du gouvernement, veut fermer 17 réacteurs nucléaires qui fonctionnent correctement car le nucléaire c’est dangereux !

Et on le remplacera par quoi ?

Allez faire une lessive avec une éolienne qui ne tourne pas … car les énergies vertes (photovoltaïque compris) sont aléatoires et intermittentes !

Le pire, c’est que ça marche puisque, malgré une économie française globalement dans l’ornière, les français ont semble-t-il relancé le marché de l’automobile. Celui-ci est en effet en progression depuis le début de l’année.

Personne apparemment ne s’est posé la question de la cause de ce phénomène tout en s’en réjouissant !

Je propose une solution qui sera évidemment contestée : les pauvres français complètement conditionnés anticipent les problèmes d’accès aux grandes villes (Paris, Lyon, Grenoble …) en fonction de la fameuse vignette Crit’air devenue obligatoire et, pour ne pas se retrouver bloqués à la périphérie, ils changent de voiture ….

Mais sont-ils conscients que ces nouvelles voitures vont vieillir et que dans 4 ans le problème va se poser à nouveau ?

Oui, sans doute, mais 4 ans de gagné !

Le discours à l’appui de ces affirmations est bien entendu de faire sortir les voitures des villes au motif essentiel qu’elles polluent ; alors que l’essentiel de la pollution ne vient pas des voitures et que l’augmentation ultra médiatisée de la fréquence des alertes à la pollution vient essentiellement du fait que l’on a diminué les seuils de déclenchement de ces alertes !

Alors, d’un côté on met une taxe dite « carbone » sur les voitures à moteur thermique qui atteint très rapidement 4.500 € (ce qui fait que le montant réel d’impôt payé sur une voiture neuve achetée 20.000 € HT n’est plus de 4.000 € (TVA 20%) mais de 42.5% (8.500 €) ce qui, vous en conviendrez, n’est pas tout à fait la même chose) !

Et d’un autre côté on subventionne massivement les voitures électriques dont il est dit qu’elles sont formidables (10.000 €) … jusqu’au jour où on va s’apercevoir que les batteries polluent et qu’on ne sait plus quoi en faire ; sans compter que les ressources de lithium sont limitées !

Et le français, bien conditionné, accepte ces manipulations sans sourciller !

Et, bonne nouvelle, le gouvernement vient de prévoir d’en augmenter encore le montant de cette taxe !

La vérité est qu’en matière d’électricité, nous nous heurtons à un seuil technologique : l’électricité ne se stocke pas ou mal et la technologie actuelle des batteries n’est pas la réponse au problème !

Par ailleurs, il faut être conscient que la « taxe carbone » est avant tout un impôt quel que soit le nom et la forme qu’on lui donne (tout comme l’ex-écotaxe avec ses portiques).

L’argument vert n’a apparemment pas fini de rapporter …

Cela rappelle étrangement l’histoire de la voiture à moteur diesel promue et encensée par l’Etat et l’administration française … parce que Peugeot était un fabriquant historique de moteurs de ce type et que c’était une manière de le subventionner … et d’orienter le comportement du consommateur !

Désormais, le diesel est définitivement classé comme mauvais ! il sera donc sera banni … sauf pour les poids lourds, certaines locomotives, les bus, les autocars et les avions (on appelle alors ça du kérosène), le transport maritime et les paquebots de croisière qui utilisent du fuel lourd c’est-à-dire, pour l’essentiel, des déchets de l’industrie pétrolière évidemment extrêmement polluants !

Et, pour achever de convaincre les éventuels sceptiques, l’Agence Santé Publique France a évalué (mais on ne sait pas comment) le nombre de décès annuels à cause de la pollution à 48.000 soit 9% des décès. Seulement, on n’a encore jamais vu un certificat médical établissant que la cause du décès était la pollution (automobile en particulier) !

La conclusion qui s’impose est que nous vivons dans un système d’économie dirigée complètement faussée par des incitations fiscales (fameuses niches fiscales au nombre de plusieurs centaines) mais aussi de multiples pénalisations fiscales.

Et l’utilisation de ces techniques d’influenciation du comportement des citoyens est appelée à connaître visiblement de nouveau développements … mais, est-ce suffisant pour diriger efficacement un pays et obtenir l’assentiment de la population ?

Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, l’optimisme semble de rigueur (encore une fois bien relayé par la presse subventionnée) mais la réalité économique va probablement vite reprendre le dessus et ramener les français à plus de réalisme surtout lorsqu’ils vont s’apercevoir que les diminutions d’impôts seront pour plus tard alors que les hausses seront immédiates !

Vous avez cru au changement ?

Sans doute avez-vous oublié le vieil adage selon lequel « Les promesses n’engagent que ceux à qui elles sont faites » !

Alors, oui, les choses vont changer ; c’est-à-dire que les impôts vont encore augmenter !

Mais est-ce vraiment un changement ?

Les français risquent de prendre conscience avec un certain agacement du gros décalage entre les annonces médiatiques et la réalité des faits … surtout lorsque ceux-ci auront lieu à leur détriment !

Il n’est pas sûr que ce soit la bonne réponse aux problèmes de la France mais c’est à ce jour la seule réponse technocratique à la disposition des fonctionnaires qui dirigent le pays !

Le manque d’imagination et de réalisme des gouvernants apparaît consternant !

Cela aboutit finalement à deux questions !

– A qui profite ce système artificiel ?

– Que devient la liberté individuelle dans ces constructions administratives théoriques et totalement technocratiques ?

En répondant à ces deux questions, vous aurez l’essentiel de la réponse au problème de notre société !

Bien cordialement

Απο την Ελλαδα (de Grèce)

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Une France en marche … immobile !

La France est en marche … vers quoi nul ne le sait vraiment ; surtout que notre aimable président a récemment déclaré que sa pensée était trop complexe pour faire l’objet d’une interview pour le 14 juillet !?!

Certes … mais le narcissisme égocentrique émanant d’une telle déclaration fait rarement bon ménage avec la transparence et la démocratie …

D’ici qu’on nous explique que nous sommes trop idiots pour comprendre la pensée profonde du président …

Sinon, tout le monde s’est réjoui de l’élection de Macron et le mouvement continue de se poursuivre puisque les élections législatives lui ont donné une large majorité lui permettant de gouverner.

Macron a donc tous les pouvoirs et mais que va-t-il en faire ?

Il est sûr qu’en Europe, tout le monde a été soulagé (Allemagne en particulier) que le Pen ou Mélenchon n’aient pas été portés au pouvoir car, on le sait depuis longtemps même si une partie des français (45% des électeurs quand même) reste encore  persuadée du contraire, c’eut été un cataclysme (notamment avec un Frexit suivi d’une sortie de l’€) dont on aurait eu du mal à se relever !

M Macron semble donc avoir convaincu une majorité de français puisqu’il a été élu au 2ème tour et qu’il a reçu une majorité à l’assemblée nationale ; sans toutefois que l’on puisse être persuadé qu’il s’agit bien d’une adhésion à ses idées ou d’un vote par défaut voire même d’un désintérêt grandissant compte tenu de la forte abstention enregistrée.

Toutefois, j’ai bien peur qu’on ait quelques surprises … car il faut que les choses évoluent mais vont-elles évoluer ?

Or, de ce qu’on voit d’ores et déjà de la future et hypothétique réforme du travail, ce ne seront que des mesures à la marge … comme je l’avais d’ailleurs écrit précédemment et ce n’est pas avec une vision exclusivement bureaucratique du marché de l’emploi que l’on va résoudre les problèmes de recrutement des entreprises !

Par ailleurs, il apparaît clair dès à présent qu’il n’est nullement question de réduire le poids de l’Etat alors que les allemands, qui sont 80 millions, ont 2 millions de fonctionnaires en moins que nous qui sommes 65 millions !

Or, la seule solution viable et légitime est que l’Etat réduise son train de vie et notamment le nombre de ses fonctionnaires ; ce qui n’est pas évident lorsque l’on prend conscience de ce que, M Macron, ancien fonctionnaire, avec son gouvernement formé de fonctionnaires, n’a pas le profil pour s’attaquer au problème des fonctionnaires … surtout que plane derrière la menace supplémentaire de M Mélenchon (qui, en bon marxiste révolutionnaire, ne reconnaît le résultat des urnes que s’il lui est favorable) de mettre la France dans la rue …

Là est le nœud du problème : le secteur public est trop important et pèse trop sur l’économie réelle qui repose, rappelons-le, sur la seule partie privée de l’économie (les entreprises).

Tous nos voisins ont réduit leurs dépenses publiques, le Royaume Uni a 10 millions d’emplois productifs que nous, mais, fidèles à notre idéologie, droits dans nos bottes, nous restons campés sur ce modèle ni social ni économique qui a un moment va finir par nous coûter très cher !

Rappelons brièvement les comptes publics actuels :

– Dette de 2.200 mds € soit 99% du PIB

– Déficit budgétaire 70 mds € qui s’est creusé au-delà des 3.5% depuis le début de l’année,

– 6.000.000 de chômeurs

– Déficit du commerce extérieur persistant de 50 mds €

– Croissance 1 à 1.3% espérée pour 2017

– Des caisses de retraite déficitaires au bord de l’implosion !

Et l’on apprend aujourd’hui que la dette a augmenté de 62 mds € (rien que ça) au seul 1er trimestre 2017 ; ce qui établit sans ambiguïté que Hollande et ses acolytes, au mépris de tous leurs engagements faits devant les français, ont laissé filé les déficits lors du 1er semestre 2017 avec un dérapage budgétaire de 8 mds € et que les comptes prévisionnels qui ont été établis en 2016 ont été faussés par des artifices comptables qui commencent à être mis à jour !

Par ailleurs, les dernières statistiques ont montré que non seulement le recrutement de fonctionnaires avait continué (+171.300 postes en 5 ans) mais que l’ancien gouvernement avait consenti une augmentation la valeur du point d’indice de 0,6 % en juillet 2016 et de nouveau de 0,6 % en février 2017 avec des effets catastrophiques attendus pour 2018 … occasionnant une dérive inquiétante de la masse salariale de l’Etat et des finances publiques à tel point que la Cour des Comptes a tiré la sonnette d’alarme dans son dernier rapport sorti ces jours-ci !

Alors, dans l’urgence, la suppression du CICE (système complexe et bureaucratique d’allègement de charges des entreprises) est reportée à l’après 2018 par Macron ; ce qui veut tout dire !

Et, finalement, on apprend que les finances publiques sont dans un état lamentable et que nous paierons pour l’irresponsabilité de ces politiciens si fiers d’eux mais ni responsables ni coupables et qui pourtant mériteraient bien quelques bonnes sanctions pour leur passer cette envie irrépressible de nous mentir et de nous tromper !

Alors, que valent les promesses d’un Emmanuel Macron au regard de cette situation alors que la plupart des mesures proposées sont non financées (étatisation de l’assurance chômage, modification de l’ISF, suppression de la taxe d’habitation pour 80% des contribuables, indemnités chômages pour les démissionnaires) ou tout bonnement inapplicables !

Car, nous sommes pour l’instant bien loin de ce qu’il faudrait faire avec la libéralisation du marché du travail, la diminution de la fiscalité, la réduction du train de vie de l’Etat et des retraites révisées.

Comme toujours, la haute administration française, persuadée de sa supériorité à la fois intellectuelle et technique, s’imagine qu’elle va pouvoir continuer ses petites affaires, et de surcroît duper nos partenaires européens (Allemagne en tête), avec des mesures en trompe l’œil ou relevant de la manipulation financière !

Aujourd’hui, en France, prendre le pouvoir se résume à profiter de tous les avantages liés à la fonction mais en aucun cas à prendre les mesures qui pourraient sauver le pays d’une débâcle qui s’annonce, de plus en plus, comme inéluctable !

Et finalement, en France, on peut mentir impunément à la population, la ruiner sur plusieurs générations et néanmoins percevoir paisiblement ensuite une très confortable retraite payée par nos impôts !

Au bout de l’impasse, il ne restera alors que la solution habituelle du fonctionnaire au pouvoir : les impôts !

On va déjà commencer par la CSG mais vous ne perdez rien pour attendre … car, pour le reste, on avisera !

Et, en 2022, ces mêmes politiciens/fonctionnaires (le terme est réversible) viendront nous expliquer qu’ils ne sont pour rien dans l’arrivée d’un populiste (de droite ou de gauche) au pouvoir ; avec toutes les conséquences dramatiques qui en découleront !

Le cynisme des politiciens nous étonnera toujours !

Bien cordialement

 

Απο την ελλαδα (de Grèce)

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Une République de coquins

La vie politique française est de plus en plus polluée par les affaires … lesquelles ne sont rien d’autre que la révélation de petits arrangements entre amis !

Nous avons eu droit, pendant les présidentielles, à l’affaire Fillon dite Penelope Gate, à l’affaire du FN pour des financements d’emplois fictifs par l’UE et cela continue avec le même motif pour le Modem et enfin une histoire de conflits d’intérêts avec l’affaire Ferrand ; ces deux dernières ayant poussé vers la sortie Bayrou et Ferrand.

Evidemment, l’accumulation de ces affaires rend l’atmosphère politique et publique délétère ; surtout que le monde politique est déjà très mal vu par la majorité des français … bien que les politiciens prétendent, bien au contraire, faire preuve de désintérêt et d’abnégation !

Tout le monde connaît la maxime de la République française : Liberté – Egalité – Fraternité et ses deux premiers mots figurent dans l’article 1 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen ; laquelle figure en préambule de la Constitution de 1958 qui régit le fonctionnement institutionnel de la France en énonçant : « Tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits »

A propos de la Liberté : il s’agissait à l’époque avant tout de l’abrogation des droits féodaux et des avantages accordés à la noblesse et au clergé. La société française se trouvait réunifiée et n’était plus divisée en ordres à la valeur hiérarchique discutable.

A propos de l’égalité : cela veut dire que tous les hommes (et femmes) bénéficient des mêmes droits et doivent être traités de la même façon ; et que personne ne peut exciper de sa position sociale pour en tirer un avantage, quel qu’il soit, devant l’administration, la justice ou la police.

Evidemment, cette notion d’égalité n’a rien à voir avec l’égalistarisme prôné par les socialistes de tous poils ; lequel vise à créer une société « nouvelle » où tout le monde se trouverait au même niveau social sans pouvoir prétendre réussir par son seul talent, son travail ou ses qualités professionnelles.

Or, ayant été élevé à l’école de la République dans le mythe de cette maxime et j’ai découvert avec une certaine surprise, après être entré dans la vie professionnelle, qu’en fait les chances n’étaient pas les mêmes pour tous et qu’il fallait maîtriser certains codes, faire partie de certains réseaux et connaître certaines règles pour réussir !

Un exemple va vous éclairer : Je voulais devenir magistrat mais j’ai dû y renoncer car j’ai eu le sentiment, à tord ou à raison, que je n’y arriverais pas alors que je devais impérativement entrer dans la vie active.

Or, mon voisin a 3 enfants et tous … sont magistrats … ce ne peut pas être un hasard … même génétique …. C’est tout simplement que cette famille connaissait les codes et les méthodes pour que tous ses enfants deviennent magistrats.

Moi pas !

Evidemment, tout s’explique quand on sait que le père est avocat et prof à l’ENM (école nationale de la magistrature) !

Et en fait, on s’aperçoit que tout fonctionne ainsi car … tout est une question de réseaux et de relations familiales ou autres !

Ainsi, si vous prenez les élèves ayant réussi le concours de l’ENA, vous allez vous apercevoir qu’ils sont tous issus de la même catégorie socioprofessionnelle (enfants de fonctionnaires et souvent d’enseignants). Cela ne veut pas dire que les étudiants ayant réussi le concours n’ont eu aucun mérite mais cela veut dire qu’à mérite égal, ceux qui ont les codes et les réseaux réussissent et les autres … échouent !

Quelle conclusion en tirer ?

Qu’à l’école, tous les élèves (ou à peu près) ont le bac (ce qui n’était pas le cas en 1976) mais que celui-ci ne sert plus à rien ! Car si vous n’avez pas les codes, la famille pour vous financer et les réseaux, vous n’arriverez pas à grand-chose … sauf bien sûr si vous avez des qualités exceptionnelles (disons le tout net : si vous êtes, sans être un génie, largement au dessus des autres).

Et les progrès de la sociologie permettent aujourd’hui, dans une certaine mesure, en fonction de l’endroit où vous vivez et où vous allez à l’école maternelle, de vous prédire votre avenir sans avoir recours à la chiromancie !

L’école de la République, décrite par Marcel Pagnol, n’existe plus … il n’y a plus que des réseaux et des castes qui se surveillent et se contrôlent et plus vous montez dans la hiérarchie sociale, plus ce phénomène devient incontournable !

Là où je veux en venir, c’est que le milieu de la politique ne fait pas exception à cette règle … bien au contraire et que, s’il fallait faire la liste de tous les passe droit, tous les privilèges indus, tous les petits avantages, petits abus dont profitent nos élites, ce n’est pas un article qu’il faudrait écrire, c’est une bible avec le papier adapté !

Et si vous cherchez bien, vous verrez que ces réseaux sont partout !

Ainsi en est-il de la nomination au tour extérieur qui permet de nommer à un poste de fonctionnaire un ami, une relation, le membre d’un même réseau, un député battu, un membre de cabinet ministériel qui n’a pas réussi à se recaser dans une entreprise, sans que qu’il ait besoin de passer les concours ni même d’avoir les compétences requises !

Il ne s’agit, en l’occurrence, rien d’autre que l’émanation du fait du prince dans les mêmes conditions que lorsque celui-ci gracie un condamné …

La promotion résulte du seul bon vouloir du monarque ; ce qui est quand même un comble dans une république !

Quelques exemples vous éclaireront …

Vous connaissez le CESE (le conseil économique social et environnemental) de son ancien nom le conseil économique et social ? Il s’agit d’un machin coûteux qui ne sert … à rien sauf précisément à recaser des amis politiques dans des postes grassement rémunérés et pas trop prenants ! En ont bénéficié : JP Delevoye (politicien ump), Gérard d’Aboville (navigateur), Maud Fontenoy (navigatrice).

Thierry Rey, ancien compagnon de Claude Chirac (fille de l’ancien président), pour sa part, a été nommé à l’Inspection Générale de la jeunesse et des sports en remerciement de son soutien à F Hollande entre 2011 et 2012.

Léon Bertrand, ancien ministre, a été nommé par J Chirac Inspecteur général de l’Education Nationale.

Et ces nominations de complaisance vont jusqu’au Conseil d’Etat puisque Arno Klarsfeld y a été nommé alors qu’il n’avait pas les compétences nécessaires … mais les bonnes relations (Nicolas Sarkozy en l’occurrence !).

Et, bien souvent, si l’on en croit Philippe Tascot qui a écrit un livre édifiant sur le sujet (les pilleurs de la République), cela n’engage a rien celui qui en bénéficie ; même pas à exercer une activité réelle !

Et ce système de réseaux s’étend partout puisque ces pratiques recouvrent tous les domaines de la vie car vos relations peuvent même vous faire bénéficier par priorité d’un logement social (à loyer modéré) dans les beaux quartiers de Paris …

Nous passerons brièvement sur les emplois fictifs de l’Etat (préfets hors cadre ou ambassadeurs sans affectation mais aussi près de 50.000 enseignants sans poste) ainsi que sur les attributions de marchés publics à des entreprises privées dans le cadre de ce qu’on appelle le capitalisme de connivence (à charge évidemment de renvoyer l’ascenseur) !

Evidemment, il y a parfois des petits dérapages … On se souvient de la Mutuelle Nationale des Etudiants de France (MNEF) contrôlée par les militants de l’UNEF (trotskystes) et qui a fini en faillite avant d’être transformée en La Mutuelle des Etudiants (LMDE) en l’an 2000 ; avec quelques péripéties de gestion ayant tout de même valu des ennuis judiciaires pour MM Cambadelis (condamné à six mois avec sursis) et Strauss-Kahn (obligé de démissionner de son poste de Ministre).

Mais, finalement, tout ce petit monde s’en sort plutôt bien car avez-vous déjà vu un député battu devenir chômeur ?

Evidemment, vous allez faire le constat que vous n’avez pas droit à ces petits avantages et que vous trouvez ça injuste ?

C’est tout simplement que vous n’êtes pas dans l’orbite du pouvoir plus exactement dans le bon cercle ! (syndical, politique, syndicat étudiant, cercle d’influences et de réseau) car la France dite Républicaine fonctionne ainsi !

Alexandre Soljenitsyne l’avait décrit dans « le 1er cercle », un livre remarquable sur le pouvoir et son organisation.

Le constat est simple : Plus vous vous éloignez du 1er cercle (autour du pouvoir) et moins vous avez de chances de réussir car le mérite n’est souvent qu’un habillage pour masquer une certaine réalité souvent moins glorieuse !

Le problème est que tous ces petits accommodements ont, bien évidemment, un coût pour la collectivité et que ce coût est forcément payé par quelqu’un !

Vous et moi en l’occurrence !

Alors, on nous promet une nouvelle loi de moralisation de la vie politique et que, ce coup-ci, tout va changer !

Une fois de plus !

Il s’agit essentiellement de la poudre aux yeux ou d’un écran de fumée pour aveugler l’électeur … car, en fait, tous les membres de ces réseaux ne souhaitent nullement qu’il y ait réellement un contrôle et des sanctions car ce serait pour eux se tirer une balle dans le pied !

En fait, cela ne sera qu’une loi de plus et cela ne changera rien car, le fond du problème est que la vie politique est contrôlée par les fonctionnaires qui, comme par hasard, sont aussi les politiciens qui sont dans les cabinets ministériels ou qui sont ministres voire même députés et votent les lois !

Et, le plus fort, c’est que les politiciens et hauts fonctionnaires s’autorisent avec l’argent public, nos impôts, ce que les entreprises n’ont pas le droit de faire avec leur propre argent !

Nous nous trouvons donc devant un système qui fonctionne en auto contrôle et permet à des fonctionnaires parlementaires largement surreprésentés dans les deux chambres du Parlement d’avoir la main sur la souveraineté de l’Etat, ses administrations et la direction des collectivités territoriales, alors qu’ils sont juridiquement les subordonnés des personnes morales dont ils ont indirectement et politiquement pris le contrôle!

Cela s’appelle un conflit d’intérêts !

Churchill disait que « la démocratie était le pire de tous les régimes politiques à l’exclusion de tous les autres » !

Certes, mais ici nous nous trouvons en présence d’un système verrouillé avec trop d’État, trop d’administrations, trop de règlementation, trop de contrôles, trop de monopoles, trop de privilèges, trop de laxisme, trop de corruption car, bien évidemment, c’est l’emprise excessive de l’Etat qui permet tous ces petits arrangements !

Et tout ça n’a rien à voir avec la démocratie !

Le développement des réseaux, d’Internet et des passerelles d’information cours-circuitant les systèmes traditionnels d’information plus ou moins contrôlés par l’Etat permet certes de divulguer certains de ces petits arrangements entre amis qui relèvent bien souvent du marché de coquins et parfois de la justice pénale mais il ne faut pas être dupe car ce que vous voyez n’est que la partie émergée de l’iceberg !

Un grand pas vers la moralisation de la vie politique serait l’interdiction des nominations discrétionnaires au tour extérieur ainsi que d’une part la démission obligatoire des fonctionnaires élus et d’autre part l’interdiction du pantouflage et des allers-retours entre les grands corps l’Etat tels l’inspection des finances, la Cour des comptes, le Conseil d’Etat, etc … et les entreprises privées ; avec tous les conflits d’intérêt qui en découlent !

Quant à la diminution du poids de l‘Etat … rien ne semble indiquer qu’il puisse en être question !

Bien cordialement

 

Απο την Ελλαδα (de Grèce)

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Inflation – déflation et manipulations monétaires

La monnaie a connu au cours des âges diverses formes et, après avoir été utilisée sous forme de pièces métalliques (à l’origine en Asie Mineure, il y a 3.000 ans), elle n’est aujourd’hui au mieux qu’une feuille de papier imprimé (billet de banque) ou une simple ligne informatique dans les écritures de votre banque (monnaie scripturale).

Et pourtant, la monnaie est le symbole même de la souveraineté d’un pays et c’en est même l’exemple le plus fort avec la puissance militaire !

Tous les pays ont une monnaie qui leur sert à la fois pour payer les échanges internes mais aussi pour payer les échanges externes (importations/exportations) car le troc pratiqué à l’origine s’est vite révélé peu pratique.

Seulement, nous savons que toutes les monnaies ne se valent pas … il y a les bonnes et les mauvaises.

Pour faire simple, au rang des bonnes on classera celles qui sont acceptées sur la planète entière et les mauvaises … celles qui ne sont acceptées par personne car la monnaie est avant tout l’émanation de la puissance économique d’un pays. Ainsi, les USA, en tant que première puissance économique et militaire mondiale, bénéficient du privilège unique au monde de voir leur monnaie acceptée partout sur la planète. De ce fait, ils peuvent pratiquement émettre autant de dollars qu’ils le veulent sans encourir un grand risque ; ce qui n’est pas le cas des autres monnaies.

