Le ministre des finances, lors d’une intervention télévisée récente, a déclaré qu’il fallait désormais faire des économies mais il s’est bien gardé de dire l’exacte vérité quant à la réalité de la situation qui tient en 2 propositions :
-la France est un pays ruiné, totalement incapable de rembourser ses dettes,
-et cette situation est exclusivement imputable à son élite issue pour l’essentiel de l’ENA, que nous appellerons l’Etat-Bercy ; laquelle a enfilé les déficits budgétaires de manière constante depuis 1976 (dernier budget en excédent) dans sa « gestion » du pays !
Qu’on en juge :
Record d’Europe des dépenses publiques (58 % du PIB), des dépenses sociales (33 % du PIB) et des prélèvements obligatoires (45 % du PIB), la France est le pays qui a le plus augmenté sa dette publique de la zone euro (+13 points depuis 2019), mais aussi celui où la croissance est la moins performante. Le déficit s’est établi, en 2023, à 5.5% du PIB (154 Mds€) mais surtout, mais il ne faut pas le dire pour ne pas affoler le bon peuple, à pratiquement 50% du budget de l’Etat qui s’est élevé à 360 Mds€.
Le constat est catastrophique et, vous allez le voir, pratiquement insoluble !
Parce qu’il ne faut pas se faire d’illusions. Compte tenu de l’évolution des taux d’intérêts, en hausse, le service de la dette (le montant des intérêts payés tous les ans) va augmenter progressivement au fur et à mesure de la maturation de celle-ci (les OAT ont une durée moyenne de 8 ans) jusqu’à devenir … insoutenable ; surtout que la croissance promise ou escomptée a d’ores et déjà été revue à la baisse de 1.4 à 1% par an et qu’il n’est pas exclu qu’elle soit même encore inférieure à ce chiffre !
Or, avec des taux moyens à 3.5% appliqués aux emprunts contractés par l’Etat-Bercy afin d’assurer les fins de mois, nous nous trouvons désormais dans ce que l’on appelle une « trappe à dettes ». L’effet est à la fois imparable, inéluctable et totalement destructeur : la dette progresse plus vite que la croissance et, de ce fait, augmente sans cesse, plus vite que la richesse du pays jusqu’à devenir impossible à rembourser jusqu’à l’issue théorique de ponctionner la totalité des revenus de l’Etat !
Mais, ce serait beaucoup sous-estimer les hommes de l’Etat que de croire qu’ils n’ont pas pris conscience de la situation, des risques consécutifs et qu’ils n’ont pas pris les mesures susceptibles de permettre d’éviter une catastrophe qui leur serait intégralement imputable et qui, enfin, remettre en question l’ensemble du système sur lequel leur situation est assise.
Sans surprise, l’essentiel de ces mesures sera … une hausse de la pression fiscale car, conformément à la règle non écrite appliquée de manière constante, il n’y aucun problème qui ne trouve sa solution dans une hausse des impôts !
C’est pourquoi le système de votre future spoliation est d’ores et déjà en place et est prêt à être mis en action « à la première difficulté » ; je veux parler ici du prélèvement à la source (PALS) dont on nous a expliqué qu’il n’avait que pour but de faciliter la vie des français … sans omettre la possibilité ultime de la ponction directe sur les comptes bancaires.
Curieusement, seuls certains se sont étonnés qu’on remplaçait un système qui fonctionnait parfaitement (le paiement mensualisé) par un système complexe parfois difficilement compréhensible ; notamment lorsqu’il y a lieu de procéder à des rattrapages d’une année sur l’autre.
Evidemment, on a menti aux français car le but poursuivi, avec la mise en place du PALS, (y compris pour la CSG et ses taxes annexes qui ne sont pas, malgré leur appellation, des cotisations sociales mais bien des impôts – le paiement de la CSG n’ouvre pas droit au bénéfice de la sécurité sociale), n’a jamais été la simplification mais bien d’assurer la sécurisation du recouvrement de l’impôt, quoiqu’il arrive, afin de pouvoir augmenter ce prélèvement fiscal quasiment indéfiniment sans possibilité d’opposition des contributeurs !
Car la hantise de l’Etat-Bercy c’est le contournement ou l’évitement fiscal qui assècherait les finances publiques !
En d’autres termes, le PALS a constitué l’une des réponses à la « nécessité » de trouver les moyens de bloquer toute tentative de résistance à l’impôt dont il n’est pas inutile de rappeler qu’il s’agit, selon les termes de la déclaration des droits de l’homme de 1789, d’une contribution volontaire librement consentie (articles 13 et 14) !
Les explications véritables de certaines décisions apparaissent toujours plus tard et certains français, aux revenus modestes, le touchent d’ores et déjà du doigt, si l’on peut dire, tous les jours !
