Au-delà du choc causé par la décision du président de la République de prononcer la dissolution de l’Assemblée Nationale, force est de constater l’absence totale de liste affichant un programme libéral.
Tous les candidats sont soit des collectivistes crypto communistes soit des étatistes dans la bonne vieille tradition française du jacobinisme voire du pétainisme.
Il est vrai que la France a une longue tradition bureaucratique et autocratique ; ce qui veut dire qu’elle n’a pratiquement jamais été un Etat libéral, quoiqu’en disent les tenants du collectivisme autoritaire si ce n’est autocratique !
Le libéralisme suppose déjà un Etat de droit c’est à dire un Etat qui respecte les droits des individus.
Or, n’en déplaise à beaucoup, la France a rarement fait partie des Etats respectueux du droit, même si elle le revendique, car en fait d’Etat de droit, il s’est agi le plus souvent d’une référence aux droits de l’Etat tout puissant ; ce qui est évidemment tout à fait différent !
En fait, les moments de libéralisme ont été extrêmement rares !
Et, de fait, le point central du programme de ces partis, si tant est qu’il y en ait un, est l’Etat avec les conséquences bien connues : fiscalité lourde, incompétence, inefficacité, mauvaise gestion voire corruption, dépense publique importante, accumulation de dettes, déclin économique … lent mais déclin quand même.
Il faut être conscient que cet attrait pour l’Etatisme et la bureaucratie constitue un véritable handicap pour le pays dans la mesure où l’activité économique des entreprises, qui seule crée de la richesse, se trouve en diminution constante et contrainte de plus en plus par ce secteur public qui ne sait qu’ériger des normes dans le cadre d’un système où l’Etat ne sait que taxer, interdire ou subventionner.
Mais comment expliquer cette fascination pour la bureaucratie et l’étatisme alors qu’il apparaît clairement que ça ne marche pas ?
Ici il faut faire la part des choses entre l’idéologie, le conformisme et les buts bassement matériels poursuivis.
Sur le plan idéologique
Les partis dits de gauche sont ouvertement collectivistes. Mais on peut se poser la question à propos d’un parti tel que les républicains, situé normalement à droite, qui pratique, lui aussi, une politique de gauche depuis au moins jacques Chirac.
Cette pratique, contre-productive, a d’ailleurs provoqué sa quasi disparition au profit d’un parti comme le RN beaucoup plus marqué idéologiquement … même si ce dernier véhicule aussi des idées collectivistes !
Il y a donc en France des étatistes de droite et des étatistes de gauche … parce qu’il y a une longue tradition française de dirigisme et on peut donc supposer qu’ils se retrouvent quelque part …
S’il y a une ligne de fracture, elle ne se situe visiblement pas au plan économique puisque les recettes sont finalement les mêmes !
Au plan idéologique alors ?
La France est connue pour sa détestation des riches, des américains et de tout ce qui représente l’argent et la richesse. Sa fiscalité est très forte ; ce qui a eu pour effet de développer une politique de redistributions parmi les plus importantes d’Europe et finalement une société relativement égalitaire même si certains partis de gauche disent le contraire !
Le libéralisme, dont l’origine anglo-saxonne n’est pas contestée, y est présenté de manière unanime comme une idéologie politique (ce qu’il n’est pas) et comme un danger ou une menace. Et, bien évidemment, ce serait encore pire avec l’ultra libéralisme dénoncé par des collectivistes de tous bords et présenté comme étant le symbole du capitalisme le plus sauvage, de l’exploitation de l’individu, des délocalisations qui provoquent le chômage … car l’entrepreneur, symbole de ce libéralisme monstrueux, est nécessairement un fraudeur, un exploiteur qui ne mérite d’ailleurs même pas la corde pour le pendre !
Et, de fait, le libéralisme n’a pas bonne presse en France parce qu’il est perçu au travers du prisme de la propagande développée, notamment par une administration qui est tout sauf neutre et libérale, comme la fin de tous les avantages petits et grands perçus par nombre de français !
A contrario, l’étatisme, voire l’ultra-étatisme si ce n’est le collectivisme pur et dur, présenté comme étant de gauche, est présumé protecteur avec une administration qui serait au service de la population.
Et les français y croient : ils aiment l’Etat !
Pendant longtemps, ne nous a-t-on pas servi le fameux couplet de ces services publics que le monde nous envie ; sans en voir le cout pour la société ?
Le problème est que cette idée est complètement fausse car c’est en fait exactement le contraire !