La zone € a d’ailleurs été créée en partie pour concurrencer cette suprématie du dollar dans les échanges internationaux ; sans toutefois atteindre (loin s’en faut) son niveau d’hégémonie sur la planète.

Evidemment, en tant qu’instrument de leur puissance régalienne, les Etats utilisent leur monnaie pour leurs comptes nationaux et sont parfois tentés de la manipuler à des fins politiques, budgétaires, commerciales …

Les tentations de manipuler la monnaie remontent … à l’existence même de la monnaie et certains rois de France, en manque de liquidités, s’y sont livrés. Philippe IV le Bel, présenté comme le premier roi moderne d’un Etat moderne, avait déjà adopté tous les travers d’un Etat surendetté ; ce qui ne l’a amené à opérer plusieurs dévaluations et in fine à liquider l’ordre du Temple afin de mettre la main sur son fabuleux patrimoine et son hypothétique trésor après avoir taxé puis expulsé les juifs !

De même, devant la crise budgétaire persistante qui la frappait depuis Louis XIV, le Régent a tenté d’émettre en 1716 du papier monnaie à l’initiative du banquier écossais John Law alors que la dette de l’Etat représentait 10 fois le montant des impôts collectés annuellement.

Le « système de Law », gagé sur une encaisse en or, a fait faillite en 1720 parce que les émissions de billets ont dépassé largement cette encaisse en or et que le système s’est trouvé dans l’incapacité de faire face aux demandes de remboursement (car les billets restaient convertibles en or).

Cela n’a pas empêché le renouvellement de la tentative sous la Révolution française avec les fameux assignats à l’origine gagés sur les biens nationaux (biens de l’église confisqués c’est à dire nationalisés) et qui ont aboutit à un épisode d’hyperinflation et à la banqueroute des deux tiers en 1797 ; c’est à dire à la faillite de l’Etat français qui a annulé purement et simplement 66% de ses dettes !

Nous avons aussi tous entendu parler de ces états qui dévaluent leur monnaie à seule fin de doper leurs exportations (comme la Chine) mais aussi de ceux qui laissent filer leur monnaie à seule fin de « liquider » une dette publique devenue trop gênante !

Tout le monde, enfin pour ceux nés avant 1968, se rappelle les années 1980 au cours desquelles l’inflation est montée en France à 14-15% l’an … avec des dévaluations successives (3 en 3 ans entre 1981 et 1984).

Seulement, en examinant la question d’un peu plus près on s’aperçoit que la DM créée en 1949, au moment de la fondation de RFA, valait 0.49 FF et qu’elle valait près de 4 FF en 1999 au moment du passage à l’€ ; ce qui fait que nous sommes passés d’un rapport FF/DM de 2/1 à un rapport de ¼ c’est à dire que le FF a perdu 80% de sa valeur face à la monnaie allemande en 50 ans !

Forcément, ce ne peut pas être un hasard …

L’explication tient au fait que les allemands, effrayés par l’épisode d’hyperinflation des années 1923 sous la République de Weimar, ont toujours considéré qu’on ne pouvait pas impunément manipuler la monnaie sans porter atteinte au crédit de l’Etat.

En France, cette vision des choses est … un peu plus subtile ! Il faut dire qu’avec 17 dévaluations depuis la 1ère guerre mondiale, nous avons une … bonne expérience de la manipulation monétaire !

On vous expliquera, à titre de justification, que la politique monétaire française est plus « volontariste » dans le cadre d’une vision politique et économique plus dynamique … ce qui veut surtout dire que l’Etat français, quand il en ressent le besoin, n’hésite pas à manipuler sa monnaie et … comme il en ressent souvent le besoin … il la manipule souvent !

La vérité, c’est que les autorités françaises ont toujours manipulé la monnaie à des fins essentiellement financières et budgétaires au détriment des épargnants et des retraités !

Le mécanisme est très simple : comme l’Etat français vit de manière constante au dessus de ses moyens (la seule monnaie stable que nous ayons eue a été, avant l’€, le Franc Germinal, qui n’a pas varié pendant pratiquement tout le 19°s jusqu’à la 1ère guerre mondiale), c’est à dire qu’il dépense plus qu’il ne collecte d’impôts et, fatalement, se trouve à un moment donné à cours de liquidités.

Que fait-il alors pour faire face à son déficit budgétaire ? Il émet de la monnaie par le biais de la Banque de France pour lui permettre de solder ses dettes !

Seulement, la création monétaire intempestive a un défaut lorsqu’elle ne correspond pas à une création réelle de richesse : elle provoque de l’inflation c’est à dire une augmentation générale des prix ! Mais les politiciens français s’en accommodaient fort bien surtout que l’inflation permettait de diminuer en valeur absolue la dette de l’Etat !

Et cette inflation se terminait inéluctablement par une dévaluation qui laminait la rente de épargnants ; lesquels voyaient leurs placements rognés d’abord par une inflation souvent supérieure au montant des intérêts reçus et par une perte en capital du fait de la dévaluation. Accessoirement, il en était de même pour les retraités et les salariés quand ils ne pouvaient pas obtenir le rattrapage des pertes de salaires ; ce qui a amené d’ailleurs à une indexation des salaires sur l’inflation.

Mais, qu’on ne s’y trompe pas ! La dévaluation n’est pas une décision de gestion. C’est la sanction d’une mauvaise gestion des deniers publics c’est à dire que pour compenser l’élévation des prix et des coûts qui se traduisent par un manque de compétitivité et une dégradation des comptes extérieurs (on importe plus qu’on ne vend à l’étranger) on réduit la valeur de la monnaie !

De plus, la monnaie en elle-même, quelque soit sa forme, n’est pas la richesse et l’émission monétaire forcenée ne mène qu’à l’inflation ou l’hyperinflation. Elle a pourtant une nature très particulière puisqu’elle n’est ni un bien de consommation ni un bien de production et sa quantité n’a aucune incidence sur la richesse d’une nation !

Par ailleurs, depuis la fin des accords de Bretton Woods en 1971, il y a eu un découplage de la monnaie papier avec tout stock d’or puisque, par la voie de leur président R Nixon, les USA ont annoncé la fin de la convertibilité du dollar en or. La France, pour sa part, avait prononcé la fin de la convertibilité en or dès 1936 et la seule monnaie autorisée était celle émise par la Banque de France.

A partir de cette date, les Etats se sont lancés dans la monnaie fiduciaire dite « à cours forcé » qui ne repose que sur la crédibilité économique du pays émetteur et l’or est redevenu ce qu’il était à l’origine : un métal précieux – une matière première – même si tous les pays conservent, au niveau de leur banque centrale, un stock d’or qui ne représente d’ailleurs plus qu’une infime partie de l’émission monétaire.

Alors, n’écoutez pas les bonnes âmes qui vous expliquent que l’inflation c’est bon. L’inflation n’est bonne que pour les débiteurs car elle leur permet de lessiver leur dette à bon compte et l’Etat français, en qualité de débiteur, s’impose là !

En effet, l’inflation est surtout bonne pour les Etats car l’émission monétaire profite d’abord à ceux qui produisent la monnaie à cours forcé et à leurs partenaires immédiats … ce que l’on appelle l’effet Cantillon. On peut traduire ce processus par l’effet d’une pierre jetée dans une mare … avec des cercles concentriques ! Comme pour la pierre, plus vous êtes loin du point d’impact (point d’origine) et moins l’inflation vous profite !

L’inflation n’est que la conséquence de la création monétaire et elle aboutit juste à diminuer le pouvoir d’achat de la monnaie ; elle n’est qu’une forme de vol à grande échelle en faveur d’une minorité bien placée au centre du pouvoir !

D’un autre coté, on vous expliquera que la déflation est mauvaise pour l’économie car elle peut provoquer un krach. Le consommateur se met à retarder ses achats puisque les prix baissent et que ceux-ci seront moins chers plus tard !

La déflation est, en fait, la hantise de l’Etat et de ses « serviteurs » car la monnaie prenant de la valeur, le stock de dette publique se met aussi à prendre de la valeur alors qu’il en perd avec l’inflation ; sans compter que la contraction de la masse monétaire entraîne une diminution des prix, laquelle entraîne une diminution des rentrées fiscales (TVA) !

Seulement, tout a changé avec l’adoption de l’€ car les autorités françaises ont perdu, à la demande des allemands, la possibilité de manipuler la monnaie ; laquelle dépend désormais d’un organisme indépendant la BCE à Francfort.

Sauf qu’au lieu de manipuler la monnaie, nous nous sommes mis à manipuler la dette avec les résultats que l’on sait !

En effet, nous avons violé toutes les règles économiques selon lesquelles un pays avec une mauvaise économie a nécessairement une mauvaise monnaie et doit payer des taux d’intérêt élevés et d’autant plus élevés que l’endettement augmente ; cette logique devant empêcher cet Etat de s’endetter au-delà d’un certain niveau !

Toutefois, soyons honnêtes, ce n’est pas la BCE qui a montré le mauvais exemple mais les autorités américaines et japonaises ; la BCE n’ayant fait que suivre le mouvement …

On en est arrivé à des aberrations économiques qui n’étonnent personne ; notamment lorsque le Japon, en déflation depuis une vingtaine d’années, a doublé sa masse monétaire pour relancer l’économie ….sans succès d’ailleurs !

Il faut dire qu’actuellement nous vivons une époque bénie pour les Etats surendettés puisque nous sommes en pleine manipulation monétaire de la part de la BCE qui finance, par le biais d’un Quantitative Easing (QE), les dettes des Etats nécessiteux à taux 0 !

Et nous en sommes arrivés au paradoxe que l’argent ne vaut plus rien ! La question qui se pose aujourd’hui n’est plus combien je gagne avec mes placements mais combien je perds du fait de l’inflation avec des placements qui ne rapportent absolument plus rien ; sauf à tenter sa chance à la loterie des marchés actions !

Seulement, comme l’a affirmé Mario Draghi, président de la BCE, il a fait ce tout qu’il fallait faire … pour sauver des Etats en situation de surendettement dramatique afin d’éviter une nouvelle crise de la dette.

Le problème est que ce mécanisme apparaît tellement problématique qu’on ne peut même plus l’arrêter sans redouter que les « canards boiteux », au nombre desquels il faut compte la France et l’Italie, ne s’écroulent d’un coup provoquant alors une crise financière mondiale !

Car, il faut savoir, qu’au niveau de la zone €, la France a :
– le record de la dépense publique,
– le record de l’endettement,
– le record de la fiscalité,
– le record de la dépense sociale.

Et, tenez vous bien, le montant de l’endettement de la France est aujourd’hui identique à celui existant en 1715 soit grosso modo dix fois le montant des recettes fiscales annuelles (288 mds €) !

Or, nous ne prenons pas le chemin d’un quelconque changement quant cette situation puisque le nouveau gouvernement a prévu … d’augmenter les impôts (notamment la CSG) sans se poser la question d’une diminution du train de l’Etat !

L’inflation, comme la dette, ne sont que des moyens de vivre à crédit au dessus de ses moyens !

Seulement, toutes les meilleures choses ont une fin et le redressement de l’économie européenne fait que normalement le QE de la BCE va probablement prendre fin ; ce qui ne va pas manquer de poser un gros problème aux petits marquis de la République qui gèrent si bien notre pays en accumulant des dettes gigantesques dont un jour il faudra bien se poser la question de leur remboursement !

Il faudra donc trouver d’autres moyens de financer un Etat qui refuse de se réformer et de réduire ses dépenses et devinez où ?

Dans votre poche naturellement !

Car, n’oubliez jamais que vous êtes, quoiqu’il arrive, les cautions et les garants de cette dette !

Bien cordialement.
Απο την Ελλαδα (de Grèce).

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Quelle sera la politique économique du nouveau gouvernement ?

Certains ont cru à un « vent de renouveau » sur la politique française avec l’élection d’un président jeune, beau, parlant l’anglais et un nouveau gouvernement qui fait preuve d’un certain pragmatisme tout en abandonnant cette idéologie marxisante à la fois déplorable et anti-économique.

Nous avons examiné l’option libérale dans un article du 23 avril 2017 (que vous pouvez consulter ici) pour affirmer qu’elle ne sera pas retenue … car, comme je l’ai aussi  écrit (là) en bon fonctionnaire Emmanuel Macron n’est pas un libéral mais un administratif et un dirigiste.

Alors ?

Alors que le gouvernement apparaît être pour l’instant empêtré dans des problèmes d’image et corruption … on nous annonce une réforme du droit du travail dont il est probable qu’il ne ressortira pas grande chose car le gouvernement d’avant les élections ne fera rien et celui d’après va s’embourber dans des négociations interminables avec des syndicats qui commencent à compter leurs troupes; tout en étant fermement décidés à refuser toute remise en cause des « droits acquis ».

Quant à l’application du prélèvement à la source des impôts sur le revenu, dont on dit que ça va être une catastrophe industrielle, on ne sait rien … les surprises en la matière étant nécessairement toujours mauvaises !

On peut donc se poser légitimement quelques questions « basiques » quant à l’action future du gouvernement afin, si cela est possible, de savoir où nous allons ?

Au jeu des questions/réponses, on aboutit au résultat suivant :

– Réformera-t-il l’administration, ses statuts dérogatoires, sa retraite avantageuse calculée sur les dernières années, le jour de carence ? La réponse est non !

– Réformera-t-il le statut des intermittents du spectacle qui nous coûte 1 mds € ? La réponse est non !

– Réformera-t-il un mécanisme du chômage complètement surendetté qui permet à certains de percevoir des indemnités de 6.000 € par mois ? La réponse est non !

– Réformera-t-il les régimes spéciaux de retraite (EDF, SNCF, …) ? : La réponse est non !

– Reviendra-t-il sur les 35 h ? La réponse est non !

– Reviendra-t-il sur ce fameux principe de précaution mis en place par J Chirac et qui ne sert à rien ; si ce n’est à nous empêcher de faire quelque recherche ou quelque essai que ce soit s’il y a le moindre soupçon de risque ? La réponse est non !

– Reviendra-t-il sur cette lamentable loi sur la transition énergétique qui nous coûte une fortune sans résultat probant ? La réponse est non !

Par contre, rien de changé quant aux anciennes pratiques !

La France continue d’emprunter sur les marchés et parfois à des taux surprenants !

Ainsi, l’AFT (agence France trésor) vient d’émettre, au 1er juin, plusieurs emprunts pour un total de 8,273 mds €, dont une OAT au taux de 5.75% pour un montant de 1,720 mds €. Quel est le taux du livret A déjà ?

Par contre, rassurez-vous, nous allons continuer à mener, avec vos impôts, cette guerre sans fin contre ce terrible réchauffement climatique, et malgré la terrible décision du président américain de sortir de la Cop21,  … alors que le climat a toujours varié au cours des âges et que l’intervention de l’homme est à ce jour seulement suspectée ; à défaut d’être quantifiée !

Finalement, le miracle c’est que le système continue à fonctionner … mais bien souvent sur la richesse accumulée au cours des siècles passés !

Conclusion : au delà des effets de manches et des gesticulations médiatiques, il ne se passe rien d’important …

Par contre, ce dont on peut être sûr, c’est que nous allons avoir droit à une nouvelle augmentation de la pression fiscale.

L’option déclarée consiste à augmenter la fameuse et désormais incontournable (et pourtant à l’origine temporaire) CSG- CRDS de 1,7 point afin de diminuer les cotisations des salariés de 2,40% concernant le chômage et de 0.75% concernant la maladie.

Enfin, quand on nous dit 1.7 point c’est au moins 1.7 point … ce qui veut dire que ça peut être plus !!!

Le but déclaré serait donc d’opérer un transfert de charges sociales des entreprises vers la consommation, donc vers les particuliers.

Selon ce raisonnement, la diminution des charges sociales améliorerait la marge des entreprises et leur compétitivité même si, en fin de compte, au niveau du consommateur il n’y aura pas de différence puisque le revenu net du français sera amputé du montant de la CSG augmentée.

Les premières victimes désignées seront les retraités qui ne paient pas de cotisations sociales mais, c’est bien fait pour eux, ils n’ont pas voté pour Macron au premier tour !

L’explication de ce choix est en fait très simple : les principaux « gisements fiscaux » (c’est le terme utilisé à Bercy) sont la CSG et la TVA … parce que ce sont des impôts à haut rendement … mais il y a une astuce car ces deux impôts ne sont pas équivalents !

Il n’échappera à personne que l’une taxe les revenus et l’autre les dépenses …

L’astuce est qu’en frappant les revenus à la source on évite les pertes en lignes car, sauf certains professionnels libéraux et commerçants, nous pouvons reporter un achat (assujetti à la TVA) mais pas un revenu (assujetti à la CSG) !

Or, Bercy a constaté entre 2013 et 2014 d’inexplicables « pertes en ligne » dans la collecte des impôts, notamment de TVA, puisque les prévisions initiales se sont avérées largement surestimées (on a parlé à l’époque de 12 mds € « d’évaporation »).

Peut-on dire pour autant que ce sera un jeu de passe-passe à somme nulle ? Voire … car c’est tout de même 20 mds d’€ d’impôts en plus !

Le seul constat que l’on puisse faire à ce stade est que c’est évidemment l’adoption de la même « solution » que celle qui a été utilisée par M Hollande (mais on s’en étonne moins quand on sait que M Macron était le conseiller économique du sieur Hollande) … avec les résultats catastrophiques que l’on sait; sans pour autant avoir permis de réduire la dette puisqu’elle a progressé de 400 mds en 5 ans soit 80 mds par an.

Mais c’est la solution la plus facile !

Seulement, il sera difficile d’aller beaucoup plus loin dans la pression fiscale car il semblerait que nous ayions atteint le fameux seuil de Laffer c’est à dire que nous soyions arrivés au niveau au-delà duquel les impôts ne rentrent pas plus malgré l’alourdissement de ceux-ci.

Par ailleurs, cette option de l’augmentation de la pression fiscale a un effet pervers bien connu : Le prélèvement supplémentaire sur la richesse se traduit par une diminution de la croissance qui devient inexistante, par un chômage élevé, par un accroissement des inégalités sociales et de la pauvreté !

Il ne faut pas non plus négliger la résistance à l’impôt qui croit avec la pression fiscale et la réduction du train de vie des classes surimposées ; car les prélèvements fiscaux sont évidemment autant de richesse qui n’est pas consommée puisque confisquée par l’Etat.

Mais on sait qu’un Etat dans l’urgence peut faire n’importe quoi … même s’il semble exclu, nous dit-on officiellement, pour l’instant, d’alourdir encore l’impôt des classes moyennes (hormis ce petit détail de CSG) qui ont été littéralement matraquées par le pouvoir socialiste.

D’ailleurs, vous vous rappelez que notre nouveau président a prévu d’exonérer de taxe d’habitation 80% des français ; sans toutefois donner plus de détails.

Seulement, outre le fait que cela retire une bonne part du financement des communes qu’il faudra compenser d’une manière ou d’une autre par des allocations de l’Etat, rien n’interdit par un mouvement de translation habituel au sein de l’administration fiscale (encore un) de transférer cette taxe d’habitation sur l’impôt foncier qui serait donc payé par les propriétaires !

C’est d’autant plus facile que 58% des français sont propriétaires de leur résidence principale !

On a aussi évoqué, il y a peu, la possibilité d’appliquer un loyer implicite (la propriété immobilière étant alors perçue comme une rente) ou d’opter pour l’abaissement du seuil de déclenchement de l’ISF  ou … les deux à la fois !

Tant qu’on y est, on peut aussi alourdir l’imposition des plus values voire même les imposer pour les résidences principales (pour l’instant exonérées), ce qui est relativement facile puisque les immeubles sont par nature immobiles et facilement taxables !

La taxation de la propriété immobilière promet, à cet égard, des lendemains fiscaux particulièrement florissants ; la marge de progression apparaissant à cet égard pratiquement sans limites … au grand bonheur des sévices fiscaux de Bercy !

Vous pensiez avoir vu le pire …

Vous vous trompez ; l’enfer fiscal est probablement pour bientôt mais, chut, il faut d’abord gagner les élections législatives !

Bien cordialement

Απο την Ελλαδα (de Grèce).

 

 

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Une analyse économique comparative France/Allemagne

Je souhaite revenir sur un article paru sur le site « institut des libertés » à l’initiative de M Charles Gave.

J’aime bien lire les articles de M Gave car ses analyses sont toujours pertinentes … même si je ne partage pas toujours ses opinions !

Son dernier article (ici) m’a interpellé car il y explique les raisons pour lesquelles M Macron ne pourra pas réussir pendant son quinquennat …

M Gave présente la caractéristique d’être un vrai professionnel des marchés et il ne se cantonne pas dans des raisonnements théoriques abstraits comme souvent le font nos économistes distingués …universitaires … qui ne sont jamais sortis de leur université et n’ont jamais eu à affronter les marchés et leurs exigences toutes particulières.

Dans son article, il explique en particulier :

  1. On peut avoir 70 % de fonctionnaires de plus que l’Allemagne
  2. On peut avoir un taux de change fixe avec l’Allemagne
  3. On ne peut pas avoir les deux à la fois.

Pour ceux qui ne connaissent pas M Gave, je précise qu’il est plutôt antieuropéen c’est à dire qu’il est contre la structure administrative qui fonctionne, bien ou mal, à Bruxelles, qu’il est pour l’Europe des nations, qu’il est contre l’€ et qu’il perçoit le brexit comme une grande victoire de la démocratie sur l’administration bruxelloise et ses dirigeants incompétents !

Pour lui la France est une nation mais pas l’Europe ! Et l’Europe doit rester une mosaïque de pays indépendants, avec leur propre monnaie, au sein d’une Europe réduite à la fonction de zone de libre échange comme le souhaitaient d’ailleurs les anglais !

Clairement, c’est un souverainiste !

Je ne me lancerai pas dans des développements à propos de la nation dont la création/conception est en fait très récente et résulte pour beaucoup du morcellement de l’Europe à partir de la féodalité.

Pour lui il y aurait une volonté de vivre en commun en France qui n’existerait pas en Europe !

J’observerai simplement qu’il s’agit là d’une question d’appréciation personnelle et qu’il en va, à ce propos, comme des goûts et des couleurs !

Quant à la volonté de vivre ensemble … je serai plus circonspect …

Pour ma part, je suis français … parce que je suis né en France et que j’ai acquis la culture française en vivant en France et en allant à l’école républicaine mais ce n’est pas un choix de ma part, c’est le constat d’un simple fait qui m’a été imposé … d’ailleurs  je préfère vivre en Grèce et je n’entretiens pas de sentiment xénophobe vis-à-vis des autres membres des pays de l’UE !

Dans ces conditions : où est la volonté de vivre ensemble ; M Gave, lui-même, vivant à Hong Kong ?

Dans son article, il opère une comparaison entre la France et l’Allemagne pour arriver au constat qu’avec la monnaie unique nous, français, ne pouvons pas réussir parce que la monnaie unique, l’€, n’est pas adapté à notre économie.

Ce faisant, il m’est apparu que M Gave faisait l’impasse sur tout un aspect de l’économie française pour se limiter à la monnaie et commettait de ce fait un contresens.

Or, et c’est bien de cela qu’il s’agit : la France, qui avait une situation comparable à l’Allemagne en 1995, a complètement décroché depuis et ce n’est pas seulement la faute de la monnaie car ce phénomène n’a, à mon avis, rien avoir avec l’€ … même si l’€ peut avoir tendance, à un certain stade, à amplifier les distorsions et les handicaps !

En fait, la raison principale est que la France vit au dessus de ses moyens et qu’elle dépense beaucoup plus que l’Allemagne pour offrir à sa population les mêmes services !

Evidemment, ce constat n’est pas sans poser un certain nombre de questions qu’il appartient au nouveau président de résoudre ; faute de quoi nous continuerons à nous enfoncer dans la croissance (très) molle, le chômage de masse, les déficits et la dette !

Car, il existe une double règle économique incontournable :

  • si vos coûts augmentent plus vite que ceux de vos voisins, la seule façon de rester compétitif est de dévaluer votre monnaie c’est à dire d’annuler par le biais de la dépréciation de la monnaie les coûts supplémentaires générés par un certain nombre de facteurs qui peuvent être la fiscalité, le niveau de dépense publique, le nombre de fonctionnaires, la progression des salaires et des charges sociales,
  • si vous avez une mauvaise économie, vous aurez nécessairement une mauvaise monnaie c’est à dire une monnaie peu ou pas crédible sur le marché international des capitaux et des devises et, de ce fait, vous ne pourrez pas emprunter sur les marchés au-delà d’un certain montant car, faute de cette crédibilité, les taux demandés par les prêteurs vont monter à des taux insupportables !

Evidemment, avec l’€, je reconnais que nous avons enfreint ces deux règles car d’une part nous n’avons pas pu dévaluer (on ne peut pas dévaluer avec l’€) et nous avons emprunté à tout va sur les marchés en profitant des (bas) taux allemands pour assurer nos fins de mois !

