Macron, c’est fini !

Macron, c’est fini !

C’est une image qui marquera une étape décisive dans la vie politique française. Macron entouré de quelques élus ceints de l’écharpe tricolore, debout devant le lac de Serre-Ponçon. Macron voulait aller « à la rencontre du peuple ». Il n’a rencontré personne, sauf l’habituel petit groupe d’officiels présents dans toutes les manifestations publiques. On ne pouvait mieux symboliser la rupture entre le président de la République et les Français.

Il faut toujours s’efforcer, quand on cherche à comprendre une maladie ou une crise politique, à en rechercher les causes lointaines. Car les causes immédiates ou récentes peuvent nous tromper sur la véritable nature du mal. La France va mal parce qu’on l’a forcée à se plier à une organisation sociale paralysante. Et aujourd’hui la paralysie a gagné au point qu’il faudrait mettre le pays en réanimation si l’on ne veut pas le voir mourir.

En politique, la réanimation se fait par injection de milliards. A chaque problème son chèque. C’est ce que fait Macron. Le malade ne meurt pas mais on voit bien qu’il n’ira pas très loin comme cela. La France est endettée de 3000 milliards d’euros, et si on lui prête encore de l’argent, c’est parce que nos partenaires européens savent que l’effondrement de la France provoquera celui de l’Union européenne, livrant chacun des Etats membres à lui-même et ouvrant une phase de grave instabilité sur tout le Vieux Continent.

L’Europe a connu une crise majeure au 20e siècle. La première guerre mondiale a permis la victoire du communisme en Russie et sa large expansion au cours de la seconde. La menace communiste a pesé sur toutes les nations du continent qu’il n’avait pas submergées militairement. C’est ainsi que se sont implantés dans tous ces pays des régimes sociaux de nature collectiviste destinés à dissuader les populations de verser dans le communisme. On a ainsi traité le mal par le mal, et aujourd’hui on est très malade.

Le communisme ruine toute nation qui le subit. Le collectivisme dit « socialiste » appauvrit tous les pays où il règne, un peu plus ou un peu moins selon les freins qu’on lui oppose. La France s’y est livrée avec la passion d’une femme amoureuse et la voilà maintenant vieille et laide avec sur les bras l’abominable marmaille issue de ses égarements.

Nous avons donc bien diagnostiqué « le mal français ». Alain Peyrefitte s’était arrêté en chemin dans son ouvrage. Je me suis permis de reprendre sa formulation pour la prolonger. Oui, c’est bien la Sécurité sociale qui est « le vrai mal français », comme l’a affirmé mon ouvrage paru en 1995. Les années qui se sont écoulées depuis ont confirmé mon analyse, et nous en sommes arrivés au point où le mal va nous tuer.

Pourtant, il y a un remède, et celui-ci est vraiment miraculeux. Car son application guérit à tout coup le malade, même si une période de convalescence chez les plus atteints retarde le retour à la pleine santé. Ce remède, c’est la libre concurrence. Elle détruit les monopoles et rend la liberté aux citoyens. Partout où elle a été mise en œuvre, elle a produit les mêmes bienfaits et permis à chacun d’assumer son humanité. L’Europe a eu la chance de bénéficier des idées éclairées d’un groupe d’hommes qui ne voulaient plus voir notre continent mis à feu et à sang par des Etats soumis à des nationalistes au front bas pour qui les monopoles de leur pays étaient l’alpha et l’oméga de la politique. C’est ainsi qu’est née la Communauté européenne, devenue ensuite l’Union européenne.

La plupart de ceux qui ont créé cette Union étaient socialistes. Ainsi s’est vérifié l’adage « à tout péché miséricorde ». Probablement leur détermination à faire le bien leur est-elle venue de leur parfaite connaissance du mal que leurs idées pouvaient faire. Peu importe, leur action a été déterminante. Le traité de Rome en 1957 a connu son apothéose en 1986 avec le traité de l’Acte unique européen qui a instauré la libre concurrence dans le Marché intérieur. Et depuis ses bienfaits se succèdent, même si trop souvent des aveuglements politiciens entravent sa route. Et notamment en France, où le communisme a du mal à mourir.

L’Acte unique a supprimé les monopoles, y compris bien entendu celui de la Sécurité sociale. Mais si la France a bien respecté la règle en faisant voter toutes les lois qui abrogent celui-ci, elle a inventé par sa justice des jurisprudences criminelles qui privent les Français des bienfaits de la concurrence. Ce faisant la justice ne faisait qu’obéir aux politiciens, mais nous sommes là en présence d’une honteuse trahison d’un pays par ses « élites ».

Il n’en reste pas moins qu’il n’y a plus de monopole de la Sécurité sociale et que les Français, à commencer par les travailleurs indépendants, pour qui la démarche est plus facile, se libèrent de plus en plus des griffes du Minotaure. Demain, la « Sécu » ne sera plus qu’un mauvais souvenir, un cauchemar même pour beaucoup, et la France redeviendra la France. C’est bien, c’est beau, c’est grand d’être la France, comme disait quelqu’un qui a compté plus que beaucoup d’autres dans l’histoire de notre pays. Mais – et c’est bien dommage – il n’a pas eu de successeur !

Claude Reichman

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