Un film de propagande, intitulé « Aidons l’argent à revenir des paradis », à voir ci-dessous, est actuellement projeté dans les cinémas en France, en première partie des séances.
Ce film, réalisé par l’agence RSCG C&O pour le compte de l’ONG catholique « CCFD Terre Solidaire », réalise un amalgame entre les richesses matérielles, la misère et la fraude fiscale qui est scandaleux à plusieurs titres.
Cette inversion des valeurs, consistant à transformer l’enrichissement en une simple conséquence de la fraude fiscale et non en une récompense au travail, à la créativité, à la prise de risque, est suicidaire pour une société. La formule démagogique, incitant à faire croire que l’enrichissement n’existerait que lié à la tricherie fiscale et sur le dos de la misère des autres, est grave de conséquence. Pour faire simple, la rhétorique consiste à instiller l’idée que la bonne santé de certains est la cause de la maladie des autres.
Déjà, en soi, cette forme de pensée est malhonnête, mais, ici, il se trouve qu’en plus elle est abjecte et nous rappelle un passé noir.
En effet, le responsable ciblé, le « fraudeur fiscal », est globalement anonyme. Mais, la masse qui adhère à ce message aura tôt fait de lui donner un nom dans son voisinage. Ce sera le riche voisin, notamment celui qui paie l’impôt sur la fortune, ou, encore plus précisément, le fameux « fraudeur fiscal ».
Chacun s’accordant à penser que tout riche ne peut qu’être « fraudeur fiscal », et les services fiscaux ne se privant pas de qualifier de « fraudeurs fiscaux » à tour de bras des contribuables ordinaires sans qu’aucune autorité ne vienne vérifier si ce qualificatif est justifié.
Il n’est pas utile d’être voyant patenté pour comprendre où nous mène ce type de propagande, nous avons déjà donné il n’y a pas si longtemps.
La bête immonde est de retour.
Ceux qui, comme moi, ont été convaincus par René GIRARD et reconnaissent au Christianisme le fait d’avoir permis à l’humanité d’échapper à la règle mortifère du « bouc-émissaire », à travers le sacrifice de Jésus Christ, ne peuvent qu’être stupéfaits de voir une ONG catholique en remettre le principe en route.
D’autant que, Le Vatican ne passe pas pour un modèle de contribuable, et, qu’il est peu probable que cette ONG catholique se soucie de savoir si les dons qu’elle reçoit ont bien préalablement payé l’impôt. Par ailleurs, on peut supposer que les fonds importants transitant par cette ONGN catholique ne paient que peu d’impôts, s’ils en paient.
La suite logique de cette propagande est la dénonciation individuelle, dont la suite, à son tour, est la désignation d’hommes et de femmes à la vindicte populaire….dont, in fine, les conséquences sont connues.
Tout cela est totalement abject. Quelle autorité se lèvera pour interdire cette propagande, s’en lèvera-t-il une ? Henri Dumas