La où l’explication de M Gave me gène, c’est qu’il ne tire pas les conséquences de ce qu’il constate et se limite à des observations sans rechercher les causes de cette situation.

Car, il nous appartenait, compte tenu des règles nouvelles liées à l’adoption de l’€ et à un taux de change fixe, de nous adapter aux nouvelles règles et d’engager les réformes de structures nécessaires … ce que nous n’avons pas fait mais ce que l’Allemagne a fait !

Et la Commission Européenne nous rappelle sans arrêt à l’ordre en nous demandant d’engager les réformes de structures nécessaires … ce que nous persistons à ne pas vouloir faire !

Si la situation de la France se dégrade sans arrêt depuis 30 ans c’est évidemment qu’elle est mal gérée par une classe politique très inférieure à la classe politique allemande ; et notamment que la classe politique française, par lâcheté, clientélisme ou tout ce que vous voudrez, a refusé, pour ne pas heurter les pauvres français, d’engager des réformes de structures que les allemands, eux, ont bien engagées !

La solution n’est pas dans la fuite de la monnaie car la monnaie n’est qu’un révélateur de l’état de l’économie d’un pays à un instant donné – et, comme pour Mme le Pen, changer de monnaie, ne résoudra aucun des problèmes structurels de la France !

Et à comparer les 2 pays, il faut rappeler que le taux de chômage est plus du double en France (10.1%) par rapport à celui de Allemagne (3.9%), que nous enregistrons des déficits budgétaires constants (75 mds €) alors que les comptes de l’Allemagne sont à l’équilibre (et même en léger excédent) et que cette dernière enregistre des scores à l’export (260 mds € d’excédents) impressionnants tandis que nous n’enregistrons que des déficits (60 mds €).

Soyons lucides, tout cela ne peut pas être seulement à cause de la monnaie !

Le niveau des dépenses publiques françaises apparaît complètement délirant (57%) alors qu’il se « limite » à 45% en Allemagne !

Là est l’explication : le secteur public français pèse trop lourd sur la seule activité privée et handicape les entreprises françaises ! D’ailleurs, la Commission Européenne a relevé le niveau très élevé des charges sociales et des impôts sur les entreprises françaises situé à 38.4%. Il est le plus élevé de l’UE en 2016 !

En outre, il s’avère que notre système fiscal, très inégalitaire, exerce une pression trop importante sur un nombre trop réduit de personnes assujetties ; compte non tenu du fait qu’à  cela s’ajoute une instabilité fiscale et règlementaire déjà fustigée par mes soins dans ces colonnes !

Par ailleurs, avec un pays complètement dominé par son administration ; laquelle, avec sa vision purement administrative et eugéniste du marché du travail, part du principe qu’en empêchant les licenciements on limitera le chômage (c’est d’ailleurs la même logique qui a conduit cette même administration à limiter le nombre de nouveaux médecins en estimant, avec le succès que l’on sait, que moins il y aurait de médecins … moins il y aurait de dépenses de santé), les barrières mises aux licenciements n’apparaissent finalement que comme des barrières à l’embauche puisqu’un entrepreneur qui ne peut pas licencier n’embauche pas … c’est aussi simple que ça !

Alors, pour revenir à l’article de M Gave … Oui la France peut avoir une administration pléthorique, des dépenses publiques excessives, un marché de l’emploi complètement rigide et sinistré mais non le retour au Franc ne résoudra aucun des problèmes structurels de la France et non le retour au Franc ne lui rendra aucune compétitivité vis-à-vis d’un leader économique comme l’Allemagne !

La seule issue est l’engagement de réformes structurelles touchant à la dépense publique, au nombre de fonctionnaires, au marché de l’emploi, à la fiscalité car, contrairement à ce que croient une bonne part de nos politiciens et l’essentiel de notre administration, le modèle français n’est envié par personne – il n’est tout simplement pas un modèle – et surtout le monde n’est pas fait pour se plier à nos desideratas c’est à dire que nous n’imposerons pas aux autres notre conception du monde !

Et pour revenir à M Macron, on ne peut que souhaiter qu’il engage les réformes nécessaires, mais … pour des raisons de basse politique et d’opposition frontale des syndicats (ça commence d’ailleurs avec la CGT qui bloque actuellement les dépôts pétroliers), il m’apparaît que, ainsi que je l’ai déjà écrit, rien ne sera fait, hormis quelques réformes « à la marge » et la France restera le mauvais élève de l’Europe ; jusqu’au jour où nous lasserons nos partenaires !

Bien cordialement

Απο την Ελλαδα (de Grèce)

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L’Enarchie et le dévoiement de la démocratie

Le nouveau gouvernement comporte, encore une fois, de nombreux énarques ; et l’administration domine la politique française depuis déjà une bonne trentaine d’années, que ce soit au sein de l’exécutif mais aussi au sein de l’Assemblée Nationale.

En fait, elle le fait de plus en plus … mais il paraît que les français adorent leur administration !

L’Ena est devenue le moule de la formation des élites et l’administration est devenue le vivier ordinaire de recrutement de la majorité du personnel politique et des membres cabinets ministériels ; sans que la « mauvaise » gestion persistante des deniers publics permette d’apporter un quelconque brevet d’efficacité et de capacité à ses membres …

Or, il est nécessaire de rappeler, à ce stade, que l’administration n’est pas là pour commander ou décider, elle est là pour obéir et exécuter les décisions du pouvoir et accessoirement les décisions judiciaires. Elle est au service des français et doit être apolitique et notre nouveau président l’a d’ailleurs rappelé dans l’un de ses discours (« je suis là pour servir et pour vous servir ») !

Seulement nous savons bien que l’administration est devenue un véritable Etat dans l’Etat qui agit à sa guise, sûre de son impunité, protégée par ses propres tribunaux administratifs complaisants pour ne pas dire franchement partisans (le juge judiciaire n’a pas le droit de connaître de litiges entre l’administration et l’individu).

L’administration résiste à tout et n’en fait finalement qu’à sa guise.

Certains ministres libéraux (Alain Madelin en particulier) se sont même heurtés à la haute administration de Bercy qui a fait bloc contre lui et refusé obstinément de lui obéir lorsqu’il s’est trouvé en position de ministre !

On sait aussi que nombre de ministres ne sont en fait que les porte paroles de leurs cabinets ministériels ; lesquels détiennent la réalité du pouvoir de décision au sein des ministères !

Il faut rappeler, encore une fois, que cette « haute » administration fonctionne en circuit fermé ; qu’elle est complètement déconnectée des réalités économiques et sociales de la population de base (appelée sans dents par certain président), qu’elle est payée grassement par l’argent gratuit des autres (nos impôts), assurée d’une sécurité de l’emploi absolue, d’horaires de travail « accommodants » et d’une retraite paisible et fructueuse payée par l’argent gratuit des autres (nos impôts encore !), d’un montant largement supérieur à celle du privé

Au surplus, la possibilité de faire de la politique leur est facilitée par leur statut puisque, contrairement à plusieurs pays de l’Europe du nord, ils n’ont aucunement l’obligation de démissionner de la fonction publique ; ils sont juste en disponibilité ou détachement contrairement à l’entrepreneur, au professionnel libéral ou à l’employé du privé.

Dernier détail, qui ne gâte rien : pendant leur carrière politique, la progression de leur carrière professionnelle, au sein de l’administration, reste assurée bien qu’ils n’y exercent aucune fonction (ce qui est impossible dans une entreprise privée).

Enfin, il convient de rappeler que les énarques constituent une caste à part entière qui s’auto entretient, s’auto protège et s’auto promeut dans une espèce d’endogamie politique à la fois malsaine et malfaisante …

Une promotion chasse l’autre à l’occasion du changement de président puisque la promo Sedar Senghor (Macron) a pris la place de la promo voltaire (Hollande) … comme un clou chasse l’autre !

Mais ne nous leurrons pas ; au delà des déclarations de bonnes intentions, des promesses, ce sont les mêmes, avec le même formatage et la même façon de penser !

Le problème qui dépasse ce constat est donc de se demander quel brevet de compétence dispose cette élite devenue incontournable et que l’on retrouve partout puisque, l’administration, haute et petite, dirige de facto le pays ?

Il faut rappeler que l’Ena n’est pas une école de commerce, ni une MBA, et que ses élèves n’ont aucune notion de l’économie réelle ni de la direction d’une entreprise puisqu’ils passent sans transition du lycée à Science-Po puis à l’Ena et qu’ils en sortent à 23 ans, en fonction d’un classement purement intellectuel basé sur leur capacité à réussir à une gamme programmée d’examens, pour, sans aucune expérience professionnelle autre qu’un stage dans une préfecture, exercer des fonctions de direction ; ce qui, par une espèce d’assimilation abusive, leur permet de prétendre, ensuite et de manière tout à fait présomptueuse, diriger un pays entier sous tous ses aspects !

Et, dans cette école on leur apprend, sans qu’ils n’aient aucune ouverture sur le monde extérieur, les bienfaits supposés d’une administration toute puissante, protectrice et rassurante des français, dépensant pour leur bonheur les deniers publics dans le cadre d’une conception monolithique de l’économie basée sur l’étatisme et le contrôle administratif de l’ensemble du pays.

Il faut être conscient qu’il s’agit là d’une vision du monde perçue à travers le seul prisme de l’administration ; et d’un modèle économique dans lequel le particulier et l’entreprise, toujours suspects de fraude et d’abus, doivent être surveillés, contrôlés, régulés.

La conséquence immédiate est que l’on préfère une économie basée sur la dette et l’endettement public plutôt que sur l’esprit d’entreprise et la création de richesses car l’initiative individuelle est par nature moins contrôlable !

On en voit aujourd’hui le résultat : la France cumule tous les records de dette, de déficit et de pression fiscale !

La France est finalement devenue une affaire de caste, de famille – on n’osera pas encore parler de la mafia énarchique – mais la conclusion s’impose !

Seulement, quand les exécutants n’ont font plus qu’à leur tête et se permettent de contrecarrer le pouvoir choisi par la population (ce qui s’appelle la démocratie), il ne fait aucun doute que ces exécutants détiennent de facto la réalité du pouvoir tout en échappant à tout contrôle qu’il soit politique, hiérarchique, judiciaire ou démocratique !

Et, il ne faut pas rêver, cette administration ne se réformera pas d’elle-même !

En fait, ces membres de l’administration constituent une France d’insiders c’est à dire d’une partie favorisée de la population qui bénéficie de la sécurité de l’emploi, d’un salaire assuré souvent supérieur au privé, d’une retraite confortable (payée par les contribuables) calculée sur les dernières années (contrairement aux salariés du privé) !

Evidemment, ce schéma déplait fortement aux outsiders c’est à dire à ceux qui doivent ne bénéficient pas des mêmes avantages et doivent souvent chercher un emploi sans aucune garantie, ensuite, de le conserver !

Le dernier président en a d’ailleurs apporté la preuve la plus éclatante en préservant les fonctionnaires tout au long de son mandat (jour de carence supprimé, revalorisation du point indiciel, maintien des avantages au niveau de la retraite).

Le fonctionnaire élu protège sa caste et n’apparaît être finalement que le vecteur d’une seule catégorie socioprofessionnelle ! On appelle ça du corporatisme électoraliste !

Et ce pouvoir omniprésent qui nous contrôle de plus en plus tend, comme tout pouvoir dominant, à augmenter toujours plus son emprise sur la population qu’elle contrôle jusqu’à la domination hégémonique sans partage dont je n’ose pas encore qualifier la nature …

Car, le but, réel et non affiché, est le pouvoir, tout le pouvoir, rien que le pouvoir !

Evidemment, la déclaration d’intention selon laquelle le nouveau gouvernement se déclare libéral relève de la posture et nous verrons qu’il n’en sera rien !

Sous l’ancien régime nous avions la monarchie éclairée (en gros un peu libérale mais de droit divin quand même), nous avons désormais l’administration éclairée ; ce qui, vous en conviendrez, n’est ni satisfaisant ni encourageant !

Nous sommes donc bien face d’un dévoiement de la démocratie dont il ne faudra attendre aucune mesure libérale ; bien au contraire et nous aurons droit à un quinquennat étatiste et technocratique selon la formule d’Eric Verhaeghe sur le site La voix des entreprises – Décider et Entreprendre.

Il ne faudra pas s’étonner que, plus tard et par simple rejet d’un tel système dans lequel elle ne se reconnaît pas et dont elle se sent exclue, une part importante de la population se jette dans les bras du populisme !

Et, en attendant, la France continue d’emprunter à tout va sur les marchés … on ne va quand même pas renoncer aux « bonnes vieilles » habitudes et à ce modèle économico administratif qui nous a tant réussi !

Bien cordialement

 

Απο την ελλαδα (De Grèce)

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Où allons nous ?

Ça y est, nous avons notre nouveau gouvernement !

Mes premières observations sont que, quoi qu’en dise M Macron, ni de droite ni de gauche, il n’a pas pu s’extraire des petits calculs politiciens pour former son gouvernement avec 18 ministres, soit déjà 3 de plus qu’annoncé lors de la campagne des présidentielles, et une kyrielle de secrétaires d’état  …

Que doit-on en penser alors que les élections législatives n’auront lieu que dans un mois ?

Pour l’instant pas grand-chose si ce n’est qu’il ratisse à droite et à gauche (mais ça c’était prévu) et qu’il recrute suffisamment à droite pour envisager pouvoir espérer durer après les élections législatives … même si celles-ci sont remportées par la droite tendance Fillon-Sarkozy (simple conjecture ayant néanmoins peu de probabilités de se produire)

Toutefois, je remarque qu’il n’est en rien différent des pratiques antérieures dans la mesure où l’on retrouve les vieux routards de la politique (Bayrou, Le Drian) et des nouveaux venus dont la crédibilité reste à démontrer (M Hulot, l’animateur de télé qui se prend pour le pape de l’écologie moralisatrice et dont je redoute les velléités de nous imposer encore plus de contraintes au nom d’une religion appelée « écologie »).

Pour le surplus, je note avec une certaine inquiétude que les ministres importants nommés sortent tous du même moule : l’Ena !

Autrement dit, ces ministres sont pour l’essentiel des hauts fonctionnaires dont on doit rappeler qu’ils n’ont aucune conscience de la vie des gens d’en bas, qu’ils n’ont qu’une vision administrative du fonctionnement du pays et qu’enfin ils représentent, et c’est un comble, tout ce que les français ont voulu rejeter !

Vous me permettrez donc d’être extrêmement sceptique quant à la suite des évènements car je ne vois rien qui puisse laisser espérer un changement par rapport aux pratiques antérieures ; si ce n’est que la colère des français va s’aggraver avec la possibilité d’en arriver, en 2022, à la prise du pouvoir par des extrémistes de droite ou gauche !

Vous me direz que c’est un parti pris mais je ne vois pas dans un gouvernement formé de fonctionnaires, qui par nature ne vivent que de l’argent des autres, une quelconque ouverture sur le monde réel et une capacité ou même simplement une volonté de vouloir réformer un système qu’ils ont, pour l’essentiel, formé car le fonctionnaire est par nature antilibéral, anti-entreprise, anti-patrons, et pour le contrôle toujours plus strict et pesant de la population ; comme si le fait de rogner toujours plus sur nos libertés pourrait constituer un quelconque progrès !

Or, et je l’ai rappelé à plusieurs reprises, la situation de la France est extrêmement grave ; qu’on en juge !

  • record de la dette publique,
  • record des dépenses sociales,
  • record de la fiscalité,
  • record du chômage,
  • record des déficits publics,

Autrement dit, on ne peut pas faire pire car le seul constat que l’on en retire est que plus on paie d’impôts, plus on dépense et plus ça va mal ; sans que visiblement personne ne se soit posé la question de la survie à terme d’un tel schéma mortifère !

Il est, par ailleurs, probable que nous commencerons cette législature par de nouveaux impôts (comme si on en manquait !?!) et donc que nous allons continuer à nous enfoncer lentement dans un système étatique aussi inefficace que coûteux au sein duquel la parole du fonctionnaire reste parole d’évangile, avec un ministère de Bercy en arrière garde vigilante ; sans qu’une quelconque solution ne soit trouvée aux problèmes qui assaillent le pays !

Il sera par ailleurs facile aux syndicalistes de fustiger tous ces points qui sautent aux yeux à seule fin d’entraîner derrière eux toute une partie de la population qui va s’estimer lésée par les timides tentatives de réformes qui vont être tentées !

Ainsi que je l’ai écrit (ici) et (là) nous n’échapperons pas à la spoliation car, comment sortir du cercle vicieux et redoutable de la dette incontrôlable générée par 40 ans de la même politique (par les énarques) car je n’imagine pas un seul instant qu’il y aura quelque changement que ce soit par rapport à ce qui a été « accompli » jusqu’ici !

Evidemment, ce constat est désespérant car nous avons tous les atouts pour réussir (un pays riche, équipé, au centre de l’Europe, une population formée avec des compétences) et nous ne faisons que nous enfoncer ; la seule astuce de M Macron étant de suggérer, en échange d’un ministère des finances européen, une mutualisation des dettes à travers les euro bonds … seulement l’Allemagne, déjà banquier de l’Europe, n’en veut pas pour la raison élémentaire que ce serait la porte ouverte aux déficits débridés in fine payés … par l’Allemagne !

M Hollande avait promis de faire modifier les traités européens à l’avantage de la France … avec le succès que l’on sait et il me semble que M Macron envisage de suivre le même chemin avec le même (in)succès !

Il faudra bien un jour que nous prenions le taureau par les cornes et que nous cessions à la fois de prendre nos partenaires pour des faire valoir crédules et que nous engagions de vraies réformes car ce ne sont pas les autres qui les feront pour nous !

Bien cordialement

 

Απο την ελλαδα (de Grèce)

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Quelques petites précisions à propos de la fatalité française du chômage.

Le chômage de masse est devenu LA question lancinante qui préoccupe toute la population ; à tel point qu’elle est déjà devenue la mission principale du nouveau président alors qu’il n’est pas encore entré en fonction !

Comme le relève Nicolas Lecaussin de l’IREF, 51 % des 18-24 ans ont voté le 23 avril pour les candidats extrémistes, c’est-à-dire en faveur des thèses antilibérales, anti-patrons, anti-riches, anti-Europe et anti-mondialisation. Cela prouve sans ambiguïté qu’il y a, chez ces jeunes, un problème de compréhension des mécanismes économiques car on prend conscience que cette population pense que l’emploi résulte directement de l’action de l’Etat !

Seulement, cette vision ne tient pas car d’une part en ce qui concerne la mondialisation, les entreprises françaises qui sont engagées dans la lutte mondiale sont minoritaires (donc la majeure partie des employés français ne subit pas cette mondialisation) et d’autre part en ce qui concerne l’ultra libéralisme : s’il est bien un pays d’Europe où l’ultra libéralisme ou même simplement le libéralisme n’a pas cours, c’est bien la France, pays étatisé et fonctionnarisé à plus de 57% de son économie !

Un constat qui pose problème :

Le nombre total des chômeurs toutes catégories (A, B, C, D)  est passé en Mai 2012 de 4 888 260 à 6 319 840 en Décembre 2016. Le bilan de l’inversion de la courbe du chômage se résume donc à 30 % de chômeurs en plus ; et pourtant, ce n’est pourtant pas faute d’y avoir mis les moyens, notamment par le biais de contrats aidés (c’est à dire subventionnés), du recrutement de nouveaux fonctionnaires et de la mise en formation de 500.000 personnes pour un coût faramineux !

Doit-on donc considérer qu’il y a une malédiction française du chômage puisque, selon l’expression de F Mitterrand, « on a tout essayé »  … sans résultat probant ?

Là où il est nécessaire de relever un écueil c’est lorsque l’on compare les statistiques de la France avec celles de l’Allemagne et du Royaume Uni aux économies comparables !

Les données statistiques :

Ces deux pays sont proches du plein emploi (4,5 % au Royaume-Uni (RU), 3,9 % en Allemagne) alors que nous en sommes à 10.1% ! Seuls la Grèce (23,1 %), l’Espagne (18 %), Chypre (12,9 %), la Croatie (11,6 %) et l’Italie (11,5 %) présentent des taux supérieurs (le taux moyen de la zone € est de 9.5%) !

Et pour le chômage des moins de 25 ans, on en est, en décembre 2016, à 26,2 % soit seulement 0,2 point de moins qu’au Portugal alors qu’il est de 20,9 % dans la zone € et à 6,5 % en Allemagne !

Handicapée par un fort taux de chômage et dotée de 5,45 millions de fonctionnaires, la France présente aussi un taux d’emploi marchand extrêmement bas : 24.8% de la population active contre 40.2% en GB et 36.3% aux USA ; ce qui permet de rappeler que les vrais emplois sont les emplois marchands c’est à dire ceux qui sont dans le secteur concurrentiel et qui produisent des richesses.

Ce sont d’ailleurs plus de 10 millions d’emplois marchands qui séparent la France du RU à effectifs comparables ; ce qui aboutit au constat que la charge des chômeurs et des fonctionnaires est proportionnellement beaucoup plus lourde pour l’économie française.

Par ailleurs, depuis le début des années 1990, le Royaume-Uni a réussi à stabiliser le poids de ses dépenses publiques autour de 40 % du PIB alors que la France n’a cessé d’augmenter le poids des siennes (49,6 % en 1990, 54,2 % en 1995 et 57,1 % en 2017).

Le secteur privé ne représente donc plus que 43% du PIB ; ce qui veut dire que c’est sur ce secteur d’activité seul que pèse tout le poids du secteur public alors que tout recrutement de fonctionnaire est un coût net pour la collectivité et que ce coût est évalué entre 2 à 3 emplois dans le secteur privé pour chaque fonctionnaires recruté.

La balance commerciale de la France, qui était excédentaire en 1995, est désormais obstinément déficitaire (45 mds € en 2016) ; ce qui prouve aussi que la compétitivité de notre économie n’a cessé de se dégrader.

Du 1er trimestre 2000 au 4ème trimestre 2016, le PIB réel a augmenté de 34 % au Royaume-Uni, contre 21,4 % en France et 20,5 % dans la zone €. Les écarts de variation du PIB par habitant à prix constants depuis 1980 montrent une progression de 93 % au RU contre + 55,7 % en France et + 69,4 % dans la zone €.

L’évolution du classement mondial du PIB par habitant en dollars courants depuis 1995 révèle que la France était 12ème et le Royaume-Uni 18ème et qu’aujourd’hui, la France est tombée à la 22ème place, tandis que le Royaume-Uni est monté à la 14ème.

La position relative de la France par rapport à ses partenaires européens et ses concurrents ne fait donc que se dégrader ; ce qui amène à se poser la question des causes d’une telle dégradation !

Ce constat devient flagrant lorsque l’on sait qu’à la suite du Brexit plusieurs administrations européennes et un certain nombre d’entreprises vont se relocaliser en Allemagne, aux Pays Bas ou en Irlande, mais … pas en France !

Enfin, environ 250.000 français vivent et travaillent à Londres soit parce qu’ils ne trouvaient pas de travail en France soit parce qu’ils ont estimé qu’il était moins difficile de créer une entreprise au RU plutôt qu’en France … et ils feront tout pour éviter d’avoir à revenir en France à la suite du Brexit. Combien de britanniques à Paris ? 19.000 !

Il y a donc une raison objective qui rend la France si peu attractive !

De fait, s’il y a un chômage de masse c’est avant tout en raison de la politique fiscale et sociale des différents gouvernements qui se sont succédés depuis plus de 30 ans car il ne faut pas chercher plus loin un déclin économique lié à une politique industrielle inadaptée et une fiscalité très handicapante où tout ce qu’il aurait fallu faire baisser a augmenté (chômage, dette, dépenses publiques, fiscalité, prélèvements obligatoires) et tout ce qui aurait dû être plus élevé s’est détérioré (confiance, croissance, création d’emplois marchands).

Evidemment, cela s’est accompagné d’une augmentation mortifère de la pression fiscale ; laquelle a engendré in fine un effondrement de la croissance structurelle compte non tenu du fait que l’Etat sur endetté, incapable de se réformer, en est arrivé à la solution extrême de canaliser toute l’épargne à son profit, à seule fin de financer une dette devenue colossale !

Les politiciens, conscients de cette dérive, ont bien essayé de trouver des mesures palliatives pour subventionner, avec nos impôts, les bas salaires avec des allégements de charges sociales mais le problème est que l’emploi en France ne se résume pas à un problème de charges sociales trop élevées sur les seuls bas salaires.

Examen critique du marché du travail français :

La population française apparaît divisée en trois tiers plus ou moins égaux :

– Un tiers qui vit dans l’économie mondialisée et qui accepte l’économie de marché ;

– Un tiers qui vit protégé par l’Etat à l’ombre de statuts particuliers et/ou de subventions et d’allocations diverses.

– Un tiers de « laissés pour compte » qui se sentent abandonnés, estiment qu’ils n’ont plus rien à perdre et qui, clairement, votent pour le FN. Paradoxalement, ce sont aussi ceux qui attendent le plus de l’Etat !

