Le crime est un acte dont la conséquence est nécessairement individuelle. Sa motivation, elle, est le plus souvent collective. Soit directement parce que l’ordre est donné par un Etat, soit indirectement parce que le passage à l’acte est lié à une pression sociale sur l’assassin.
Le crime, qui vole la vie, est le terme des vols qui le précèdent, aboutis ou non aboutis. L’initiateur du crime souhaite, avant de déposséder in fine sa victime de la vie, la déposséder de ses biens, de ses privilèges, de son affect ou autre. Le crime est la suite logique de la dépossession illégitime des victimes, donc du vol. Il est un acte courant de l’humanité, dont notre société est largement protégée sur son territoire depuis soixante ans.
Notre dernière expérience à grande échelle a fait l’objet d’un procès relativement récent (1997 et 1998), celui de Maurice Papon, criminel de guerre. A cette occasion M. Bertrand Poirot-Delpech a cité Kafka : « les chaines de l’homme torturé sont faites en papier de ministère ».
Maurice Papon a envoyé à la mort, sur ordre, des milliers de Juifs, n’intervenant jamais lui-même il ne fut qu’un des acteurs de « petits actes mal détachables les uns des autres qui a constitué la complicité de la Préfecture avec les injonctions criminelles de l’occupant ». Il est question ici du crime de bureau.
Le vol qui précède ce crime est décrit dans le livre de Laurent Joly: l’Antisémitisme de bureau.« La traque aux juifs commence dès Octobre 1940 avec le recensement des israélites par les fonctionnaires du bureau 91 de la PP, qui gère « l’aryanisation économique », autrement dit la spoliation généralisée. Et tous fichent, sans souci des conséquences de leurs actes administratifs. D’autant que la parcellisation du processus « déresponsabilise » les exécutants, au point qu’à la libération, beaucoup ne verront même pas ce qu’on pourrait bien leur reprocher… » Il est question ici du vol de bureau qui précède le crime de bureau.
Je vais vous démontrer qu’actuellement l’administration française pratique le vol de bureau. Je pourrais me contenter d’affirmer globalement que la fiscalité confiscatoire que nous vivons est un vol de bureau. Ce serait sans intérêt, ne seraient convaincus que ceux qui le sont déjà, les autres crieraient à l’amalgame, à l’égoïsme, au délit d’anti-collectivité.
La TVA
C’est un impôt d’environ 20% sur la valeur ajoutée. Il est payé par le consommateur sur le produit fini, commercialisable. Fidel à sa logique, l’Etat veut être payé d’avance. Il perçoit donc cet impôt au fur et à mesure de la fabrication du produit fini. Chaque étape est taxée. Chaque intervenant sur le produit en cours de fabrication paie la TVA. Evidemment cette TVA est récupérable, de telle sorte qu’à la fin la taxe ne touche que la valeur ajoutée au produit brut.
Chacun comprend que les TVA intermédiaires encaissées par l’Etat ne lui appartiennent pas. Elles ne sont qu’un acompte sur la TVA finale. Donc, l’Etat encaisse les TVA en cours de fabrication du produit, mais il devra les avoir rendues lors du paiement final de la taxe.
Si l’Etat conserve une de ces taxes intermédiaires, il encaisse une taxe indue, il grossit artificiellement la taxe qui lui est due, au détriment d’un des maillons de la chaine de TVA. Il vole ce maillon, ce contribuable, ce français.
Or systématiquement, l’Etat refuse des remboursements de TVA. Ses fonctionnaires, sur ce point précis de la TVA, pratiquent journellement le vol de bureau. Et qu’importe le motif mis en avant par ceux-ci pour pratiquer ce vol.
Qu’importe la raison invoquée par le fonctionnaire auteur du vol, la conséquence est la rétention par l’Etat d’une taxe qui n’est pas à lui, qu’il a volée à quelqu’un.
Je vous joins le mémoire des Services Fiscaux qui tentent de me voler plus de 400.000€ de TVA et mon mémoire en réponse: link et link
La lecture se passe de commentaires.
Le vol de bureau est donc une pratique répandue, largement utilisée par le fisc, mais, remarquons le, qui ne suffit pas à la grande majorité de la population qui en redemande.
Mais attention, l’expérience nous a appris où conduit le vol de bureau quand il devient un sport national, qu’il n’a plus de limite, qu’il bafoue la liberté individuelle et la libre disposition de ses biens, la propriété, etc…
Nous n’en sommes pas loin.
Cordialement. H. Dumas