En effet, auparavant, le français aux faibles revenus payait son loyer, son chauffage et sa nourriture et enfin ses impôts ; et s’il n’y avait plus d’argent pour les impôts, eh bien il demandait des délais aux services fiscaux !
Cette situation est évidemment apparue intolérable et potentiellement dangereuse aux hommes de Bercy car, que se passerait-il si les français se mettaient, volontairement ou simplement en raison de difficultés financières, à résister devant le paiement de l’impôt ?
L’Etat, dont les dépenses publiques ont représenté, selon l’INSEE, 58,3% du PIB en 2022, se trouverait très rapidement en cessation des paiements avec toutes les conséquences attachées à une telle situation.
Les hommes de l’Etat-Bercy ont donc tout fait pour assurer la sécurisation du recouvrement de l’impôt alors qu’ils s’obstinent, depuis 1976, dans une augmentation constante et une accumulation désormais inquiétante, des déficits budgétaires (on annonce déjà 170 Mds€ de déficit pour 2024) !
On en voit d’ores et déjà les effets …
Désormais, le français aux faibles revenus paie d’abord les impôts (et la CSG), ensuite son loyer, puis sa nourriture et s’il ne reste plus rien sur son compte courant, eh bien il ne se chauffe plus !
Et cette situation est vécue, en silence, par des centaines de milliers voire des millions de français parce qu’ils n’ont aucun moyen de faire connaitre leurs difficultés et que, sauf évènement improbable de type gilets jaunes, ils restent isolés dans leur détresse.
Ainsi donc, les hommes de l’Etat, devant le dilemme d’avoir à choisir entre (1) protéger le système dont ils sont issus, lequel leur permet en outre de vivre très confortablement par le biais de l’impôt collecté, et (2) assurer la sécurité quotidienne des français, ont, sans aucun scrupule ni état d’âme, choisi la première option !
Et tant pis si certains français économiquement faibles ne peuvent plus se chauffer !
Au pire, on leur donnera un chèque énergie pour les faire taire car la réalité des aides sociales est qu’elles sont distribuées, non pour aider les gens, mais bien pour éviter les « mouvements sociaux » incontrôlables !
Cela veut dire que désormais, puisque l’impôt (et la CSG) est payé par un tiers (employeur ou caisse de retraite), sous la menace d’être lui-même responsable s’il ne fait pas ce prélèvement ou s’il commet simplement une erreur de calcul, l’impôt n’est plus une contribution volontaire au sens de la déclaration des droits de l’homme de 1789 mais bien une ponction contrainte, subie et totalement incontrôlable !
Bien évidemment, cette augmentation de la fiscalité directe peut s’agrémenter d’une augmentation du taux de TVA (de 20% taux actuel à 23 voire 25%) et là encore, même cas de figure, l’impôt est collecté par un tiers.
Aussi, lorsque Bruno Le Maire vient expliquer que désormais il va falloir des économies (on a évoqué 10 ou 12 Mds€ puis 50 Mds€) alors que les « économies » annoncées dans les années précédentes n’ont jamais été suivies d’effet et, qu’en outre, elles ne représentent absolument rien par rapport à l’immensité d’une dette officiellement fixée à 3.100 Mds€, il faut être conscient que les économies à réaliser pour « sauver la situation » sont d’un tout autre ordre de grandeur et devraient s’établir plutôt aux environs de 100 Mds€ par an ; ce qui est évidemment absolument impossible !
Il faudrait pour cela :
-soit réduire de manière drastique le nombre des fonctionnaires,
-soit réduire, de manière toute aussi drastique, les dépenses sociales ce qui est proprement impensable.
En effet, dans un cas comme dans l’autre, toute mesure d’économie jetterait la population concernée dans la rue ; la pire des options étant pour les hommes de l’Etat-Bercy la réduction du nombre des fonctionnaires qui se mettraient immédiatement en grève et bloqueraient tout le système ; l’amenant inéluctablement à la faillite !
Compte tenu du fait que le courage ne fait partie des vertus de l’Etat-Bercy, celui-ci est donc totalement paralysé dans un sens comme dans l’autre et les économies annoncées ne seront donc pour l’essentiel que des coups de rabot et des ajustements à la marge ; comme cela a toujours été fait depuis … 50 ans !
On ne peut évidemment pas demander à des gens qui sont la cause du problème de trouver les solutions pour résoudre le problème qu’ils ont eux-mêmes créé.
Bien entendu, histoire d’éviter des mouvements de foule, Bruno Le Maire promet de ne pas augmenter les impôts mais on sait ce que valent les promesses et d’ailleurs le premier ministre est actuellement en train d’explorer la voie de la taxation des « rentes » sans définir d’ailleurs la cible concernée.
