Petit Pays

Il n’est ici question ni du Rwanda ni du roman de Gaël Faye, mais de la France.

En dépit des rodomontades de ceux qui évoquent la grandeur de notre pays comme s’ils étaient à la tête de l’Empire, ou de ceux qui se prévalent de la médiocrité des masses pour se croire puissants,  il est grand temps – sauf à accepter d’être humiliés par les faits – de nous situer à notre juste taille.

Ce n’est pas facile. Nous mesurerons peut-être ce que nos amis Belges ont pu éprouver lorsqu’on leur a fait sentir, volontairement ou pas, qu’ils n’étaient décidément pas à notre niveau. Tout simplement parce que, plus petits que nous, ils devaient nécessairement être inférieurs à nous.

C’est ce jugement sans nuances que portent crument sur notre pays tous nos grands partenaires.

Sans humour lorsqu’il s’agit des États-Unis – et ce sera bien pire si Trump revient à la Maison Blanche – avec cruauté, lorsqu’il s’agit de la Chine, mépris lorsqu’il s’agit de la Russie, politesse condescendante, lorsqu’il s’agit de l’Inde, mais aussi ressentiment et parfois haine lorsqu’il s’agit de tout le Continent Africain.

Il faut nous y faire. Car ce n’est pas près de s’arrêter.

Mais s’habituer à être un petit pays lorsque l’Histoire nous avait conviés au banquet des grands exige humilité, travail et lucidité. Le seul moyen de s’en sortir.

C’est d’ailleurs ce que les Belges ont fait vis-à-vis de nous avec le succès que l’on sait.

Peut-on employer la même stratégie vis-à-vis des super puissants ?

Sans doute, à condition de se donner les moyens de les convertir.

Et pour cela, il faut tout reprendre à la base.

À commencer par l’arrogance dont nous faisons preuve. Ce sera le plus difficile puisqu’il paraît que le monde entier envierait ce que nous sommes… Si seulement c’était vrai !

Mais si c’est exagéré, il faudra :

Devenir tolérants,  se forcer à écouter les autres.

Devenir riches. Car ce sont les riches qui font les rapports de force. Ce sera aussi difficile, sinon davantage que de devenir humbles. Car on ne devient pas riche en jouant au loto – ce que l’on tente tous les jours de nous faire croire – mais en réussissant dans les affaires. C’est d’ores et déjà l’enjeu de l’intelligence artificielle. Et les géants sont déjà largement devant nous.

Redevenir performants à savoir générer les meilleurs cerveaux grâce à une éducation nationale remise en ordre de bataille. Et ce n’est pas gagné si l’on en croit les derniers résultats du classement PISA.

Devenir compétitifs, à savoir remettre en état notre système de production non pas conte mais en collaboration avec le monde du travail dans son ensemble.

Alors plutôt que de faire les farauds, il vaut mieux accepter d’être un petit pays.

Et faire les efforts nécessaires pour redevenir un grand pays.

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