On en conclut donc logiquement que deux tiers des français sont contre toute libéralisation du marché du travail ; ce qui est compréhensible dans un pays où la solution à tout problème qui se pose passe par l‘Etat et où, dans un marché du travail complètement figé, on en est arrivé à un système où ceux qui ont un emploi deviennent les défenseurs d’un bastion de plus en plus assiégé par ceux, de plus en plus nombreux, qui n’en ont pas !

Par ailleurs, la notion de « travail » apparaît avant tout légale, réglementaire mais absolument pas économique car les politiciens de droite et de gauche qui règlementent le marché du travail depuis 30 ans n’en ont qu’une vision purement bureaucratique, complètement déconnectée de la réalité  … sans compter que la plupart d’entre eux, issue de la fonction publique, est contre le libéralisme.

On a donc choisi d’accumuler les lois et les règlementations pour verrouiller la position du salarié au sein de l’entreprise en partant du postulat selon lequel plus il sera difficile de se débarrasser d’un salarié moins il y aura de chômeurs !?!

Et, finalement, devant l’échec de cette politique et pour rendre le chômage à la fois socialement acceptable et financièrement moins douloureux, on a mis en place de nombreuses mesures d’accompagnement ; mesures évidemment financées par la collectivité.

On a choisi aussi de mettre des gens en formation mais d’une part ce n’est pas nécessairement efficace s’il n’y a pas d’entreprises ensuite pour les embaucher et d’autre part, il ne faut pas que ce ne soit qu’un bricolage statistique destiné, en réalité, à les faire sortir temporairement et à grand frais, des statistiques du chômage!

En fait, les politiciens et les hauts fonctionnaires sont dépassés par la mondialisation et « gèrent » la plupart des problèmes à court terme en fonction des échéances électorales ; notamment en utilisant à la fois le recrutement de fonctionnaires comme une variable d’ajustement du chômage et la distribution d’allocations comme amortisseur social avec, là encore, un coût prohibitif pour la collectivité !

En France, où la plupart des gens aspire à devenir fonctionnaire, domine une vision faussée des relations entre l’employeur et l’employé ; toute approche libérale du milieu du travail ou même seulement toute libéralisation étant immédiatement perçue comme une menace de remise en cause des droits acquis et la porte ouverte à tous les abus de la part d’entrepreneurs sans scrupules !

Or, il faut rappeler que l’Etat ne crée pas d’emplois productifs car les postes de fonctionnaires créés ne sont que des emplois subventionnés par … vos impôts. Voir (ici) mon article « combien coûte l’embauche d’un fonctionnaire ».

Cette dérive administrative s’est malheureusement étendue aux entreprises publiques contrôlées par un Etat stratège dont on peut admirer les résultats des entreprises publiques (SNCF, EDF, Areva, …) surendettées, sur subventionnées voire même carrément en faillite ; avec encore une fois un coût colossal pour la collectivité !

Le problème est que ces entreprises obéissent d’abord à des impératifs politiques fixés par les gouvernements, impératifs bien loin des nécessités économiques.

Les « vieilles » solutions :

A gauche, mais aussi au FN, on a trouvé la raison de ce chômage de masse incompressible : c’est la faute de la mondialisation, de l’Europe, de l’Allemagne, de l’ultra libéralisme !

On nous ressort donc la thèse du bouc émissaire pour nous expliquer un chômage par des contingences extérieures qui s’imposeraient à la France et aux pauvres français. Il ne faut pas chercher plus loin la montée des extrêmes due au déclassement social, à la perte d’autonomie financière, à la montée de l’insécurité liée au chômage, à l’exacerbation des frustrations vis-à-vis des émigrés qui viennent profiter du système français et voler le travail des français !

D’ailleurs, il a été dit qu’avec Emmanuel Macron, ce sera « la fin du droit du travail, la pire régression sociale, la fin des allocations chômage telles qu’elles sont aujourd’hui, la dictature des banques, de Bruxelles, des marchés financiers. » sic !

Selon eux, nous nous dirigeons donc vers rien moins que l’apocalypse et on nous ressort les fausses bonnes idées ; notamment que, puisque les importations de biens manufacturées sont en fait l’importation du travail effectué à l’étranger, en instaurant des mesures protectionnistes on protégera l’emploi et que, si ces mesures sont interdites par l’UE, on n’a qu’à sortir de l’UE … sans se poser la question des mesures de rétorsion et du problème de l’importation de produits que nous ne fabriquons pas ! (ordinateurs, télés à écran plat).

A cela s’ajoute le fait que les mêmes ont une vision eugéniste du marché du travail et partent du postulat faux que le travail représentait un stock et que ce stock peut être divisé ; d’où la mise en application de la retraite à 60 ans, la mise en préretraite des salariés âgés de 55 ans et la mise en place des 35 h, le tout avec un coût faramineux pour la collectivité.

Or, il est aujourd’hui démontré que les 35 h n’ont quasiment pas créé d’emplois mais qu’elles ont, par contre, grandement fragilisé les entreprises françaises par rapport à leurs concurrentes européennes.

Et cette vision du marché du travail se poursuit avec la proposition de Bernard Hamon qui évoque la fin du travail pour justifier son ruineux revenu universel de 750 € par mois (400 mds d’€ soit 17% du PIB) alors que ce n’est qu’un aveu d’impuissance devant les défis d’une économie en constante évolution.

En France dominent la conception marxiste de l’économie, dans laquelle le capital et sa rémunération ne comptent pas, ainsi qu’une vision figée du marché du travail où il y a ceux qui ont un emploi et ceux qui n’en n’ont pas !  On a fini par persuader les gens que s’ils perdent leur emploi ils n’en retrouveront jamais un !

Et, le pire c’est que la gauche se perçoit comme progressiste alors que nous subissons seulement depuis une bonne trentaine d’années une dérive étatiste pour ne pas dire collectiviste qui bride toutes les initiatives individuelles en se plaçant sur un plan moral au lieu d’être économique et pragmatique !

Non seulement l’employeur qui réussit et s’enrichit est perçu comme un profiteur et un exploiteur mais on considère, dans les sphères publiques et chez les syndicalistes, que les entrepreneurs sont responsables du chômage parce qu’ils n’embauchent pas ; ce qui est mal poser le problème et confondre cause et conséquence car si les entrepreneurs n’embauchent pas c’est essentiellement parce qu’ils ne peuvent pas le faire en raison de contraintes administratives devenues tellement pesantes qu’elles en obèrent complètement l’activité économique !

Les français se sont installés depuis 30 ans dans le confort illusoire d’un Etat providence au coût exorbitant et ne sont pas conscients qu’on arrive au bout d’un système soi disant protecteur qui n’est plus aujourd’hui qu’une montagne de dettes engendrant inégalités et rentes de situation car ainsi que l’écrivait F Bastiat « L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde » .

Le constat est que finalement, en France, la classe dirigeante et la population ont une vision figée, rigide et cloisonnée du marché du travail dans une économie mondialisée en constante évolution !

Une vision réaliste du marché du travail :

Une fois ces constats effectués, la tache du nouveau pouvoir sera d’user de beaucoup de pédagogie afin d’expliquer aux français qu’ils ont été intoxiqués par un modèle d’inspiration marxiste alors que d’une part le modèle capitaliste est en vigueur sur la terre entière et qu’on ne peut pas avoir raison seuls contre le reste du monde et d’autre part que le modèle de l’économie planifiée, administrée ou soviétisée n’a jamais fonctionné, nulle part, sauf grâce à l’utilisation de travailleurs forcés qui n’étaient rien d’autre que des esclaves (goulag) !

Il est établi que la politique de l’Etat, notamment en raison de l’établissement de règles fiscales et sociales trop pesantes, voire même en raison de l’instabilité des règles sociales et fiscales, peut avoir un effet négatif sur le chômage en provoquant des défaillances d’entreprises, des limitations au recrutement d’employés, une augmentation prohibitive des charges sociales !

L’appréciation des français concernant le chômage est d’abord un problème de formation au sein d’un système éducatif politisé orienté dans une vision marxiste du monde qui rejette l’entreprise et fustige l’entrepreneur en le présentant comme un exploiteur.

C’est enfin un problème de liberté car si on n’accorde pas un minimum de liberté à l’employeur, et notamment si l’employeur ne peut pas licencier, il n’embauchera pas car une entreprise n’est pas un organisme de bienfaisance. Son objet social est de gagner de l’argent … pas d’embaucher du personnel qui ne lui sert à rien !

Ce problème de la fluidification et de la libéralisation du marché du travail a été clairement perçu en Allemagne car toutes les entreprises jusqu’à 10 salariés ont la possibilité d’embaucher et de licencier sans aucune justification ; ce qui leur permet de s’adapter rapidement aux contraintes du marché et de …survivre !

Une telle mesure apparaît pour l’instant totalement inconcevable en France car, contrairement à l’Allemagne, on préfère avoir des chômeurs qui dépendent totalement de l’Etat plutôt que des travailleurs moins bien payés mais susceptibles de garder une certaine autonomie ; même s’il existe aussi là-bas, ne nous voilons pas la face, des travailleurs pauvres !

La réalité est que les entreprises privées abordent clairement le problème de l’économie avec beaucoup plus d’efficacité que les administrations mais l’admettre c’est reconnaître que l’entrepreneur est un gestionnaire plus avisé et plus pertinent que le politicien.

Conclusion :

Alors, oui contre le chômage on a tout essayé … sauf ce qui marche et la France doit impérativement aligner sa fiscalité punitive, son système social dispendieux, son trop grand nombre de fonctionnaires, c’est à dire son économie, sur la moyenne des pays de la zone € du Nord.

Pour cela, il est impératif de libéraliser le marché du travail, de simplifier le code du travail, de réduire les charges sociales sur la production mais aussi de réduire le nombre de fonctionnaires afin d’en alléger la charge sur la collectivité (malgré la hausse électoraliste de 0.6% du point d’indice des fonctionnaires de juillet 2017 dont les effets se feront sentir en 2018) et de permettre une réduction sensible des dépenses publiques, de réduire la fiscalité sur les entreprises et le patrimoine (IS, ISF et plus-values) afin de libérer le capital nécessaire aux investissements.

Seulement, la France, plutôt libérale et européenne, qui a voté Emmanuel Macron essentiellement pour barrer la route à Marine le Pen, ne représente que la moitié du corps électoral. L’autre moitié, composée d’extrémistes de droite et de gauche, d’écologistes, d’insoumis, s’opposera  donc fermement et par tous les moyens aux mesures qu’Emmanuel Macron a prévu de prendre !

L’économie de la France étant la plus étatisée de l’UE, il est évident que toute mesure de simplification ou de libéralisation sera perçue par les tenants marxistes comme une menace contre des avantages acquis qu’on ne peut pas remettre en cause. Les syndicalistes ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils allaient tout faire pour bloquer toute réforme !

Nous allons donc pouvoir très rapidement apprécier la capacité d’action du nouveau président en faveur d’une libéralisation du marché du travail car il n’aura pas beaucoup de temps pour agir et quelque chose me dit que rien de ce qu’il faut faire ne sera fait et que la situation ne changera pas ; autrement dit que l’action du nouveau gouvernement ne sera que la poursuite du hollandisme par d’autres moyens !

Il n’est pas inutile de savoir que, d’ores et déjà, la Commission Européenne vient de revoir à la hausse ses prévisions de déficit de la France pour 2018 à 3.2% ; anticipant de ce fait que celle-ci, après 15 ans d’infractions aux règlements communautaires, persistera à être le dernier pays de l’UE a enregistrer un déficit supérieur à 3% du PIB !

Bien cordialement.

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Dans le tourbillon (*) des élections.

Nous n’aurons pas à subir une finale le Pen/Mélenchon et les marchés financiers ont d’ailleurs anticipé une victoire finale de M Macron en enregistrant une progression sensible (+4%) ; à la grande colère de M Mélenchon toutefois qui espérait bien arriver au deuxième tour et être élu président face à Mme le Pen !

La droite a perdu l’élection imperdable et M Fillon a finalement été éliminé à pas grand-chose car il ne lui a manqué que 500.000 voix pour arriver en deuxième position ! Mais on sait qu’il a perdu d’une part en raison des affaires qui ont empoisonné sa campagne et d’autre part parce qu’il avait un programme trop réformiste au goût de l’électorat voir mon article (ici) sur le sujet.

Le duel final qui s’engage, outre la bataille des ego et la guerre de la communication, consacre une nouvelle division de la France et on ne peut pas faire plus antagonistes que Mme le Pen et M Macron !

Ce sont deux visions du monde qui s’opposent : L’une est européenne et mondialisée l’autre exclusivement française !

Certains voient une parcellisation de la société en quatre, d’autres un nouveau partage entre droite (FN et LR) et gauche (EM et FDG renommé insoumis). J’y verrai pour ma part une scission entre les étatistes collectivistes (FN et FDG) et les étatistes modérés (EM et LR); les uns étant profondément anti-européens et les autres étant franchement ou modérément européens, à ceci près que, comme par hasard, les étatistes collectivistes sont aussi des populistes !

Et la lutte promet d’être âpre car, à une époque où tous les faits et gestes des candidats sont immédiatement diffusés sur les médias et les réseaux sociaux, il est une règle intangible : Ne jamais sous estimer l’adversaire et, qu’on aime ou pas Mme le Pen, il faut lui reconnaître une volonté de réussir et de se battre pour ses (mauvaises) idées. Elle ne fera aucun cadeau à M Macron et elle ne laissera passer aucune occasion de le déstabiliser ou de le décrédibiliser !

Et celui-ci devrait d’autant plus s’en méfier que nous assistons, les réflexes politiques étant ce qu’ils sont, au retour des petits calculs politiciens. En effet, clairement, une partie de la droite joue le troisième tour après avoir pris acte, dès avant le premier tour, du fait que M Fillon ne pouvait pas gagner !

Ainsi, compte non tenu du cas de M Dupont-Aignan dont on peut se demander le bénéfice électoral qu’il escompte retirer de son alliance avec le FN, son espoir d’arriver au pouvoir par cette voie s’apparentant plutôt à un suicide politique, on sait qu’une partie des oligarques de la droite préfère la solution le Pen à la solution Macron pour une raison de calcul électoral pour le moins audacieuse pour ne pas dire hasardeuse :

Même si les leaders de la droite ont appelé à voter Macron, certains estiment qu’il est nécessaire de gonfler le score de Mme le Pen pour affaiblir M Macron et une autre partie pense que si les français élisent Mme le Pen, ils se jetteront ensuite par sursaut républicain dans les bras de la droite républicaine majoritaire dans le pays (pensent-ils); avec l’espoir de pouvoir finalement contourner le mécanisme de l’élection présidentielle et diriger le pays dans le cadre d’une cohabitation dure.

Nous assistons donc à une lutte pour le pouvoir à plusieurs degrés d’une part pour la présidence de la République et d’autre part au niveau des législatives ; compte non tenu d’un probablement quatrième tour social.

Le deuxième tour :

Le match risque d’être très serré car Mme le Pen ne lâchera rien et nous assistons à la confrontation de deux visions diamétralement opposées du monde : une France ouverte et une France repliée sur elle-même !

Car Mme Le Pen est la candidate du repli identitaire et de la régression économique et on sait qu’elle n’hésitera pas à utiliser pour cela les plus grosses ficelles de la démagogie populiste ; et ça marche !

Sa visite à l’usine Whirlpool en est un excellent exemple car, avec elle, aucun problème, les emplois seront sauvegardés et l’entreprise restera sur place car « quand l’Etat veut il peut » (sic)  … ce qui est rien moins qu’un mensonge éhonté de la même nature que celui qu’elle a proféré lorsqu’elle a affirmé qu’avec elle il n’y aurait jamais eu d’attentats !

Les promesses n’engagent que ceux à qui elles sont faites !

Une victoire à « l’arraché » de Mme le Pen est encore possible notamment parce qu’une partie de la droite ne votera pas Macron et d’autre part parce que M Macron représente tout ce que rejette une bonne partie des français : le bourgeois banquier, bobo friqué, européiste, mondialisé, jeune et profiteur, le politicien velléitaire immature et égocentrique, la haute fonction publique, l’énarchie déconnectée des réalités !

C’en est presque une caricature !

Or, Mme le Pen agite habilement le spectre fatal du libéralisme et de la mondialisation en jouant sur les peurs, les sentiments de rejet, de frustration de l’électorat.

Seulement, contester la mondialisation apparaît à la fois irréaliste et totalement improductif car la mondialisation est un fait et non une idéologie et la question n’est pas d’être pour ou contre ou si elle ruine ou enrichit le peuple : Elle existe et soit on s’y adapte soit on la rejette mais, dans ce cas, elle se fera sans nous !

On sait aussi que Mme le Pen recrute son électorat dans les classes populaires aux revenus modestes et plus les revenus sont modestes plus son score est élevé !

Mme le Pen (tout comme M Mélenchon d’ailleurs) exploite essentiellement l’insatisfaction populaire et compte bien qu’une bonne part des électeurs insoumis de M Mélenchon votera pour elle ; même si la colère ne fait pas un programme de gouvernement !

Le FN drague ouvertement les électeurs du mouvement insoumis en pointant, non sans raison d’ailleurs, les points de convergence entre les programmes des deux partis ou mouvements ; et Mme le Pen le fait en appelant, dans une formule pour le moins osée, à faire barrage au banquier Macron comme si celui-ci représentait un risque pour la France !

Le plus curieux est que Mme le Pen pousse le cynisme jusqu’à faire la synthèse entre les thèses classiques du FN (immigration, sécurité) et les thèses propres au PC et au FDG en stigmatisant le représentant de l’oligarchie, le grand capital, les banques, l’élite, la mondialisation !

Mme le Pen réinvente la lutte des classes à sa manière ; et cela n’étonne personne !

On peut relever aussi son discours à la fois simpliste et manichéiste lorsqu’elle se prétend le défendeur des français patriotes … laissant de ce fait sous-entendre que les autres ne le sont pas et sont nécessairement des traîtres à la nation !

Là encore on retombe dans la dialectique marxiste !

Mme le Pen a tout fait pour dédiaboliser le FN, en utilisant pour cela toutes les plus grosses ficelles (suppression du sigle FN, du nom le Pen pour ne retenir qu’un prénom Marine, des affiches avec une rose bleue au lieu de la flamme …), mais il ne faut quand même pas oublier la nature de ce parti raciste, xénophobe, anti-républicain, non démocratique (c’est un clan familial qui a évincé tous les gêneurs), fondé par d’anciens pétainistes, avec enfin un président par intérim évincé rapidement parce qu’on s’est aperçu que c’était un négationniste !

Par ailleurs, on ne répétera jamais assez que Mme le Pen, qui a vécu dans l’hôtel particulier de son père à St Cloud n’est en aucun cas une représentante ni a fortiori un membre  du peuple : c’est la digne représentante des élites françaises qui prospèrent sur la crédulité populaire !

Le troisième tour : les législatives 

Nous aurons 2 issues : soit M Macron bénéficiera d’une majorité et il pourra gouverner soit, et c’est l’option que je retiens, il n’aura aucune majorité et sera dès lors le premier président à devoir subir une cohabitation dès sa prise de fonctions !

Cette dernière est clairement l’option poursuivie par LR, frustré d’avoir perdu l’élection imperdable mais c’est aussi celle de M Mélenchon qui semble revenir à ses réflexes trotskystes de déstabilisation du système politique afin, in fine, de prendre le pouvoir !

Il est donc à craindre que nous ayions droit à un immobilisme par incapacité car M Macron aura contre lui le FN, le FDG, la droite républicaine … ce qui commence à faire du monde !

On peut même penser, et c’est aussi l’option que je privilégie, qu’aucun parti n’aura de majorité à l’Assemblée Nationale et que l’on va donc retomber dans les opérations politiciennes de la IVème République avec ses coalitions occasionnelles, temporaires et opportunistes en fonction du problème posé ; étant entendu qu’on ne peut pas non plus exclure un blocage complet des institutions par défaut de majorité quelque soit le problème posé !

Nous risquons donc cinq ans d’immobilisme ; sauf démission du président ; ce qui va prodigieusement agacer les français et les ramener à cette nouvelle théorie du « dégagisme » ! voir (ici) mon article sur ce sujet.

L’effet prévisible est que nous continuerons à glisser sur la pente fatale du défaut financier du fait de notre incapacité à résoudre nos problèmes d’adaptation à l’évolution du monde car, les mêmes causes produisant les mêmes effets, la montée du FN mais aussi du mouvement insoumis se poursuivra … avec de fortes probabilités que le prochain coup soit le bon !

Macron profite de sa jeunesse pour incarner un renouvellement … qu’il n’est pas vraiment, hormis sa propre personne ! Il est plus l’émanation d’un rejet et d’un dégoût pour une classe politique complètement dévaluée.

Ni de droite ni de gauche (mais de gauche quand même), il faut quand même espérer qu’il entreprendra les réformes que ni la droite ni la gauche n’ont su faire depuis 30 ans !

Macron présente 2 qualités à mes yeux : il est animé d’une volonté empreinte de positivisme et il est pro-européen mais j’ai peur qu’il ne soit vite récupéré, voire phagocyté, par les vieux éléphants et dinosaures politiques car les dérives politiciennes, surtout s’il n’a pas de majorité, reprendront avec vigueur dès que les élections seront passées.

On fera, sans aucun doute, de longues analyses quant à la nature et la composition de l’électorat qui a voté pour Macron mais je partage l’idée qu’il s’agit surtout d’un vote par défaut car on sait qu’il s’agit d’un agglomérat d’électeurs socialistes fatigués du hollandisme et du socialisme marxiste, de centristes et d’électeurs de droite révulsés par les révélations quant à la personnalité cupide et insincère de M Fillon !

Le quatrième tour social :

La mondialisation est mal perçue par une proportion importante de la population et le problème est que cette proportion ne fait qu’augmenter … ce qui n’augure rien de bon pour la suite !

On a du mal à connaître la composition sociologique de l’électorat des mouvements anti-européens mais il est évident que d’une part ces électeurs n’ont aucune idée de ce qu’il y a dans les programmes hormis l’assurance que les droits acquis ne seront pas remis en cause et que d’autre part, notamment lorsqu’il s’agit de fonctionnaires, ils ne sont absolument pas confrontés au risque de la mondialisation.

Il va falloir à M Macron beaucoup de pédagogie pour faire passer la pilule des réformes sociales, surtout que les problèmes structurels ne sont pas prêts d’être réglés, et il aura fort à faire entre les calculs politiciens de droite et de gauche et les difficultés d’une France en très mauvaise situation économique !

Et il ne faudra pas compter sur la collaboration ou même la simple passivité des syndicats, surtout la CGT ou FO dont le fonds de commerce est la lutte de classes, et il est à craindre un quatrième tour social particulièrement violent car il ne sera pas bien difficile de manipuler l’opinion à propos de la volonté de remettre en cause certains avantages acquis ; surtout que M Macron a prévu de légiférer de manière plus ou moins autoritaire par le biais des ordonnances !

Les extrémismes de droite et de gauche sont les enfants du chômage et si le nouveau pouvoir n’arrive pas à résoudre ce problème du chômage de masse , l’extrémisme continuera à progresser jusqu’à l’issue fatale ! Je nourris les plus graves inquiétudes quant au prochain scrutin : le Pen 2022 ?

Et les investisseurs étrangers intègreront ce paramètre social en assimilant la France à un pays à risques, irréformable, avec les conséquences que l’on peut imaginer sur l’emploi et sur les taux d’intérêts ; avec l’effet pervers de peser sur une croissance déjà asthmatique et des conséquences que l’on peut aisément imaginer !

Je fais crédit à M Macron de son désir de réformes mais j’ai quelques doutes et j’ai bien peur que nous ne soyions, à brève échéance, conduits à constater que la politique de M Macron ne sera finalement que la (mauvaise) politique de M Hollande par d’autres moyens !

Je n’ai pas voté pour M Macron mais je souhaite néanmoins sincèrement qu’il réussisse là où tous nos politiciens ont échoué !

Toutefois, je n’ai pas vu dans son programme de mesures de nature à remettre en cause le schéma suicidaire d’une France qui claque à tout va l’argent qu’elle n’a pas et j’imagine assez mal que M Macron va pouvoir, à lui tout seul, inverser le mouvement ! Il ne faut pas oublier que la France ne respecte pas ses engagements européens depuis 10 ans au moins. voir mon article (ici) sur le sujet.

La France championne de la dette, championne des prélèvements obligatoires, championne de la dépense publique … la tâche à accomplir est immense !

Le FN exploite le chômage de masse persistant, le mal de vivre de la partie de la population la plus défavorisée et tant que nous n’aurons pas résolu ces problèmes, il continuera à progresser dans l’électorat ; tout comme le FDG qui n’est qu’un avatar d’un PC stalinien rebadgé Bolivarien.

Il ne faudrait pas que nous continuions à agiter des idées stériles qui, certes, ont pu à une certaines époque fasciner le monde mais qui ne l’enchante plus guère désormais en raison de leur inanité !