S’agit-il des riches qui s’enrichissent en dormant, des « supers profits faits sur le dos du peuple » ?
En tout état de cause cette taxation est présumée populaire dans un pays comme la France qui voue une détestation irrationnelle aux riches, démarche que le magazine Le Point qualifie fort justement de « populisme fiscal » ; le but étant d’expliquer aux masses qu’elles vont payer mais que ce n’est rien à côté de ce que vont « prendre » les rentiers !
Alors, bien évidemment, la suite inéluctable est parfaitement prévisible : bien que la France détienne le record européen du taux d’imposition, les impôts vont augmenter parce qu’il n’y aura pas le choix, qu’il faudra faire face aux dettes et qu’il n’est pas question que la France, « phare de l’humanité » depuis 1789, fasse défaut surtout que celle-ci est détenue, officiellement, par 57% de créanciers étrangers qu’il est exclu de spolier !
La conclusion qui s’impose est que les français paieront pour les inconséquences des dirigeants qu’ils se sont choisis !
On spoliera donc les français et ceux-ci, sauf révolte violente, ne pourront rien faire pour s’y opposer !
Vous voulez une image : le train de l’Etat Bercy est lancé dans une descente sans freins ; la seule question qui se pose désormais est : quand va-t-il dérailler ?
Bien cordialement à tous !
La loi pour ce faire a été votée en 2016. La saisie sur compte en banque commencera donc cet été. Garanti sur facture. Etant complotiste, la ponction sera modulée en fonction de l’origine géographique des contributeurs : ils seront plus nombreux dans la Creuse, le département le plus pauvre de France qu’en Seine-Saint-Denis.
Mon fils vient d’ouvrir sa boutique et avt même de faire du bénéfice déjà des charges à payer vive l’enfer fiscal
Bonjour Philos,
Oui, l’Etat payé avant même la réception de son salaire est la pire des contraintes, l’humiliation totale, la culpabilisation qui transfère psychologiquement la honte de la faillite des hommes de l’Etat sur le dos de ceux qu’ils volent.
Alors que 50% de Français qui ne paient pas l’impôt sont, finalement involontairement, associés au pillage et à la maltraitance fiscale.
Un bon retour ce billet.
Bonsoir Henri
Oui la fiscalité est une matière lourde de contraintes souvent injustes et illégitimes …
Par contre, il ne faut jamais perdre de vue que la CSG est un impôt sur le revenu qui ne dit pas son nom et celui-là il est payé par 90% des français même ceux disposant des revenus les plus faibles !
J’ai un article à ce sujet à venir (mon prochain article)
Amitiés
Pour tenter de justifier (à peu près convenablement) la trop longue absence de Dominique Philos de ce blog, je vais soumettre ici (faute d’explication meilleure) une hypothèse résolument COMIQUE, pour ne pas dire : totalement FARFELUE ! LA VOICI : frustré d’être privé et éloigné des vagues pendant les divers confinements, il avait tenté de s’échapper de chez lui en trafiquant son « attestation de sortie » au moyen de la mention suivante : « Je me propose d’aller faire voguer quelques bateaux en papier sur la mer Egée ! »
Hélas, elle lui fut rendue sur le champ, ainsi biffée et corrigée au « rougissime » stylo : « étendez-vous plutôt sur un pliant avec le plus libéral de nos journaux, ce sera très réellement alors le transat en solitaire…du Figaro ! » Et depuis ce jour, plus aucune nouvelle de lui, il était devenu pour de bon…NAVIGATEUR EN CHAMBRE ! Humour, malice et morgue !
Quelle bonne surprise de lire à nouveau vos publications.
Votre disparition mystérieuse ou plutôt l’economie forcee de vos articles durant plus de deux ans faisant penser, en effet à un arrêt définitif de votre contribution sur ce blog.
Donc, selon vous, les nouvelles seraient mauvaises pour les francais et leurs économies (du moins pour ceux qui en ont encore ou qui arrivent à en faire),
Une promesse avait pourtant été faite aux francais de mettre à genoux l’economie russe et non la leur….
Et d’apres ce qui s’entend dans les medias, les oligarques russes seraient encore plus fortunes qu’avant.
Chère Madame,
Je vous remercie pour votre accueil.
Deux ans déjà !
Mais ne vous inquiétez pas, j’ai accumulé du matériel pour des dizaines d’articles.
En ce qui concerne le personnage auquel vous faites référence, je me permettrai juste de vous inviter à ne jamais faire confiance à un politicien ; celui là étant en outre manifestement un pitre doublé d’un pornographe sans talent …