Les dangers du libéralisme ne sont qu’une vue de l’esprit pour ne pas dire un abus de langage ou pire une déformation intellectuelle destinée essentiellement à inspirer la crainte car, encore une fois, quoi de plus efficace que la peur pour convaincre !
C’est bien l’étatisme qui est une menace pour nos libertés et c’est bien cet étatisme qui asservit les populations avec ses règles et ses contraintes ! La soi-disant protection n’est en fait qu’une manipulation idéologique pour soumettre la population !
Néanmoins, il faut reconnaitre que les français, dans leur ensemble, plébiscitent cette organisation pour la très simple raison qu’elle les rassure ; d’autant plus qu’elle leur procure des avantages et notamment des revenus de substitution à des activités professionnelles qu’ils n’ont … pas forcément envie d’exercer !
Cela explique d’ailleurs pourquoi l’ensemble des « programmes » des partis politiques aux élections législatives prévoient essentiellement, malgré une dette publique colossale, de nouvelles dépenses, dans le cadre d’un clientélisme effréné, dont personne ne sait comment elles seront financées et sans même s’intéresser à leur pertinence.
Il est toujours plus facile de promettre de nouvelles dépenses « protectrices » que des réductions de dépenses qui se feront inévitablement aux dépens de certains ; si ce n’est de tous !
Mais que ces avantages disparaissent et l’opinion des français va invariablement changer et la situation des politiciens qui la vantent va devenir beaucoup plus inconfortable car il n’y a pas plus volatile que l’opinion publique
Ce n’est pas que les français soient pour ou contre la liberté, pour ou contre l’Etat omniprésent, ce qu’ils recherchent tout simplement, c’est la … solution de facilité.
Et nos politiciens adoptent exactement la même attitude !
L’opportunisme politique
Les personnes qui se lancent dans la politique ne sont ni les plus intelligents ni les plus capables ; ils ont juste une aptitude à polémiquer y compris sur des sujets sans intérêt ! Bien évidemment, cela fait la part belle aux narcissiques mais agiter des idées toute la journée demande juste une … langue bien pendue mais aucune compétence particulière !
Ce sont donc juste des gens qui veulent briller en réunion, faire croire à leurs compétences, voire à leur génie … et surtout vivre confortablement des deniers publics surtout si l’on est élu !
On peut parler de caste au pouvoir. Ce sont clairement des apparatchiks du système dans la même veine que la société soviétique.
Pour simplifier, ce sont juste des parasites qui, dans leur immense majorité, n’apportent absolument rien au pays bien qu’ils passent l’essentiel de leur temps à faire croire le contraire !
Ces personnes ne sont rien d’autre qu’une noblesse d’Etat qui vit des largesses de l’Etat et qui par conséquent ne voient que par l’Etat. Fatalement, entièrement financés par l’Etat c’est à dire par vos impôts, ils ne voient aucun intérêt aux entreprises hormis de les taxer pour faire rentrer l’argent nécessaire à leur propre train de vie !
Ce que l’on ne voit pas, c’est que l’Etat et son organisation sont en fait au service de cette caste qui affecte de tout contrôler ; caste qui, finalement, ne tolère que la liberté qu’elle concède ou autorise. Tout l’inverse donc du libéralisme où la liberté est le principe de base et l’interdiction l’exception.
Or, ce schéma étatique leur permet de bénéficier d’une organisation payée par les autres qui se met à leur service et leur permet de diriger sans avoir fait la preuve de quelque talent que ce soit ; ce qui, à bien y regarder, est quand même tout à fait extraordinaire !
Le recours à l’Etat et le refuge de l’Etat constitue donc une solution de facilité et finalement un consensus général, pour des raisons différentes selon les acteurs, mais qui se rejoignent, et ce d’autant plus facilement que l’organisation étatique existe et qu’il n’y a qu’à lui donner des ordres pour qu’elle les exécute !
Ces politiciens professionnels perçoivent en fait l’Etat et son organisation tentaculaire comme le meilleur moyen d’arriver au pouvoir en usant évidemment des contacts noués dans ce milieu.
Car, bien évidemment, tout est une question de pouvoir … car : Comment arriver au pouvoir quand on n’a jamais rien fait de ses dix doigts et qu’on n’a jamais créé quoique ce soit !
On s’appuie sur une organisation bureaucratique tentaculaire qui va tout contrôler dans un système où personne n’est responsable !
Le meilleur exemple en la matière est le bolchevisme de Lénine qui était un individu issu des classes aisées de la société russe, qui n’a jamais travaillé de sa vie et qui a passé son existence à comploter et à faire des discours pour exciter la population !
