De citoyen lambda à “ennemi public”
Pendant longtemps, j’ai été ce qu’on appelle un citoyen lambda. Ni militant, ni réfractaire. J’acceptais le système fiscal tel qu’il se présentait, sans chercher à en sonder les profondeurs. Comme beaucoup, je considérais les institutions publiques comme lointaines, parfois lourdes, mais nécessaires. “C’est comme ça, ça a toujours été comme ça”, résumait bien mon rapport au système.
Puis j’ai découvert, brutalement, la solidarité fiscale. Et avec elle, une réalité administrative bien plus sombre et glaçante que celle à laquelle j’étais préparé. Ma descente aux enfers a commencé le jour où l’administration a décidé, en toute conscience de mon innocence, de me frapper moi plutôt que mon ex-femme, pourtant responsable d’actes délictueux avérés. Pourquoi ? Parce que j’étais le plus solvable.
Quand la parole devient un délit : ma prise de conscience
Après avoir essuyé les coups d’une machine aveugle, j’ai osé réagir. J’ai rédigé un courrier aux services fiscaux, non pas pour réclamer un traitement de faveur, mais pour exposer les conséquences humaines de leur acharnement. Pas d’invective, seulement des mots pesés, des questions posées.
Le retour fut cinglant. Aucune réponse sur le fond, aucune remise en question, seulement une lettre d’un responsable m’indiquant que mes manières étaient « inadmissibles » pour un service administratif. L’adjectif « nauséabond » fut même employé pour qualifier mon courrier ; une ironie saisissante. Mais surtout, la menace dissimulée : un signalement au procureur de la République pour outrage à personne chargée d’une mission de service public.
Soupçonné à tort : la mécanique de l’absurde
Environ un an plus tard, en pleine période des fêtes de fin d’année, je reçois une convocation pour une audition libre. Je pense naïvement qu’il s’agit de l’affaire de mon courrier, mais la réalité s’avère bien plus troublante.
L’administration fiscale a déposé une plainte contre X pour des faits qui me sont totalement étrangers : quelqu’un a cadenassé les portes de la cité administrative et affiché un message au ton contestataire.
Voici les “preuves” avancées par l’administration pour nourrir leurs soupçons à mon égard:
- Les propos figurant sur l’affiche ressemblaient à ceux que j’ai exprimés dans mon courrier.
- La démarche physique de l’individu (sa façon de se mouvoir) aurait été similaire à la mienne.
- L’individu portait un bleu de travail avec des bandes réfléchissantes, similaire à ma tenue professionnelle.
- Enfin, l’auteur présumé aurait pris une photo de son action, supposément pour la publier sur le forum “Témoignage Fiscal”, où j’ai moi-même diffusé mes échanges avec l’administration.
Ma défense face à l’accusation
Lors de l’audition, je n’ai même pas eu à déployer l’argumentaire que j’avais préparé, tant les faits reprochés étaient déconnectés de ma situation. J’ai simplement répondu:
- Les propos figurant sur l’affiche incriminée ne m’ayant pas été communiqués, je ne suis pas en mesure de confirmer ni d’infirmer une quelconque similitude avec mes propres écrits.
- Il me semble d’ailleurs absurde que ma façon de me mouvoir ait pu être reconnue, d’autant que je ne me suis rendu qu’une seule fois à la cité administrative, et ce, accompagné d’un avocat, pour un rendez-vous formel.
- Mon bleu de travail est floqué du logo de mon employeur, facilement identifiable.
- Quant à mes publications sur le forum, elles étaient anonymes et respectaient scrupuleusement la confidentialité, les noms ayant été effacés.
Ma stupéfaction fut immense en réalisant que l’administration avait eu connaissance de mes publications sur un forum indépendant. Cela ne laissait aucun doute : je faisais l’objet d’une surveillance.
Avant de conclure l’entretien, j’ai glissé à mon interlocutrice, avec un brin d’ironie :
« Dois-je m’attendre à être convoqué à chaque fois qu’un citoyen mécontent cadenassera une porte ou collera une affiche ? Car, au rythme où vont les choses, et connaissant la popularité des méthodes utilisées, cela risque de devenir un rendez-vous régulier ! »
La surveillance silencieuse : un système à l’affût
Cette affaire m’a ouvert les yeux sur une dimension inquiétante du système administratif : celle d’un “Big Brother” silencieux. Je ne suis qu’un citoyen ordinaire, mais j’ai été placé sous surveillance à cause d’une contestation légitime.
Ce contrôle insidieux ne s’arrête pas à l’audition ou aux lettres menaçantes. Aujourd’hui, je vis avec une réelle crainte. Chaque interaction avec l’administration s’accompagne d’un sentiment d’insécurité, comme si chaque mot, chaque démarche était susceptible de déclencher une nouvelle mise sous surveillance.
À chaque courrier reçu, à chaque avis fiscal, c’est une angoisse palpable qui m’envahit. Une peur devenue instinctive, celle d’être à nouveau accusé à tort ou happé par l’arbitraire d’un système froid et impersonnel.
