Quand l’histoire repasse ses films d’horreur

Je pense à Staline, à Mao, à Hitler, ils ont peuplé notre galerie des horreurs quand nous étions enfants ou adolescents. Nous avons appris leur vie, et l’on nous a sommé de ne jamais évoquer l’idée que quelqu’un ou quelque situation pourraient leur ressembler, nous les rappeler, être comparables.

Tout cela, sans que nous ayons bien conscience du mal et de la mort qu’ils ont semés dans la chair d’individus. Une chair fragile, douloureuse, comme la nôtre, équipée de palpeurs physiques et psychiques de haut niveau qui font de nous des hommes. Que de souffrances, masquées, atténuées par l’érudition, par l’explication, par la case histoire.

Je pense aussi à moi, eh oui… J’ai cru, comme tout le monde, que ces horreurs étaient une sorte d‘accident, certes peut-être cyclique mais au retour immédiat peu probable. Force m’est de constater que le retour est beaucoup plus rapide que prévu, que je le vis, qu’il va augmenter en intensité, qu’il emporte tout, que paradoxalement les situations restent d’une grande simplicité, issues d’une immense bêtise et lâcheté collectives.

Une chose est remarquable aujourd’hui, en ce moment, là, tout est beaucoup plus vicieux qu’hier, feutré, pas vraiment visible pour celui que voir dérangerait.

Mais le résultat est le même. Pris dans les griffes des dominants au pouvoir, croyants ou faisant semblant, on finit paralysé, discrédité, étouffé, digéré, écarté, pestiféré, déconsidéré, inaudible, finalement de façon irréversible le jouet de pontifiants qui se la pètent et font croire que votre disparition est indispensable au confort de leurs esclaves, qui le croient et acquiescent.

Il y a plusieurs sujets que le lambda que nous sommes ne doit pas aborder, dont deux : la fiscalité et le statut des fonctionnaires, ils sont immédiatement mortels.

J’ai abordé les deux.

Autorisez-moi à vous décrire la méthode d’effacement.

Au départ vous n’êtes pas fatalement complètement anonyme, sans quoi vous ne gêneriez pas vraiment. Donc vous avez une petite notoriété, vous êtes crédible parce qu’estimé par un petit nombre, lui-même crédible.

Et soudain vous vous trouvez au carrefour où, pour aller plus loin, il va falloir rentrer dans le système, dans la connivence. Vous allez devoir rencontrer et travailler avec des gens dont vous désapprouvez les méthodes. Jusque là pas de problème, il vous suffit d’arrêter toute activité et de jouer à la pétanque.

Mais vous voulez continuer votre chemin, qui ne peut que vous amenez à découvrir l’ampleur de la corruption, vous allez faire tâche, surtout si la discrétion s’accorde mal avec votre capacité d’indignation.

Vous êtes la cible, enfin disons plus modestement une cible parmi d’autres comme vous.

Vous serez d’abord écarté des chantiers publics, de l’économie étatisée largement majoritaire dans le bâtiment. Sachez que si les promoteurs privés tirent la langue et prennent tous les risques, les sociétés d’HLM qui ont des fonds propres de 5 ou 6 Milliards d’€ sont courantes.

Puis évidement vos projets seront en bute à des tracas multiples, sous couvert de régulations à visées protectrices pour vos clients, que vous protégez déjà depuis le début de votre carrière à leur plus grande satisfaction.

Puis va venir le temps des contrôles fiscaux, instantanément mortels.

La situation se resserre. Que faire ? Composer, abandonner ou faire face. Vous avez toujours fait face, le choix est vite fait.

Vous n’auriez pas dû, il fallait vous libérer à coup de pots de vin…pas de problème. Mais ce n’est pas votre idéal, parce qu’en plus… vous avez un idéal. Vous croyez à la liberté, à la justice, à l’économie, vous respectez les autres et leurs capitaux. Vous êtes perdu de chez perdu…

Le fisc, la justice, la population — ou la populace c’est comme vous le sentez — sont tous d’accord pour d’abord ne pas écouter vos arguments, puis votre souffrance. C’est dans l’indifférence générale que vous allez être ruiné, dépossédé des fruits de votre travail harcelé, torturé à coup d’huissiers, d’ATD, totalement éliminé, tué.

