Vendredi soir j’étais invité à une conférence organisée par l’Institut Coppet.
Il s’agissait de démontrer que l’économie doit être libre, ainsi que le préconise l’Ecole Autrichienne, le marché s’équilibrant naturellement. Que donc, l’interventionnisme de l’Etat, symbolisé par les Keynésiens, est porteur de déséquilibres et que ceux-ci sont les responsables des graves crises que nous traversons, dont la gravité ne peut aller qu’en s’accentuant.
Deux conférenciers de qualité se sont succédés à la tribune.
Le premier nous a fait la démonstration du danger du crédit non maitrisé allant au delà de la richesse existante. C’est à dire de la fausse monnaie créée à partir de l’autorisation donnée aux banques de prêter 100 quand elles n’ont en dépôt que 10.
Le deuxième, à partir de ce constat, nous a fait la démonstration de la rupture du temps liée à cette fausse monnaie. Il nous a affirmé que le crédit, sans l’enrichissement préalable nécessaire, crée une facilité artificielle qui, en accélérant le temps, les processus décisionnels, et en occultant les difficultés, favorise le risque d’erreurs au point de voir les crises éclater cycliquement et être de plus en plus violentes.
Tout cela était très convaincant, placé sous le signe de l’éthique et du bon sens.
Cependant, le problème principal : comment revenir à une situation d’économie libre et juste ? n’est pas résolu.
Tout le monde comprend que l’Etat représente dans cette affaire la force. Lorsque la force, pour différentes raisons, devient nocive, comment s’en débarrasse-t-on ?
Le Keynésiens disent : l’économie est naturellement injuste, il faut la réguler par la contrainte. Les Autrichiens apportent la démonstration que le résultat obtenu est nettement pire que le mal combattu. Oui mais… Que fait-on alors ?
La force, la violence, la contrainte sont dans la place économique, comment les boute-t-on dehors ?
C’est la question que j’ai posée, à laquelle je n’ai pas eu de réponse, juste un moment d’embarras.
Comment sort-on de la fausse monnaie ? Comment sort-on de l’hyper-fiscalité ? Comment sort-on du pillage que sont la fiscalité et les contrôles fiscaux ?
Ces questions embarrassent, particulièrement la dernière. En clair, la théorie n’est d’aucun secours pour la pratique. Il n’y a pas de sortie théorique.
Ce constat est dramatique, à plusieurs titres :
– D’abord, dans ces conditions, les théoriciens perdent du temps, de l’énergie, donc de l’argent collectif, pour rien.
– Si la théorie ne peut pas avoir raison de la force introduite par erreur dans l’économie, celle-ci n’a aucune raison de ne pas y rester.
La conclusion
C’est que le pillage, tout particulièrement l’abus fiscal, dont le point d’orgue est le contrôle fiscal, a de beaux jours devant lui.
Il n’y a aucun espoir de voir la raison chasser la violence et la force que représente l’intrusion de l’Etat dans le monde de l’économie.
Les esclaves de cette force aveugle, les victimes de ce pillage économique, ne sont pas pris en compte dans la discussion théorique intense qui fait rage actuellement entre les Autrichiens et les Keynésiens.
En réalité, les Keynésiens sont fiers de défendre leurs victimes supposées du libre marché, alors que les Autrichiens ont, eux, honte des leurs, des victimes fiscales de la violence du système de Keynes.
Ce constat peut se postuler ainsi :
La victime de l’état de nature attire la compassion, celle des exactions des hommes l’indifférence.
Bien que troublante, cette généralité s’impose à nous.
Dans ces conditions.
Puisque les tenants du libre marché (à l’exclusion de l’exception que représente Pascal Salin) ne vont pas jusqu’à défendre les victimes fiscales du système des keynésiens, celles-ci ne peuvent qu’espérer en l’effondrement naturel de l’économe d’Etat, sans avoir la certitude que celle qui suivra sera libérale ou au contraire encore plus interventionniste.
Force est de remarquer qu’en n’accompagnant pas leur combat théorique d’un engagement sans faille auprès des victimes (les contribuables) du système qu’ils combattent, les Autrichiens se coupent de leurs troupes et dévalorisent leur combat.
Doit-on leur rappeler que lorsque l’injustice ne peut plus s’exprimer par la raison, il ne lui reste plus que la violence ?
Pour ma part, je n’ai pas honte des redressés fiscaux, même lorsqu’ils sont traités péjorativement de « fraudeurs fiscaux », je suis fier d’œuvrer à les défendre.
Bien cordialement. H. Dumas
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