Autrement dit, il était le représentant type du révolutionnaire professionnel qui passait son temps à agiter des idées … mais qui était tout sauf un idéaliste.
Il a pris le pouvoir à la suite d’un coup d’Etat (fin 1917) et s’est effectivement appuyé sur une organisation bureaucratique tentaculaire grâce à laquelle les bolcheviks n’avaient aucunement besoin de faire la preuve de leur compétence … surtout que tout individu qui s’opposait à eux courait le risque d’une déportation au goulag ou pire d’une exécution sommaire dans les caves de la Loubianka.
Peut-on faire une comparaison utile avec les politiciens français ?
Oui, dans une certaine mesure, car il n’a échappé à personne que le niveau de compétence de ces derniers est extrêmement bas ; leur seul « atout » étant qu’ils sont persuadés qu’ils ne seront populaires que s’ils dépensent sans compter l’argent des autres !
On peut même parler pour nombre d’entre-eux de bons à rien !
Conclusion qui s’impose : l’étatisme n’est que le reflet de la médiocrité des personnes qui s’en font les chantres et du système mis en place tout comme il est la solution de facilité pour nombre de bénéficiaires des « aides » d’Etat …
Pas très flatteur pour les personnes concernées mais personne n’en sera surpris !
Bien cordialement à tous !
Cher Athénien,
Vos remarques sur Lénine sont particulièrement pertinentes. Si tout le monde sait que Staline et ses continuateurs ont été des léninistes de stricte observance, peu de gens soupçonnent qu’il a existé (et qu’il existe encore) des léninistes « de goût élargi » (hors parti communiste). Aussi ahurissant que cela puisse paraître, je soupçonne depuis fort longtemps Marine Le Pen d’être une personne de ce type. N’a-t-elle pas elle-même révélé dans son autobiographie « A contre-flots » avoir travaillé en tant que stagiaire à la 12e section du parquet et que (je cite) elle y fut « prise sous l’aile d’une magistrate étonnante, FAN de LENINE DONT ELLE AVAIT UN BUSTE SUR SON BUREAU » ! Quant à son père, dont on rappelle sans cesse certains aspects « allemands » de la production discographique à la SERP, on omet généralement de dire qu’il fut aussi l’éditeur d’un disque intitulé : « LENINE et LES COMMISSAIRES du PEUPLE » (qui, paraît-il, demeure un de ses rares échecs commerciaux). Enfin, en ce qui concerne l’origine géographique véritable de la pensée libérale, c’est une question sans fin, à plusieurs retours de balancier. Ronald Reagan mettait un point d’honneur à rappeler, en tant qu’Américain, tout ce qu’il devait à un penseur français qui n’était autre que Frédéric Bastiat, mais, inversement, les adversaires résolus de Bastiat ont toujours affirmé qu’il n’avait rien de français par la doctrine et qu’il était un fils spirituel de…Benjamin Franklin ! A moins de considérer (ce qui contourne la difficulté et finit par unir les contraires) que Benjamin Franklin est un peu de chez nous, par l’approbation que lui donna… Louis XVI !
Klaus Schwab, le fondateur du Forum Economique Mondial de Davos, a également un buste de Lénine et propose un projet politique similaire à celui qui a créé le Goulag, la Tcheka et ordonné le génocide des Cosaques.
Le papa de Schwab dirigeait une entreprise employant de la main d’oeuvre des camps de concentration du Reich. Il fut même récompensé pour avoir une entreprise modèle selon les standards définis par les nazis.
Vous avez remarqué que la démocratie n’a même pas nécessité de campagnes et réunions pour ces élections législatives seulement pour poser des questions essentielles. Nous sommes ainsi contraints à une démocratie virtuelle avec les conséquences qui en découleront car le pays continuera à être gouverné par une administration tentaculaire et surtout inamovible , qui ose défier l’issue du vote s’il n’est pas conforme à son idéologie.
Bravo ! Très bien !
Très complète analyse.
En moins détaillé : https://michelgeorgel.com/des-elections-pour-quoi-faire/, https://michelgeorgel.com/pourquoi-madame-votre-fille-ne-veut-pas-voter/, https://michelgeorgel.com/logiciels-incompatibles/.
Merci,
Et on va pouvoir contempler le désastre ce soir du haut de notre tour d’ivoire, en espérant qu’elle soit solide !
Enfin, pour moi, de loin puisque je suis dans la région d’Athènes
Amicalement