Stéphane Séjourné, commissaire européen à l’industrie, vient d’annoncer un plan en vue de redresser l’industrie automobile européenne en plein marasme.
Séjourné, c’est l’ancien conjoint de Gabriel Attal qui a fait un passage météorique aux affaires étrangères sous le gouvernement de son « copain » à l’occasion duquel il a surtout été remarqué pour ses … bévues et dont le cv confine avec le néant.
Il est évident qu’il doit ses différents postes plus à ses relations qu’à ses compétences … car il reste à ce jour sans expérience professionnelle et sans jamais avoir rien fait de ses dix doigts. Dernier détail, il ne pratique pas l’anglais, langue véhiculaire de l’Europe !
Mais, il a un plan pour « sauver l’industrie automobile européenne ».
L’Europe au travers de la présidente de sa commission Ursula von der Leyen est tombée dans les pires travers du fonctionnement administratif à la française que, malheureusement, nous avons réussi à imposer ; raison en partie pour laquelle le Royaume Uni a choisi de faire le Brexit !
Partant d’un principe scientifiquement faux (le CO2 est un polluant), Bruxelles a réussi à imposer sa volonté de décarboner l’Europe avec d’une part les énergies renouvelables et d’autre part le véhicule électrique !
Ce faisant, les bureaucrates de Bruxelles ont réussi l’exploit de cocher toutes les cases de ce qu’il ne fallait pas faire :
-mettre en place, par le biais d’une taxe sur l’énergie, une énergie chère alors que l’on sait que l’économie c’est de l’énergie et que celle-ci doit être bon marché, abondante, stable et disponible. Les couts de l’énergie étant devenus prohibitifs, les couts de production européens se sont envolés au détriment de la compétitivité et des exportations.
-pénaliser le nucléaire, notamment français, au nom d’une idéologie purement écolo pour favoriser les énergies renouvelables instables et subventionnées. Le désastre est aujourd’hui patent avec une fameuse Energie Wende allemande qui a prouvé toute son inefficacité malgré 500 Mds € de dépenses !
-interdire la production de véhicules thermiques à compter du 1er janvier 2035 tout en subventionnant massivement le véhicule électrique (qui ne se vend qu’accompagné de plantureuses subventions que l’Etat n’a plus les moyens de payer) ; sans voir que les chinois avaient une bonne dizaine d’années d’avance sur nous avec un effet désastreux sur les importations chinoises de batteries !
-imposer aux constructeurs auto un calendrier de réduction des émissions de CO2 (avec un plafond) irréaliste avec des amendes monstrueuses (norme CAFE),
Ils ont été accompagnés par les industriels, notamment allemands, qui, de façon fort malhonnête, ont pensé que le véhicule électrique allait s’imposer facilement.
De son côté, l’administration française s’est totalement investie dans ce concept mortifère notamment en mettant en place des ZFE et en alourdissant, au-delà de toute raison, un malus fiscal dont le principal effet a été de massacrer la filière automobile ; le but étant évidemment de contraindre la population à jeter les véhicules thermiques qui fonctionnent pour acheter des véhicules électriques et augmenter … les recettes de TVA !
On sait ce qu’il en est advenu, puisque le gouvernement est confronté à une véritable déroute budgétaire ; notamment du fait de la diminution des recettes fiscales et ce phénomène pourrait bien s’amplifier dans les prochaines années alors que nos hauts fonctionnaires de Bercy cherchent encore à augmenter la pression fiscale par … tous les moyens !
On sait que cette politique européenne a été en outre touchée de plein fouet par l’invasion russe de l’Ukraine avec l’obligation, pour ne pas financer la guerre impérialiste de la Russie, de stopper les importations de gaz russe bon marché qui profitaient essentiellement à l’industrie allemande.
Les résultats ont été à la hauteur des ambitions !
Ils sont absolument catastrophiques avec une énergie chère, des voitures électriques qui, en raison de défauts rédhibitoires (cout, autonomie, chargement lent, bornes absentes), ne se vendent (mal) qu’avec de plantureuses subventions et à la fin une invasion des voitures chinoises et des fermetures en masse d’usines avec, à la clé, des pertes d’emplois catastrophiques !
Pour faire court, au nom de la sauvegarde de la planète et afin d’arriver à la neutralité carbone en 2050, il a été décidé de massacrer l’économie européenne et le résultat est absolument « éblouissant » !
Tout cela était tellement évident que nous avions dès 2019 prédit la catastrophe mais personne n’a voulu le voir ICI et LA !
Désormais, les constructeurs auto viennent de prendre conscience que leurs produits ne se vendent pas et qu’ils courent à la catastrophe !