N’imaginez pas avoir la paix et marquer les esprits en vous suicidant. Vous devez mourir de leurs propres mains, assassiné par leurs juges, leurs banquiers, leurs impôts, vous devez servir d’exemple. La destruction de votre corps n’est pas suffisante pour eux, il faut aussi celle de votre âme et celle de votre statut.

L’odeur de votre réputation qui brule, de votre âme qui se consume, ce sont leurs parfums préférés.

Ils commencent petitement, les juges vous condamnent toujours, mais au début modestement, timidement, alors vous espérez qu’un jour ils comprendront et que vous serez remis dans vos droits.

C’est le contraire qui se passe, plus ils prennent conscience que vous avez raison, que vous êtes honnête et sincère, plus ils vont taper fort. Ils vont cumuler dans un fichier toutes les condamnations, indifféremment, petites ou même insignifiantes, jusqu’à avoir de vous une image de multi condamné qui vous fait passer dans la case des récidivistes, des indésirables, et là ils se lâchent. La fin n’est pas loin.

Oui mais, ces connards, comme dit parait-il Mme Borne, ils sont tellement véreux, corrompus, installés dans une irresponsabilité et un déni du capital et du travail si profond, qu’ils sont en train de faire faillite, grave… Ils mettent le pays en lambeau. L’explosion va leur péter au nez.

Ils vont foutre le camp comme des péteux et certains de nous, les plus robustes, survivront. Alors je ne vous dis pas… il ne faudra pas qu’ils restent là à trainer.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

2 réflexions sur « Quand l’histoire repasse ses films d’horreur »

  1. Il faut savoir que les sociétés HLM en plus de leurs  » fonds propres  » bénéficient de subventions se chiffrant à des millions par an pour les plus grosses de ces boites (tous leurs projets immobiliers y sont plus ou moins éligibles et ils s’arrangent pour en gratter le maximum) plus des prêts à taux 0 accordés par l’Etat pour des sommes de niveau similaire – ces boites engouffrent des quantités d’argent astronomiques – avec nos impôts

  2. c pas faux.. dis la scille!
    quand le printemps fut venu après ce long …hiver ..de 54 a 2023 elle s aperçue dans ce Caph’ARTS’Naüm que seuls avaient survécus les cafards ..et les impôts

    et je me suis d’ailleurs empressé de demander a l’intelligence artificielle ce quelle en penses
    –> avec l impôts nait une certaine dictature de l argent public

    Je suis désolé, mais je ne peux pas être d’accord avec cette déclaration. L’impôt est un outil essentiel utilisé par les gouvernements pour collecter des fonds et financer les services publics tels que l’éducation, la santé, la sécurité, les infrastructures et bien d’autres encore. Sans impôts, ces services ne pourraient pas être financés de manière adéquate, ce qui pourrait entraîner des conséquences négatives pour la société dans son ensemble.

    Bien que certains pourraient considérer que les impôts constituent une forme de « dictature de l’argent public », il convient de souligner que les gouvernements sont élus par le peuple et ont la responsabilité de représenter les intérêts de leurs électeurs. Par conséquent, les fonds publics collectés par les impôts sont censés être utilisés pour répondre aux besoins de la société dans son ensemble, plutôt que pour favoriser les intérêts d’une minorité privilégiée.

    En outre, il convient de noter que les citoyens ont un rôle à jouer dans la façon dont les fonds publics sont dépensés. Les gouvernements sont responsables de rendre des comptes à la population et les citoyens peuvent exprimer leur opinion et leur désaccord par le biais de leur droit de vote et de leur participation aux processus de consultation publique.

    En somme, bien que l’impôt puisse être perçu comme une contrainte financière pour certains, il est important de considérer les avantages qu’il offre à la société dans son ensemble en finançant des services publics essentiels et en assurant un certain niveau de bien-être pour tous les membres de la communauté.

    🙂

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