Kakhovka : le mensonge absolu.

Qui a fait sauter le barrage de Kakhovka ?

Les Russes accusent les Ukrainiens qui en retour les accusent. L’un des deux est un menteur.

Les commentateurs disent : « c’est la guerre donc le mensonge est inévitable ».

Alors que le mensonge n’est pas une conséquence de la guerre mais sa cause, sa base, son origine.

C’est le mensonge qui rend toute discussion impossible au point que la guerre finit par s’imposer lors d’un désaccord.

Mais, ici, le mensonge implique un peuple. Ce sont des hommes de l’Etat qui le profèrent. Il engage les acteurs du sabotage, toute une chaîne d’hommes, puis tout un peuple à qui il est imposé, peut-être par la force, peut-être par la croyance, donc sous la contrainte ou dans le partage volontaire.

C’est effrayant, tant ce mensonge est vrai. Ses dégâts sont universels, largement plus conséquents pour l’humanité que l’inondation provoquée.

Implacablement le mensonge tue, mais le mensonge d’Etat tue industriellement, sans retenue.

Le mensonge est enivrant, il est facile pour celui qui le profère et séduisant pour celui qui l’écoute.

Il est aujourd’hui le fond de commerce de nos hommes de l’Etat, qui apprennent à le manier dans de prestigieuses écoles, qui en sont arrivés à transformer notre vocabulaire en inventant des mots pour le rendre plus performant mensongèrement.

Il y a deux façons de faire accepter le mensonge : la force et la croyance.

Nous avons l’incomparable privilège de subir les deux.

Dans certains pays la force se traduit directement en fusils, chez nous elle se présente sous la forme de lois et décrets liberticides, dont la multiplicité et le pervers usage qu’en fait la magistrature ne laissent aucune place à la vérité non autorisée, donc à la vérité tout court.

Quant à la croyance, notre société a un entraînement multimillénaire à ce sujet. Nos penseurs politiques, nos philosophes, nos prédicateurs mentent comme des arracheurs de dents, à qui mieux mieux.

Tout le monde comprend cela, tout le monde préfèrerait la vérité sans doute, mais sa recherche est si difficile et si ingrate que tout le monde en arrive finalement à traiter celui qui dénonce le mensonge et cherche la vérité d’auto-victimisation.

La victimisation est le qualificatif utilisé par les menteurs pour dévaloriser ceux qui subissent et dénoncent leurs mensonges, et ça marche.

La vérité imposerait que chaque monument aux morts dans le monde voit écrit : « En souvenir des victimes du mensonge »

Oui mais quelle vérité débusquerait le mensonge ?

La votre, la mienne, celle de tartempion ?

Sans doute celle de l’univers, du vide spatial et des trous noirs…dans laquelle nous nous retrouvons tous un jour…

Tout cela ne vaut pas une guerre, évidemment. Place donc à vous à moi, aux morts solitaires qui ponctuent discrètement les mensonges collectifs et soudent ceux qui les croient.

Bien à vous.

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

5 réflexions sur « Kakhovka : le mensonge absolu. »

      1. Le 27/08/1991, Helena Bonner, l’épouse de Sakharov, déclare : « L’attitude de Boris Eltsine à l’égard de l’Ukraine peut conduire à une tragédie sanglante et faire de nouveau de la Russie la prison des peuples ».
        Le 24 Août 1991, l’indépendance de l’Ukraine a été actée selon ses frontières.
        Frontières que la Russie, tout en signant l’acte d’indépendance, prétend alors pouvoir remettre en cause dans le cadre d’une assistance aux russophiles.
        C’est le mensonge initial dénoncé par Mme Bonner, il a 32 ans. Celui qui permet d’envahir le voisin à volonté. Qui a permis aux Allemands de pénétrer en France par l’Alsace.
        Alors, de grâce Armenante, cessez sur ce blog de prendre partie pour la voyoucratie Russe et ses assassins qui ont déclenché une guerre dont nous ne verrons probablement pas le bout de notre vivant. Qui va tuer des centaines de milliers de gens. En ruiner des millions. En enrichir quelques’uns, comme toujours.
        Sources : « Journal du premier ambassadeur de France à Kiev », par Hugues Pernet.

        1. Mais Cher Henri DUMAS, je ne prends pas partie, je donne une info en particulier celle de François Hollande qui fait la démonstration de l’agacement de la Russie dont même le Pape l’a dénoncé. Mais cette vérité semble vous gêner, dont acte. Bien à vous

          1. Là vous dépassez les limites.
            Assumez votre opinion ne vous cachez pas derrière ce pauvre Hollande dont le volume ne suffit pas à cela.
            Lisez le livre que j’indique et aussi « Réflexions sur le monde russe »
            Vous pouvez aussi changer d’avis, vous savez ce que l’on dit de ceux qui n’en changent pas.

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