Ils estiment que les objectifs visés par les normateurs de Bruxelles sont intenables et appellent à moins de rigidité pour essayer de sauver l’industrie auto européenne qui représente quand même 13 millions d’emplois.
Ils estiment aussi que les droits de douane sur les voitures chinoises, ou plus exactement les batteries, sont inappropriés !
Alors aujourd’hui, l’Europe vient présenter, par la voix de Séjourné ses « solutions » pour sauver l’industrie automobile européenne … après avoir pris toutes les mesures possibles pour la faire s’effondrer !
Autant vous prévenir de suite, n’attendez aucune reconnaissance des erreurs passées, aucun retour en arrière : l’avenir de l’automobile en Europe est à l’électrique et évidemment, ce sera la solution bureaucratique !
-mettre en place un « Clean Industrial Deal » pour améliorer la compétitivité à court terme. C’est un plan de décarbonation de la production industrielle qui sera soutenu par un fonds pour la compétitivité. Ici, il faut comprendre que l’Europe versera des subventions mais pour le reste ce ne sont que des grands mots pour des « actions » ridicules !
-Créer un « choc de la demande » avec un accent particulier sur les flottes d’entreprises qui représentent 58 % des achats de véhicules neufs. On va donc augmenter les pressions sur les entreprises pour les forcer à acheter plus de véhicules électriques avec une logique imparable : Plus les entreprises achèteront de véhicules électriques, plus se développera un marché de l’occasion pour les particuliers qui pourront acheter des véhicules électriques de 2ème main.
Ce genre de contrainte existe déjà en France puisqu’elles sont tenues d’acheter un quota de véhicules électriques sous peine d’amendes. Le problème est que bien souvent les véhicules électriques ne correspondent pas aux besoins des entreprises et de toute façon si elles achètent (ou louent) plus de véhicules électriques, sous contraintes, le surcout en sera forcément supporté par le consommateur final !
-Augmenter le nombre de points de recharge qui seront, bien entendu, financés par l’impôt.
Restent deux questions non résolues :
-Les matières premières critiques. Pour échapper à l’emprise de la Chine, on veut diversifier les approvisionnements via des partenariats avec le Chili, l’Argentine, l’Australie et rouvrir des mines en Europe en accélérant la délivrance des permis de forer malgré la résistance des riverains … écolos ! Autrement dit, l’écologie se retourne contre ses propres idéologues !
-La fabrication des fameuses batteries reste toujours un gros problème en Europe alors que le suédois Northvolt a fait faillite après des investissements gigantesques dont beaucoup sont issus de … subventions car aujourd’hui l’Europe reste, sur ce plan, dépendante des chinois et aucune solution industrielle n’est en vue !
Les industriels seront mis aussi à contribution et Séjourné attend d’eux qu’ils privilégient les investissements en Europe et y maintiennent les emplois.
Comme tout système étatique qui se respecte, Bruxelles n’a que 3 moyens d’action : taxer, interdire, subventionner et il est visible que nous sommes en présence d’une vision du bureaucrate qui pense qu’il va pouvoir régler le problème en … augmentant les contraintes !
Si M Séjourné faisait en effort de réflexion et avait une quelconque expérience professionnelle, il se rendrait compte que ce genre de démarche n’a jamais fonctionné !
Nous n’avons finalement qu’un plan qui se gargarise de mots vides et qui va faire la part belle aux futures subventions payées avec nos impôts ; sans aucune notion d’économie de marché, de libre concurrence, de prix de marché.
Le citoyen européen et les entreprises n’ont pas le choix. Ils doivent se soumettre alors que la seule solution réaliste serait de reconnaître les erreurs commises et de stopper toute cette règlementation nuisible tout en laissant les constructeurs continuer à produire des véhicules thermiques.
Seulement, les normateurs de Bruxelles ne peuvent l’accepter car ce serait reconnaître qu’ils se sont trompés et ce serait remettre en cause leur pouvoir !
Il ne faut jamais attendre de la part de ceux qui ont provoqué le désastre, surtout lorsqu’ils agissent au nom d’une idéologie, qu’ils vont prendre les mesures pour corriger leurs erreurs …
En attendant les usines ferment … et les constructeurs vont se redéployer vers des pays moins contraignants !
Rien de neuf finalement !
Bien cordialement à tous !
Marc TOUATI le 22/01/2025: il est question –des retraités « Mais c’est un véritable scandale », les retraites bientôt taxées ?
Marc Touati est économiste, président de l’ACDEFI (Aux commandes de l’économie et de la finance) et auteur. Il a notamment écrit “Quand la zone euro s’effondrera” ou encore “Reset II, bienvenue dans le monde d’après”.
Dans ce nouvel entretien, écoutons= https://www.youtube.com/watch?v=jc_otc0Pl9I