Comme disait George Orwell dans 1984 : « Le pouvoir n’est pas un moyen, c’est une fin. » La puissance publique ne se contente plus de recouvrer l’impôt, elle traque et surveille ceux qui osent contester.
Aujourd’hui, à chaque déclaration fiscale, j’imagine mon dossier scruté avec minutie à la recherche du moindre faux pas. Ma méfiance est constante, et je me demande : suis-je fiché ?
La cage dorée : quand l’État devient oppressant
Ce climat de suspicion permanent nourrit une méfiance profonde vis-à-vis de l’administration. La peur, aujourd’hui, fait partie de mon quotidien. Cette peur d’être surveillé, fiché, ou convoqué à nouveau sans fondement est devenue omniprésente.
Derrière les slogans de “Liberté, Égalité, Fraternité”, se cache un appareil administratif prêt à broyer un individu pour protéger ses intérêts financiers.
Cette mésaventure m’a ouvert les yeux sur l’envers du décor : notre société moderne est moins un havre de justice qu’un espace sous contrôle permanent. Comme le disait Albert Camus : « La tyrannie se fonde sur la peur, et la peur est l’alliée de toutes les servitudes. »
Conclusion : un symbole qui oppresse
Pourquoi, lorsque je reçois un courrier orné de la Marianne et de la devise républicaine, mon cœur s’emballe-t-il d’angoisse au lieu de ressentir la fierté citoyenne ?
Cette angoisse n’est pas une chimère : c’est le fruit d’un système devenu sourd à l’humain et féru de contrôle. Soyez-en certains : ce forum est scruté, épluché par les sbires silencieux du système. Ce simple lieu d’échange et de témoignage n’échappe pas à l’œil vigilant de ceux qui refusent de voir ces vérités s’exprimer librement.
Note de l’auteur : Cet article s’inscrit dans le cadre d’un témoignage personnel relatif à l’application de la solidarité fiscale. Les faits, analyses et ressentis qui y sont exprimés respectent strictement le cadre légal de la liberté d’expression et ne visent aucunement à porter atteinte à l’honneur ou à la réputation de personnes physiques ou morales. L’objectif est de participer à un débat citoyen sur un sujet d’intérêt général, en conformité avec les droits garantis par la Constitution et la Convention européenne des droits de l’homme.
Mots clefs : solidarité fiscale, administration fiscale, surveillance, contrôle administratif, convocation, suspicion, oppression, Big Brother, fiscalité, injustice, peur, angoisse administrative, recouvrement, abus de pouvoir, liberté d’expression, citoyen sous surveillance, dossier fiscal, intimidation, procédure abusive, forum témoignage fiscal, plainte contre X, présomption, méfiance institutionnelle, responsabilité solidaire, système fiscal, fichage, arbitraire administratif
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De 1970 à 2020 j’ai été victime de deux escroqueries de la part de l’administration fiscale. Dans les deux cas, je l’ai emporté. Un coup de po !
La première : nous étions 18 victimes d’une certaine façon vicieuse de lire la LOI concernant les achats immobiliers hors de France avec de l’argent gagné hors de France. Parmi ces 18 victimes il y avait un ministre des Pays-Bas. Je ne sais pas si cela a joué. Ce fonctionnaire du fisc a été puni de 15 ans de prison. Les sommes par lui acquises frauduleusement ne nous ont jamais été remboursées.
La seconde était un redressement sur le revenu entièrement faussé par d’énormes escroqueries et ceci par un chef de division des Vérificateurs donnant des ordres fallacieux au vérificateur qu’il m’a envoyé. Le malheur pour lui est que le vérificateur était un de mes meilleurs amis. Lequel m’a montré toutes les erreurs de son supérieur. Il m’a cependant fallu neuf ans d’attente et l’appel au CONSEIL D’ETAT pour recouvrer les sommes saisies (sans préavis dans mes banques) avec un dédommagement de 4,8 % sur les sommes recouvrées.
Parmi les dommages non indemnisés, il avait obtenu de l’Ordre contre moi une interdiction d’exercer de huit ans en se fiant aux seules déclarations du fisc. Je n’ai pas encore réagi !
En France il n’y a pas le pouvoir mais l’abus de pouvoir et donc la faiblesse des contre-pouvoirs citoyens.
« Ça me ramène à des souvenirs douloureux avec un inspecteur de la TVA, en … 1996 …! S’étant aperçu de son erreur, les insultes à mon encontre ont fusée… 2 ans après, le tribunal administratif me donnait raison. Ils ont mis 15 ans à s’en remettre, avec contrôle fiscal, systématique… bonne chance. Et si il n’y avait que ça, on pourrait s’en remettre. Finalement, ils font le boulot, pour lequel, ils sont payés avec une « formation », qu’il leurs a été dispensé… »,
Témoignage glaçant …
Mais c’est bien d’avoir le courage de divulguer et de dénoncer les “méthodes” de l’administration fiscale dont certaines relèvent carrément de l’intimidation (ce qui semble être le cas ici) ou pire de la plus parfaite illégalité.