Il est temps de procéder à un grand ménage !

Il est temps de procéder à un grand ménage !

Churchill disait que les Américains choisissent toujours la bonne solution. Après avoir essayé toutes les autres. Assurément, Trump est un vrai Américain. Donner à l’adversaire tout ce qu’il veut avant d’avoir commencé à négocier, c’est du jamais vu, sauf lors des redditions. Les Etats-Unis se sont mis, vis-à-vis de la Russie, dans une position qu’ils ne pourront tenir. Car si inconsistants soient-ils, les Européens ne pourront accepter l’abandon de l’Ukraine sans perdre la face, et ils finiront bien par regimber. L’affaire n’est donc pas finie. Elle en fait que commencer.

L’histoire du monde n’est guère variée. Le plus fort cherche toujours à dominer les autres, et ceux-ci cherchent toujours à échapper à cette emprise, fût-ce en rusant. Néanmoins les grandes coalitions réussissent le plus souvent à l’emporter. Ce fut le cas dans la seconde guerre mondiale. C’est à cette occasion que l’Occident s’est constitué en force de progrès. Et l’est resté jusqu’à ce jour. Trump vient de rompre cet engagement. Rien ne dit qu’il ne changera pas d’avis, tant son attitude est irréfléchie. Le plus sage pour les nations occidentales est de maintenir leur aide à l’Ukraine en attendant que les choses se précisent du côté des Etats-Unis.

La France retrouve à cette occasion la possibilité d’agir sur le cours du monde. Mais elle est dirigée par un président qui change trop souvent d’avis pour être pris au sérieux. La gravité du moment fera sans doute que les âmes fortes, parmi les dirigeants européens, se révèleront et s’affirmeront. C’est l’heure de remettre en vigueur l’expression du général de Gaulle : « Vers l’Orient compliqué, je volais avec des idées simples. » L’Orient du général s’arrêtait, à l’époque, à la Syrie. Celui d’aujourd’hui couvre tout l’est de la planète. Mais le principe reste identique. Quand les Grecs ont vaincu les Perses à Salamine, l’enjeu était le même qu’aujourd’hui. Arrêter la course d’une dictature au nom des libertés.

Moins armées en têtes nucléaires que l’Amérique et la Russie, la France et l’Angleterre ont cependant de quoi vitrifier quelque pays que ce soit. L’argument n’a pas changé depuis que l’atome s’est imposé sur la planète. De même que la certitude d’être soi-même vitrifié si l’on utilise l’arme nucléaire. Il y a là de quoi rendre raisonnable qui que ce soit. Ce qui n’empêche évidemment pas les gesticulations. Mais il vient un moment où celles-ci doivent s’interrompre. Ce moment viendra bientôt. Trump et Poutine devront alors cesser de faire croire à tout le monde qu’ils sont les maîtres du jeu. Ils ne sont pas seuls en présence. L’Europe pèse d’un poids qui peut être décisif, pour peu qu’elle soit digne du passé de ses nations et de leur puissance économique.

Les 200 Etats du monde se livrent une course à la communication. Fortement aidés en cela par la Commission européenne, qui tient toute sa place dans ce vaste forum. Les « machins » occupent aussi l’espace. Au point que leurs empiètements sont devenus insupportables à certains Etats. L’Amérique veut ainsi mettre en état d’arrestation le président d’une cour de justice internationale qui veut lui-même arrêter des chefs d’Etat. La vie de la planète est devenue affaire de télévision et de réseaux sociaux. Au point que des  « influenceuses », qui ne sont que des gamines, ont des millions de « followers », puisque c’est ainsi qu’on désigne les foules de suiveurs. Un peu de silence je vous prie, ordonnaient les instituteurs à leur classe. Bonne idée !

Malgré les innombrables nouveautés qui encombrent notre existence, celle-ci n’a pas vraiment changé au fil des millénaires. Les passions sont demeurées les mêmes et leurs issues sont aussi sanglantes qu’elles l’ont toujours été. Il y a en l’homme des constantes qui ne changeront jamais. On ne peut rien faire d’autre que de construire des institutions capables sinon de les empêcher, du moins de les réduire. A cet égard, la pensée libérale a certainement trouvé la formule la plus efficace : l’Etat minimum. Son objet est de réduire les divers pouvoirs qui règnent dans une société à leur dimension la plus modeste. Ainsi l’homme le plus avide de pouvoir ne trouvera à sa disposition que des outils ne pouvant lui conférer l’absolutisme. Bien entendu, il faudra l’empêcher de changer les institutions !

La difficulté de l’implantation d’une société libérale réside dans les désirs contradictoires des individus. Beaucoup veulent conférer plus de pouvoir aux dirigeants pour qu’ils les satisfassent, voire les comblent de présents. Bien entendu ces cadeaux ne sont qu’un cheval de Troie. « Timeo Danaos et dona ferentes », dit l’Enéide. « Je crains les Grecs et les cadeaux qu’ils apportent ». Méfions-nous des cadeaux électoraux. Ils n’apportent que la division et le conflit. Le cheval de Troie moderne est une pochette qui ne contient que de mauvaises surprises.

Dans la phase internationale dangereuse qui s’ouvre, la France souffre d’une information confisquée. La gauche occupe les radios et télévisions du service public et ne tolère aucune intrusion d’opinion adverse. La démocratie oblige à changer cet état de fait. Tant que cela ne sera pas accompli, notre pays ne sera pas un Etat de droit. Nous n’aurons notre juste place dans le concert des nations que lorsque nous en serons dignes. Il est temps de procéder à un grand ménage !

Claude Reichman

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