La France a été un exemple dans le monde mais j’ai bien peur qu’elle ne devienne un exemple … de ce qu’il ne faut pas faire !

Bien cordialement

 

(*) whirlpool signifie tourbillon en anglais

 

 

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Le paradoxe d’une vision bien française du monde

Au-delà des gesticulations politiciennes, quelles seront les marges de manœuvres pour le nouveau gouvernement issu des élections ?

Nous avons vu dans mon article sur la dette (ici) que le problème récurrent qui reviendra de manière lancinante dans les prochains mois, bien que non évoqué pendant la campagne électorale, sera celui de la résolution des dettes publiques. Et le constat qui s’impose est que cette situation ne fait qu’empirer puisque la France enregistre, avec la Grèce, les plus mauvais scores de l’UE ; alors qu’on y assiste à un retour modéré de la croissance.

La seule issue de sortie apparaît, de manière inquiétante, n’être que le krach final !

Pour sortir de ce schéma, l’idéal serait évidemment de bénéficier d’une période de forte croissance mondiale qui permettrait de relancer l’activité économique par le biais des exportations, de faire diminuer le chômage et d’augmenter les rentrées fiscales ; la dette se trouvant apurée naturellement et progressivement … sur une longue période car cette option nécessite du temps, beaucoup de temps. Le président Hollande a d’ailleurs attendu et espéré le retour de cette croissance en application de cycles économiques … mais cela ne s’est pas produit !

Dès lors, faute d’une forte croissance mondiale, et alors que la France s’embourbe, avec ses déficits et un chômage de masse, dans un modèle qui ne fonctionne pas, peut-on dès lors considérer que la libéralisation de l’économie puisse constituer une option de gouvernement ?

Le but de cette démarche serait de permettre aux entreprises, qui sont les seules créatrices de richesse, de se développer et, par voie de conséquence, de faire progresser l’activité économique avec, à terme, la perspective de diminuer le chômage et d’augmenter par voie de conséquence les rentrées fiscales et les cotisations tout en permettant d’économiser sur de nombreux postes (indemnisations des chômeurs, rééquilibrage des régimes de retraite).

Cela peut s’accompagner d’une part de privatisations qui permettront d’assurer des rentrées financières et de désendetter l’Etat et d’autre part d’une réduction de la dépense publique afin de réduire la pression fiscale et les prélèvements obligatoires.

Et, en matière de prélèvements, nous avons de la marge puisque nous nous situons à 10 points au dessus de la moyenne européenne !

Ce serait  la solution la moins coûteuse socialement et humainement puisque son but est de développer l’économie et d’atteindre le plein emploi.

Seulement, ce n’est pas la voie la plus facile car cette libéralisation va heurter de plein fouet la structure du système français !

Première difficulté : Les « trente glorieuses », c’est à dire les années de forte croissance, se sont arrêtées en 1980 et, hormis quelques épisodes encore favorables mais malheureusement de plus en plus rares, depuis une bonne dizaine d’années, la croissance économique annuelle de la France est nulle ou à peu près alors que l’électorat devient de plus en plus impatient et versatile !

Le temps politique s’est réduit de façon dramatique et tout pouvoir nouvellement élu doit faire la preuve de son efficacité dans les 6 mois sinon il est irrémédiablement rejeté par les français ; étant entendu que l’efficacité doit seulement se produire dans le sens d’une amélioration rapide et sensible de la situation des électeurs !

D’où des promesses électorales de changement et de vie meilleure aussi nombreuses qu’intenables ! (Le revenu universel de M Hamon en est un excellent exemple).

Or, comme le Pouvoir se trouve très vite confronté à une réalité bien souvent très éloignée des promesses électorales, cette amélioration ne se produit pas ; notamment parce qu’il ne peut pas y avoir de miracle !

Se met alors en place un rejet des politiciens au pouvoir au nom d’une doctrine appelée le « dégagisme » c’est à dire un « vote contre » qui a marqué le paysage politique français de manière flagrante au cours des deux derniers quinquennats.

Or, l’adoption de mesures de libéralisation de l’économie aura d’abord un effet récessif car il faut toujours un temps de réaction entre le moment où l’on décide d’une mesure et le moment où l’on constate un effet; et il faut que les mesures initiales puissent générer un niveau de croissance d’au moins 2% par an pour pouvoir espérer inverser la courbe du chômage et faire repartir une économie basée sur la production et non sur la dépense publique.

Seulement, le temps politique est incompatible avec cette démarche à moyen et long terme car le pouvoir va devenir extrêmement impopulaire ; avec la menace de grèves massives qui vont entamer sa crédibilité politique.

Deuxième difficulté : la France évolue dans un système très étatisé avec un grand nombre de fonctionnaires (5.5 millions – soit 2 millions de plus qu’en Allemagne !?!).

Or, décider de libéraliser l’économie c’est nécessairement aller contre une organisation étatique représentant un véritable pouvoir ; alors que la tendance naturelle de toute organisation est d’étendre toujours plus son emprise pour arriver jusqu’à l’hégémonie.

Or, quand une organisation comme l’administration a atteint le seuil de l’hégémonie qui est le sien, elle exerce inévitablement une pression sur la société afin de canaliser celle-ci à son profit !

Cette tradition administrative remonte à Colbert et donc à Louis XIV, à l’époque du début du capitalisme qui commençait à se développer en Angleterre et aux Pays Bas sous l’influence d’une philosophie libérale basée sur la libre entreprise et la religion protestante.

Déjà à cette époque, la France s’opposait à cette vision du monde en organisant l’économie de manière autoritaire par le biais des ateliers et manufactures d’Etat c’est à dire déjà avec un capitalisme d’Etat sans capital, fondé sur l’impôt, mais aussi la suppression de la liberté religieuse avec la révocation en 1685 de l’Edit de Nantes et l’exil de 200.000 huguenots !

On s’est aperçu, bien plus tard, que cette révocation a constitué l’une des pires erreurs politiques de l’histoire de France car elle a provoqué l’exil religieux mais surtout économique d’une partie de la population qui était déjà à l’époque l’une des plus dynamiques ; ces populations s’étant réfugiées notamment aux Pays Bas et en Angleterre. Il en est résulté une société française figée, avec ses privilégiés, jusqu’à … la révolution de 1789 !

Cette erreur s’est reproduite en 1793 avec le trop fameux épisode de la Terreur !

Et aujourd’hui nous sommes prêts à renouveler cet « exploit » puisque la France est devenue le plus gros exportateur mondial de contribuables riches ou simplement aisés en raison de la volonté exprimée par les politiciens, au nom d’un égalistarisme ridicule et démagogique, de la promesse de faire rendre gorge à ces riches qui ont « volé les pauvres » selon une vision simpliste et réductrice du monde mais qui apparemment recueille quand même l’assentiment de plus de 50% de l’électorat français !

Par corporatisme ou clientélisme, trop de personnes dépendent en France de l’Etat ; soit qu’elles en vivent confortablement parce qu’elles sont fonctionnaires ou travaillent dans des entreprises d’Etat soit qu’elles survivent grâce à des distributions d’allocations qui les entretiennent dans un assistanat qui leur apparaît finalement supportable et dont elles ne voudront pas se défaire !

Et, en France, la doctrine est qu’on ne revient pas sur les droits acquis … même s’ils sont abusifs et s’ils ruinent le pays ; ce qui fait que l’on en arrive au paradoxe français : les français veulent que tout change tout en ne changeant rien ; surtout en ce qui concerne leurs petits avantages et leurs petites habitudes !

Autrement dit, les français croient toujours au Père Noël soviétique c’est à dire à celui qui leur promet qu’il va leur redistribuer le trop plein de l’argent gratuit des autres et l’épilogue temporaire des manifestations en Guyane tend à confirmer a posteriori cette vision du monde puisque, après qu’on nous ait expliqué qu’il n’y avait pas d’argent, les représentants de l’Etat ont finalement capitulé et accepté de fournir 3 mds € de subventions pour 250.000 hts (soit quand même la bagatelle de 12.000 € par personne). Argent qu’il faudra, si l’Etat tient ses engagements, emprunter sur les marchés car, effectivement, il n’y a pas d’argent dans les caisses !

Mais il fallait débloquer la zone de Kourou de toute urgence car le préjudice économique et commercial commençait à devenir dangereux !

Cette attitude du pouvoir apparaît en fin de compte complètement schizophrénique et tend à conforter, dans une partie notable de l’opinion publique, l’idée erronée que le politique et l’Etat détiennent la solution à toute chose !

Selon cette vision, l’Etat est là, non pour remplir des missions régaliennes, mais pour pourvoir aux moindres besoins de la population !

L’Etat n’apparaît finalement plus que comme une coopérative gérée au bénéfice de ses membres et seulement au bénéfice de ses membres ; sans que ceux-ci ne se posent la question de la provenance de ce qu’ils perçoivent au nom du principe désormais établi que l’Etat paiera ou que ça ne coûte rien puisque c’est l’Etat qui paie !

Cela explique que l’idéologie majoritaire en France est empreinte d’un collectivisme qui perçoit toute tentative de libéralisation comme une menace susceptible de remettre en cause ce système.

Car, la libéralisation de l’économie et la réduction de la dépense publique passe nécessairement par la réduction du nombre de fonctionnaires, de certaines allocations, de subventions diverses et d’un tas de petits avantages au milieu d’une foule de corporatismes.

Il faudrait donc que les français soient eux-mêmes convaincus que l’organisation économique et sociale française pourra fonctionner avec la même efficacité tout en ayant moins de fonctionnaires et … ce n’est pas du tout évident surtout que cela va contre la version officielle selon laquelle notre administration est un modèle proche de l’idéal, que le monde entier nous envierait !

Et cela ne tient pas compte du discours des politiques qui présentent l’Etat et son organisation comme un élément protecteur des français … ce qu’il n’est absolument pas car l’Etat est seulement un prédateur qui agit sous couvert de dispositions légales et prend à Paul pour donner à Jacques !

Conséquences de ces constats : alors que le temps politique est de plus en plus court, le politicien, qui voudrait engager de vraies réformes, va nécessairement se heurter au mécontentement des catégories socioprofessionnelles qui estiment qu’elles seront lésées par ces réformes, puis à des grèves, à des mouvements violents et enfin au mur des élections !

Evidemment, toute tentative de réforme devient politiquement très difficile car la population, si désireuse de changement, apparaît finalement très conservatrice et rétive à tout changement qui se fera, pense-t-elle, à son détriment ; confortée par des politiciens souvent issus eux-mêmes de la fonction publique et de son mode de pensée !

La situation peut très vite dégénérer en blocage complet du pays avec tous les effets négatifs en découlant (notamment en terme d’image). On se souvient que l’image de M Juppé reste associée aux grandes grèves de 1995 (à propos des retraites).

Troisième difficulté : En France il règne une instabilité législative, administrative et fiscale qui fait qu’un mécanisme mis en place un jour peut être révoqué le lendemain ! Or, du fait de la dérive des comptes publics, il est évident que cette pratique ne peut que connaître un développement qui se fera nécessairement à notre détriment car … un Etat dans l’urgence de la nécessité peut faire n’importe quoi !

Cette instabilité est liée pour l’essentiel à l’immixtion permanente des services de l’Etat dans tous les secteurs de l’économie, non pas pour assurer la sécurité juridique de l’activité économique mais pour l’influencer, la modifier, la régenter au nom de principes soi-disant de protection mais en fait de contrôle en fonction de considérations politiques !

Or, on ne gère pas une entreprise en fonction de critères politiques !

Seulement, cette instabilité ne peut être que de nature à brimer l’activité des entreprises ; lesquelles vont évidemment se montrer à la fois prudentes et hésitantes. Pour créer des emplois, les entreprises ont besoin de la stabilité qui leur permettra de calculer leurs plans d’investissements et de recrutement en fonction de prévisions réalistes qui n’ont rien à voir avec des considérations politiciennes. Investir et embaucher, c’est avant tout un acte de confiance en l’avenir et une prise de risque.

Or, les politiques français, qui s’apparentent de plus en plus à une caste, sont le plus souvent des fonctionnaires ou des syndicalistes et n’ont en général absolument aucune expérience de l’entreprise.

 Ils ne raisonnent qu’en termes de contraintes administratives.

Lorsqu’un problème se pose, on créé une nouvelle réglementation, une dépense en plus associée à un nouvel impôt et, avec la meilleure volonté du monde, on finit par aboutir à un véritable carcan administratif tout à fait contre productif !

L’effet pervers de cette démarche est que lorsque le politique s’aperçoit que ça ne fonctionne pas, il édicte de nouvelles lois et des règlements ; ce qui ne fait qu’aggraver la situation et explique que les entrepreneurs n’embauchent pas par peur du code du travail et de ses 3.500 pages.

En outre, sans connaissance du marché et de l’économie, déconnectés des réalités, bénéficiant des largesses de l’Etat, les politiques n’agissent la plupart du temps qu’en fonction d’un seul critère : la légitimité électorale !

Évidemment, cette incompétence est la porte ouverte à toutes les dérives surtout qu’en général, du fait de cette légitimité électorale (souvent bien fragile), ils ne peuvent admettre avoir commis une erreur d’appréciation ou une faute et, dans ce cas, préfèrent désigner un bouc émissaire ; quitte à remettre une couche supplémentaire de règlementation !

Il faut avoir vécu plusieurs années à l’étranger dans des systèmes plus libéraux pour se rendre compte de la pesanteur du carcan législatif et règlementaire français ; seulement les français, largement conditionnés … n’en ont en fin de compte pas conscience !

Enfin, aucun des candidats ne tient un discours libéral, même si certains parlent abusivement d’ultra libéralisme à propos de MM Macron et Fillon à seule fin de les désigner comme ennemis de classe ; et près de la moitié des électeurs est prête à se jeter dans les bras d’ultra dirigistes tels que Mme le Pen et M Mélenchon (sans compter les autres petits candidats dont fait désormais partie M Hamon) !

Ce qui a fait la force, ou la faiblesse, des civilisations au cours de l’histoire a été leur adaptabilité ; cette adaptabilité conditionnant leur survie ! La chute de l’empire romain tout comme celle de l’empire soviétique en sont d’excellents exemples !

Car, le monde et les choses changent, et celui qui ne s’adapte pas finit par disparaître et les britanniques ont compris, de manière pragmatique, qu’une entreprise privée est par nature bien plus adaptable qu’un monstre administratif car c’est pour l’entreprise, c’est sa survie qui est en jeu alors qu’un état peut user de mesures coercitives pour se maintenir !

Soyons lucides, la libéralisation de l’économie a très peu de probabilités de se réaliser dans un pays comme la France ; pays collectiviste où quasiment 58% du PIB relève du secteur public et où « capitalisme » est considéré comme un gros mot, « profit » comme une provocation, « entreprise privée » comme une insulte et où on vous explique que le déficit budgétaire résulte non d’une mauvaise gestion par les politiques des deniers publics mais de la seule fraude fiscale (on nous donne même un chiffre invérifiable : 80 mds €) !

Alors, oui, le libéralisme est une option mais, rassurez-vous, cette option ne sera ni examinée ni même envisagée car les français ne sont pas prêts pour de telles « extrémités » !

Nous continuerons donc dans le changement immobile !

Evidemment, il faudra un jour en payer le prix mais cela, c’est une autre question !

Bien cordialement.

 

 

Ps : ce billet étant posté avant les résultats du 1er tour, il fait nécessairement l’impasse sur une possible finale le Pen – Mélenchon

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La France, dernier refuge du collectivisme ?

La Commission Européenne, à propos de la situation économique et financière française, a écrit en février dernier :

« La France connaît des déséquilibres excessifs. Dans un contexte de faible croissance de la productivité, l’importance de la dette publique et la faiblesse de la compétitivité peuvent entraîner des risques pour l’avenir et avoir une incidence dépassant les frontières nationales. La compétitivité a commencé à s’améliorer, et les parts de marché à l’exportation se sont stabilisées ces dernières années. La faible croissance de la productivité empêche cependant un rétablissement plus rapide de la compétitivité coûts en dépit des mesures prises pour réduire le coût de la main-d’œuvre et d’une évolution modérée des salaires. Les marges bénéficiaires des sociétés non financières se sont quelque peu redressées depuis 2013, mais continuent à peser sur l’investissement. La dette publique continue de croître, quoiqu’à un rythme plus faible, et les risques en termes de soutenabilité à moyen terme sont élevés. »

ce qui veut dire, en clair, que l’incapacité de la France à régler ses problèmes de dette et de compétitivité pourraient faire sauter tout le système sous 4 ou 5 ans !

Et pourtant, ce n’est visiblement pas le problème des candidats à l’élection présidentielle puisque, non seulement cette situation n’est pas évoquée, ni prise en compte, mais ils ont tous prévu, sauf deux (Fillon et Macron), de dépenser d’avantage !?!

Comment s’en étonner d’ailleurs lorsque l’on constate que, sur 11 candidats, 9 présentent des programmes anti-libéraux, anti-capitalistes, anti-européens, anti-mondialisation, voire carrément marxistes en oubliant que l’Histoire a démontré, de manière constante, que le marxisme, qu’il soit soviétique, chinois, cubain ou vénézuélien ne mène qu’à la faillite, à la misère et à la dictature !

De surcroît, quatre d’entre-eux sont ou ont été des trotskystes assumés ; idéologie non républicaine qui professe la conquête du pouvoir par la révolution ! On peut d’ailleurs se demander comment cette idéologie centenaire et complètement éculée, fondée sur la révolution permanente, la lutte des classes et la dictature du prolétariat peut encore avoir une audience !

Nous assistons donc au spectacle à la fois incroyable et consternant de candidats complètement déconnectés des réalités, évoluant dans un monde à la fois archaïque, utopique et anachronique et qui s’imaginent pouvoir, au prétexte d’un clientélisme à la fois indécent et irresponsable, promettre n’importe quoi aux électeurs !?!

Mais il est vrai qu’une part notable des français ne demande qu’à être convaincue par les programmes ridicules de ces candidats ; surtout s’ils pensent que cela peut leur permettre de sauver leurs petits avantages ;

Pour une autre part des électeurs, qui se sont radicalisés, il s’agit de se jeter dans les bras de tribuns démagogues prétendument contre un système dont ils vivent pourtant depuis des décennies au nom d’un rejet de la classe politique traditionnelle qui, il est vrai et c’est bien là le problème, a fait la preuve de toute son incurie !

Cela explique un rejet idéologique des règles en vigueur sur la planète entière ; ce rejet étant fondé sur l’utilisation de la bonne vieille technique, éculée mais efficace, du bouc émissaire qui permet d’incriminer l’ennemi occulte, invisible, multiforme, omnipotent de la finance (coupable idéal et facile à attaquer puisque représenté par personne), l’Europe, (ce monstre administratif lointain non démocratique), la mondialisation (ce phénomène qui met à la rue des millions de pauvres gens), le grand capital, les banques, les paradis fiscaux, l’Allemagne, le patronat, les multinationales, les riches, les marchés financiers et pour finir l’immigration !

Il y a là un problème de perception faussée de la réalité du monde car :

  • si la France tient ses échéances d’une dette résultant de 40 années de politique irresponsable c’est exclusivement grâce à la finance qui prête les fonds nécessaires pour que l’Etat puisse faire face ses fins de mois !
  • L’Europe n’a aucun caractère antidémocratique car il existe un parlement européen élu au suffrage universel ; elle sert juste d’exutoire à l’incurie des politiciens. Faire de l’europhobie est juste une posture qui n’a d’autre but que de nier les bienfaits des 70 ans de paix et de prospérité qui ont prévalu en Europe !
  • La mondialisation a permis, au moyen d’une division du travail, de faire sortir une quantité formidable de populations du sous développement.
  • S’il y a du chômage, en France bien plus qu’en Allemagne et au RU, c’est que les employeurs ne peuvent pas embaucher du fait des dispositions légales et règlementaires prises par les politiciens ; lesquelles ont complètement corseté le marché du travail et éteint toutes les initiatives !?! c’est donc prendre le problème à l’envers car c’est bien l’interventionnisme excessif de l’Etat qui a surtout prouvé sa nuisance et sa complète inefficacité !

Et pendant que nous cherchons des responsables, le monde change. Il n’est qu’à voir l’évolution spectaculaire de la Chine partie de zéro en 1975 et qui est désormais la 2ème puissance économique mondiale, de la Corée du Sud, du Vietnam, du Mexique, du Brésil, de l’Inde, et les habitants de ces pays sont prêts à travailler dur pour y arriver … pendant que la France cherche surtout des prêteurs susceptibles de lui permettre de continuer à vivre « comme avant » ; c’est à dire en maintenant en survie un système qui ne fonctionne pas !

Seulement, aujourd’hui nous sommes en compétition avec ces pays et, évidemment, ce n’est plus nous qui fixons les règles du jeu car nous ne bénéficions plus de la rente de situation résultant de l’avance technologique permise par la révolution industrielle entre 1850 à 1980.

Il est regrettable que les français se laissent abuser par des politiciens irresponsables au discours simpliste voire réducteur, spéculant sur l’aspect irrationnel des réactions populaires (c’était mieux avant) ou sur le rejet des politiciens traditionnels, dont évidemment ils font partie tout en faisant croire l’inverse, et dont le temps d’action se limite à une législature, soit 5 ans, alors que les emprunts souscrits le sont pour 10 ans et que le problème de leur remboursement se posera nécessairement à ceux qui dirigeront le pays à cette époque.

Pour cela, 9 candidats sur 11 proposent soit une renégociation soit une rupture des traités européens et le retour à une France utopique heureuse, rétrécie dans ses frontières, coupée du reste du monde, comme en 1950, avec sa petite monnaie, sa petite agriculture, son petit marché bien à elle !

Les traités européens ont été établis pour être respectés … ce qui veut dire que, contrairement à ce qu’a faussement prétendu M Hollande au début de son mandat, il n’y a rien à négocier ni à changer qui ne soit accepté par les autres surtout si c’est pour modifier des règles qui ne nous arrangent plus ou en faire fixer de nouvelles qui nous arrangent !

On ne peut pas non plus se livrer au chantage vis-à-vis de nos partenaires (surtout allemands alors qu’ils servent de caution à nos dettes énormes) et croire qu’on pourra ensuite se couper du reste du monde !

Il est regrettable que nous soyions tombés dans l’idéologie la plus rétrograde et la plus ridicule alors que l’avenir de l’Europe est de créer un ensemble cohérent et non de retourner à une mosaïque de petits états qui se jalousent les uns les autres – n’oublions pas qu’en face nous avons des entités comme les USA, la Russie, la Chine, l’Inde !

Au-delà de cet aspect, cette victoire du populisme et de la démagogie est la consécration du dévoiement de la Vème République et de son modèle politique taillé pour un Général de Gaulle qui se voulait au dessus des partis et ne voulait rendre compte qu’aux français, une fois tous les 7 ans c’est à dire … jamais !

La Vème République apparaît désormais comme un régime inadapté à la démocratie moderne. Elle a été conçue pour un homme qui ne voulait pas être comptable de son action, alors que l’élection du président au suffrage universel provoque une personnalisation excessive de l’élection ; laquelle est la porte ouverte à tous les excès, à toutes les démagogies, à tous les abus ; en gros à n’importe quoi !

Encore une fois, le meilleur exemple de ce qui va arriver est la Grèce qui a connu le même rejet des élites politiques traditionnelles, le même rejet de l’Europe et de ses règles présentées comme contraignantes alors qu’elles sont faites pour que les politiciens nationaux ne fassent pas n’importe quoi !

La Grèce a porté au pouvoir un représentant de l’ultra gauche tendance Mélenchon (Alexis Tsipras) qui promettait lui aussi de casser la baraque !

Une majorité de grecs l’a naïvement cru ; seulement, la conquête du pouvoir est une chose et l’exercice du pouvoir en est une autre et … M Tsipras s’est très vite heurté à une réalité incontournable : le mur de la dette !

Il a eu beau promettre des lendemains qui chantent, des jours heureux qui devaient permettre aux hellènes de retrouver par magie le chemin de la prospérité facile, il est rapidement rentré dans le rang après avoir pris acte de la faillite avérée du pays ; appliquant, pour sauver ce qui pouvait encore l’être, parfois de mauvaise grâce, le programme imposé par l’UE ! Voir mon article sur la Grèce (ici).

Aujourd’hui, la Grèce enfile les récessions les unes derrière les autres car … il y a toujours un moment où il faut payer les conséquences de son inconduite et de ses excès !

Or, le problème est que les français ne sont apparemment pas conscients que notre situation n’est pas meilleure que celle de la Grèce puisque nous ne tenons que par la grâce des prêts qui nous consentis par la fameuse finance tant décriée (nous avons prévu d’emprunter 185 mds € cette année). La France est un pays surendetté, avec la dette la plus lourde de son histoire en temps de paix et nous arrivons au bout de l’exercice de l’endettement facile, infini et gratuit !

