Sans liberté, pas d’issue. Cependant…

Une fois ce constat fait, auquel nous adhérons tous, se pose immédiatement la question des excès de la liberté. 

En réalité la liberté à deux volets : sa conquête et son usage. 

L’un et l’autre roulent de concert mortellement enlacés. 

Prenons une activité humaine fondamentale, à laquelle personne n’échappe, qui n’a pas de frontière, que ceux de mon âge ont forcément vécu tant elle a été bouleversée après la dernière guerre mondiale : la liberté sexuelle. 

Dans les sociétés avancées et riches la pilule contraceptive et l’avortement ont effacé la contrainte lourde de l’activité sexuelle que représentaient les naissances non désirées. 

Le profit immédiatement attendu de ces deux événements scientifiques s’est retrouvé en conflit direct avec les interdits sexuels de l’époque dont l’objet était de limiter les conséquences incontrôlables de la sexualité. 

Notons que précédemment la technique avait aussi laissé croire qu’elle était capable de juguler les maladies sexuellement transmissibles. 

Sur ces bases, on peut dire qu’à partir des années 70, ceux qui l’ont souhaité ont pu vivre une liberté sexuelle quasiment illimitée. 

Il n’est pas extravagant de dire aujourd’hui que le résultat n’a pas été spectaculaire : la sexualité n’est pas devenue après acquisition d’une liberté totale — inimaginable peu de temps avant — un espace de calme, un nirvâna continu et euphorique. 

Parallèlement à la liberté sexuelle sont apparus des situations nouvelles ingérables. Citons : la réaction intense de ceux qui ne voulaient ou ne pouvaient pas accéder à cette liberté; la violence des nouvelles maladies sexuellement transmissibles qui renvoyaient à la culpabilité si ancrée dans les esprits; la chute du nombre des naissances jusqu’à un point de non renouvellement pour certaines sociétés; la modification profonde des rapports entre les femmes et les hommes qui étaient calés précédemment sur les hasards de l’enfantement; etc…

Conclusion, non seulement la liberté n’est pas l’exemption de contrainte, mais elle est aussi génératrice d’entraves nouvelles. 

Plus on la conquiert, plus elle se tortille pour vous entraver. 

La conquête de la liberté n’a pas de fin, obligeant ceux qui deviennent malgré eux les otages de la liberté des autres à sans cesse générer des révolutions pour secouer et rompre les entraves qui les touchent. 

Nous en sommes là pour la sexualité, mais aussi pour l’économie, qui touche également tout le monde, même si le plus grand nombre ne s’imagine pas concerné, ce qui est une erreur. 

La liberté économique postérieure à la dernière guerre mondiale a généré une foultitude d’entraves à la liberté économique, dont la technobureaucratie, qui nous précipitent vers une révolution inévitable. 

Or l’imagination étant sur ce sujet totalement absente, il n’apparaît que des recettes éculées, donc la solution va passer par l’erreur, qui conduit à la violence. 

Moralité : quand la liberté a elle-même fermé les issues la situation est compliquée, car il n’y a qu’elle qui peut les rouvrir. 

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

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