Une idée fumeuse, qui malheureusement prévoit de ne blasphémer qu’à partir des croyances des autres, uniquement des croyances des autres.
L’idée du blasphème me direz-vous implique une divinité et ses servants, pas exclusivement une croyance, mais une croyance religieuse. Oui mais, il est des croyances qui bien que non divines, réclament le même niveau d’investissement.
Par exemple, l’Etat est une abstraction pour laquelle il peut nous être demander le sacrifice ultime, à qui l’on ne peut pas s’adresser sans passer par un intermédiaire dit « homme de l’Etat », puisque, tel Dieu, l’Etat ne parle pas à ses fidèles, sauf par l’intermédiaire de ses sbires. L’Etat a ses règles absolues que nul ne peut défier. On lui sacrifie régulièrement des êtres humains, ou leurs biens ce qui est identique.
Nul n’a le droit de ne pas y croire, l’Etat et ses fonctionnaires s’imposent de façon au moins aussi oppressante que les plus violentes des religions intégristes, qui d’ailleurs la plupart du temps affirment qu’elles sont aussi l’Etat.
Peut-on se moquer de l’Etat et de ceux qui ont l’ultime et ridicule prétention de le représenter ?
Je vous affirme que non. Certes vous ne recevrez pas une rafale de kalachnikov, mais si vous vous moquez ouvertement d’un magistrat, d’un flic, si vous caricaturez le Président de votre tribunal, le Préfet, le Commandant de Gendarmerie, je vous garantis un sort totalement néfaste, une éviction de la société pas piquée des vers.
Donc le petit Macron se fout du monde.
Le droit au blasphème n’existe pas, et surtout pas en France. J’ai connu Wolinski et Cabu, ils étaient drôles, très drôles, mais aucunement libres. Ils croyaient en l’Etat égalitariste, une forme élaborée de la divinité de l’Etat à laquelle une quantité infinie d’andouilles croient de façon fervente. Ils ne pratiquaient pas, ils n’étaient pas fervents, mais ils croyaient, comme tout adepte de toutes les religions ou croyances.
Paix à leur âme, ils ne méritaient pas ce sort, car nul ne mérite ce sort, mais ils ne pleuraient pas sur ceux que leur croyance sacrifiait, ruinait et ruine encore tous les jours.
Le temple de l’Etat, Bercy, fait de charlots irresponsables, de pillards sans vergogne, qui font semblant de gérer le pays et ne le gèrent absolument pas — ça se saurait –, se prend pour Dieu, c’est évident.
Il pratique la multiplication des billets de banque, les promesses et le châtiment à outrance. Bercy proclame des lois aussi impératives que des lois divines, auxquelles sont attachées les mêmes stigmatisations qu’aux lois religieuses.
Evidemment, le temple Bercy n’accepte pas la caricature. Pourtant il s’y prêterait si facilement, mais qui oserait ? Et que dirait Manu ?
Donc, pas question de blasphémer l’Etat.
Évacuons une confusion possible.
En parlant de l’Etat je ne parle pas de cette qualité supérieure de l’homme qui lui permet, face à une difficulté insurmontable seul, face à un espoir inaccessible seul, de pouvoir s’associer et ensemble aboutir. Ça, ce n’est pas l’Etat, c’est le miracle de l’humanité, la force de l’homme, l’expression de sa confiance en l’autre avec en retour la réussite, le progrès, l’amitié, voire l’amour selon l’objectif visé.
L’Etat n’est lui qu’un statut imposé par des frontières à des hommes qui y perdent leur liberté sans aucun profit en retour. Des hommes à qui l’on ment éhontément, que l’on terrorise pour mieux les soumettre, tout cela uniquement au bénéfice des hommes de l’Etat.
Ne confondons pas, ce serait grave.
L’Etat voyez-vous c’est ça :
Il ne faut surtout pas l’oublier.
C’est ça et ce n’est que ça, seule l’intensité de l’abject évolue. C’est ce qui met mal à l’aise à la lecture de ce compte-rendu, identique à des milliers de comptes-rendus de la même époque, de plus loin, d’aujourd’hui et de demain.
Aurons-nous le courage de blasphémer pour voir la tête de Manu ?
Cela demande réflexion.
Bien à vous. H. Dumas
Aura-t-on bientôt le droit d’uriner sur le portrait d’un président de république bananière ?
Celui qui oubliera le passé sera condamné à le revivre, c’est bien une réalité.
George Orwell disait= « Plus une société se détourne de la vérité, plus elle déteste ceux qui la disent. »