M Mélenchon et Mme le Pen ne sont en fait que les 2 faces d’une même pièce celle du collectivisme totalitaire  et leurs programmes dépensiers, qui prévoient la mise en coupe réglée de toute l’économie par l’Etat, comme seuls ont sût le faire les nazis et les bolcheviks,  sont absolument irréalisables car nous nous heurterons au même mur de la dette que les grecs !

En effet, même en appliquant une fiscalité complètement délirante et confiscatoire, qui ne manquera pas de provoquer une grave dépression, pour trouver les ressources financières nécessaires, il faudra emprunter encore plus sur les marchés afin de financer ce que le gouvernement aura prévu de dépenser !

Les deux démagogues du bonheur, dont les sondages disent qu’ils pourraient arriver au second tour, nous voyons une Marine le Pen (l’avatar national socialiste de son père) et un Jean-Luc Mélenchon (avec lui c’est surtout bienvenue en URSS), qui prévoient de dépenser entre 160 et 200 mds € pour des programmes économiques complètement utopiques pour ne pas dire dangereux !

Notre volume d’emprunt passera alors de 185 mds € en 2017 à 350 ou 380 mds € ce qui provoquera évidemment une envolée exponentielle de l’endettement !

Seulement, cela n’est pas possible et il n’est pas difficile de deviner ce qui va se passer.

Nous nous heurterons à la défiance des prêteurs (60% de notre dette est financée par des prêteurs étrangers) qui vont prendre conscience que cette fuite en avant ne mènera qu’au défaut de paiement et à la faillite à plus ou moins brève échéance et qui, soit refuseront tout bonnement de nous prêter soit demanderont une prime qui sera de plus en plus élevée (pour la Grèce les taux sont montés jusqu’à 40% l’an).

Il sera alors bien temps de fustiger la finance internationale et le grand capital alors qu’il est assez simple de comprendre, que nous ne pouvons pas avoir raison tous seuls contre le reste du monde ! Un certain F Hollande a cru devoir agiter le spectre de l’ennemi pour pouvoir être élu : or, quand on vit au dessus de ses moyens comme c’est le cas de la France depuis 1976, on a besoin du crédit et de la finance ! Prétendre l’inverse est un mensonge et une tromperie !

Certains pensent qu’ils n’ont rien à perdre ; ce en quoi ils se trompent lourdement car si le système économique s’effondre c’est tout le système bancaire et social qui s’écroulera (les banques fermeront et … ne rouvriront pas) !

Si vous estimez avoir les moyens de cautionner des dépenses complètement délirantes en élisant l’un de ces démagogues, alors n’hésitez pas ; mais n’oubliez quand même pas, au moment de glisser votre bulletin dans l’urne, que les politiciens vous proposent surtout de faire de nouvelles expériences en explorant des secteurs étatiques encore insoupçonnés.

On a les politiciens que l’on mérite et ne perdez quand même jamais de vue qu’à la fin c’est vous qui paierez !

 Autrement dit : l’homme providentiel ou le sauveur de la nation n’existe pas et si vous votez pour n’importe qui … vous aurez n’importe quoi !

Bien cordialement.

 

 

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De quoi les manifestations en Guyane sont-elles le signe ?

Ce territoire, situé à proximité de l’équateur, à la frontière du Brésil, a le statut de département d’outre mer depuis 1946, tout comme la Martinique, la Guadeloupe, la Réunion, et Mayotte depuis 2009.

Elle présente les caractéristiques d’une économie de type colonial dans laquelle le principal employeur est l’Etat (31% des emplois) et où une population relativement faible (250.000 hts) vit essentiellement de transferts massifs d’argent venant de la métropole. Les recettes publiques sont de 900 millions d’€ par alors que les dépenses sont de 1.900 millions soit 1 md € de transferts annuels (4.000 € par personne et par an) (Données 2009).

Fortement importatrice (les importations sont de 950 millions € pendant que les exportations sont seulement de 120 millions € soit un taux de couverture de 12.5%), la Guyane ne produit pratiquement rien. L’agriculture ne représente rien ou presque (4.4% du PIB) mais il est vrai que la population n’a pas accès aux terres agricoles puisque 90% des terres relèvent du domaine foncier privé de l’Etat !?!

Le résultat est que la Guyane importe du bois alors qu’elle dispose d’une forêt primaire gigantesque qui recouvre 95% du territoire !

L’industrie ne représente que 17% de l’activité !

Le taux de chômage moyen dépasse officiellement les 21% (double de la France métropolitaine) et celui des jeunes dépasse probablement les 40% dans une population qui est très jeune et en forte croissance.

Le problème est que la départementalisation a fait de la Guyane un îlot de richesse au milieu d’un océan de pauvreté ; créant de ce fait un appel d’air vis-à-vis des populations défavorisées des pays limitrophes tels que Brésil, Guyana mais probablement aussi Venezuela, Haïti.

Seulement, cette richesse locale et somme toute relative est totalement artificielle puisqu’elle ne repose que sur des transferts sociaux (surnommés « argent braguette ») provenant de la métropole.

Il existe bien un îlot de prospérité au niveau de l’enclave de Kourou mais cela ne concerne que le personnel détaché de métropole en vue des tirs des fusées Ariane et Soyouz. Par contre, cette enclave représente au moins 26% du PIB local ; ce qui démontre autant que faire se peut le caractère artificiel de la structure économique de ce département.

Ce département subit un quadruple paradoxe :

– L’économie est entièrement tournée vers l’Europe alors que la Guyane est située en zone Amérique !

– la population recherche un mode de vie occidental à l’européenne qui coûte forcément cher puisque importé de métropole,

– la population vit pour une bonne part des allocations (toujours insuffisantes) ce qui l’entretient dans une dépendance et un assistanat vis-à-vis de la France !

– Le problème est que le smic s’applique (du fait de la départementalisation) et les salaires moyens sont donc beaucoup trop élevés pour la structure économique de la Guyane et pour permettre à des entreprises de fabrication de prospérer eu égard au montant des revenus des pays limitrophes surtout que l’autarcie et la fermeture des frontières ne sont qu’une utopie !

Evidemment, l’irruption persistante de clandestins pauvres originaires des pays voisins crée un sentiment d’insécurité avec de nombreux vols.

Le département apparaît relativement peu équipé au niveau des infrastructures. Seules arrivent à prospérer des activités de commerce de détail type supermarché (grands et petits) où les guyanais viennent dépenser leurs allocations et comme beaucoup de produits sont importés de métropole, les prix sont forcément plus chers qu’en métropole.

Seulement, ce schéma n’est pas unique car il se reproduit pour tous les autres départements d’outre mer dont la Réunion et Mayotte dans l’océan indien.

La Réunion concentre les contrastes en étant le département qui compte le plus d’allocataires du RMI et le plus de « riches » (assujettis à l’ISF).

L’île connaît une très forte croissance démographique du fait de la natalité mais aussi des métropolitains (appelés zoreilles) qui viennent y passer leur retraite. En vingt ans la population est passée de 600.000 à 900.000 habitants !

La Réunion, présente la même structure économique avec la même prédominance de l’emploi public avec des effectifs pléthoriques résultant souvent d’une démarche clientéliste vis-à-vis de l’électeur.

Le nouveau maire de St Louis a ainsi découvert qu’il avait deux fois plus d’employés municipaux titulaires que la moyenne nationale et qu’il ne pourrait réduire les effectifs, et une charge financière à la limite du supportable, que sur plusieurs dizaines d’années au fur et à mesure des départs en retraite ; autant dire jamais !

Le chômage y est aussi structurellement très élevé et il y a régulièrement des émeutes dans le quartier du Chaudron (à St Denis) !

Toutefois, contrairement à certains mouvements indépendantistes antillais ou guyanais, les réunionnais n’ont jamais demandé l’indépendance car ils savent qu’ils auraient trop à y perdre !

L’économie est basée là encore sur les transferts massifs de fonds de la métropole vers la Réunion et sur les allocations ; bien qu’il existe, contrairement à la Guyane, un secteur du tourisme assez bien développé. Les recettes publiques étant de 2 mds d’€ tandis que les dépenses publiques s’élèvent à 5 mds € , il en résulte donc un déficit de 3 mds € entièrement financé par la métropole !

Par contre, à la Réunion, on a su financer des infrastructures tout à fait correctes, conformes au strandart métropolitain, dont la route du littoral la plus chère du monde (dite route de la corniche) mais les réunionnais aiment la voiture et ils peuvent donc s’adonner à leur passe temps favori : rouler … à tel point que le dimanche soir il y a des embouteillages invraisemblables sur la 4 voies menant à St Denis.

Or, l’île sœur, Maurice, ancienne colonie britannique, a une structure économique très dynamique et très différente, basée sur l’exportation (principalement de produits textiles) et plus récemment l’ingénierie financière alors qu’elle est partie d’un niveau presque zéro lors de son accession à l’indépendance en 1968 avec une économie basée alors sur la monoculture de la canne à sucre.

La croissance économique y est forte (3.8% par an) mais évidemment le salaire moyen y est bien plus faible qu’à la Réunion.

Pour revenir à la Guyane, ces manifestations constituent, à n’en pas douter, une opportunité de la part des habitants avec le but de bloquer le système juste avant les élections car il représente une bonne chance d’obtenir d’avantage d’argent gratuit des autres !

L’Etat, faible face à des mouvements de cette nature, après avoir formulé des excuses dont on peut se demander le fondement, se trouve dans l’incapacité de répondre efficacement aux demandes des manifestants et ne trouve comme échappatoire que de fournir toujours plus d’argent à des manifestants qui, évidemment, en veulent toujours plus !

Et ce schéma se reproduit partout dans les confettis de notre ancien empire colonial. Nous nous rappelons les émeutes de la Guadeloupe il y a quelques années …

C’est encore le cas avec Mayotte, île des Comores restée française au moment de l’indépendance en 1973-1974, à la suite des manipulations françaises,  avec l’effet pervers de créer là encore un îlot de richesse au milieu de la pauvreté et de jouer le rôle d’un aimant sur les populations alentours !

Aujourd’hui les comoriens d’Anjouan, Mohély et de la Grande Comore, qui évidemment ne bénéficient pas de l’argent de la métropole et après plusieurs expériences gouvernementales hasardeuses accompagnées de coups d’état, tentent de passer à Mayotte.

Ils prennent tous les risques pour franchir les 80 km d’océan indien qui séparent Anjouan de Mayotte et échapper à la misère à bord de kouassa-kouassa (barques).

Le système s’est même organisé de telle façon que les femmes comoriennes puissent venir accoucher à Mayotte; ce qui fait que des familles de clandestins se retrouvent avec un enfant né sur le sol français, de nationalité française, avec l’effet induit que non seulement on ne peut plus les expulser mais qu’en plus ils ont dès lors droit aux allocations : entraînant le dérapage d’un système qui devient totalement incontrôlable.

Cet afflux de clandestins a provoqué une augmentation de la délinquance et une émigration de ces populations vers la Réunion puis la France métropolitaine.

On a créé une économie artificielle fondée sur l’assistanat et les allocations auprès d’une population qui évidemment sera toujours demandeuse de plus d’assistanat et d’allocations !

Le système n’est désormais plus qu’un puits sans fond !

Créer une économie productive et exportatrice dans tous ces territoires aurait nécessité des transferts massifs d’argent de la métropole pour assurer d’une part la formation des habitants et d’autre part l’implantation d’infrastructures et d’industries compétitives et exportatrices ; ce que la France n’a jamais eu les moyens de faire, aujourd’hui moins que jamais !

L’idéologie et la nostalgie de l’empire colonial ne sont pas morts mais ils nous coûtent très cher à une époque où nous n’en n’avons plus les moyens et on peut se demander quel est l’intérêt de conserver ce type de relations avec des territoires lointains à l’utilité plus que problématique; l’argument de la présence stratégique française sur la planète entière n’étant que le faux nez d’un système qui n’arrive pas à se réformer et à s’adapter à un monde en perpétuelle évolution !

Bien cordialement.

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Il ne faut pas confondre Brexit et Frexit !

Madame le Pen, la candidate qui se dit hors système, caracole en tête des sondages, au coude à coude avec M Macron, et elle se voit déjà présidente !

On connaît, pour l’essentiel, son programme de gouvernement : Tout contre l’Europe et jeter à bas l’ancien système avec dans le détail une sortie de l’UE, un retour au Franc français, l’instauration de mesures protectionnistes, la fermeture des frontières, la nationalisation de pans entiers de l’économie dont les banques.

C’est ce que l’on appelle désormais le Frexit !

Et elle n’hésite pas pour cela à s’appuyer sur un Brexit présenté comme triomphant et bénéfique pour le Royaume Uni afin d’une part justifier le bien fondé de son programme et d’autre part pour expliquer que le Brexit étant très favorable au Royaume Uni il en sera de même pour la France !

Seulement, ce raisonnement par analogie n’est rien moins que d’une tromperie. Le Frexit préconisé par Mme le Pen n’a rien à voir avec le Brexit car les motivations, les modalités et les buts sont totalement différents !

Pour commencer, contrairement à ce que veut faire croire Mme le Pen, le Brexit n’a pas encore eu lieu, la procédure de déclenchement vient seulement de débuter puisque la lettre d’engagement vient d’être signée le 28 mars par le 1er ministre britannique et la procédure devrait durer au moins 2 ans !

Il est donc pour le moins présomptueux de présenter comme bénéfique quelque chose qui n’a pas eu lieu ! On sait d’ailleurs que la « plaisanterie » va coûter extrêmement cher au Royaume Uni car il va falloir détricoter plus de 19.000 textes et, du côté anglais, on évalue la facture pour l’instant à 160 mds de £ dont déjà 60 mds € dus à l’UE au titre de sa contribution au budget européen.

Il est important de savoir que le Brexit n’a pas lieu pour que le Royaume Uni ferme ses frontières ! C’est au contraire pour s’ouvrir au monde, principalement vers l’Asie et les USA, tout en échappant aux contraintes règlementaires émanant de Bruxelles.

Il ne faut jamais oublier aussi que le Royaume Uni n’a jamais fait preuve d’idéologie à propos de l’Europe … contrairement aux français, et que si il est entré dans l’UE c’était essentiellement pour pouvoir en contrôler l’évolution et surtout que celle-ci ne se fasse pas à son détriment ! En plus, l’entrée du RU a eu lieu dans les années 1973 alors qu’il était à l’époque l’homme malade de l’Europe et qu’il cherchait un moyen de se sauver de sa situation économique catastrophique !

En clair, le Royaume Uni a toujours eu une conception très utilitaire de ses relations avec l’UE et il est l’un des principaux artisans de la déviation des buts initiaux de l’Europe d’un ensemble intégré fiscalement et socialement (d’où la création de l’€), qui ne l’intéressait absolument pas, vers une simple zone de libre échange.

Cela explique d’ailleurs que le Royaume Uni ait souhaité conserver sa monnaie la GB£ et qu’il ait conservé une certaine autonomie économique ; ce qui lui permet aussi de quitter l’UE relativement facilement !

D’ailleurs, les négociations du Brexit auront pour but, du coté du Royaume Uni, essentiellement de conserver le maintien de l’accès libre au marché de l’UE sans en subir les contraintes règlementaires et financières car les liens économiques entre le RU et l’UE sont très profonds (La City est la première place financière d’Europe, et il faut écouler les productions industrielles britanniques notamment de voitures, d’avions, de moteurs d’avions) ! Seulement, il s’agit évidemment d’une vision complètement utopique des choses car l’UE n’est pas vraiment disposée à entrer dans ce jeu un peu trop facile pour le Royaume Uni !

Il ne faut pas oublier non plus que le Royaume Uni, du fait de son empire et de la révolution industrielle (qui a commencé en Angleterre au 19°s), a toujours eu une conception libre échangiste des relations commerciales car il avait besoin de débouchés commerciaux pour vendre ses productions.

Bien évidemment, il ne s’agit absolument pas de cela en ce qui concerne le Frexit prôné par Mme le Pen puisqu’il s’agit rien moins que d’une fermeture des frontières, au nom d’un soi-disant patriotisme économique.

Seulement, le patriotisme économique de Mme le Pen n’est rien d’autre qu’un nationalisme rhabillé ou dissimulé !

La mise en parallèle du Brexit et du Frexit constitue, de la part de Mme le Pen, essentiellement un argument incantatoire destiné à abuser les foules quant à une solution simple à un problème complexe qui ne peut pas se résoudre d’un claquement de doigts !

En effet, elle ne propose au contraire qu’une solution de repli qui s’accompagnerait de mesures protectionnistes et de restrictions (contrôle des changes, des mouvements de capitaux …) qui auraient pour effet, dans un premier temps, de dresser de soi-disant protections aux frontières qui transformeraient rapidement la France en un immense camp retranché puis en un immense camp de prisonniers !

Les propos racoleurs et simplificateurs de Mme le Pen présentent surtout un attrait pour une part de la population qui s’estime, à tord ou à raison, victime de la mondialisation et qui est excédée par le comportement, l’incurie et l’incapacité des politiciens français à résoudre les problèmes. Ce n’est pas une révélation que de dire que Mme le Pen recrute dans la France des exaspérés et des désespérés et que le vote FN est le vote des protestataires et des désespérés du chômage de longue durée.

En fait, la solution « miracle » de Mme le Pen ressemble beaucoup à celle préconisée par le pouvoir grec, en 2015, lorsque celui-ci a organisé un référendum pour savoir s’il fallait continuer dans les mesures d’austérité préconisées par l’UE ou s’il fallait au contraire, conformément à la dialectique du moment, tordre le bras de la Troïka (BCE, FMI et UE) et revenir à la drachme.

Une majorité de grecs persuadés qu’ils allaient sortir de la situation catastrophique de leur pays par une simple mesure politique ont voté évidemment contre les mesures d’austérité. Je vous renvoie à ce propos vers mon article sur la Grèce (ici).

Le pouvoir grec promettait un miracle, rien de moins, alors qu’il savait que la Grèce était en situation de défaut de paiement, sous la domination de ses créanciers !

Seulement, la direction d’un pays n’a rien à voir avec la religion !

Le référendum remporta un franc succès en faveur des vociférations gouvernementales contre l’Europe et … M Tsipras, 1er ministre, ne fit rien de ce qu’il avait promis !

La baudruche s’était dégonflée d’un coup au prix de la trahison des électeurs grecs car finalement M Tsipras a eu l’intelligence de stopper un processus qui aurait ruiné la Grèce et lui aurait fait faire un saut de 50 ans en arrière  !

Les règles économiques étant intangibles et comme la France n’est pas en meilleure situation financière que la Grèce, il y a fort à parier qu’elle serait confrontée aux mêmes réalités en cas de Frexit et qu’elle devrait arbitrer entre la faillite pure et simple, avec pour corollaire la ruine de la population, et un réalisme destiné à sauver ce qui peut l’être !

Tout le monde sait, sauf apparemment une bonne part des français, que ce que préconise Mme le Pen aboutira à la ruine de la France et des français. Vous pouvez relire mon article sur la question (ici) et (la).

Enfin, pour revenir au Brexit, la situation économique du Royaume Uni est incomparablement meilleure que celle de la France qui ne fait qu’accumuler des déficits graves et constants, une dette publique colossale, un chômage de masse.

En fait, nous ne tenons que grâce aux crédits illimités à taux 0 de la BCE de Francfort, dont nous ne bénéficierions plus évidemment en cas de retour au Franc, et à la caution de l’Allemagne !

Contrairement à ce qu’affirme Mme le Pen on ne peut pas impunément faire tourner la planche à billets sans entrer dans la spirale dévastatrice de l’hyper inflation (voir les exemples de l’Allemagne de 1923, la France des années 1791-1797 avec les assignats ou plus récemment l’Argentine et le Venezuela).

Le retour à une monnaie nationale nous obligerait en outre, pour nos achats à l’étranger (pétrole, pièces détachées, smart phones), à disposer de réserves de change (€, dollars ou GB£) car un Franc dévalué, sans crédibilité économique, ne serait accepté … par personne !

La solution préconisée par Mme le Pen, et le retour à une monnaie nationale, ne seraient pas autre chose qu’un défaut et l’expérience se terminerait à terme par une mise sous tutelle du FMI (Fonds Monétaire International) !

On peut certes s’en prendre à l’€ et l’accuser de tous les maux pour justifier la situation actuelle mais il faut quand même se rendre compte que la monnaie n’est pas une assurance sur la vie ni la garantie d’un bonheur éternel.

Seule compte l’économie du pays, et sa capacité à créer de la richesse, richesse que l’on peut vendre à l’étranger ; car la richesse vient de l’échange !

Le seul reproche que l’on puisse faire à l’€ c’est qu’il est trop stable pour la mauvaise économie de la France et que si celle-ci avait encore le Franc pour monnaie ce dernier aurait dévissé depuis longtemps et à tel point que la France ne pourrait tout simplement plus emprunter sur les marchés !

L’€ a en fait servi de retardateur ou de protecteur et a, contrairement à ce qu’affirment les souverainistes, facilité un endettement jugé aujourd’hui catastrophique !

Or, Mme le Pen, dont les connaissances économiques apparaissent bien indigentes, veut sortir de l’€ en s’imaginant qu’elle pourra résoudre tous les problèmes en faisant marcher « la planche à billets » !

Seulement, le retour au Franc n’aurait aucun effet bénéfique puisque la dette devrait être remboursée en € avec des Francs à la valeur bien incertaine qui subiraient une dépréciation continue par rapport à l’€ ; rendant de ce fait la dette totalement intenable.

En effet, en cas de retour au Franc, la parité Franc/€ tiendrait la 1ère journée et la nouvelle monnaie dévisserait ensuite d’au moins de 30% ce qui signifie que votre patrimoine fondrait de 30% … pour commencer !

La dépréciation constante de la monnaie et son corollaire, l’émission monétaire forcenée par la Banque de France, aboutirait à l’hyperinflation, au renchérissement exponentiel des importations, à la chute du niveau de vie des français, à la pulvérisation de leur épargne et enfin, pour couronner le tout à une explosion du montant de la dette publique.

Alors que même avec l’€ la crise de la dette se trouve devant nous, le retour au Franc ne ferait qu’accélérer une dégradation des finances publiques qui se terminerait par un défaut c’est-à-dire par l’incapacité à rembourser nos créanciers internationaux !

Le retour au crédit, après un défaut, s’avèrerait ensuite extrêmement difficile ! La dernière fois que la France a fait défaut, en 1797, elle a mis plus de 50 ans à retrouver la voie de la crédibilité et du crédit !

Par ailleurs, un point qui n’est jamais évoqué dans le cas d’un retour au Franc c’est que le retour en arrière ne serait pas possible !

Les français, subitement conscients qu’ils ont fait une grosse boulette, ne pourraient même pas décider que finalement ils se sont trompés, ou pire qu’on les a trompés, et qu’ils veulent revenir à l’€ car eu égard à notre situation particulièrement dégradée nous ne pourrions même plus nous qualifier pour un retour à l’€ !

Enfin, l’option du repli identitaire et économique est un non sens économique car la richesse vient de l’échange et non pas du retranchement dans une économie autarcique et auto suffisante puisque, par définition, nous ne pouvons pas tout fabriquer !

Le retour à la France des années 50, rurale et agricole, ne peut conduire qu’au déclin !

Mme le Pen prétend défendre le peuple mais c’est un mensonge !

Cela méritait d’être dit afin qu’il n’y ait pas d’ambiguïté !

Bien cordialement.

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Un spectacle lamentable !

Assistons nous à la fin d’un régime, nul ne peut aujourd’hui le dire ?

Ce qui est sûr c’est que nous assistons à un spectacle lamentable mais probablement salutaire à terme !

La révélation des petits accommodements de M Fillon avec l’éthique, la morale et in fine la loi ont permis de découvrir un personnage bien loin de l’image qu’il donnait aux français !

L’homme intègre et honnête s’est avéré avoir des rapports quasiment pathologiques avec l’argent et être, au mépris de la morale chrétienne qu’il avait mis en avant, menteur, dissimulateur, hypocrite !

Un petit rappel des éléments qui lui sont reprochés s’impose :

  • un emploi fictif concernant son épouse,
  • des emplois fictifs concernant ses enfants,
  • un emprunt à des amis à taux 0 (50.000 €) et qu’il a oublié de rembourser jusqu’à leur découverte,
  • une société de conseils « 2F conseil » qui aurait entretenu des rapports avec la Russie,
  • des cadeaux de valeur ; dont plusieurs costumes à 6.500 € pièce.

Nul doute que la révélation de ces éléments par le Canard Enchaîné n’est pas fortuite et qu’un jour, peut-être, on en connaîtra l’origine mais là n’est pas le problème !

Le plus stupéfiant est que malgré la révélation de tous ces faits, M Fillon continue de prétendre à la magistrature suprême après avoir pris en otage son propre camp.

Que sait-on désormais ?

L’emploi familial n’est pas interdit en l’état actuel de la législation plutôt floue entourant ce mécanisme mais l’emploi fictif est un délit. Or le propre directeur de campagne de M Fillon, au moment de sa démission le jour de la manif du Trocadero, a clairement déclaré que le détournement de l’allocation de frais pour le paiement d’assistants parlementaires avait été fait à seule fin de lui assurer un complément de revenu.

