Nous avons vu, dans un billet précédent, que la responsabilité naturelle, personnelle, n’est plus d’actualité. Mais il ne peut pas y avoir de société, de justice, d’arbitrage, sans responsabilité.
Donc si la responsabilité naturelle n’existe plus, il faut créer un autre type de responsabilité, une responsabilité conventionnelle.
Toujours en prenant notre exemple de l’automobile, ce n’est plus celui qui sait conduire qui est un bon conducteur, mais celui qui applique les règles conventionnelles.
On perçoit vite les problèmes à venir :
– Qui établit les règles ?
– Qui les fait respecter ?
C’est tout le problème des sociétés dogmatiques qui est posé, ces sociétés qui jugent dérisoires les responsabilités naturelles pour mieux imposer leurs responsabilités conventionnelles.
Donc, ce sont les tenants du dogme qui sont chargés d’établir les règles conventionnelles. A leur avantage évidemment.
Ils sont les premiers apparatchiks, agissant pour notre bien, il va sans dire. On trouve ici les administratifs et législateurs chargés de dire la loi. Ils sont nombreux, ou pas très nombreux, c’est selon.
Ensuite, il faut faire appliquer cette loi conventionnelle, qui ne coule pas de source. Tout un réseau de fonctionnaires, de délateurs, de zélateurs, chargés de l’application de la loi conventionnelle se constitue.
Ce sont les seconds apparatchiks. Ils sont beaucoup plus nombreux et beaucoup plus intransigeants.
Et là, miracle, une espèce de synergie s’installe entre les uns et les autres, qui autoproduit de la loi, affinant la responsabilité conventionnelle, qui peut évidement s’affiner à l’infini puisque rien jamais ne trouve à se vérifier.
La règle conventionnelle s’impose, elle ne demande pas de résultat, n’autorise pas la critique, puisqu’elle est convenue. La machine fait de l’auto-allumage. C’est mal parti.
Les citoyens sont consentants puisque tout cela prend l’apparence sérieuse de la garantie du bonheur et de la protection des populations.
Ce n’est que le jour où leurs libertés se sont réduites comme peau de chagrin, où ils prennent conscience de leur position d’esclave, qu’ils commencent à se poser des questions.
Trop tard, la loi de la démocratie s’impose, le nombre de ceux qui dictent et contrôlent les règles conventionnelles devient supérieur à celui de ceux qui voudraient tout simplement adhérer à la vie, à leur liberté d’homme.
Tout se précipite. Voyez en ce moment, par exemple, l’engouement pour un seul mandat par élu. Formidable.
Pour le cas où vous n’auriez jamais vu un élu de près, je vous explique :
– Si vous créez une entreprise, votre premier client ne va peut-être pas arriver le jour même. Mais si vous ouvrez une permanence d’élu, vous faites le plein instantanément. Donc l’élu, s’il se tient à sa permanence est immédiatement débordé. Ne lui dites pas que c’est pour rien, il ne vous croira pas. Donc, persuadé d’être utile, il va demander davantage de moyens, notamment une plus grosse indemnité en rapport avec le temps passé.
Et oui, un élu par mandat c’est plus d’apparatchiks, plus de frais, plus d’impôts, sans aucun avantage.
Qu’importe, puisque s’ils sont plus nombreux, ils gagneront moins chacun, c’est l’essentiel pense « Bidochon » qui jalouse leurs indemnités.
Tant pis si tous ensemble ils nous coutent plus cher. On bute là sur le raisonnement économique très limité de la population….
Les apparatchiks, tel le virus du cancer, vivent sur la bête. La seule consolation du cancéreux est que son virus meurt avec lui. C’est bien peu de chose.
Pas de panique, il y a quand même une limite à tout ça, c’est : la faillite, qui n’est pas la mort mais un simple malaise. Nous n’en sommes plus très loin, elle ne peut qu’être libératrice.
Un petit pincement au cœur pour ceux à qui la liberté fait peur, je les comprends, être libre c’est dur. Je m’y suis essayé, j’en ai bavé des ronds de flan.
Allez, courage.
Bien cordialement. H. Dumas