On ne peut pas être plus clair !

La politique coûte cher mais nul n’est obligé de se payer des costumes à 6.500 € pièce !

On a découvert la mesquinerie et la petitesse du personnage qui, ainsi que je l’avais suspecté dans mon article sur le Penelopegate, (ici) a déclaré ses enfants en tant que collaborateurs, leur a versé une rémunération qui finalement lui a été rétrocédée aux trois quarts par ceux-ci !

Les derniers éléments nous apprennent d’une part que la presse a découvert des liens entre M Fillon et la Russie alors qu’il avait nié en avoir (encore un mensonge) et d’autre part que le PNF étendait la procédure aux chefs d’escroquerie aggravée et de faux et usage de faux car M Fillon est suspecté d’avoir opéré une « reconstitution de carrière de son épouse ». Cette reconstitution n’a rien à voir avec celle qui est opérée lorsque l’on part à la retraite : des perquisitions opérées à l’Assemblée Nationale laissent à penser que M Fillon se serait livré à la rédaction de faux bulletins de salaires et de certificats antidatés à seule fin de justifier ses propres dires quant à la réalité des fonctions de son épouse et de ses enfants.

On connaît le système de défense de M Fillon : tout est légal ; pour le reste, je suis victime d’un complot politique, judiciaire, et médiatique !

Et désormais M Fillon est poursuivi pour détournement de fonds publics, complicité et recel de détournement de fonds publics, recel et complicité d’abus de biens sociaux et manquement aux obligations de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, trafic d’influence, escroquerie aggravée, faux et usage !

Rien de moins ! Mais M Fillon est innocent !

On verra … mais je connais suffisamment le milieu des magistrats pour vous affirmer qu’ils n’y vont pas « sans biscuit » car il faut être bien conscient que les juges marchent littéralement sur des mines et qu’au moindre faux pas ils seront voués aux gémonies et pourront faire une croix sur leur carrière !

Il est donc probable que les poursuites judiciaires engagées auront une suite !

Le problème c’est que M Fillon ne se rend même pas compte que ses mensonges et sa manière d’user et d’abuser des deniers publics (qui sont nos impôts) ont complètement pulvérisé son image et qu’il ne s’en remettra jamais !

De plus, si les cadeaux entretiennent l’amitié, en politique, les cadeaux riment avec corruption et entretiennent la corruption.

Et qu’a-t-on vu ces derniers jours ?

L’inénarrable M Le Roux, (surnommé le relou par ses collègues), l’ancien syndicaliste de la MNEF (mutuelle nationale des étudiants de France) ci-devant ministre de l’intérieur, qui n’avait pas pu s’empêcher de venir jouer les « père la vertu » devant les télévisions et expliquer que non, vraiment non, les agissements de M Fillon n’étaient pas admissibles et qu’on devait interdire le recrutement des collaborateurs chez les conjoints, avait finalement utilisé le même stratagème pour employer ses propres filles alors qu’elles étaient mineures et même n’avaient pas l’age légal pour travailler (moins de 16 ans) ; l’une étant en outre en stage à l’étranger ce qui établit sans doute possible le caractère fictif de l’emploi.

A seule fin d’éviter des critiques de la part du camp « d’en face », M Le Roux a été immédiatement démissionné de ses fonctions afin qu’on ne puisse pas suspecter qu’il y ait eu manipulation du Parquet National Financier (PNF), qui a d’ailleurs ouvert une information judiciaire, ou que le PNF serait « aux ordres ».

C’est aussi une manière de dire au camp d’en face et aux français : « nous on a de la morale on démissionne ! »

Les journalistes s’en sont alors donnés à cœur joie en sollicitant les avis des politiciens sur cette question et on a vu ces derniers extrêmement gênés et même fuyant devant les micros car, bien évidemment, au sein de ce petit monde bien opaque, tout le monde est au courant des pratiques douteuses des collègues et chacun, pas vraiment très clair sur le sujet, a peur d’un « retour de manivelle » !

Il faut rappeler que plus de 100 députés utilisent le système des emplois familiaux que j’avais rapporté dans mon article sur la rémunération des députés (ici).

Quelle leçon tirer de ces évènements ?

Les politiciens se plaignent d’être mal vus par les français et incriminent les médias à ce propos en tordant le bras à la morale pour partir du principe scandaleux que le coupable n’est pas celui qui commet le délit mais celui qui le dénonce !

Leur image, vis-à-vis des français est en fait conforme à leur conduite, car pour entrer et durer en politique il faut être prêt à toutes les bassesses, à toutes les trahisons, à tous les mensonges, à toutes les vilénies et il faut aussi faire abstraction de toute morale !

Evidemment, avec le développement de l’image, des réseaux et d’internet tout finit par se savoir alors qu’auparavant, les politiciens restaient dans un entre soi cynique et hypocrite !

Cela fait bien longtemps que l’on sait que les politiciens ont avant tout le souci de leur carrière, bien avant celui de l’Etat et des français qu’ils sont censés représenter, et que c’est une espèce de mafia, sans foi ni morale pratiquant le népotisme et prête à toutes les compromissions … à condition que leurs petites combines et leurs petits arrangements avec la morale et l’éthique ne soient pas révélées au grand public.

J’avais écrit qu’il était urgent de modifier le système (ici) et qu’il fallait moraliser la chose politique. Ce souci devient encore plus criant aujourd’hui !

L’effet quant à l’image de la France est bien entendu désastreux car nous sommes la risée du monde anglo-saxon et des démocraties de l’Europe du nord.

Nous donnons au monde l’image lamentable  d’une démocratie amorale et dévoyée !

Il faut donc en revenir à des pratiques conformes à la morale et à l’éthique et pour cela :

  • réduire le nombre de députés (diviser leur nombre par 2) soit 280 au lieu de 577.
  • interdire les emplois familiaux, que ce soient les conjoints ou les enfants, mais aussi éviter les échanges de « bons procédés » tels que l’embauche réciproque des épouses ou des enfants,
  • modifier le système de rémunération pour que les personnes employées soient déclarées auprès d’un bureau ad hoc de l’Assemblée Nationale et du Sénat, avec vérification de la réalité de l’emploi et que les rémunérations soient versées par l’Assemblée Nationale et non par le député à sa discrétion comme c’est le cas actuellement,
  • supprimer l’opacité d’un système qui ne bénéficie en aucun cas aux français et rendre la vie politique totalement transparente avec publication des patrimoines, des rémunérations, des activités, des notes de frais de chacun avec remboursement sur justificatif ; étant entendu que s’ils ne sont pas d’accord pour s’y soumettre, rien ne les oblige à faire de la politique et à solliciter des mandats ou fonctions politiques (ministres, parlementaires et sénateurs).
  • rendre, comme aux USA, le mensonge punissable pénalement (le mensonge sous serment aux USA est un crime fédéral) car le mensonge ne peut pas être un système ordinaire de gouvernement et c’est la porte ouverte à toutes les dérives,
  • sanctionner immédiatement toute infraction car il n’est pas admissible qu’une partie de la population puisse bénéficier de passe droit, de petits avantages dérogatoires et d’une impunité générale alors que les français ordinaires sont littéralement traqués.

C’est à ces seules conditions que les politiciens français retrouveront une crédibilité et une considération qui leur fait actuellement cruellement défaut.

Il faut le souligner, la seule chose satisfaisante au cours du quinquennat désastreux de M Hollande aura été la création de ce PNF (parquet national financier) bien que je ne sois pas sûr qu’il en ait perçu à l’époque tous les prolongements.

Evidemment, ces propositions se heurtent à un petit problème : ce sont les politiciens qui font les lois. Ils devront donc eux-mêmes modifier leur statut et supprimer leurs petits avantages; or on sait qu’il est plus facile de dire aux autres ce qu’ils doivent faire et ce qu’ils risquent plutôt que de se l’appliquer à soi-même !

Aucun pouvoir n’est enclin à se réformer lui-même et il faudra probablement une pression très importante de la population elle-même pour qu’un jour on assiste à une véritable remise en cause d’un système littéralement vermoulu et incompatible avec un exercice normal de la démocratie !

Bien cordialement.

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Quels placements pour échapper à la spoliation ?

Je reviens sur mon article intitulé « nous n’échapperons pas à une inéluctable spoliation » puisqu’on m’a posé la question de savoir ce qu’il conviendrait de faire pour sauver son patrimoine !

Evidemment, ces considérations ne s’adressent qu’à ceux qui pensent que l’impôt confiscatoire n’est ni festif, ni solidaire !

Le but est de faire en sorte que le patrimoine des intéressés se trouve hors de portée des griffes de l’Etat ; ce qui est relativement facile en UE. Celle-ci n’étant pas unifiée, il suffit dès lors de faire franchir la frontière à son patrimoine pour échapper à la prédation ; le pouvoir de nuisance direct de l’Etat s’arrêtant à la frontière !

Sans préjuger des mesures fiscales qui seront prises par le nouveau pouvoir à la fois volontairement ou du fait de la pression des évènements (on connaît l’adage « nécessité fait loi » !), il est probable que nous nous orientons vers la mise en place à plus ou moins brève échéance d’un système de répression financière ; la règle en la matière étant d’anticiper l’action de l’Etat et d’être convaincu que le pire est pratiquement toujours sûr !

Bien qu’il soit relativement difficile à ce jour, du fait des affaires et des dérives lamentables de la campagne électorale, de connaître les programmes économiques des candidats et sans préjuger du résultat des élections, tout laisse à penser que nous nous orientons vers une finale Macron/Le Pen.

Le programme de Mme le Pen n’étant qu’un suicide économique, avec toutes les conséquences qui en découleront, on peut s’intéresser à celui de M Macron qui contient déjà des éléments indicatifs quant à ce qui va arriver. Il prévoit :

  • Une hausse de la CSG sur les retraites, (la CSG risque de devenir l’arme de dissuasion massive du prochain gouvernement quelque soit sa couleur politique car il est proportionnel et d’application générale !).
  • Une sur taxation des contrats d’assurance vie,
  • Une augmentation de la TVA de 2 points 10 à 12 et de 20 à 22%
  • Une modification de l’ISF qui s’appliquerait essentiellement aux immeubles (sans plus de détail à ce jour) après exonération des placements financiers. L’ISF serait donc maintenu mais sa charge en serait transférée sur certains types d’actifs.

Il est à craindre que la seule chose qui ressorte des élections ce soient, comme d’habitude, des impôts car on voit que, conformément aux mauvaises habitudes françaises, ce n’est jamais la réduction des dépenses de l’Etat mais la fiscalité et la fiscalisation de tout ce qui est taxable qui reste la voie ordinaire de l’Etat (Cf M Hollande qui a continué à dépenser à tout va en optant pour une violente et catastrophique hausse des impôts).

Evidemment, l’effet pervers de cette doctrine est une fiscalité instable et généralisée ;  la CSG et la TVA étant privilégiées car ce sont des impôts « à haut rendement ».

Dès lors, à partir de ce que l’on sait, il est légitime de se poser des questions quant au sort qui nous sera fait et malheureusement la réponse n’est pas simple car elle dépend de plusieurs facteurs :

  • le temps disponible,
  • le montant du patrimoine et la nature des placements actuels,
  • la nature des placements envisagés,
  • les préférences individuelles et les buts poursuivis (rémunération immédiate, rendement, sécurité, fiscalité applicable car nombre de placements n’existent qu’à la faveur de niches fiscales),
  • l’action et la réaction étatique.

Etant précisé, qu’en matière de conseil patrimonial, il n’existe aucune règle d’application générale valable pour tous puisque, par définition, le patrimoine de chacun est différent.

Néanmoins on peut donner quelques axes surtout qu’il y a des placements qu’il faut éviter ; étant entendu qu’il faut sérieusement envisager un risque de krach sur la dette française à échéance entre 6 mois et 10 ans avec pour effet une forte récession et des mesures étatiques autoritaires (contrôle des changes et des mouvements de capitaux, annulation de dettes de l’Etat sous des formes diverses …). Il faut en effet être persuadé que l’Etat fera alors absolument tout ce qui est en son pouvoir pour récupérer l’argent en circulation, organiser les circuits financiers à son profit, pénaliser certains placements et taxer tout ce qui est taxable ! Voir mon article sur ce sujet (ici).

En tant que citoyens d’un pays membre de l’UE nous disposons néanmoins, à ce jour, d’un énorme avantage : la liberté de mouvement des personnes et des biens au sein de l’UE, y compris des capitaux.

Cela contrarie d’ailleurs énormément les autorités françaises (Bercy) car toute sortie de capitaux hors de France est perçue en haut lieu comme un manque à gagner fiscal … et, actuellement, il y a d’importantes sorties d’argent ; lequel va se réfugier dans les autres pays de la zone € ou hors UE par peur en particulier des mesures préconisées par le FN (les riches et les moins riches ne sont franchement pas convaincus par un retour au franc français et des mesures protectionnistes !).

Le temps disponible :

Le facteur temps est nécessairement prépondérant car ce n’est pas au moment où le problème se pose qu’il faut commencer à réfléchir à la question. A ce moment là, en général, il est déjà trop tard ! La démarche doit donc être réfléchie pour ne pas avoir à agir dans la précipitation !

La nature des placements :

Si vous n’avez pas confiance, la règle devrait être : aucun actif dans le pays douteux ; ni monétaire, ni mobilier ni immobilier ! Seulement, ce n’est pas vraiment simple surtout lorsqu’on a fait sa vie dans le pays en question !

Les placements qu’il faut absolument éviter sont essentiellement les placements financiers.

Il s’agit en particulier de tous les placements en dette étatique surtout quand les états sont en mauvaise posture comme c’est le cas de la France car l’Etat n’est pas un débiteur ordinaire ; en particulier on ne peut pas le contraindre au paiement notamment lorsque ses agissements sont couverts par une disposition légale votée par le Parlement.

Cela concerne donc tous les placements obligataires directs ou indirects qui ont un rapport plus ou moins étroit avec le système financier français car, dans l’hypothèse d’un problème sur la dette, tout le système financier sera impacté et notamment les banques et les compagnies d’assurances gavées d’OAT du Trésor ; ce qui permet d’éliminer les contrats d’assurance-vie, les obligations émises par les banques et tous produits financiers qui en dérivent ; soit à peu près 80% des placements financiers nationaux !

Les risques de ce type de placement sont de deux ordres :

  • d’une part actuellement, les taux d’intérêts sont bas ou nuls; ce qui ne va pas durer ! ce type de placement ne rapporte donc rien actuellement et sera complètement dévalorisé le jour où les taux se mettront à remonter car tout le monde essaiera de se débarrasser de ces titres à taux zéro ou faible ! En effet, comme ces titres sont cotés, leur cours va nécessairement chuter.
  • d’autre part, en cas de krach sur la dette, l’Etat ne pourra pas résister à la tentation de réduire sa dette … en commençant par ce type de placement; par exemple en appliquant à toutes les OAT en cours une décote (le titre émis à 100 ne sera remboursé qu’à 80).

Mais détenir plusieurs dizaines de milliers d’€ sur un ou plusieurs comptes à vue en France n’est pas non plus une bonne solution car c’est la proie rêvée d’un Etat aux abois !

L’alternative peut être de détenir des billets de banque (surtout portant la lettre X : émis par l’Allemagne qui seront au pire repris par celle-ci au prix du DM) ; avec la restriction que la détention d’espèces à son domicile pose évidemment des problèmes de sécurité et peut s’avérer un mauvais calcul en cas d’inflation.

On peut certes opter pour l’ouverture d’un coffre mais attention vous devez déclarer, pour des raisons d’assurance, la valeur de ce que vous y stockez. Evitez les billets émis par le pays suspect (pour nous marqués U) car, en cas de tensions sur la zone €, ils devront nécessairement revenir à la Banque de France et pourront même être démonétisés en cas de suppression du cash. Je vous renvoie à mon article sur le sujet (ici).

Conformément aux règles de liberté de circulation au sein de l’UE, il est possible d’ouvrir un compte non résident dans n’importe quel pays de l’UE et a fortiori de la zone € mais vous vous apercevrez que l’exercice peut devenir compliqué car il existe un modus vivendi bancaire qui veut que les banques nationales se réservent leur clientèle nationale et donc « ne chassent pas » les clients des autres pays. Vous risquez donc de vous heurter à de nombreux refus !?!

A contrario, cette liberté n’existe pas pour les transferts hors de l’UE …

A partir de ce compte étranger, vous pourrez faire des placements comme d’habitude mais évitez, bien sur, les placements en dette étatique française, italienne ou grecque …

Il faut aussi éviter les actions de sociétés cotées pour des raisons assez complexes liées à la nature du placement lui-même mais aussi au niveau d’activité après un krach. Le placement en actions reste toujours risqué (possibilités de pertes en capital) et en cas de krach économique suivi d’une violente récession il y aura naturellement un effet sur la valeur des actifs boursiers (entre -20 et -50% au minimum).

Par ailleurs, le marché des actions est actuellement un marché de bulle lié à la politique accommodante de la BCE ; les établissements financiers étant pour l’instant gavés de liquidités gratuites qu’ils placent sur les marchés ; faisant artificiellement monter les cours. Là encore, le jour où l’accommodement monétaire s’arrêtera, la bulle éclatera et les cours des actions reflueront (au minimum de 20%) !

Le marché des actions est en outre largement informatisé et automatisé, c’est à dire que les professionnels font appel à des logiciels qui surveillent les cours et détectent les anomalies à la hausse ou à la baisse afin de pouvoir réagir très rapidement (quelques millisecondes !).

Evidemment, ces techniques rendent le marché très moutonnier puisque tous les ordinateurs de gestion sont programmés pour réagir de la même façon au moindre évènement à la hausse ou à la baisse ; ce qui peut entraîner de violents coups d’accordéon et des krachs intempestifs !

Enfin, avec l’irruption du THF (trading à haute fréquence) la durée de détention moyenne des actions est extrêmement brève (quelques minutes !?!) puisqu’un opérateur peut acheter et revendre les mêmes actions plusieurs milliers de fois en quelques secondes ; à seule fin de gagner des centièmes après la décimale un nombre colossal de fois !

Le marché apparaît donc extrêmement volatile et absolument inaccessible en gestion directe pour un particulier. Le bouillon est assuré.

L’achat de parts dans des fonds d’investissement procède de la même logique étant entendu que vous en déléguez la gestion à des « professionnels » compétents … ou pas !

Restent les placements non financiers, moins liquides mais plus sûrs.

Si l’on veut éviter les placements financiers, il faut donc se tourner vers des formes alternatives, plus ou moins atypiques, au nombre desquelles on peut comptabiliser les métaux précieux, les œuvres d’art, les voitures de collection, les diamants, les montres. Il s’agit souvent d’une question de goûts ou de préférences.

Concernant les voitures de collection, tout comme les œuvres d’art, il existe un côté fortement spéculatif qui rend le placement aléatoire et tout le monde n’a pas les moyens de placer ses liquidités dans des tableaux peints par Renoir, Van Gogh, Velasquez, Goya et autres ; bien que, concernant les œuvres d’art, il s’agisse d’un véritable système légalisé d’évasion fiscale … qui peut être remis en cause à tout instant par l’Etat !

Un certain nombre de politiciens français sont connus pour « investir » leurs confortables revenus dans des montres de grand prix, fabriquées à la main, numérotées et « valant » entre 50.000 et 100.000 € pièce; étant entendu que ce placement un peu atypique reste pour l’instant assez marginal et réservé à un cercle d’amateurs avertis. Ce marché est, comme pour les biens de collection, relativement étroit. Ce type de placement ne rapporte rien mais il est très discret et susceptible de générer, si on est patient, des plus-values échappant à l’impôt.

Le marché du diamant (en vrac sous paquet cacheté) est aux mains de certaines multinationales spécialisées (De Beers) et reste réservé à des connaisseurs ; compte non tenu du fait que le marché n’est coté que par les multinationales spécialisées ; ce qui ouvre la possibilité de variations importantes de cours plus ou moins inexpliquées.

L’or et les métaux précieux bénéficient d’une « cote d’amour » chez nombre de français (le bas de laine).

Attention tout de même, n’ont de valeur que les métaux en lingots ou barres. Les bijoux sont en général payés à une valeur très au dessus de la valeur en métal et contiennent souvent peu de métal. L’or pur est à 24 carats (99/°°°) alors que les bijoux sont souvent à 18 carats (1/4 d’or !). Quand on achète un bijou on paie surtout le bénéfice du bijoutier !

Néanmoins, l’argent métal ne vaut pas grand-chose et, contrairement à certaines croyances, l’or n’est pas une monnaie (en tout cas ce n’est plus une monnaie), c’est une matière première et c’est un placement qui présente plusieurs défauts : il subit en France une fiscalité très lourde qui le rend peu attractif (tant à l’achat qu’à la revente), sa détention ne peut pas être anonyme car les achats sont obligatoirement révélés au fisc et il ne rapporte rien ! L’alternative est d’acheter de l’or à l’étranger sur des marchés qui respectent l’anonymat.

Bien évidemment, à son propos il faut se limiter à l’or physique. Les certificats dématérialisés prétendument assis sur un stock d’or sont à proscrire car on ne peut exclure des manipulations des cours et des problèmes de stocks déclarés pas toujours en rapport avec la réalité.

Les pièces en or (Napoléon) gardent une valeur très incertaine car celle-ci n’est pas liée à leur poids réel en métal précieux et le prix payé est toujours supérieur au poids réel en métal précieux (surcote).

Le problème c’est que pour détenir de l’or, il faut pouvoir bénéficier de mesures de sécurité (coffres, ports francs) car on ne peut exclure le risque de vol. C’est enfin essentiellement un placement de sécurité qui présente néanmoins une immense qualité : il existe une cote officielle (à Londres) et il est accepté facilement dans le monde entier bien que difficilement transportable.

Reste enfin l’immobilier (maisons, terrains, appartements, forêts, places de parking) qui reste l’un des placements favoris des français car il est censé conserver une valeur intrinsèque stable avec pour effet de lui permettre de « prendre de la valeur » en période de forte inflation (en fait c’est la monnaie qui perd de la valeur).

On peut donc le considérer comme relativement sûr mais d’une part, l’immobilier reste cher (en France en particulier) à l’achat (mise de fonds importante) et en entretien (charges et taxes) et a d’autre part le très gros défaut d’être fixe et de n’être cessible qu’après des formalités longues et complexes ; ce qui nuit à la fluidité du capital. Par ailleurs, en tant que bien réel fixe il est aisément taxable par l’Etat et reste un gisement fiscal quasiment illimité !

Bien entendu, il vous est possible d’acheter un immeuble à l’étranger ; à condition de vous entourer des précautions nécessaires et en tenant compte de la législation locale. Ainsi, en Grèce, il n’y a pas de cadastre et …quelques fois, les hellènes sont tentés de vendre le même immeuble plusieurs fois !

A acheter de l’immobilier, il faut éviter les SCPI (sociétés civiles de placement immobilier c’est à dire la « pierre-papier ») car ce ne sont pas des sociétés cotées et leurs titres ne sont cessibles que s’il y a un acquéreur !

Que reste-t-il après ces considérations car rien ou presque n’est sûr !

La règle de base est donc de ne pas détenir d’actifs taxables (financiers ou réels) dans le pays mais, sauf à émigrer et tout quitter ce qui est tout sauf aisé, on demeure, à un degré plus ou moins important, une cible notamment lorsque l’on est propriétaire de sa résidence principale !

Evidemment, changer de zone monétaire reste envisageable mais il ne faut jamais perdre de vue qu’il y a des risques de change (les acheteurs de GB £ doivent s’en mordre les doigts car la £ s’est dépréciée de 15% depuis l’annonce du Brexit). Néanmoins, la dette US reste sûre car les USA sont la première puissance économique au monde et ils présentent une particularité unique : leur monnaie, le dollar, est LA monnaie des transactions internationales et c’est la monnaie de refuge par excellence.

La réaction étatique :

Bien entendu, vous devez toujours tenir compte de la législation en vigueur qui peut devenir extrêmement fluctuante et il faut anticiper, dans le cadre d’une réflexion qui n’a rien d’évident, les décisions de l’Etat.

C’est le cas, notamment, du décret du 05 décembre 2016 consulter (ici) concernant les transferts de fonds intra européens et qui impose d’effectuer certaines déclarations auprès des douanes françaises dans des conditions actuellement non déterminées (formulaire Cerfa n°13426*04) modèle (ici) tout comme vous devrez pouvoir justifier à tout moment de l’origine des fonds auprès de la banque d’accueil et du fisc.

Détenir de l’or en France peut devenir très délicat surtout si l’Etat décide, sous la pression des évènements, de confisquer les avoirs des particuliers (en échange de papier … sans valeur). Les USA avaient ainsi interdit la détention d’or par les particuliers dans les années 30 mais, à l’époque, le dollar était convertible en or.

De la même façon, rien n’interdit à l’Etat de décider que l’ISF s’appliquera aux immeubles d’une valeur de 500.000 € et plus ; faisant entrer de ce fait nombre de français dans le cercle de la captation fiscale ; sans moyen d’y échapper !

Déplacer ses avoirs vers la GB oblige évidemment à opérer une opération de change (de l’€ vers la £) mais aussi à tenir compte des conséquences du Brexit dont aujourd’hui personne ne peut dire ce qu’il va donner puisque, n’en déplaise à certains, il n’a pas encore commencé !

Un dernier point, oubliez le compte en Suisse numéroté ou pas, ce pays rejette les candidats français pour des comptes non résidents et, d’ailleurs, les banques suisses ferment d’autorité les comptes des français non résidents suisses par peur de représailles de la part des autorités françaises ; la seule dérogation non écrite étant les comptes créditeurs supérieurs à 10 millions €.

Enfin, détenir un compte à l’étranger non révélé à l’administration fiscale française, dans un paradis fiscal, est une fraude fiscale qui entraîne, en cas de découverte, l’engagement de poursuites fiscales et pénales dont il faut mesurer l’ampleur.

Car, bien entendu, si vous êtes résident français, vous devez déclarer au fisc la totalité de vos avoirs et de vos revenus à l’étranger (lors de la déclaration de revenus annuelle).

Conclusion, quelle que soit l’option que vous choisirez, il y a toujours un risque fiscal ou économique.

A vous de choisir !

Bien cordialement.

 

 

 

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Nous n’échapperons pas à une inéluctable spoliation !

Vous suivez comme moi les péripéties lamentables de la campagne électorale et le pire c’est que, de tout cela, dépend l’avenir de la France !

La médiatisation du processus aboutit à des dérives liées directement au mode d’élection du président de la République où tout se joue tous les 5 ans sur un coup de dés ! Je vous renvoie à ce propos à mon article (ici) sur ces questions.

Madame le Pen et Monsieur Macron caracolent en tête mais, compte tenu de la médiocrité du spectacle et des candidats, me vient seulement à l’esprit l’idée qu’ « au royaume des aveugles, les borgnes sont rois ! » ce qui est tout sauf satisfaisant !

Le FN, sans la nullité de politiciens d’avantage préoccupés de leur carrière et du maintien de leurs petits et grands avantages, n’aurait jamais dû cesser d’être ce qu’il était au départ : un groupuscule extrémiste xénophobe à l’idéologie nationale socialiste et jamais un jeune inconnu, certes extrêmement charmeur et non dénué de qualités, mais sans aucune expérience, ni parti, ni mandat, ne devrait pouvoir être pratiquement certain d’atteindre la magistrature suprême !

Mais pas d’inquiétude, tout cela se paiera un jour ou l’autre et probablement beaucoup plus tôt que vous ne l’imaginez car les nuages s’accumulent et ils sont lourds de conséquences quant à notre avenir …

Sans entrer dans le détail des programmes des candidats qui prévoient presque tous une augmentation des dépenses et de l’emprise de l’Etat ni envisager les probabilités d’une cohabitation ou coalition et en se focalisant sur les engagements de réduction des dépenses publiques de MM Macron et Fillon, il est possible d’imaginer ce qui va se passer car il est désormais pratiquement acquis que :

– si c’est Marine le Pen c’est la faillite assurée,

– si c’est M Macron ce sera une cohabitation impuissante

– et si c’est M Fillon, l’homme intègre qui a menti aux français et dont le comportement des derniers jours apparaît rien moins que pathologique, ce sera l’impuissance par manque de légitimité.

La France va donc continuer à fonctionner cahin caha comme elle le fait depuis déjà trop longtemps … le seul point certain à ce jour étant que le pouvoir qui sortira des élections devra “gérer” une dette publique au montant pharaonique (2.200 mds € soit 100% du PIB) ;  laquelle apparaît à ce jour impossible à rembourser !

Or, la règle pour un Etat est la même que pour un ménage : pour réduire l’endettement il faut soit gagner plus soit dépenser moins afin d’avoir plus de recettes que de dépenses ; c’est à dire que la réduction de l’endettement passe nécessairement par l’obligation de dégager un excédent budgétaire suffisant pour permettre de faire face aux dépenses courantes mais aussi aux charges d’intérêt et au remboursement des emprunts qui arrivent à échéance.

Or, les chiffres sont extrêmement simples et c’est là où l’on mesure toute la difficulté de revenir sur une situation extrêmement dégradée :

La  dépense publique, y compris les dépenses sociales, est égale à 57% du PIB soit environ 1.327 mds d’€. Pour passer de 57% du PIB à 47% du PIB, soit 10% de moins, il faut donc réduire la dépense publique de 220 Mds € (2.200 mds €x10%) !

Tous les ans, le déficit budgétaire s’élève, au mieux, à 66 mds (chiffre 2016)  ce qui signifie que l’Etat français dépense 60 à 70 mds € en trop chaque année et que, sur 5 ans, si on ne fait rien, la dette va augmenter mécaniquement de 330-350 mds € ; compte non tenu de la tendance naturelle à la progression des dépenses publiques !?!

De plus, il ne faut pas oublier que le vrai budget de l’Etat est de 288 mds € par an (montant total des impôts collectés); ce qui signifie que le montant du déficit budgétaire, soigneusement camouflé aux français, s’élève en réalité à 23% soit quand même bien plus qu’un 3.3% du PIB qui apparaît in fine bien insignifiant !

On doit donc constater que, malgré une pression fiscale record à 44.7% du PIB, l’une des plus élevées du monde (en raison d’une dépense publique située à 10 points au dessus de la moyenne européenne), l’Etat français ne parvient pas à faire face à ses dépenses et doit emprunter massivement pour assurer ses fins de mois !

Et, compte tenu du fait que le montant des frais d’intérêts sur la dette s’élève à environ 45 mds € par an, on s’aperçoit que la France ne dégage même pas d’excédent primaire (différence entre les recettes et les dépenses – déduction faite de la charge d’intérêts) puisque 66-45= 21 mds de déficit annuel hors charge d’intérêts !

A contrario, cela signifie que pour arriver seul équilibre du budget il faut dégager un excédant de 45 mds d’€ ! Le gap est donc de 111 mds € (66+45) alors que nous sommes à la merci d’une simple remontée des taux d’intérêts ; laquelle apparaît inéluctable !

Et dans ces calculs il ne faut pas perdre de vue que les fonctionnaires représentent une charge égale à 45% des dépenses de l’Etat et que ce montant apparaît quasiment  comme incompressible et limite beaucoup les possibilités d’action  alors que, par l’effet mécanique des progressions de carrière, ce poste ne cesse de s’alourdir ; sauf réduction importante du nombre des fonctionnaires et/ou réduction de leurs rémunérations !

Ce n’est donc pas par hasard que les traités européens ont interdit aux Etats de dépasser un taux d’endettement de 60% du PIB car on sait que lorsque l’endettement atteint 100% il est pratiquement impossible de revenir en arrière !

L’emprunt est une manière de vivre au dessus de ses moyens sans en payer le prix mais il ne faut jamais oublier que les déficits et la dette d’aujourd’hui sont les impôts de demain alors qu’il est certain que nous arrivons à la fin d’un cycle et que l’on ne pourra pas empiler des dettes à l’infini !

En tout état de cause, les prévisions des candidats, si l’on s’en tient aux 2 seuls candidats qui ont prévu de « s’attaquer » à la dette, apparaissent complètement irréalistes et sont bien loin du compte eu égard à la gravité de la situation, car, sans entrer dans les détails, que disent-ils ?

– M Macron prévoit de réduire les dépenses publiques de 60 mds sur 5 ans soit gaillardement 10 mds € par an. La dette progressera donc encore de 270 mds (330-60).

– M Fillon prévoit de réduire les dépenses publiques de 110 mds sur 5 ans ce qui n’est guère plus crédible car la dette progressera de 220 mds € (330-110).

Et ce à la condition expresse qu’il n’y ait aucun accident de parcours !

Nous sommes donc bien loin du compte car rendez-vous compte qu’avec un excédent budgétaire de 20 mds € (après paiement des intérêts) ce qui représente déjà un effort de 80-90 mds d’€ par an par rapport à la situation actuelle (-66+20), il nous faudrait rien moins que 110 ans pour apurer la dette ! (2.200/20).

Ainsi, on le voit, c’est un effort minimum de 90 mds d’€ par an qu’il faut faire pour commencer à espérer réduire la dette. Nous sommes donc bien loin des projections des candidats qui parlent d’ailleurs assez peu voire pas du tout de cette question !?!

Le cœur du déclin de  la France reste l’effondrement de notre compétitivité du fait d’une dépense publique trop élevée et sa restauration est la clé du retour au plein emploi et à l’équilibre financier.

Seulement, dans la société bloquée qui prévaut en France, gavée à la dépense publique et où la moindre réforme suscite des mouvements de foule plus ou moins violents, je ne vois pas un gouvernement, quel qu’il soit, adopter autre chose que des mesures à la marge (dites coup de rabot).

Alors, que va-t-il se passer ?

Il convient se rappeler que les dépenses sont en principe votées par le parlement mais je n’ai pas retrouvé trace d’un vote de l’Assemblée Nationale rejetant un budget pour cause de dépenses excessives et de mise en danger du pays mais il est vrai que le problème est qu’en France le Parlement, au lieu de contrôler le gouvernement et l’exécutif, passe son temps à voter des lois contraignantes pour les citoyens ; lois qui ont été élaborées dans le secret des cabinets ministériels, à l’Elysée ou le plus souvent à Bercy !?!

Aucune mesure sérieuse n’étant envisagée de réduire drastiquement le train de vie de l’Etat, il est donc probable que la dépense publique va se maintenir au taux très excessif de 57% du PIB, voire même va progresser encore du fait de sa tendance naturelle à augmenter et la dette va continuer à augmenter … jusqu’au jour où il faudra payer les conséquences des politiques irresponsables et aventuristes de politiciens professionnels qui, pourtant, ne se sentent ni responsables ni coupables et cela va coûter cher, très cher !

Ainsi que je l’ai expliqué dans un précédent article (ici) le danger d’une économie basée sur la dette est qu’elle est fondée sur la confiance et sans confiance, plus de crédit !

C’est pourquoi, les programmes de gouvernement de ces 2 candidats commenceront, juste après les élections, par un certain nombre de « mesures appropriées » inévitables car, bien entendu, ils sont parfaitement informés et conscients de la réalité de la situation :

On commencera par essayer de parer au plus urgent et utiliser toutes  « les bonnes vieilles recettes » qui ont fait la preuve de leur nuisance : Augmenter les impôts sur tout ce qui peut être taxé et gratter à la marge sur les dépenses et les niches fiscales.

On augmentera les taxes sur les carburants et la TVA passera à 23% ou 25% en expliquant que c’est la TVA sociale ou anti-délocalisation ou patriotique pour sauver les emplois français ! (1 point de TVA c’est 10 milliards de recettes enfin en théorie).

On augmentera la CSG, voire même on la rendra progressive (comme l’impôt sur le revenu), cet impôt si  « juste » qui vous fait payer des impôts sur des impôts et des revenus non perçus, et notamment en l’appliquant aux livrets A, D, PEL, PEA et autres,

Et d’une manière plus générale, on taxera tout ce qui peut l’être (à vous de voir), voir (ici) mon article sur ce que peut faire un Etat aux abois !

L’Etat augmentera les transferts de charges vers les collectivités locales tout en réduisant leurs dotations ; et les collectivités locales seront évidemment dans l’obligation d’augmenter les impôts dits locaux.

Des mesures préparatoires ont déjà été prises et notamment le prélèvement à la source qui va entrer en vigueur en 2018 et qui permettra d’occulter le montant de l’impôt tout en ouvrant la possibilité de l’augmenter rapidement, avec effet immédiat (et non plus avec un an de décalage comme c’est le cas actuellement) mais aussi la suspension temporaire, mais sans limite puisque renouvelable, du remboursement de certains placements et notamment des contrats d’assurance-vie … en cas de nécessité.

Seulement, tout cela à terme ne sera pas suffisant et n’aura qu’un simple effet retardateur car la dette continuera à progresser notamment parce que ces mesures auront un effet récessif du fait de leur poids excessif sur l’économie (ménages et entreprises) ; avec pour conséquence à terme de limiter les rentrées d’impôts et des taxes qui ne seront pas suffisantes pour « boucher le trou » en raison de la mauvaise activité économique mais aussi de la résistance grandissante des français à l’impôt ! C’est l’histoire du chien qui court après sa queue ou l’effet Laffer !

Or, la crédibilité de l’Etat français s’appuie sur sa capacité à faire rentrer les impôts ; car jusqu’ici les français gueulent mais ils paient (mais il faut dire aussi que l’Etat s’est donné les moyens de recouvrer l’impôt coûte que coûte – le taux de perception de l’impôt atteint le chiffre incroyable de 99%) … mais si les impôts ne rentrent plus suffisamment, l’échéance du krach se rapprochera inexorablement !

Evidemment, cette progression constante et ininterrompue, à des montants gigantesques, de la dette publique ne manquera pas d’inquiéter les autres membres de l’UE, la Commission et surtout les prêteurs car à un moment ou à un autre, tout ce petit monde va tirer les conclusions qui s’imposent à propos d’une politique utopique à l’échec avéré. La France n’est plus en mesurer de contrôler ses finances et les conditions d’accès au marché deviendront alors de plus en plus difficiles !

Les taux d’intérêts vont monter car, soyez assurés que les prêteurs internationaux, qui portent 60% de la dette française, savent déjà tout cela ; ce qui veut dire qu’au moindre doute ils se sépareront des titres représentant la dette française dont plus personne ne voudra et que nous subirons un choc de confiance sur la dette !

Il nous faudra alors fournir une « prime de risque » c’est à dire que les taux d’intérêts auxquels on pourra placer de la dette vont augmenter constamment et provoquer de graves tensions au niveau budgétaire. (Les taux pour la Grèce sont montés jusqu’à 40% pour l’emprunt à 10 ans).

Nous risquons donc d’être confrontés à plus ou moins brève échéance à un véritable choc des taux d’intérêts et un garrot financier se mettra alors en place ; garrot qui serrera jusqu’à ce que la dette devienne insoutenable c’est à dire que le déficit va augmenter de plus en plus vite, les finances publiques seront alors totalement hors de contrôle, on sera dans une trappe à dettes c’est à dire  que la dette va progresser plus vite que le PIB !

Nous aurons l’occasion de nous en apercevoir très rapidement car si vous voyez que les taux d’intérêt se mettent à augmenter fortement, vous saurez alors que le processus est engagé et qu’il sera inéluctable.

La seule issue sera alors, selon une expression dont les français ne mesurent pas toute l’étendue, de « mobiliser l’épargne » du pays pour solder, autant que faire se peut, la dette colossale de l’Etat français; avec l’argument déjà utilisé par F Mitterrand en 1983 : il n’y a d’autre solution possible !

L’Etat et ses commensaux de Bercy passeront alors à la deuxième phase : la répression fiscale et financière qui n’est pas autre chose qu’une spoliation de l’épargnant mais aussi des bénéficiaires des retraites et allocations de toutes natures !

Pas d’état d’âme car le gouvernement d’alors n’aura alors plus le choix pour éviter le défaut.

La logique étatique étant de contrôler la population de plus en plus et de tout faire pour que l’argent tourne dans un circuit imposé par l’Etat, on rétablira le contrôle des changes puis, en dernier recours, on passera au prélèvement à la source , mais pas sur les revenus, sur le capital c’est à dire sur les dépôts … opération déjà connue sous le néologisme « chryprage des comptes » et n’escomptez pas que cette ponction se fera à partir de 100.000 € histoire de vous rassurer et de vous dire que vous n’êtes pas concernés : l’Etat vous fera les poches à partir du premier € !

L’Etat sera donc contraint de reprendre d’un coup ce qu’il a distribué depuis 30 ans par clientélisme ; le problème étant que cette reprise se fera forcément sur le dos de ceux qui peuvent payer c’est à dire ceux qui ont eu la prudence de faire des économies ; ce qui fait que ce sont toujours les mêmes qui paieront en fin de compte !

Cela signifie que les banques fermeront normalement le samedi et ne rouvriront pas le mardi ; le temps de mettre en place cette petite mesure  extrêmement simple à réaliser puisque tous les comptes bancaires se résument désormais à une simple ligne d’écriture informatique. Il suffira donc d’entrer le taux applicable et le tour sera joué ! Les banques verseront servilement leur obole (enfin la vôtre) à Bercy.

Peut-être le savez-vous mais cette solution a été préconisée par le FMI (Fonds monétaire International).

Bon évidemment, il faudra réunir le Parlement en urgence pour voter une loi autorisant cette pratique mais cela ne posera aucun problème pour des députés qui votent la plupart des temps des textes qu’ils n’ont même pas lus !

Evidemment, cette mesure ne s’adressera qu’aux pauvres français moyens comme vous et moi qui auront eu la faiblesse de faire des économies car les membres de la caste dirigeante, bien informés et initiés, auront probablement retiré leurs billes avant.

En toute fin de processus, l’histoire peut même se terminer par une mise sous tutelle de la Commission Européenne, de la BCE et du FMI, comme cela a été le cas pour la Grèce et Chypre; avec toutes les conséquences qui pourront en découler !

Au mieux, on s’en tirera avec un rééchelonnement des dettes publiques au prix d’une ruine partielle des épargnants par le biais d’emprunts forcés non remboursés à des taux cassés.

Cette opération sera dénommée : consolidation ou restructuration de la dette publique et vous feriez bien de savoir que cette opération a déjà eu lieu en Grèce et elle a abouti à l’annulation pure et simple de 110 mds d’€ de créances privées.

Les porteurs français de dette française feraient donc bien de se méfier car, s’il n’est pas question d’annuler la dette française détenue par les créanciers étrangers pour des questions de crédibilité, il est tout à fait loisible à l’Etat français d’annuler tout ou partie de sa dette vis-à-vis des détenteurs français dont les compagnies d’assurance qui vous ont su vous refiler des contrats d’assurance-vie basés essentiellement sur la dette française (OAT à 10 ans). Quand on sait qu’il y en a pour 1.700 mds d’€ ; cela donne une idée de la marge disponible !

Ne vous méprenez pas : ce scénario est déjà prêt et les acteurs du système étatique lorgnent sur vos encours bancaires et sur les totaux des Livrets A (237 milliards) ainsi que sur tous les autres placements que vous vous obstinez à faire gonfler soit au total environ 6.000 mds € de liquidités potentiellement captables directement ou indirectement !

Conclusion n° 1 : Un débiteur, même s’agissant d’un Etat, ne doit jamais se mettre en position d’être sous la domination et le contrôle de ses créanciers car il perd alors toute liberté d’action dans la gestion de ses affaires et perd de facto sa souveraineté;

Conclusion n°2 : Sauf à faire défaut, il n’y a pas d’exemple de non remboursement ; il faudra payer quoiqu’il arrive et l’Etat est capable de tout pour y arriver ; simplement le pouvoir recule pour l’instant l’échéance mais un jour les évènements imposeront cette issue !

L’Etat, malgré toutes les déclarations rassurantes qui peuvent vous être faites, n’est pas là pour vous vouloir du bien !

Le vol, le parjure, le mensonge et l’extorsion sont les moyens ordinaires d’action d’un Etat aux abois et ses moyens sont quasiment sans limites !

Mais, soyez assurés que c’est pour votre bien que l’Etat vous confisquera vos économies !

Votre propriété est en fait un usufruit à durée indéterminée … jusqu’au moment où l’Etat aura décidé de vous le reprendre !

Conclusion n° 3 : Méfiez-vous du montant de votre solde bancaire et de la nature de vos placements ! A vous de voir ce qu’il convient de faire mais ne comptez pas sur votre banquier pour vous le dire ; il a juste l’ordre de vous dénoncer au moindre geste suspect !

Et surtout, ne venez pas ensuite vous plaindre et dire qu’on ne vous avait pas prévenus !

Bien cordialement.

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Un Etat de droit … ou à peu près !

Je viens de visionner la vidéo de ce jour de notre ami Henri Dumas qui m’apparaît très en colère !

Il soulève avec raison un certain nombre de points fondamentaux pour lesquels nous français moyens n’avons aucun moyen d’action.

Je ne peux m’empêcher de réagir.

Attention : ce qui suit ne va pas plaire !

Règle n°1 : les politiciens ne sont ni responsables ni coupables (voir les élections qui vont aboutir à n’importe quoi) dans l’exercice de leurs fonctions ou mandats,

Règle n°2 : les magistrats ne sont ni responsables ni coupables dans l’exercice de leurs fonctions,

Règle n°3 : les fonctionnaires ne sont ni responsables ni coupables dans l’exercice de leurs fonctions,

Règle n°4 : contrairement aux Etats Unis, où la constitution protège le citoyen contre les abus de l’Etat et où l’ordre judiciaire est réellement indépendant sans que le pouvoir exécutif puisse intervenir de quelque manière que ce soit dans son fonctionnement (voir les péripéties de M Trump à ce sujet), en France, la Constitution stipule que c’est l’Etat (c’est à dire les personnes sus désignées) qui est le garant des libertés individuelles.

On appelle tout ça un Etat de droit alors qu’il faut bien constater que le Parlement, au lieu de contrôler l’exécutif, passe le plus clair de son temps à voter et entériner des projets de lois que les députés n’ont bien souvent même pas lus et qui ont pour but essentiellement de contrôler les français en leur imposant des règles administratives de plus en plus contraignantes et de plus en plus insupportables !

Evidemment, on comprend que ça ne puisse pas fonctionner correctement surtout que l’indépendance de la magistrature est en France une pure vue de l’esprit (compte non tenu qu’une part notable des magistrats, qui devraient statuer de manière impartiale, sont politisés – à gauche du côté du “bien” forcément !).

Dans notre conception de la démocratie il y a 3 ordres : le législatif, l’exécutif et le judiciaire mais c’est essentiellement une vision théorique de la séparation des pouvoirs datant de Montesquieu et de Tocqueville.

En France, il n’y a que 2 pouvoirs : l’exécutif et l’administration ; le tout fonctionnant pratiquement sans aucun contrôle !?!

Ceux qui pratiquent les tribunaux civils et administratifs (pour ces derniers on touche le fond du système !) connaissent tous les travers rapportés dans la vidéo mais on vous répondra que la justice est rendue par des hommes et qu’elle est donc faillible et que, de toute façon, si vous n’êtes pas satisfait d’une décision, vous pouvez user des voies de recours !

Le monde de la magistrature est un monde très spécial dans lequel l’élément le plus important du comportement du magistrat est la soumission à l’autorité et surtout pas l’indépendance !

J’en sais quelque chose puisque j’ai postulé, il y a longtemps, pour l’usage de la passerelle entre avocats et magistrats et « passer de l’autre côté de la barre » !

Les circonstances ont fait que j’ai eu à leur révéler que je n’étais pas aussi soumis (« dans le moule » si vous préférez) qu’attendu … (j’ai même été « sermonné » par Monsieur le Procureur de la République, himself dans son grand bureau), avec pour conséquence que je n’ai pas pu devenir magistrat.

La justice se fait malheureusement trop souvent la complice servile du pouvoir (les tribunaux administratifs en sont l’exemple le plus criant) mais il ne faut pas oublier que tout le système administratif et étatique est organisé de telle manière que les textes de loi sont faits pour protéger l’Etat et ses agents contre les « administrés ».

Bien sûr, on peut rappeler l’abominable Fouquier-Tinville (accusateur public des tribunaux révolutionnaires qui a envoyé des centaines de pauvres victimes à l’échafaud ; dont la malheureuse Marie-Antoinette) ou encore l’épisode malheureusement très méconnu des « sections spéciales » sous Vichy.

Concernant ce dernier point, combien de hauts magistrats se sont compromis avec le pouvoir illégitime de l’Etat français du maréchal Pétain ? Tous ou à peu près !

Combien de hauts magistrats ont été poursuivis à la libération pour faits de collaboration, de trahison, d’indignité ? Aucun mais comment s’en étonner dans un pays où toute l’administration s’est mise au service de l’occupant allemand et de son infâme police politique !

Néanmoins, j’ai rencontré, surtout chez les magistrats civils (tribunaux judiciaires), des personnes très compétentes, très consciencieuses, qui faisaient très bien leur travail et même au-delà ; même s’ils ne me donnaient pas toujours raison !

Le problème soulevé par M Dumas est celui plus général du pouvoir, étant entendu que le pouvoir corrompt et que le pouvoir absolu corrompt absolument !

Le problème du pouvoir et de ses dérives est inhérent à toute société humaine ; à charge pour cette société de l’organiser de telle façon qu’il soit contrôlé de manière efficace afin d’en limiter les abus. Je vous renvoie sur ce point à mon article sur la Constitution de 1958 ici.

Malheureusement, il ne me semble pas que cette vision des choses soit partagée par les détenteurs de l’autorité et du pouvoir bien que l’exposition médiatique et les réseaux internet exercent une pression considérable permettant d’espérer qu’un jour ce système soit réformé ; tout en sachant quand même qu’aucun système n’est parfait.

Bien cordialement.

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